PATOUÈI DÈ LA VALÉ DOEU TRËYIN


Po pâ oublâ le tin pachó !

DICTIONNAIRE EN LIGNE : T

 taadj. poss.f.Ta.Y’é rèkontró ta mâra, j’ai rencontré ta mère.
 adv.Tard.Karànta dzo ple tâ, quarante jours plus tard. Proverbe : Tou oeu tâ, to chè châ, tôt ou tard, tout se sait.
 tâ (chu le)loc.adv.Sur le tard, plus tard dans sa vie.
 tâ (dèvèi le)loc.adv.Vers la fin de l’après-midi, vers le soir (16, 17h).
 tabakâv.Faire du transport, «charrier».L’a byin tabakó dè fèmé, il a «charrié» beaucoup de fumier.
 tabatyieren.f.1. Tabatière. 2. Salsifis des prés (tragopogon pratensis ; voir bon dè pró).
 tabèirle, -lan. et adj.Imbécile (rarement au féminin) (voir chabèirle).
 tabelyonâv.Etudier sur un livre.
 tablâ, trablân.m.Tablard, étagère, rayon.Li tablâ doeu verè, les rayons du garde-manger de la cave (étagères rondes autour d’un pilier central pour mettre les aliments à l’abri des souris).
 taboche (avèi ouna)expr.Avoir une forte tête, être intelligent (voir kaboche).Ché, l’a ouna taboche ! Celui-là, il a une forte tête !
 tabochonn.m.Imbécile (Les Jeurs).L’è on tabochon, c’est un imbécile.
 tabochyiev.Taper.L’on tabocha a la pòrta, ils ont tapé à la porte.
 taboeun.m.Individu niais, sot.
 tabornyou, -oùdan. et adj.Niais, sot.
 tabourèn.m.Tabouret.
 tachen.f.Tasse.
 tachon, tasonn.m. et n.pr.1. Blaireau. 2. Individu très gros ou enfant bien bâti. 3. Nom de lieu.2. Expression pour qualifier un individu très gros: Grâ koumin on tachon (littéralt. gras comme un blaireau). Tyin tason ! Quel enfant bien pris, bien bâti ! (Finhaut). 3. La Bàrma oeu Tachon (Les Granges). La Tan·na oeu Tachon (Charavex). La Pyiera èi Tachon (La Crêta).
 tafanèiyèré, -lan.Personne qui fait du tapage.
 tafanèiyiev.1. Faire du tapage. 2. Réfléchir longuement, se creuser la tête.2. Maloeu ! Y’é byin tafanèiya po trovâ la choluchon dé chla tsëfra, mon Dieu ! Je me suis bien creusé la tête pour trouver la solution de ce calcul (compte, problème).
 tafanoun.m.Imbécile, simplet.
 tagalyon, -òna ; targalyon, -ònan. et adj.1. Personne nonchalante. 2. Simplet.1. Chin ke l’a l’èi tagalyon ! L’a todzo proeu tin ! Ce qu’il a l’air nonchalant ! Il a toujours assez temps ! 2. Ch’è lacha touèirdrè koumin fó parskè l’è on bokon targalyon, il s’est laissé rouler en beauté (littéralt. comme il faut) car il est un peu simplet.
 tagenèadj. m.Simplet, crétin.
 tagotse, talyotsen.m.Couteau émoussé.Ché bougre dè tagotse kopè rin ! Ce sacré couteau (émoussé) ne coupe rien ! On tagotse dè lyoeudzon, un patin de luge qui n’est pas bien aiguisé.
 tajèlyen.f.Femme lente et minutieuse (La Crêta).L’è ouna tajèlye, c’est une femme minutieuse.
 tajèlyiev.Travailler avec lenteur ; perdre du temps à des minuties (La Crêta) (voir tejenâ).
 tajelyon, tajin, tajelyinn.m.Homme qui travaille lentement et minutieusement.
 tàkan.f.1. Sac en cuir pour la farine (fait de peau de chèvre) bordé de toile à l’ouverture pour faciliter le liage. 2. Petit sac de peau. 3. Vache basse de la race d’Hérens (voir takanye). 4. Par ext. femme du Haut Valais, de petite taille. 2. Boutavon l’ardzin din ouna tàka, ils mettaient l’argent dans un petit sac de cuir. 4. Ouna tàka dè chloeu d’amon Chon, une petite femme du Haut-Valais (littéralt de ceux d’en haut de Sion).
 tâkan.f.Provisions pour une journée. Prindrè la tâka, emporter des provisions.
 takanyen.f.Vache de la race d’Hérens (Les Granges).
 takinadj.m.Taquin.On krouèi takin, un enfant taquin.
 takonn.m.1. Pièce de racommodage, petit morceau de tissu. 2. Fond de pantalon.2. Y’é amati le takon, je suis trempé jusqu’aux os (littéralt. j’ai humecté mon fond de pantalon). Expression : Molyie le takon, mouiller le derrière (litttéralt. le fond de pantalon).
 takonâ, takounâv.Mettre un morceau d’étoffe, doubler, rapiécer.
 takonè, takounèn.m.Pétasite paradoxal (petasites niveus) et tussilage (tussilago farfara), appelés parfois familièrement pas-d’âne.On prin li folye dè takounè po balyie mindjie oeu kayon, on prend les feuilles de tussilage pour les donner à manger au cochon.
 takonyèré, -la ; takonyoeu, -oeùjan.Qui tape souvent.
 takonyiev.Taper.
 talantson, tarantsonn.m.Reste d’un morceau de bois dont une partie a brûlé, tison.
 talavachyie (chè)v.S’éclaircir en parlant du ciel (voir tsarvachyie).Chè talavachè, cela s’éclaircit. Chè tòrnè talavachyie, ça s’éclaircit de nouveau (littéralt. ça se retourne éclaircir).
 talèina, talan·nan.f.Bourdon.
 talenâv.Faire du bruit avec les talons en marchant.
 talenèiren.f.Talon tricoté d’un bas.
 talenón.f.Bonne marche, long trajet, grande course.
 talëtye, talëtchen.m.1. Homme lourdaud, simplet, peu loquace. 2. Enfant gros pour son âge.2. On cho talëtye ! Un sacré gros gamin ! (Trient).
 talinn.f.Vieille variété de pomme cultivée à Gueuroz et aux Leysettes.
 talochen.f.Taloche, gifle.
 talonn.m.Talon.Expression : D’èspri l’in a rin ; l’è oeu talon chin ke l’a, il a l’esprit au talon (littéralt. d’esprit il n’en a rien ; c’est au talon ce qu’il a).
 talye, tayen.f.1. Taille (action de tailler). 2. Coupure. 3. Trait de scie.1. Dicton : Taye tou taye tâ, rin ne vó la taye dè mâ, taille tôt, taillle tard, rien ne vaut la taille de mars. 2. Ch’è fé ouna talye, il s’est fait une coupure.
 talye, tayen.f.1. Taille (partie du tronc entre les côtes et les hanches). 2. Genre de corset porté autrefois par les femmes et les enfants.
 talyèrinn.m.Vermicelle.Dè chëpa dè talyèrin, de la soupe de vermicelles.
 talyie, tayiev.Tailler.
 talyinn.m.1. Taillant, c.-à-d. tranchant de la lame d’une faux ou d’une hache. 2. Instrument à couper.
 talyoeun.m.Tailleur (costume de femme comprenant une jaquette et une jupe).
 talyoeu, talyoeùjan.f.Tailleur, tailleuse (ouvrier, ouvrière qui taille et confectionne les vêtements).
 talyotchyiev.Couper mal et rapidement.
 tamen.f.Tamis à main.
 tamijyie, tamëjyiev.Tamiser.Tamijyie a bré, tamiser à la main.
 tanadv.Tellement, tant.La poùra dolìnta l’a tan ploró ! La pauvre fille a tellement pleuré !
 tan che pouloc.adv.Un tant soit peu (suivi d’un adjectif).Ché, l’è tan che pou motsètó, celui-là est un tant soit peu émêché.
 tan·nan.f.1. Tanière, gîte. 2. Nom de lieu.1. Proverbe : Tote li kroye bétye troeuvon lyue tan·na, toutes les mauvaises bêtes trouvent leur gîte. 2. La Tan·na èi Fâye (Les Marécottes). Poùta Tan·na (La Crêta). La Tan·na èi Marmote (Les Jeurs).
 tanbon.m.Tambour.Proverbe : Chin ke vin pè fyoùta, tornè pè tanbo, le bien trop facilement acquis se dépense tout aussi facilement (littéralt. ce qui vient par flûte s’en retourne par tambour).
 tanborenèin.m.Celui qui bat le tambour (tanbo).
 tandèna (èitrè avoué)expr.Etre très surpris, frappé de stupeur.Ché tu èibayi, ché tu avoué tandèna, j’ai été très surpris.
 taninn.m.Tanin.
 tankè, tank’prép.Jusque.Po férè la boùlya on inplèiyievè li chindre tankè vèi milè noeu chin, pour faire la lessive on employait les cendres jusque vers 1900.
 tankè, tank’a la prèmyiere, tank’a la primeinterj.Au revoir ! A la prochaine ! (littéralt. jusqu’à ; sous-entendu : demain, la première fois qu’on se reverra, etc.)Òra tankè ! M’in véje, au revoir donc (littéralt. maintenant au revoir) ! Je m’en vais.
 tanmin, tanmenèadv.A peu près, presque.Y’in a tanmin proeu, il y en a à peu près assez. L’è tanmin fournèi, c’est presque fini.
 tanpann.m.Génisson portant.
 tanpanyonn.m.Bovin qui vêle à deux ans.L’a vélo in tanpanyon, elle a vêlé à deux ans.
 tanpanyonâv.Vêler à deux ans.Le modzon l’a tanpanyonó (Les Jeurs), le génisson a vêlé à deux ans.
 tanpónan.f.Orgie, beuverie.L’on fé ouna tanpóna ! Quelle beuverie ils ont fait !
 tantó (chu le)loc.adv.Vers la fin de l’après-midi, tantôt (vers 16, 17 h).
 tantouadv.Tantôt…tantôt, parfois…parfois. Le pan l’è tantou bon, tantou krouèi, le pain est tantôt bon, tantôt mauvais.
 tapadjiev.Faire du tapage.
 tàpa-kuien.m.Cordonnier.
 tapenann.m.Animal peu dégourdi.On tapenan dè modzon, un génisson peu dégourdi.
 tapenanbou, tamenanbou, tamenanfoun.m.Homme peu intelligent.
 tapèrén.m.Destin plutôt funeste, circonstance fâcheuse, mauvais sort, épreuve.S’utilise surtout dans l’expression Le tapèré li a balya chu, il a été accablé par le destin (littéralt. le mauvais sort lui est tombé dessus). Ch’è boutó a travalyie kan le tapèré li a balya chu ; tank’adon l’a rin fé, il s’est mis à travailler quand le destin l’a frappé ; jusqu’alors il n’a rien fait.
 tapiv.1. Mettre en appuyant, appliquer (une compresse, etc.), fixer, serrer, tasser. 2. Mettre un habit.1. Kan on a fournèi la boùlya, on tàpè le florèi d’on lâ po la boùlya tyevin, quand on a fini la lessive, on met le drap (qu’on met sur le cuvier) de côté pour la prochaine lessive. 2. Y’é vite tapi on manté, j’ai vite mis un manteau.
 tapipp. adj.Pressé, serré, tassé.Ché yâdze l’è byin tapi, cette charge (de foin) est bien serrée, tassée, - d’où le surnom des «Coquoz» de la Maison Blanche (Les Granges), qui tassaient bien leurs charges de foin !
 tapinn.m.Lourdaud, imbécile.
 tapolâv.1. Bavarder (La Crêta). 2. Tousser.
 tapolèn.m.1. Planchette munie d’un marteau mobile qu’on tapait avec la crécelle la semaine sainte. 2. Claquet, c.-à-d. petite latte qui bat continuellement sur la trémie d’un moulin. 3. Petite luge entièrement en bois.
 tapolè, -tan.Bavard (La Crêta).
 tapolonn.m.Morceau de bois court.
 tâpwen.m.1. Individu simplet, souffre-douleur. 2. Homme à tout faire dans une maison.Din tote li famëlye falivè ke y’uchè on tâpwe, dans toutes les familles il y avait presque toujours (littéralt. il fallait qu'il y eût) un simple d'esprit.
 târan.f.Tare.L’a ouna târa dè famëlye, il a une tare de famille.
 tarabé, -lan. et adj.Niais, simplet, imbécile.
 tarabenyou, tarabenyonn. et adj.Niais, simplet.
 tarachoeùla, tèirachoeùla, tarachonn.m.Pipit spioncelle (le mot patois vient probablement du fait qu’il niche au sol dans les hauts pâturages).Y’é yu on tèirachoeùla, j’ai vu un pipit spioncelle (Finhaut).
 tarachyiev.1. Creuser et transporter de la terre. 2. Epandre de la terre sur la neige (pour qu’elle fonde plus vite). 3. Brouter à ras de terre.2. Dè foryie, po férè fondrè la nèi ple vite, yè fó tarachyie, au printemps, pour faire fondre la neige plus vite, il faut la couvrir de terre.
 taralyen.f.Vaisselle en terre cuite.Dè taralye koumoùna, de la vaisselle en terre cuite ordinaire.
 taramatchan.f.Coup provoquant une meurtrissure.Y’é bokó ouna taramatcha, j’ai reçu un coup.
 taramatsen.f.Femme simplette.
 taranponn.m.1. Grosse pièce de bois non travaillée (voir tarantse). 2. Imbécile ; étourdi.
 taranponèré, -la ; taranponyoeu, -oeùjan. et adj.Qui fait du bruit en remuant qqch. de lourd.
 taranpounâ, taranpenâv.1. Remuer bruyamment quelque chose de lourd. 2. Par ext. tourner et retourner une chose dans son esprit, faire un grand effort de concentration ; ruminer. 3. Frapper en insistant.2. Kan y’é proeu tu taranpounó, y’é trovó la choluchon, quand j’ai eu assez réfléchi, j’ai trouvé la solution. Ke te taranpoune vouèi ? Qu’est ce que tu rumines aujourd’hui ? 3. Y’é taranpounó a la pòrta, j’ai frapper longuement à la porte.
 tarantsen.f.Grosse planche ou pièce de bois grossière (La Crêta ; Les Jeurs ; voir taranpon).
 tarâpen.m.Nigaud.
 taraponn.m.Planche ou poutre d’un plancher non cloué dans une grange.
 taratchyiev.Parler le langage confus des mourants.Taratchyievè chu la fin, il parlait le langage confus des mourants à l’approche de la mort (littéralt. sur la fin).
 taratsu, prédjie taratsun. m.Langage confus des mourants (Le Trétien).Yè prèdzè le taratsu, il parle le langage des mourants. Boutavè le prèdjie taratsu, il se mettait à parler (littéralt. il mettait) le langage des mourants.
 tardâv.Tarder.L’a tardó dè vèni, è avoué chin n’in mankó le trin, il a tardé à venir, et à cause de ça (littéralt. et avec ça) nous avons manqué le train.
 tardi, -vaadj.Tardif.Expression : Ouna vatse tardìva, une vache qui vêle au printemps. Proverbe : Li-j-an tardi chon todzo li mèlyoeu, les années tardives sont toujours les meilleures.
 tarèinâv. impers.Se dit de l’action de la neige qui fond en laissant des places nues.Yè tarèinè dja, ça fond déjà, on voit déjà le terrain.
 tarétsen.f.1. Forte envie de faire quelque chose. 2. Préoccupation, souci.1. L’avèi la tarétse dè férè chin, elle avait vraiment l’envie de faire ça. 2. Y’é mé chla tarétse pè la téta, y’é pâ byó tin ! J’ai de nouveau ce souci qui me tracasse (littéralt. ce souci par la tête), je n’ai pas du bon temps !
 taribaran.m.1. Préoccupation ou souci récurrent. 2. Accumulation d’objets dans un endroit.1. Y’in é on grou taribara, cela me donne beaucoup de souci (littéralt. j’en ai un gros souci récurrent). 2. Y’a on taribara par intye ! Il y a un grand désordre par ici !
 tarible, -blaadj.Terrible.
 tarinn.m.Terrain.Y’é atsètó on tarin, j’ai acheté un terrain.
 tarin, -èinaadj.Se dit d’un endroit où le terrain est visible, non recouvert de neige.Expression : L’è tarin, le sol est découvert de neige (littéralt. c’est terrain). Dè foryie, kan l’è tarin, on va férè li pró, au printemps quand le sol est libéré, on remet les prés en ordre (littéralt. on va faire les prés).
 tarìnan.f.Terrine.
 tarjètan.f.Targette.
 tarkachan.f.Manipulation bruyante, tintamarre, vacarme, tapage.Expression : Férè ouna tarkacha, faire du tapage, du tintamarre. Y’é fé ouna tarkacha po oeuvri la pòrta, j’ai fait un tintamarre pour ouvrir la porte.
 tarkachen.f.1. Vieille personne diminuée physiquement, vieille baderne. 2. Vieille chèvre. 3. Vieille chose qui ne vaut plus rien, objet usé.1. Ché fran ouna tarkache, pouèi d’abo ple mè boeudjie ! Je suis vraiment une vieille baderne, je ne peux bientôt plus me bouger !
 tarkache ; tarkachon, -ònan.1. Personne qui fait du bruit en travaillant ou en maniant des objets. 2. Personne qui parle beaucoup.
 tarkachèminn.m.1. Tapage. 2. Souci, tracas.
 tarkachèré, -la ; tarkachoeu, -oeùjan.Personne qui fait du bruit, du tapage.
 tarkachèrin.f. collectif.1. Bruits récurrents, tapage. 2. Soucis, tracas.
 tarkachyiev.1. Faire du bruit en manipulant qqch. ; faire du tapage, du vacarme. 2. Tourmenter de façon agaçante, tracasser, travailler.1. Y’é avoui tarkachyie, me y’é pâ chu ke l’èirè, j’ai entendu du tapage, mais je n’ai pas su ce que c’était. 2. Y’é pâ pu dremi tòta la noué ; y’é moujó a ché poure dyâble ; chin m’a tarkacha, je n’ai pas pu dormir de toute la nuit ; j’ai songé à ce pauvre diable ; ça m’a tracassé.
 tarmënen.m.Borne (Les Marécottes, Giétroz et Vernayaz ; voir boeùna).
 tarón.m.Canal.
 taró, -âyeadj.Taré.L’è d’ouna famëlye tarâye, il est d’une famille tarée.
 tarolyonn.m.Petit canal (Vernayaz).
 taronn.m.Dépôt de poussière sous un tas de foin.
 taroun.m.Boulon sans écrou, tire-fond.
 taroudâv.Creuser une matière dure, tarauder.
 tàrpan.f.1. Campagnol. 2. Tache.2. Le tsa l’è a pou pré to blan, l’a rin kè katyè tarpe nèire, le chat est à peu près tout blanc, il a seulement (littéralt. il n’a rien que) quelques taches noires.
 tarpolâv. impers.Se dit de l’action de la neige qui fond par places au printemps en laissant des taches foncées sur le sol.Kouminchè dja byin a tarpolâ, ça commence déjà bien à fondre.
 tarpoló, -âyeadj.Tacheté.Le tsa l’è tarpoló, le chat est tacheté.
 tartacha, tartafyolón.f.Grosse quantité de liquide alimentaire (dans un seau, une assiette, etc.), plat débordant.Y’é chëpó ouna tartacha dè chëpa, j’ai mangé une grosse quantité de soupe. Chla vatse l’a ouna tartacha dè laché, (La Crêta) cette vache donne (littéralt. a) une grosse quantité de lait.
 tartanpyonadj. et n.m.Un peu simplet (terme amical).
 tartarin.m.Petite rhinante, appelée aussi cocriste ou crête de coq (rhinanthus minor).
 tartari blun.m.Myosotis des forêts (myosotis silvatica).
 tartari rodzen.m.Silène dioïque (silene dioica) ou mélandrie dioïque (melandrium dioecum).
 tartren.m.Tartre.D’âtre kou, y’in avèi ke partivon in Aljériye po alâ règreva le tartre ke vindèivon po avèi d’ardzin, autrefois, il y en avait qui partaient en Algérie pour aller ramasser le tartre (dans les grands fûts) qu’ils vendaient pour avoir de l’argent.
 tartyé, tartén.m.Instrument, appareil, outil ou tout autre objet vieux, usé.Chi moeuble l’è on tartyé k’on poeu ple inplèiyie, cet outil est un vieux machin qu’on ne peut plus utiliser. Tyin tarté ! Quel vieux machin ! (Miéville).
 tâtan.f.Hampe (diaphragme des animaux de boucherie).
 tatchapp. adj.1. Taché. 2. Soupçonné d’un méfait.
 tatchyiev.Tacher.Kan on fé la boùlya, on boutè on vyoeu linfouë din le boui po ke tatsëchè pâ le lindze, quand on fait la lessive, on met un vieux drap dans le bassin pour qu’il ne tache pas le linge.
 tâtchyiev.Tâcher.Tâtse dè férè adrèi, tâche de bien te conduire (littéralt. de faire correctement).
 tatsen.f.1. Clou de soulier (voir rètréte). 2. Clou de mesure à tête de laiton dans la brante à vendange.1. Devinette : On aférè ke korè a téta dèjo, un truc qui court la tête en bas ; réponse : Li tatse di bote, les clous des souliers.
 tatsen.f.Tache.
 tâtsen.f.Tâche.Expressions : Prindrè on travalye a tâtse, prendre un travail à la tâche, à forfait. Balyie on travalye a tâtse, donner un travail à la tâche, à forfait.
 tatyètó, -âyeadj.Tacheté de points colorés, tiqueté.
 tavann.m.Taon.Kan li vatse l’on li tavan, bejòlon, quand les vaches sont tourmentées par les taons (littéralt. ont les taons), elles courent en levant la queue.
 tavén.m.1. Couvercle. 2. Volet (voir barkon).2. Klourè li tavé, fermer les volets.
 tavèlan.f.1. Planche à pain ou à fromage. 2. Plateau rond de la presse à fromage 3. Planche en cercle (2 planches rondes, ou 2 demi-cercles) servant de couvercle pour le pressoir).
 tavèló, tavèló dè pann.f.Planche garnie de pains prêts à cuire.
 tavèlyenâv.Faire un revêtement en petits bardeaux.
 tavèlyonn.m.1. Petit bardeau en bois de mélèze, tavillon. 2. Nom de vache ayant une tache au front.
 tchamâv.Dérober, voler.L’a tchamó chin in pachin, il a dérobé ça en passant. Mè l’on tchamó ! Ils me l’ont volé !
 tchantchòrnan.f.Blague, mot pour rire.Dërè dè tchantchorne, dire des blagues.
 tchàrda, tchàrnan.f.Semonce.M’on motró ouna tchàrda, ils m’ont donné (littéralt. montré) une semonce ! Kìnta tchàrna y’é rèchu ! Quelle semonce j’ai reçu !
 tchatche (in)expr.Se dit d’une charge mal faite, tout en hauteur.On yâdze in tchatche, une charge de foin mal faite.
 tchâweinterj.Tant pis.È bin, tchâwe ! Eh bien, tant pis !
 tchëkâ, tsëkâv.Téter (humains et animaux ; voir tyekâ 3).
 tchepin.m. et n.pr.1. Homme stupide. 2. Nom de lieu.2. La Kàja a Tchepi (Barberine).
 tchintchornèta, tchornèta, tyintyornèta, tyornètan.f. et n.pr.1. Fourmilion (insecte dont les larves se nourissent de fourmis). 2. Nom de lieu.1. Formulettes pour faire sortir le fourmilion de son trou : Tchintchornèta, lèiva tè, le cholèi balyè chu ton kouchin, fourmilion lève-toi, ton coussin est au soleil (littéralt. le soleil donne sur ton coussin). Tchintchornèta, lèiva tè, chon·non myiedzo, fourmilion, lève-toi, on sonne (littéralt. ils sonnent) midi. 2. La Bàrma di Tchornète (Gueuroz)
 tchintchotâ, tyintyotâv.1. Traire mal, à petits jets. 2. Terminer la traite, traire le peu de lait qu’il y a encore dans les trayons avant que la vache ne soit tarie.1. La vatse l’è rin kè tu tyintyotâye ! La vache a seulement été traite à la hâte, a été mal traite !
 tchintchotoeùjaadj. f.Se dit d’une vache dont il faut terminer la traite (La Crêta).
 tchon.m.Petit tas.
 tchoeùpa, tchoeupètan.f.Jeune fille corpulente, un peu nigaude.
 tchorâ, -daadj.Haut sur jambes (animaux).On kayon tchorâ, un porc haut sur pattes. La vatse l’è proeu tchorâda, la vache est assez haute sur jambes.
 tchorlâv.Boire goulûment.Ché, yè tchorlè, celui-là il boit goulument.
 tchòrna, tchornètan.f.Fillette étourdie.
 tchotchon, tchetchonn.m.Enfant gâté.
 tchotronn.m.1. Petit tas d’herbe. 2. Petit enfant.Boutâ le fin in tchotron, mettre le foin en petits tas.
 tchouâva, tchâwen.f.1. Chocard (en région montagneuse passereau de la famille des corvidés, à bec et pattes rouges). 2. Choucas ; corneille.1. Kan li tchâwe venyon bâ l’è chënye doeu doeu, quand les chocards descendent, c’est signe de temps doux. 2. Dicton : Li tchouâve, kan voeulon bâ, l’anonchon l’aprotse de l’ëvèi, les choucas, quand ils volent bas, annoncent l’approche de l’hiver.
 tchouin, tchuin.m.1. Pinson. 2. Se dit parfois du roitelet.
 tchouin·nâv.1. Grésiller sur le feu. 2. Emettre un sifflement par un mouvement rapide (lorsqu’un objet est fortement lancé par exemple).
 tchoukwe, -kaadj. et n.pr.1. Se dit d’une pièce de bétail sans cornes ou aux cornes cassées. 2. Nom de lieu.1. Ouna tchyievra tchoùka, une chèvre sans cornes. 2. Le Cherijyie Tchoukwe (Le Châtelard). Le Tsoukwe (Litroz).
 tchoupìna, tchoupinètan. et adj.Femme simplette.
 tchun.m. et n.pr.1. Cul, derrière. 2. Nom de lieu.1. Grata-tchu, gratte-cul (fruit de l’églantier). Aranye doeu tchu blan, araignée au cul blanc. Boué doeu tchu, anus (littéralt. boyau du cul). L’a on tchu koumin ouna kartan·na, elle a un énorme postérieur (littéralt. elle a un cul comme une mesure de blé de 15 litres). Expressions : Férè tchu blan, vider le verre d’un trait (littéralt. faire cul blanc). Lètchyie le tchu a kâtyon, flatter bassement qqn, lui lécher les bottes, lui lécher le cul. Oeu tchu dè la nèi, sitôt la neige fondue (littéralt. au cul de la neige). Vardèiyè oeu tchu dè la nèi, ça commence à verdoyer sitôt la neige fondue. Balyie doeu tchu chu la pyiera, faire faillite (littéralt. donner du cul sur la pierre, tomber le cul sur la pierre). Va to pè le tchu èi chindze, cela se dissipe sans profit (littéralt. ça part par le cul des singes). 2. Le Tchu doeu Chinlye (Salvan). Le Tchu doeu Kare (La Crêta). Le Tchu dè la Flu (Litroz).
 tchubèirle (a)expr.A la renverse, les quatre fers en l’air ; sur le derrière.L’è tsèju a tchubèirle, il est tombé à la renverse (sur le derrière). Expression : L’è mé a tchubèirle, il est de nouveau alité (littéralt. de nouveau à la renverse).
 tchupèlètan.f.Culbute, «cupelette».Expression : Férè la tchupèlèta, faire la roue, faire la cupelette, faire des culbutes.
 tchupèlètâv.Par accident : cupeler (ancien français), dévaler le corps en boule, dégringoler (se conjugue avec l’auxiliaire être).Y’é riskó dè mè férè on djoua ; y’èire amon chu le tèi, è ché tchupèlètó, j’ai risqué de me faire mal ; j’étais en haut sur le toit et j’ai dégringolé.
 tchupèlètâ (chè)v.pr.Par amusement : faire la roue, faire des culbutes, faire la «cupelette».On chè boutè chu le chondzon d’on tsanté, a téta d’avó, è on chè tchupèlètè, on se met sur le sommet d’un talus, la tête en bas, et on fait la roue.
 tchyie, -ra ; tsërè, -taadj.Cher, coûteux.D’âtre kou, la vya l’èirè pâ tan tchyiera koumin òra, autrefois, la vie n’était pas si chère que maintenant.
 tchyierè (chè)v.Choir, tomber (voir dègelyie et mouchyie bâ).On riskè dè tchyierè, on risque de tomber. L’è tsèju chu la yache, il est tombé sur la glace. Yè tchyie pè gote, il (le liquide) tombe par gouttes. Y’a tan dè pronme ke y’é pouèire ke li brantse tseyëchon, il y a tellement de prunes que j’ai peur que les branches ne tombent. Ch’è fé mó in tseyin, il s’est fait du mal en tombant. Li pome tseyon, les pommes tombent. Expression : Tchyierè dè dèchu kâtyè tsoùja, tomber de qqch. (rocher, toit, etc.).
 tchyievra, tsivran.f. et n.pr.1. Chèvre. 2. Chamois femelle. 3. Colonne de la fontaine (ressemblant vaguement à une tête de chèvre). 4. Nom de lieu.1. Tchyievra tyoeulache, chèvre qui a une raie jaune sur les yeux. Tchyievra bròya, chèvre à longs poils. Expressions : L’è koumin la tchyievra oeu dyâble, se dit d’une bête difficile à garder (littéralt. c’est comme la chèvre au diable). L’a dè tsanbe koumin li tchyievre, il a des jambes minces (littéralt. comme les chèvres). Proverbe: Tchyievra kontâye, loeu la pëkè, il y a toujours des imprévus, on ne peut pas tout prévoir (littéralt. chèvre comptée, loup la mange). 4. Li Lâpye èi Tchyievre (Les Granges). La Lâpye èi Tchyievre (La Tendaz). La Revëna èi Tsivre (Litroz).
 tchyievrafouèn.m. et n.pr.1. Chèvrefeuille des haies(lonicera xylosteum). 2.Nom de lieu.2. Le Chinlye di Tchyievrafouè (Les Granges).
 ten.m. et n.pr.1. Tilleul. 2. Nom de lieu.2. Le Te (Finhaut). Li Te (Les Marécottes). Le Telyèi (s/ Vernayaz).
 te, t’pron.pers.sujet.Tu, t’, te, toi.Vin te achebin ? Viens-tu aussi ? On rapporte le dialogue suivant entre deux Salvanins qui s’étaient rencontrés à New-York : -L’è te të ? -Ouèi, l’è yë ! -Est-ce toi ? -Oui, c’est moi ! É te dja aló lé ? M’in chovënye ple ! T’in chovin te ? Es-tu déjà allé là ? Je ne m’en souviens plus ! T’en souviens-tu ?
 n.m.1. Thé. 2. Tisane (voir tijan·na).Expression : Ché té l’è koumin la pëcha dè moulè ! Ce thé n’est pas assez fort (littéralt. est comme la pisse de mulet) !
 , t’pron. pers. compl.Te, t’, toi.L’è tu choprèi dè tè vyie arevâ, il a été surpris de te voir arriver. Tè balyèré on bokon dè pan, je te donnerai un peu de pain. L’a pâ la vàla d’alâ avoué tè, il n’a pas envie d’aller avec toi. Expression de mépris : Ràva por tè ! Va te faire cuire un œuf (littéralt. rave pour toi) !
 pron.interrog. d’ajoutS’utilise à la 3e pers.du sing. et du pl. dans les phrases interrogatives (y compris lorsque l’interrogation négative est transformée en exclamation) (voir grammaire).L’a të la vàla dè férè chin ? A-t-il l’envie de faire ça ? L’on të prèi le tsin avoué yue ? Ont-ils pris le chien avec eux ? L’è të malâde achebin ? Est-il aussi malade ? L’on të pâ fé oun’èibotsacha ! N’ont-ils pas fait une sacrée coupe de bois !
 tëban.f.Cor du chevrier.Expression : Menâ la tëba, jouer du cor (littéralt. mener le cor).
 tebâv.1. Jouer fort d’un instrument à vent. 2. Par ext. crier.L’a proeu tebó, ché, il a assez crié, celui-là.
 tebén.f.pl.1. Forts sons de trompettes, de cors, etc. 2. Par ext. cris.L’on fé dè tebé monstre, ils ont poussé de grands cris.
 tebèn.m.1. Pierre. 2. Monticule.1. On grou tebè, une grosse pierre.
 tëchèré, -la ; tëchèran, -·nan. et adj.Personne qui tousse souvent ou beaucoup.
 tëchyie, tëchiv.Tousser.
 tefelèn.m.Cocotte, marmite en fonte.Devinette : Tyu gra, kavoua rèida ? Cul gras, queue raide ? Réponse : le tefelè, la cocotte.
 tégâ, tigâv.Haleter.La tchyievra l’è lanya, tégè, la chèvre est fatiguée, elle halète.
 tëgwen.m.Homme un peu renfrogné, qui ne parle guère.
 tèin.m. et n.pr.1. Toit. 2. Terrain en pente. 3. Nom de lieu.1. Expression : Le bou li tchyie chu le tèi, le bois lui tombe sur le toit (il habite près de la forêt). 3. Le Tèi (Le Tey s/ Finhaut et Fenestral). Li Tèi (Le Trétien).
 tèide, -aadj.Tiède.
 tèidon (avèi)expr.1. Avoir colère. 2. Recevoir une semonce.1. L’in-a tu tèidon, il en a été fâché. 2. L’a tu tèidon, il a reçu une semonce.
 tèidon (férè)expr.S’utlise pour qualifier un temps très chaud.Ouèi fé tèidon, aujourd’hui il fait très chaud.
 tèijan.f.Toise (3.80 m2 pour un terrain ; 1.80 m de haut et de long pour le bois).
 tèilan.f.Toile, tissu.Fó tsandjie la tèila dè la mòta chovin po ke chèi byin èichuìta,  il faut changer souvent la toile de la motte (lors de la fabrication du fromage) pour que celle-ci soit bien égouttée (littéralt. essuyée). Expression : Bouchyie la tèila, tisser la toile (en serrant les fils du tissu avec le battant du métier à tisser).
 tèiran.f.Terre.Dè foryie, po férè fondrè la nèi ple vite, fó l’inplâtrâ avoué dè tèira oeu dè chindre, le printemps, pour faire fondre la neige plus vite, il faut la couvrir (littéralt. salir) de terre ou de cendres. Tèira voeùja, terre douce, meuble.
 tèirmelyonn.m.Petit espace de temps, courte durée.
 tèirmwen.m.1. Terme, espace de temps, durée. 2. Terme, fin.2. Expression : Alâ a tèirmwe, èitrè a tèirmwe, être à terme (sur le point d’accoucher ; sur le point de vêler, de mettre bas).
 tèityan.f.Pente.Ouna brâva tèitya, une pente douce.
 tèityin, -ìntaadj.En pente douce.Le pró l’è on bokon tèityin, le pré est un peu en pente douce.
 tèiyan.f.Bois gras de pin, surtout d’arolle, servant d’allume-feu (utilisé, entre autres, pour faire les torches du dimanche des brandons) ; morceau de ce bois.Expression : L’âyè koumin dè tèiya, ça brûle très bien (se dit d’un bois qui brûle comme du bois gras de pin).
 tejenâ, tajenâv.Travailler avec lenteur (voir tajèlyie) ; flâner.On châ pâ ke tejenè tan, on ne sait pas ce qu’il fait avec une telle lenteur, pourquoi il prend tellement de temps à faire ce qu’il fait. L’è èitó in tajenâ amon lé, il est resté à flâner par là-haut. Expression : Le foua tejenè, le feu brûle mal, (avec lenteur).
 tejenèré, -la ; tejenyoeu, -oeùjan. et adj.Qui travaille avec lenteur, qui flâne.
 tejin, -ëna ; tazin, -ënan. et adj.Lent au travail.L’è ouna tejëna ke l’avanchè rin, c’est une personne très lente, qui n’a pas d’avance dans son travail (littéralt. qui n’avance rien). L’è on tazin, il est lent dans son travail (Finhaut). Expression : On tin tejin, un temps lourd, chaud.
 tèlèfonen.m.Téléphone (voir le plus ancien mot prèdjoeu).Châ te kan l’è tu inbâló le prèmyie tèlèfone a Charvan ? Sais-tu quand a été installé le premier téléphone à Salvan ? Ouèi, l’è tu inbâló in 1896 (milè ouë chin nenantè-chyie), oui, il a été installé en 1896.
 tèlèfounâv.Téléphoner.
 télyan.m.Enfant bien portant, gros.
 tëlyen.f.Chanteau, c.-à-d. morceau coupé à un grand pain ou une grosse pièce de viande.Ouna chòta tëlye dè bakon, un gros chanteau de lard.
 temâv.Déborder.Te temè ! Ton récipient déborde (littéralt. tu débordes) ! Le lafé l’a temó (Finhaut), le lait est venu au feu (littéralt. a débordé).
 temache, temachèrin.f.Entêtement.Expression : Avèi la temache, être têtu, entêté ; bouder (littéralt. avoir l’entêtement). L’a ouna temache ke l’atyoeutè rin ! Elle est si entêtée qu’elle n’écoute rien ! Tyìnta temache l’a, ché dyâble ! On poeu pâ le férè chèdâ, ce qu’il est têtu, ce diable ! On ne peut pas le faire céder.
 temachèré, -la ; temachoeu, -oeùjan. et adj.Se dit de qqn entêté dans ses idées.
 temén.m. et n.pr.1. Sorbier des oiseleurs (sorbus aucuparia). 2. Nom de lieu.2. Le Temèlèi (s/ Les Marécottes et Charavex).
 tënan.f. et n.pr.1. Tine (pour la vendange, etc.) ; grosse cuve pour l’eau de vaisselle ou servant à conserver les lavures pour les porcs (klâ-ér). 2. Cerce, c.-à-d. menuiserie entourant les meules du moulin. 3. Nom de lieu.1. Dyie dzo dèvan kè kouminchyie dè vènindjie, fó alâ boutâ d’éwe chu le fon di tëne po li bonâ, dix jours avant de commencer à vendanger, il faut aller mettre de l’eau sur le fond des tines pour les combuger. 3. Le Chinlye dè la Tëna (Miéville).
 tenàlan.f.Tine allongée où l’on met fermenter les racines de gentiane.N’in inplèi ouna tenàla, nous avons rempli une tine.
 tenalón.f.Contenu d’une tine ou d’un cuvier, cuvée.N’in fé ouna tenaló dè ri dè dzarfan·ne, nous avons fait une cuvée de racines de gentiane.
 tenalonn.m.1. Petit cuveau (pour la choucroute, etc.). 2. Récipient de grès servant à conserver le beurre fondu.
 tenalyiev.Faire un bruit de fracas de verre.Y’é proeu avoui tenalyie ; t’â to kachó ; l’è to plin dè brelyon, j’ai bien entendu le fracas du verre ; tu as tout cassé ; c’est tout plein de petits morceaux.
 tenén.m.1. Petit cuvier, cuveau. 2. Cuve du pressoir à raisins.1. Le tené dè la chokroùta, le cuveau de la choucroute.
 tènèbran.f.1. Obscurité profonde, ténèbres. 2. Personne bourrue, qui parle seule et ennuie les autres en soliloquant. 3. A Finhaut : crécelles du jeudi et vendredi saints.1. Expressions : Li-j-oeure dè tènèbra, les heures de la nuit. So koumin ouna tènèbra, très sourd (littéralt. sourd comme une profonde obscurité). 2. L’è ouna tènèbra, c’est une personne bourrue. 3. Expression : Menâ li tènèbre, actionner les crécelles.
 tènèvàlan.f.Tarière, c.-à-d. grande vrille de charpentier servant à faire des trous dans le bois.
 tènèvalinn.m.Percerette, c.-à-d. perçoir particulièrement long pour forer les conduites d’eau (voir terâle).
 tèni (chè)v.Tenir (se).L’è tan drèi k’on poeu pâ chè tèni, c’est si raide qu’on ne peut pas s’y tenir. Expressions : Tèni téta, tenir tête à qqn. Ché l’a ouna maye ; tin téta a kó ke chèi, celui-là a une sacrée tête ; il tient tête à qui que ce soit. Tèni paròla, tenir parole. Tèni le kou, tenir le coup, persévérer. L’a pâ pu tèni le kou, l’avèi pâ proeu d’ardzin, il n’a pas pu persévérer (dans son projet, son affaire), il n’avait pas assez d’argent.
 tèni dè (in)expr.Tenir à faire qqch, ne pas en démordre.L’in tenyèi d’i alâ, il voulait absolument y aller.
 tèni kou dèexpr.Trouver le temps, trouver moyen, de faire qqch. (littéralt. trouver l’occasion, le moment favorable).Poeu pâ tèni kou dè vèni, l’è otyupó bâ lé, il ne peut pas trouver le temps de venir, il est occupé là-bas.
 tenuiren.f. et n.pr.1. Tenure, c.à-d. terre donnée à un tenancier moyennant certaines redevances ; propriété. 2. Nom de lieu.2. La Tenuire a Blan (littéralt. la propriété de la famille Blanc ; Les Marécottes).
 tènùvan.f.Manière de tenir, de gérer ; tenue.La tènùva di kontye, la tenue des comptes.
 tenyachen.f.Tignasse.Tè fó férè kopâ chla tenyache ! Il te faut faire couper cette tignasse !
 tenyachu, -choua ; tenyachon, -òna (voir tètachon)n. et adj.Qui est très têtu, obstiné, entêté dans ses idées.Tyin tenyachu ché-lé ! Quel obstiné celui-là !
 tenyachu, -ouaadj.Chevelu.
 tenyieren.m.Tonnerre.Y’é avoui le tenyiere ; ne chin kite po la dzaló, j’ai entendu le tonnerre ; nous n’avons plus à craindre le gel, nous sommes quittes pour le gel.
 tenyon (a)loc.Se dit de qqch. qui tient, qui est stable, solide.L’a trovó ouna plache a tenyon, il a trouvé une place de travail fixe.
 tèpan.f. et n.pr.1. Gazon. 2. Motte de gazon. 3. Nombreux noms de lieux.1. Rontrè la tèpa, défoncer (littéralt. rompre) le gazon. 2. L’a arètó l’éwe doeu torin avoué ouna tèpa, il a arrêté l’eau du torrent avec une motte de gazon. 3. Le Ché di Tèpe (La Crêta).
 tèpâv.Gazonner, engazonner (s’).N’in lacha tèpâ on tsan, nous avons laissé s’engazonner le champ. L’è tèpó dè kroye èrbe, c’est gazonné de mauvaises herbes.
 teparèiinterj. et loc.adv.Employé seul ou dans une phrase, marque l’étonnement, la stupeur ou l’indignation : tout de même, je n’en reviens pas, est-ce possible, etc.-L’a kouró le bochè ! -Teparèi ! L’è pâ pochible ! Il a vidé le tonneau ! - Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas possible ! T’â teparèi toeumó ! Quelle volée de coups tu as reçus ! C’est incroyable ! Teparèi ! Chi kou la plodze l’a barkó, tout de même, cette fois la pluie a baissé d’intensité.
 tepënan.f.Toupine, récipient de grès.
 tepenètan.f.Petit contenu d’un pot.
 tepenón.f.Contenu d’un pot.
 tepinn.m.1. Pot (à lait, etc.). 2. Cloche, sonnette.1. Le tepin doeu laché, le pot à lait. 2. Expression : Bétye koumin on tepin, bête comme ses pieds (littéralt. comme une cloche).
 tepin fonmèrén.m.Lycoperdon, vesse-de-loup (littéralt. le pot qui fume).
 tepòlan.f.Femme nigaude (Gueuroz).
 terâlen.m.Perçoir particulièrement long, souvent utilisé pour forer les tuyaux de bois servant de conduites d’eau (plus gros que la tènèvàla).
 terevonyie, tervonyiev.1. Tirailler. 2. Perdre du temps.2. On châ pâ ke tervonyè, on ne sait pas à quoi il perd son temps.
 terinn.m.Tiroir.Le terin di provijon, le tiroir des provisions (à la cuisine).
 tétan.f. et n.pr.1. Tête. 2. Nombreux noms de lieux.1. Avèi la téta pèjante, avoir la tête lourde. La téta dè la tyoeutse, le chevet (littéralt. la tête du lit). Ouna téta dè tsou, une tête de chou. Expressions : Avèi la téta ròta, avoir mal à la tête pour cause de fatigue (littéralt. avoir la tête cassée). Avèi bouna téta, avoir une bonne tête, être intelligent. Tèni téta, tenir tête à qqn. Tin téta a kó ke chèi, il tient tête à qui que ce soit, à n’importe qui. 2. La Téta dè la Bòfa (entre Finhaut et la Crêta du Trétien). La Téta doeu Lètchoeu (près de la Crêta).
 tétâv.Pommer.Fó lâchyie tétâ li chalâde, il faut laisser pommer les salades.
 téta nèiran.m. et n.pr.1. Mésange charbonnière (littéralt. tête noire). 2. Nom de lieu.Téta Nèira (Trient).
 tètachen.f.Petit monticule, mamelon, bosse.
 tétachonn.m.Rosette des différentes sortes de joubarbes (sempervivum).
 tétan -·nan. et adj.Qui est têtu (Le Trétien).T’é bin tétan ! T’es bien têtu !
 tètèn.m.Téton.
 tètsen.f.Tas de foin, de bois.
 tètun.m.Gros maillet de bois ou de métal, masse.
 tètu, -toua ; tètachon, -ònan. et adj.Très têtu (personne ou animal ; voir tenyachu).L’è inpochible dè diskutâ avoué ché ; l’è tètu koumin on moulè ! C’est impossible de discuter avec celui-là ; il est têtu comme un mulet (littéralt. comme une mule) ! On poeu pâ chè konvèni avoué ché ; l’è on tètachon fournèi ! On ne peut pas s’entendre avec lui ; c’est un têtu fini !
 tiadj. poss.Tes.Prin ti-j-aférè ! Prends tes affaires !
 tichèran, -àndan.f.Tisserand.Noeu dè tichèrànda, nœud de tisserande (fait de manière particulière).
 tifâv.Boire goulument (voir tsekâ).Le vé tifè dè laché, le veau boit du lait goulument. Expression à propos d’un homme ivre : L’in a te tifó ! Ce qu’il a pu ingurgiter (littéralt. en a t-il ingurgité) !
 tijan·nan.f.Tisane (voir té 2).On inplèiyè la flue d’arnika po férè dè tijan·na ; po férè dèjinflâ on minbre, fó férè dè konprèche dè ché té, on emploie la fleur d’arnica pour en faire de la tisane ; pour faire désenfler un membre, il faut faire des compresses avec cette tisane.
 tijonn.m.Tison.
 tikâv.Jeter.Tika mè bâ chin ! Jette-moi ça en bas !
 tinn.m.1. Le temps qu’il fait. 2. Le temps qui passe.1. Le tin chè gâtè, le temps se gâte. Le tin chè dètrakè, le temps se détraque. Dicton : Fó prindrè le tin koumin vin è li fèmale koumin chon, il faut prendre le temps comme il vient, et les femmes comme elles sont. Fé krouèi tin, il fait mauvais temps. N’in le byó tin, on a le beau temps. Férè mó tin, faire mauvais temps. 2. Y’in é pâ le tin lon, je ne m’en fais pas pour ça, je ne m’ennuie pas de ça. Ne chin pâ forche dè ne dèpatchyie, n’in proeu tin, nous ne sommes pas obligés de nous dépêcher, nous avons assez temps. Din le vyoeu tin, dans le vieux temps, autrefois. Chè balyie byó tin, ne pas se faire de souci (littéralt. se donner du bon temps). Balye-t-in byó tin ! Ne t’en fais pas pour ça ! Fiche-toi de ça ! Yè prin le tin koumin le Bon Dyu le mandè, il prend le temps comme le Bon Dieu l’envoie, il n’est jamais pressé. Dicton : Yè ploeu è fé tsó, l’è le tin di bló, fé tsó è rejënyè, l’è le tin di vënye, il pleut et il fait chaud, c’est le temps des blés, il fait chaud et il pleut doucement, c’est le temps des vignes. Proverbes : Tui tin pâchon, le temps qui passe emporte les peines et les plaisirs (littéralt. tous les temps passent). Proeu tin dremè dèfoue (littéralt. celui qui a eu assez de temps dort dehors), prèchó ch’è nèiya (littéralt. celui qui était pressé s’est noyé), il ne faut être ni trop lent, ni trop pressé (celui qui diffère toujours les choses, qui remet toujours à demain, en subit les conséquences ; de même celui qui n’est pas prévoyant, qui est trop aventureux). Byó tin k’on chè balyè, leji k’on prin, il faut savoir prendre du bon temps (littéralt. le bon temps qu’on se donne, le loisir qu’on prend).
 tin (le…dè, le…doeu)loc.adv.Durant, pendant.Le tin dè la mècha, pendant la messe. Le tin doeu denâ, le temps du diner.
 tin (le…ke)loc.adv.Pendant que.Le tin ke ché ïntche, vouèi tè kontâ oun’aférè, pendant que je suis ici je veux te raconter qqch.
 tin, tìn·na (le, la) ; tin, -·ne (li)pron.poss.Le tien, la tienne, les tiens, les tiennes.Expression : Le tin, la tìn·na, ton mari ; ta femme ; li tin, les tiens (ta famille). Expression : T’â mé fé ouna di tin·ne ! Tu as de nouveau fait une des tiennes !
 tinboche, tinbróadj.m.Simplet, crétin.
 tinbren.m.Roue munie de sonnettes qu’on faisait tourner à l’église à la consécration.
 tìndan.f. et n.pr.1. Balcon de raccard. 2. Terrain en corniche. 3. Nom de lieu.1. La tìnda doeu rèkâ, la «galerie» du raccard (où l’on mettait sécher les feuilles des betteraves, des pommes de terre, etc.) 3. La Tìnda (Les Granges et La Tenda). Chu li Tinde (Miéville). Le Tindèrè (Gueuroz et Salvan).
 tindonn.m.1. Tendon. 2. Viande de la poitrine des bovins, tendron.
 tindre, -aadj.1. Tendre. 2. Douillet.2. Maloeu ! L’è bin tindre ; l’a riskó dè li vèni mó kan li é ótó oun’èpëna, mon Dieu ! Il est bien douillet ; il a failli se trouver mal (littéralt. il a failli lui venir mal) quand je lui ai ôté une épine.
 tingëlye (li)n.f.pl.Les yeux (Les Granges, Le Trétien, Litroz ; voir ètingëlye).
 tìnpa, tìnplan.f.Tempe.
 tinpenoun.m.Homme lourdaud, niais (Finhaut).
 tìnplan.f.Sorte de replat sur une pente.N’in pachó amon pè dè tinple, nous avons passé en haut par des replats (Les Marécottes).
 tinple (li)n.pl.Brancards de la brouette ou d’un char.
 tinplón.f.Coup (à la tête surtout).L’a bokó ouna tinpló, il a tapé de la tête. Expressions : Balyie ouna tinpló, se faire mal, se donner un coup en tombant. Balyie ouna tinpló a kâtyon, donner un bon coup à qqn.
 tinplonn.m.Partie du métier à tisser.
 tinponn. et adj.m.Nigaud, benêt.Chin ke l’a l’èi tinpon ! Ce qu’il a l’air benêt !
 tinporâ (chè)v.Calmer (se), rester tranquille, faire une pause, freiner son ardeur, se dominer (souvent utilisé à la forme négative dans le sens de «bouger sans cesse»).Y’é pâ pu mè tinporâ, j’ai été harcelé de travail (littéralt. je n’ai pas pu freiner mon ardeur). Li vatse tinpòron pâ ; chon dèvoré èi motse, les vaches ne restent pas tranquilles ; elles sont dévorées par les mouches. Ché krouèi poeu pâ chè tinporâ, fó to le tin ke boeudzëchè ! Ce petit ne peut pas se dominer ; il faut tout le temps qu’il bouge !
 tintèchën.m.1. Coup. 2. Gifle.1. Tè fote on tintèchë, ste klou pâ la gordze ! Je te flanque un coup si tu ne la fermes pas ! 2. On pâr dè tintèchë, une paire de gifles.
 tintèdrèiadj.m.Simplet, crétin (à qui il faut souvent dire «tiens-toi droit»).
 tintsen.f.Gros furoncle.
 tintsen.f.Tanche (Vernayaz).La tintse l’è dzóne, la tanche est jaune. La tintse chè tenyèi a la Golye di Dzon, la tanche se trouvait (littéralt. se tenait) à la gouille des joncs (à Giétroz),
 tirann.m.Tirant, c.-à-d. languette de cuir ou d’étoffe pour maintenir ou serrer (une giberne ou une capote par ex.), chacun des deux morceaux de cuir sur les côtés du soulier dans lesquels passent les lacets, ganse attachée à la tige d’une botte pour aider à la mettre, etc.Le tiran doeu mouchon, la martingale du gilet.
 tiremotyén.m.Renifleur (voir motyé).
 Tirolin, -·nan.pr.Tyrolyien (des Tyroliens s’étaient établis à Cocorié, pour y distiller de la gentiane).
 tiyón.m.Tuyau.
 ton.m.1. Tour. 2. Bras pivotant qui permet de déplacer une chaudière près ou loin du feu. 3. Dans un moulin, tour pour lever la meule.1. Expression : Férè on to, faire un tour. Ché aló férè on to din le kourti, je suis allé faire un tour dans le jardin. Le chan m’a fé k’on to, le sang m’a fait qu’un tour. 2. On to avoué ouna tsèina k’on fé alâ avoué on pófèi, un tour avec une chaîne qu’on fait marcher avec un levier.
 n.m.Tort.Expression : Férè dè tô, faire du tort. L’è égri kontrè ne, portan ne li in rin fé dè tô, il est irrité contre nous, pourtant nous ne lui avons pas fait de tort.
 to (a)loc.A tour de rôle, à son tour.Kan y’avèi on mô din le velâdze, li vejin le vèlyievon a to, quand il y avait un mort dans le village, les voisins le veillaient à tour de rôle.
 tó (on), tèla (ouna)adj.Un tel, une telle (désigne une chose, un endroit ou un moment particulier).N’in konvènu dè ne trovâ in on tó loua, nous avons convenu de nous rencontrer dans un tel lieu. Fó ke to chèi prèi a ouna tèl’oeure, il faut que tout soit prêt à une telle heure.
 to doeu lonloc.adv.Tout le temps, continuellement, sans cesse.
 to, -ta ; tui, toteadj, pron. et adv.Tout, toute, tous, toutes.Y’é pâ to konprèi, je n’ai pas tout compris. Le palètó l’è to mou, le paletot est tout mouillé. Chon tui aló amon lé, ils sont tous allés là-haut. Ché tòta moùva, je suis toute mouillée. Chon èitò lé tòta la chènan·na, ils sont restés là toute la semaine. Li vatse chon tote foue, les vaches sont toutes dehors. Proverbe : Chin ke l’è a tui l’è a nyon, ce qui est à tous n’est à personne.
 todrèiadv.A peine, juste, «tout juste».L’è todrèi gri, c’est à peine poudré de neige (littéralt. «tout juste» gris ; une très fine couche de neige donne au paysage un aspect grisâtre).
 todzinadv.Doucement (voir tsópou).Va todzin, il va doucement, comme ci comme ça (santé).
 todzoadv.Toujours.Expression : Va todzo adé mindre, il (qqn) va, ça va, de plus en plus mal, de mal en pis.
 toeun.m. et n.pr.1. Tuf. 2. Nom de lieu.2. Li Toeu et Le Tové (Barberine).
 toeufèn.m.Touffe de cheveux bouffant au-dessus du front, toupet.
 toeùman.f.Jeune fille corpulente.
 toeumâv.Recevoir des coups, être meurtri de coups.T’â teparèi toeumó ! Quelle volée de coups tu as reçus (littéralt. les coups que tu as reçus, ce n’est pas croyable) !
 toeutàchan.f.Femme simplette.
 toeutche (li)n.m.pl.Les Allemands.
 toeutche, tótchen.m.Accenteur alpin.Li tótche chon bâ, n’in l’ëvèi, les accenteurs sont en bas ; l’hiver est là (littéralt. nous avons l’hiver).
 toeutyetoeutyen.m.Goupillon.
 tòfan.f.Sein.
 tofèn.m.Chevelure drue.
 toflin, -·nan. et adj.Se dit d’une personne un peu niaise, peu loquace.
 tofyan, -·nan. et adj.Taiseux, peu loquace ; boudeur.Mâloeu kin tofyan ! Châ pâ pie prèdzi ! Quel type peu loquace ! Il ne sait même pas parler ! (Finhaut).
 tòka, tokàla, tokalètan. et adj.Femme simplette.
 tokalin, -·nan. et adj.Niais (Le Trétien).
 tókwen.m.Gros morceau (aliment).On tókwe dè bakon, un gros morceau de lard. L’a kopó on grou tókwe dè pan, il a coupé un gros morceau de pain.
 tolyan, tolyan.m.Jeune homme lourd peu dégourdi.Y’in a on cho tolyan ! Quel gros gaillard peu dégourdi !
 tòman.f.Tomme de fromage.
 tonadj.poss.m.Ton.Ton pâre l’è adé dzouvëne, ton père est encore jeune.
 tonn.m.Ton, voix.Expression : Óchyie le ton, hausser la voix.
 tonâv.1. Tonner. 2. Faire un bruit d’explosion. 3. Par ext. faire beaucoup de bruit.1. Yè ton·nè, il tonne. 3. On avoui to tonâ, on entend beaucoup de bruit.
 tònban.f.Tombe, fosse.
 tondrèv.Tondre.Tondrè li moeuton avoué li forche, tondre les mouton avec les ciseaux. Expression : Chè lachyie tondrè, se faire rouler (littéralt. se laisser tondre).
 tonèin.m.Fourmilion (Miéville; voir tchintchornèta).Formulette : Tonèi, tonèi lèiva tè, l’è dzo, l’è d’abo myiedzo, fourmilion, fourmilion lève-toi, c’est jour, c’est bientôt midi.
 tonèi, -jaadj.D’un roux sombre, d’un brun roussâtre, brun foncé.L’è vètu dè dra tonèi, il est habillé de drap brun foncé.
 tonèijan. et adj. f.1. Se dit d’une vache pas tout à fait noire, brun foncé ou gris-marmotte. 2. Se dit d’une vache tuberculeuse.1. Ouna vatse tonèija, une vache brune avec des reflets plus sombres (voir vyolètâye). 2. L’è aló atsètâ ouna vatse, povu ke chèi pa tonèija, il est allé acheter une vache ; pourvu qu’elle ne soit pas tuberculeuse.
 tonelyien.m.Tonnelier.
 topèiren.f.Brouillard épais.
 topéren.m.Local sombre (Finhaut).Lé, y’a on topére ! Quel local sombre il y a là (littéralt. là, il y a un local sombre) !
 topon (a)loc.adv.Dans l’obscurité, dans le noir.Alâ a topon, marcher dans l’obscurité ; aller à tâtons, à l’aveuglette.
 topwe, tòpaadj. et n.pr.1. Qui est très peu éclairé, sombre ; obscur. 2. Se dit du brouillard très épais. 3. Nom de lieu.1. Ané l’è ruide topwe, ce soir c’est rudement sombre. L’èirè tan topwe anipachó ke ne ne chin pâ yu tankè ne ne chèiyon boeutró, il faisait si noir (littéralt. c’était si sombre) hier soir que nous ne nous sommes pas vus jusqu’à ce que nous nous soyons heurtés. 2. L’è topwe dè nyòla, il y a un brouillard très épais (littéralt. c’est sombre de brouillard). La nyòla l’èirè tan tòpa ke mè ché pardoua, le brouillard était si épais que je me suis perdue. 3. La Tsarèire Tòpa (Vernayaz). Le Tsâble Topwe (Gueuroz). La Djue Tòpa (Les Granges).
 torbyatsen.f.Femme qui travaille énergiquement et rapidement, mais sans beaucoup de soin.
 tordionn.m.1. Tour de danse. 2. Détour.2. Y’é fé on tordion, j’ai fait un détour.
 torëlyen.f.Femme corpulente.
 torelyonn.m.1. Corde de bûcheron serrée à l’aide d’un bâton (dans un mouvement de vis). 2. Pivot de l’arbre du moulin.
 torinn.m.1. Torrent, ruisseau.Expression : Yè ploeu a torin, il pleut à verse (littéralt. à torrent).
 tormìntan.f.Tempête de neige.
 tormintâ (chè)v.1. Tourmenter, exciter. 2. Se dit du bois qui a subi une déformation.1. Le dzo dè l’in·nèirpa, kan li vatse chè chon byin torminté, kouminchon a ch’apelyie, le jour de l’inalpe, quand les vaches se sont bien excitées, elles commencent à s’attaquer. 2. Le bou l’a tormintó, le bois a travaillé.
 tornâv.1. Revenir, rentrer ; retourner. 2. Suivi d’un autre verbe, indique la répétition.1. L’è tornâye a la baràka avoué ne, elle est revenue à la maison avec nous. 2. Kan le tornèré vyie, li tornèré dërè, quand je le reverrai, je lui redirai. Mè ché tornó indremi, je me suis rendormi. Vin vèir ne proeu chovin, me l’è ouna mijèire ; châ pâ tornâ parti ! Il vient chez nous assez souvent, mais c’est une calamité ; il ne sait pas repartir ! T’é forche dè tornâ férè kouèirè chla konfiture, tu es obligé de recuire cette confiture. Expressions : Chè tornè pâ chatyoeurè, le beau temps ne revient pas, ça ne se remet pas au beau (littéralt. ça ne se secoue pas à nouveau). Mè torne pâ chatyoeurè, je n’arrive pas à me remettre (d’une maladie ; littéralt. je ne me secoue pas à nouveau).
 tornàlan.f.Petit mamelon, bosse (Louise Bochatay, née Revaz en 1820, se souvenait d’un tel mamelon devant la chapelle de Martigny-Bourg où l’on décapitait les condamnés).Y’a ouna tornàla oeu mèitin doeu pró, il y a un petit mamelon au milieu du pré.
 tornèn.m.Tibia (voir tremé).
 tornyonn.m.Morceau de bois (Finhaut).
 torouèin.m.1. Embrouillage de cordes, de fils de fer, etc. 2. Enroulement d’une corde ou d’un serpent.
 tortolyèminn.m.Tortillement.
 tortolyiev.Tortiller.
 tortsen.f.1. Petit coussinet rond que les femmes mettaient sur leur tête pour porter des fardeaux (un berceau, du beurre, etc.). 2. Torsion de l’utérus d’une vache.1. Din le tin, li fèmale portâvon li baró plin chu la téta avoué la tortse di le Pèrèi a la Krèta, dans l’ancien temps, les femmes portaient les barils pleins (d’eau-de-vie) sur la tête avec le coussinet, depuis Plan-Cerisier jusqu’à la Crêta (3 à 4 heures de marche).
 tortsonn.m.1. Torchon. 2. Ration de foin (Le Trétien et Finhaut). 3. Bébé rondelet (Les Granges).3. È ! tyin tortson ! Eh ! Quel bébé rondelet !
 tortsonâv.1. Torchonner (c.-à-d. exécuter un travail rapidement et sans soin). 2. Apprêter les rations pour le bétail (Le Trétien).
 tortyen.m.Morceau de pain.L’a kopó on grou tortye dè pan (Le Trétien).
 tortyèije (li)n.f.pl.Tenailles (voir èstortyèije).
 tortyèijyiev.Tenailler, faire souffrir moralement ou physiquement, tourmenter. te pâ d’abo fournèi dè mè tortyèijyie avoué chin ? N’as-tu pas bientôt fini de me tourmenter avec ça ?
 totchyie (chè)v.Toucher (se).
 totchyie bâexpr.Être lent au travail, mettre beaucoup de temps à faire qqch.L’è aló chèiyie ché pró, me l’a totcha bâ ; ch’è pâ foló, il est allé faucher ce pré, mais il y a mis beaucoup de temps ; il ne s’est pas foulé.
 totèi (dè)loc.adv.Depuis toujours, de tout temps.Chin l’è tu dè totèi, cela a toujours été, ça a été de tout temps.
 totèi (y’a pâ)expr.Il n’y a pas si longtemps.Y’a pâ totèi ke chin l’è arevó, il n’y a pas longtemps que cela est arrivé.
 totonadj. et adv.1. Pareil. 2. De la même façon.1. Surtout dans l’expression : L’è toton, c’est du pareil au même, c’est la même chose, ça revient au même. L’è pâ fran toton ! C’est complètement différent, c’est tout autre chose (littéralt. ce n’est pas tout à fait la même chose) ! 2. M’inbétè ché travalye, me mè fó toton le férè, il m’embête ce travail, mais je dois tout de même le faire (littéralt. il me faut le faire de la même façon).
 totyèn.m.Pelote d’épingles.Devinette : On aférè k’on pindolè a la parèi po li krèvâ la panfe ?  Une chose qu’on suspend à la paroi pour lui crever la panse ? Réponse : le totyè.
 touadv.Tôt.Expressions : Tou oeu tâ, tôt ou tard. Dicton : Planta tou, planta tâ, dèvan le mèi dè mé yè pouchè pâ, plante tôt, plante tard, avant le mois de mai cela ne pousse pas. Troua tou, trop tôt (généralement dans l’après-midi).
 tou (a)loc.adv.A verse (se dit de la pluie qui tombe en abondance).Yè ploeu a tou, il pleut à verse (Le Trétien). Rolyievè a tou, il pleuvait à verse.
 tou pi tou ni di mémwe (èitrè)expr.Se ressembler comme deux gouttes d’eau.
 touâ (chè)v.1. Tuer. 2. Se tuer (accidentellement).1. L’a oun’inbechon ke mè touè, il est d’une suffisance (littéralt. il a une suffisance) qui me tue. L’è aló férè on to din le kourti po touâ li tsernelye, il est allé faire un tour dans le jardin pour tuer les chenilles. 2. Li tsafyoeu l’on pu pachâ chla chinlye chin chè touâ, les chasseurs on pu passer cette corniche rocheuse sans se tuer.
 touàlyen.f.Nappe de toile blanche utilisée pour l’offrande lors d’un enterrement (Finhaut).
 Touchinn.pr.La Toussaint (fête catholique du 1er novembre).A Touchin li vatse chon a rèfe, à la Toussaint, les vaches sont à la crèche.
 touèi, -èirchaadj.1. Tors, tordu. 2. Arqué (jambe).1. Expression populaire pour signifier que chacun trouve à se marier : Tòta bòta touèircha troeuvè chon pya drèi, toute chaussure tordue trouve son pied droit. 2. L’a li tsanbe touèirche, il a les jambes arquées.
 touèirchan.f.Entorse.
 touèirdrè (chè)v.1. Tordre (se). 2. Presser qqn, faire pression sur lui, insister auprès de lui.1. Chè touèirdrè le pya, se tordre le pied. On touèi la boùlya è on l’ètin chu la galèri chu dè korde, on tord la lessive et on l’étend sur le balcon sur des cordes. Expression : Pâ chavèi tyìnta kàvoua touèirdrè, ne pas savoir à quel saint se vouer (littéralt. quelle queue tordre). 2. La mâma l’a touèi koumin l’a pu po le férè avouâ, la mère l’a pressé tant qu’elle a pu pour le faire avouer.
 touèirjolyèré, -la ; touèirjolyoeu, -oeùja ; touèirjolyan, -·na ; touèirjolyin, -·nan. et adj. 1. Se dit de qqn qui se tient ou marche tout tordu. 2. Se dit de qqn qui fait des entourloupettes.
 touèirjolyie (chè)v.Tordre (se).L’avèi mó oeu vintre, chè touèirjolyievè dè tui li lâ, il avait mal au ventre, il se tordait de tous les côtés.
 toùlan.f. et n.pr.1. Auge basse. 2. Planche pour déposer les miches de pain pour lever. 3. Plate-bande, carré d’un jardin. 4. Maie, table du pressoir (vendanges). 5. Nom de lieu.3. Férè li toule po la printyó, faire les plates-bandes pour les légumes qu’on sème ou plante tôt au printemps. Y’é vónya ouna toùla dè patenale, j’ai semé une plate-bande de carottes. Chovin on boutè le rèkô in toule po pâ tornâ kontchyie to le pró, souvent on étend (littéralt. on met) le regain en carrés pour ne pas salir de nouveau tout le pré. 5. La Toùla (La Crêta et Finhaut). Li Toule (Vernayaz).
 toulyie, touyiev.1. Remuer, brasser. 2. Vomir.
 toùran. et adj.Se dit d’une vache stérile ou hermaphrodite.Chla modze l’è toùra, cette génisse est hermaphrodite.
 toùrtan.f.1. Tourteau servant d’aliment pour le bétail. 2. Tourteau de noix (sorte de gâteau aux noix consommé par les humains).Ouna toùrta dè nouèi, un tourteau aux noix.
 toutyinn.m.Morceau de pain (La Crêta ; voir tortye).On toutyin dè pan, un morceau de pain.
 tovin (a)loc. et adj.Se dit d’un temps variable, indécis (littéralt. à tout vent ou à tout ce qui vient).L’è on tin a tovin ; on châ pâ ke vœu férè, c’est un temps indécis; on ne sait pas ce que ça va donner (littéralt. ce qu’il veut faire ; La Crêta). Fé on tin tovin, il fait un temps indécis (Vernayaz).
 trabetsèn.m.Espèce de table à claire-voie sur laquelle on dépèce les porcs.
 trâblan.f. et n.pr.1.Table. 2. Nom de lieu.1. Expression : Chè boutâ a trâbla, se mettre à table. Boutâ voue a trâbla ! Mettez-vous à table ! 2. Li Trâble (Les Granges).
 trablatâv.Faire un transport par étapes.Y’é trablató dè bou, j’ai transporté du bois.
 trablètan.f.Etagère.
 trabloeun.m. et n.pr.1. Saillie de rocher en corniche. 2. Nom de lieu.2. Li Trabloeu (Gueuroz).
 trachen.f.Trace.
 trachyiev.1. Tracer, tirer des lignes. 2. Aller vite, courir, se dépêcher.2. N’in tracha ; n’in galopó to le tin, nous nous sommes dépêchés ; nous avons couru tout le temps.
 trafegâv.Trafiquer.
 traflori (vyie)expr.Entrevoir (littéralt. voir paraître très rapidement ; voir traluirè).L’é todrèi yu traflori, je l’ai juste entre-aperçu, je l’ai à peine entrevu (littéralt. je l’ai à peine vu paraître très rapidement).
 trafyan, -·nan.Garçon ou fille de forte taille.
 trâgan.f.Vieille personne percluse, maladive.
 trâgâv.Faire son travail journalier ; faire son ménage.Expression : On trâgè bin todzo, il y a bien toujours qqch. à faire (littéralt. on s’active bien tous les jours).
 trajënâv.Mettre beaucoup de temps à l’ouvrage.On châ pâ ke trajënè ! On ne sait pas pourquoi il lambine tellement dans son travail !
 trakandâv.Vaquer à son travail.
 tràklyan.f.Fillette ou femme.
 traluirè (vyie)expr.1. Entrevoir quelque chose de brillant (littéralt. voir paraître très rapidement). 2. Entrevoir quelqu’un (La Crêta ; littéralt. voir paraître très rapidement ; voir traflori).1. On vèi traluirè kakè tsoùja, on entrevoit qqch. de brillant. 2. L’é todrèi yu traluirè, je l’ai à peine entrevu.
 traluiyin, -ìntaadj.Qui brille confusément, par intermittence.
 tràman.f.Nuage allongé et ténu.Yè chô dè tràme, ça se couvre (littéralt. il sort des nuages allongés et ténus).
 tramâ (chè), tranmâ (chè)v.Se couvrir de nuages allongés et ténus.Chè tramè ; n’in dè mó tin, ça se couvre (de nuages allongés); on a du mauvais temps. L’è d’abo to tramó, c’est bientôt tout couvert.
 tràmó, trànman.f.File de nuages à peine visibles, voile de nuages.
 tranbèlâv.Marcher avec peine.
 tranbèle, -an. et adj.Qui se déplace avec beaucoup de difficulté, boiteux, infirme.
 tranbetchyiev.Tituber.L’è chou, va in tranbetsin, il est soûl, il marche en titubant. L’in a avaló ! Tranbetsè rondó ! Il en a avalé ! Il titube fortement !
 tranchi (pâ)v.1. Ne rien manger (toujours employé négativement). 2. Ne pas parler du tout (toujours employé négativement).1. Y’é pâ tranchi, vouèi, je n’ai rien mangé aujourd’hui.
 trangélâ, trangouélâv.Ne pas être en forme physiquement, traîner une maladie.On châ pâ ke trangélè, on ne sait pas ce qu’il traîne.
 trangéloeu, -oeùja ; trangéle, -aadj.Qui n’est pas en bonne forme physique, qui traîne une maladie, maladif.
 tranpe, -paadj.Boiteux.
 tranpèiyiev.Boîter.Yè tranpèiyè kâji, il boîte quasiment.
 tranpenè, -tan. et adj.Petit, court de taille, nabot.L’è todzo le mémwe tranpenè (Les Jeurs), il ne grandit guère (littéralt. il est toujours le même nabot).
 tranpwe, trànpaadj.Très mouillé, trempé.Tranpwe tank’èi-j-ou, trempé jusqu’aux os.
 transvajâv.Transvaser.
 tranten.m.Gros espace de terrain, grande surface.Y’a on grou trante dè pró, il y a une très grande surface de pré.
 trantyile, -ìlaadj.Tranquille.Ché l’a pâ la konchinche trantyìla ; l’è pâ in pé, celui-là n’a pas la conscience tranquille ; il n’est pas en paix.
 tràpan.f.1. Piège, trappe. 2. Trappe au plafond de la cuisine pour monter au premier étage, ou au sol pour descendre à la cave.1. Tràpa di darbon, taupière (littéralt. trappe des taupes).
 trapè, -ta ; trapwe, tràpan. et adj.Trapu.
 trapla, -taadj.Se dit d’un bovin trapu (Finhaut) .Chla vatse l’è traplàta, cette vache est trapue.
 traponn.m. et n.pr.1. Piège à poids pour attraper les souris. 2. Corniche rocheuse, étroite. 3. Nom de lieu.3. Le Trapon (s/Vernayaz et Salvan). Dèjo li Trapon (Litroz).
 traportâv.Dépasser la date du vélage, dépasser largement son terme.Traportè byin ; charè proeu on boutche, elle dépasse largement son terme ; ce sera bien un veau mâle. La vatse l’a traportó grantenyè, la vache a dépassé largement la date du vêlage.
 trapouindrèv.1. Faire des points de raccommodage espacés (Finhaut). 2. Lever en parlant de la pâte à pain (Finhaut).1. Trapouindrè on patin, fixer une pièce d’étoffe. 2. Fó lachyie trapouindrè, il faut laisser lever la pâte.
 tratâv.Traiter.
 tratôn.m.Détour.Y’é fé on grou tratô, j’ai fait un grand détour.
 travalyen.m.Travail.L’è dè bou dè travalye, l’è pâ dè bou a bourlâ, c’est du bois de travail (littéralt. de commerce), ce n’est pas du bois à brûler.
 travalyiev.Travailler.Dicton : Kan li fèmale chon a la fontan·na, li lèiwe travalyon, quand les femmes sont à la fontaine, les langues travaillent (il n’y a pas que le travail physique de la lessive ; il y a aussi le bavardage !)
 travarchyiev.Traverser.N’in travarchó ché tsan, nous avons traversé ce champ.
 travèirchan.f.1. Traverse (de fenêtre, de voie ferrée, etc.). 2. Boulon qui maintient la portière d’un fût.
 travyie (da)loc.adv.De travers.Expression : Avèi le bounè vreya da travyie, être de mauvaise humeur (littéralt. avoir le bonnet tourné de travers).
 travyie dè tin (on)expr.Espace de temps plus ou moins long ; quelque temps.L’è èitó lé on travyie dè tin, il a séjourné là quelque temps.
 trén.m.1. Trait. 2. Mélange graisseux fait de cire, de résine de mélèze, de suif et de graisse de porc, servant à cirer les chaussures.
 trën.m.1. Bout de quelque chose (voir trëtè). 2. Bout de chemin, tour, trajet, virée, «tirée».1. On trë dè fi, un bout de fil. On trë dè boué, un bout de boyau. Expressions : Dè trë a trë, de bout à bout, de temps à autre. Férè li trèi trë, se mettre en chien de fusil, les genoux ramenés sur le corps (littéralt. faire les trois bouts). 2. On trë dè tsemin, un bout de chemin. On cho trë, on bon trë, un grand trajet, une sacrée «tirée». Ché vènu d’on bon pâ ; y’é rinkè boutó oun’oeure po ché trë, je suis venu d’un bon pas ; je n’ai mis qu’une heure pour ce trajet. Expression: Di trë a trë, de place en place. Di trë a trë on fajèi li tseryète po povèi arojâ to le pró, de place en place on faisait les embranchements pour pouvoir arroser tout le pré. Devinette : To li pâ ke fé, yè pèi on trë de boué, tous les pas qu’elle fait elle perd un bout de boyau ; réponse : l’avoulye, l’aiguille.
 trebèiyiev.Se faire du souci, du tracas, du mauvais sang ; être préoccupé.Yè trebèiyè por chin, il se fait du souci pour ça. Le pâre l’è pâ arevó po chëpâ a l’oeure ; adon la mâra l’a trebèiya tankè l’è arevó, mon père n’est pas arrivé pour souper à l’heure ; alors ma mère s’est fait du mauvais sang jusqu’à ce qu’il soit arrivé.
 trebokâ (chè)v.pr.Se tromper.
 trebolâv.Délirer par folie, par fièvre, ou à l’approche de la mort.Yè trebolè, il délire.
 trèchen. f.Tresse, natte (cheveux, pain, etc.).
 trèchoeun.m.Lacet pour attacher et tresser les cheveux.
 trèchyie, trèfyiev.1. Faire les tresses (chevelure). 2. Tresser (un panier, etc.).2. L’a trèfya on panèi, il a tressé un panier.
 tredènan.f.Espèce d’étoffe ancienne (Finhaut).
 trëfyan, -·nan.Garçon ou fille de forte taille.
 trèiadj.num.Trois.
 trèijyiëme, -aadj.num.Troisième.N’in fé ouna trèijyiëma kòpa a la fin dè stinbre, nous avons fait une troisième coupe à la fin septembre.
 trèinan.f.1. Brouillard qui traîne (le long des pentes). 2. «Traîne» pour le transport du menu bois (on lie ensemble deux fortes branches de sapin, auxquelles on laisse les branchettes, de manière qu’elles forment un angle aigu ; sur ce lit se place le fardeau, retenu par les branchettes). 3. Etat maladif qui dure (grippe, etc.).3. L’a ouna kròya trèina, il a une vilaine grippe.
 trèinâv.Traîner (tr. et intr.).N’arin pâ le bon ; la nyòla trèinè parto, nous n’aurons pas le beau temps (littéralt. le bon) ; le brouillard traîne partout. Expression : Trèinâ li bote, traîner les souliers. Vouèi mè va pâ ; ché pâ ke trèine, aujourd’hui ça ne me va pas ; je ne sais pas ce que je traîne. Expression concernant les vaches : Trèinâ le nâ, flairer l’herbe sans la manger (littéralt. traîner le nez).
 trèina-boten.m.Homme qui traîne les souliers.
 trèinachon, trèina-chóke, trèina-patin, trèina-làman.m.Traînard, lent au travail.L’è on trèina-chóke ; châ pâ chè boeudjie ! C’est un traînard (littéralt. un traîne-socques); il ne sait pas se bouger !
 trèinachyiev.Traînasser.Trèinachè, l’a todzo proeu tin ! Il traînasse, il a toujours assez temps !
 trèjeadj.num.Treize.Chon parti vèi li trèje oeure, ils sont partis vers les treize heures.
 trèjôn.m. et n.pr.1. Trésor. 2. Nom de lieu.Le Trèjô doeu Telyèi (Les Granges). Le Trèjô a Dzénon (La Creusaz).
 trejuiren.f. et n.pr.1. Voie d’évacuation pour l’eau, parfois échelonnée de pierres. 2. Nom de lieu.2. La Trejuire (s/Miéville). La Trejuire dè la Bàrma (Les Marécottes). La Trejuire doeu Chètsèlèi (Van).
 trèjyiëmaadj. num.Treizième.
 trekó, -âyeadj.Dentelé.Le pléne l’a la folye trekâye, l’érable plane a la feuille dentelée (Miéville)
 trematchyiev. imp.Faire un temps variable.
 tremén.m.1. Tibia (voir tornè). 2. Trognon.2. On tremé dè tsou, un trognon de chou.
 tremolyan.f.1. Petite charge d’herbe. 2. Se disait aux Marécottes pour un nombre élevé d’enfants.1. Y’é fé on bokon dè tremolya, j’ai fait une toute petite charge d’herbe. 2. Ouna tremolya d’èifan, un tas d’enfants.
 trèmouâ (chè)v.Changer un objet de place, faire bouger, déplacer (se).Trèmouâvon li boeune doeu tin dè la mècha ! Ils déplaçaient les bornes limitrophes pendant la messe ! Ye chinte l’orâdze ; pouèi ple mè trèmouâ, je sens l’orage ; je ne peux plus me bouger. Pouèi ple trèmouâ li tsanbe, je ne peux plus remuer les jambes. Chè trèmouèrè proeu che klèirè pâ, elle changera bien de place (pour lire) s’il ne fait pas assez clair (littéralt. si elle ne voit pas). Expression : Trèmouâ li vatse, remuer les vaches, changer de lieu de pâture. N’in trémouó li vatse oeu Charnyoeu, nous avons mené les vaches en haut au Cergneux.
 trèmoualyen.m. et n.pr.1. Déplacement du bétail dans un alpage (on conduit le troupeau à un étage supérieur ou inférieur de l’alpage à un moment donné ; rèmouâlye à Trient). 2. Nom de lieu.2. Le Trèmoualye (Emosson).
 trèmouandâ (chè)v.Changer souvent de place.
 trènén.m.Renouée des oiseaux (polygonum aviculare).
 trenyonn.m.Morceau de bois.On trenyon dè bou, un morceau de bois (Miéville).
 trenyoùlan.f.Bout de chanson, refrain.L’a todzo la méma trenyoùla ! Il chantonne (littéralt. il a) toujours le même refrain !
 trenyoulâv.Fredonner, chantonner.
 trèpan.m.Mesure de surface au pas d’homme.
 trepâv.Piétiner.
 trèpachâv.1. Dépasser. 2. Dépasser quelqu’un en marchant. 3. Mesurer approximativement la surface d’une propriété en la toisant au pas (deux bons pas pour une toise).1. L’a trèpachó chi drèi, il a dépassé ses droits. 2. Ne l’in trèpachó, nous l’avons dépassé (Le Trétien). 3. N’in trèpachó ché tsan po vyie l’ètindoua a pou pré, nous avons mesuré ce champ pour voir l’étendue à peu près.
 trëpe (li)n.f.pl.Tripes.
 trepèin.m.Trépied.
 trepèiyiev.Trépigner d’impatience.
 trëpounâv.Piétiner, marcher sur qqch. et y imprimer le pas (voir tsarpitâ).L’a lacha trëpounâ ché krouèi tankè chèi tu to-t-inkondu, elle a laissé piétiner ce gamin jusqu’à ce que tout ait été sali.
 trérèv.Oter, enlever (un vêtement, une chaussure, etc.).Trérè li bote, enlever les souliers. Trérè le foeudâ, ôter le tablier. Mè fó trérè le palètó; l’è to mou, il me faut ôter le paletot ; il est tout mouillé. Y’é tré le triko oeu krouèi, l’avèi troua tsó,  j’ai enlevé le tricot au petit, il avait trop chaud.
 trëtèn.m.Petit bout de chemin (voir trë).
 trétèminn.m.Traitement.L’è le momin dè férè li trétèmin dè la vënye, c’est le moment de faire les traitements de la vigne.
 trëtsèn.m.Petit rocher en gradin (krëtsè à Salvan).La modze l’è tsèjoua di dèchu on trëtsè, la génisse est tombée de dessus un petit rocher (Finhaut).
 trëtsen.f.Touffe.Ouna trëtse d’èrba, une touffe d’herbe. L’a tu dè chanche ; l’è tu achepró pèr ouna trëtse d’èrba, il a eu de la chance ; il a été arrêté (dans sa chute) par une touffe d’herbe. N’in dèblotó ya li grouche trëtse,  nous avons arraché (littéralt. arraché loin) les grosses touffes d’herbe.
 trëtsèrann.m.1. Plante formant une grosse touffe. 2. Millepertuis (hypericum perforatum).
 trevolâv.1. Frissonner, grelotter. 2. S’agiter fébrilement sous l’effet d’une surprise.Expression : On trevolè la frèi, on frissonne de froid.
 trevolin, -·nan. et adj.Se dit de qqn qui change souvent d’idées, capricieux, ou qui veut à tout prix faire qqch.E, tyin trevolin ! Eh, quel capricieux !
 trevolin·nan.f.Vif désir (qu’on peut difficilement contrôler) de faire rapidement qqch, obsession, idée tenace.Y’èiwe adé la trevolin·na dè mè maryâ, j’avais encore l’obsession de me marier.
 trëya, tëryapp.adj.Tiré ; allongé.Expression : L’è fran tërya, il a les traits tirés (littéralt. il est vraiment tiré). Dè bou byin trëya, du bois bien proportionné (littéralt. bien tiré).
 treyàkan.f.Thériaque (ancienne bouillie médicamenteuse).
 trëyie, tëryiev.1. Tirer, retirer ; tendre, allonger. 2. Tirer avec une arme à feu.1. Y’é fé bâchyie le bochè ; y’in é tërya dyie litre, j’ai fait baisser le contenu du tonneau ; j’en ai retiré dix litres. Expressions : Trëyie le darèi chofle, mourir (littéralt. tirer le dernier souffle). Trëyie oeu dèi, «tirer au doigt» (pour décider qui est le plus fort). Tëryie ouna tsevëlye dè frui, retirer (de la tomme) une «cheville» de fromage. 2. Trëyie a la chìba, tirer à la cible. Ne trëyon chu ! Ils nous tirent dessus !
 trìflan.f.Pomme de terre.Trifle a la kòka ou trifle a la pèirga, pommes de terre en robe des champs. Trifle in puré, pommes de terre en purée. L’è cha bétye nèira dè krojâ li trifle, il déteste (littéralt. c’est sa bête noire) déterrer les pommes de terre. Différentes sortes de pommes de terre que l’on cultivait : la dzóna, la dzóna dùra, la blùva, la rochèta et la patyolâye, la jaune, la jaune dure, la bleue, la rougeâtre et la bariolée.
 triflan, -·nan.Amateur de pommes de terre.
 triflèiren.f.Champ de pommes de terre.
 trikon.m.Tricot.
 trikotâv.Tricoter.Avoulye a trikotâ,  aiguille à tricoter.
 trimâv.1. Se dépêcher. 2. Travailler d’arrache-pied, trimer.1. L’avèi pouèire dè pâ arevâ dè dzo a la baràka, adon l’a trimó, il avait peur de ne pas arriver de jour à la maison, alors il s’est dépêché.
 trimadoeun.m.Vagabond, coureur de jupon.
 trinn.f.Fourche à quatre pointes.On èipantsè le fèmé avoué la trin, on étend le fumier avec la fourche à quatre dents.
 trinn.m.1. Train (moyen de transport ferroviaire). 2. Affaires courantes de la vie d’un individu, ses occupations.1. Ché aló bâ oeu Plan avoué le trin, je suis descendu à Vernayaz avec le train. L’a mankó le trin, il a manqué le train. 2. Vouèi matin, y’é tu on monstre trin, ce matin, j’ai eu beaucoup à faire, j’ai été très occupé. Fó byin moujâ a chin k’on a a férè por arevâ a férè chon trin, il faut bien réfléchir à ce qu’on a à faire pour réussir à accomplir sa tâche. Expression : Ye féje mon trin ! Moi je suis seul maître à bord, je mène mes affaires comme je l’entends, sans m’occuper de l’appréciation d’autrui (littéralt. moi je fais mes affaires) !
 trin (in…dè)loc.prép.En train de…, occupé à…Le pâre l’è in trin dè chèiyie, le père est en train de faucher.
 tringotchyiev.Baragouiner une langue étrangère, principalement l'allemand.
 trinkâv.Trinquer.
 trinkalyèminn.m.Tintamarre occasionné par des objets (de verre, de métal ou de porcelaine) qui s’entrechoquent.Tyin trinkalyèmin te fé avoué li-j-éje ! Quel tintamarre tu fais avec la vaisselle !
 trinkalyiev.1. Tinter. 2. Battre contre les fenêtres (pluie).1. Fé trinkalyie li pyieche dè fin fran din la fàta po férè vyie ke l’a dè pèkalyon, il fait tinter les pièces de cinq francs dans la poche pour faire voir qu’il a de l’argent.
 trinpâv.Tremper.Expression : Boutâ trinpâ la boùlya, mettre tremper la lessive.
 trinpen.m.Trempe, caractère, manière d’être (Le Trétien).L’è d’on trinpe dinche, il est d’un caractère comme ça.
 trìntaadj.num.Trente.
 trintchapp. adj.1. Gercé (lèvres). 2. Tranché (lait).1. Y’é li po trintcha, j’ai les lèvres gercées. 2. Le laché l’è trintcha, le lait est tranché, il a tourné.
 trintchoeun.m.Tranchoir, c.à-d. planchette de bois sur laquelle on tranche la viande.
 trintchyiev.Gercer.
 trintèchyie (chè boutâ chu chon)expr.S’habiller avec beaucoup de soin, se parer avec ce qu’on a de plus beau (littéralt. se mettre sur son trente-six).
 trintón.f.Quantité (de fumier, etc.) qu’on peut mettre sur la fourche à quatre dents.
 trintonn.m.Dent de la fourche.
 triyoló, treyolón.f.1. Trèfle (trifolium pratense). 2. Trèfle (plante fourragère).
 tró (li)n.m.pl.Le «chantier», c.-à-d. les pièces de bois (il y en a deux) servant de supports aux tonneaux dans une cave.
 tròblan.f.Danse folklorique de Salvan (littéralt. l’endiablée).
 troblâv.1. Troubler. 2. Mettre hors de soi, rendre furieux.Chloeu-j-èifan m’on fé troblâ, ces enfants m’ont mis hors de moi.
 troble, -òblaadj. et n.1. Trouble. 2. Ecervelé ; un peu fou, dérangé. 3. Se dit d’un vent fort qui chasse les nuages le long des crêtes.1. D’éwe tròbla, de l’eau trouble, sale. Dè vin troble, du vin trouble.
 trochâv.Scier, sectionner du bois.
 trochen.f.1. Trousse, c.-à-d. haut-de-chausses court et relevé. 2. Charge de foin faite avec les cordes.
 troche (a), troche (a chi)loc.Aux trousses, à ses trousses.Y’é tu on tsin a troche, j’ai eu un chien aux trousses. L’a tu le garde a chi troche, il a eu le garde (garde-forestier) à ses trousses.
 trochoeu, fèi trochoeun.m.Scie mi-lune (voir myie-lëna).
 trodze, trouèidzen.m.Etoffe grossière, bleue ou brune, appelée familièrement drap du pays.On koutin dè trodze, une robe faite de drap du pays.
 troeubonn.m.Grosse sonnette de vache (Finhaut et Trient).
 troeutsen.f.Grosse femme (Trient).
 troeùvan.f.Trouvaille.Y’é fé ouna troeùva, j’ai fait une trouvaille.
 troln.m.Trolle d’Europe ou boule-d’or (trollius europaeus ; voir bouton d’ô).
 trolyandâv.Endommager des fruits ramassés, les meurtrir.Li youtre chon tote trolyandé, les myrtilles sont toutes écrasées.
 trolyandón.f.Charge d’herbe mouillée.
 trolyen.m.1. Poulie. 2. Treuil de pressoir.
 trolyiev.Pressurer la vendange (voir trouèiyie).
 trolyonn.m.Résidu de pommes pressées pour faire le cidre.
 tromatchan.f.Meurtrissure.
 tromatchyiev.1. Contusionner. 2. Faire un temps pluvieux (v. impers.).1. Mè ché to tromatcha pèr on dzonèi, je me suis tout meurtri un genou. 2. Yè tromatsè, il fait un temps pluvieux (Vernayaz).
 tromatsu, tromatsoeuadj.Se dit d’un temps incertain (pluvieux ou brumeux).On tin tromatsu, un temps pluvieux, incertain.
 tronn.m.Tronc ; souche (voir trontsè).Proverbe : Fó chè plantâ oeu tron po povèi akapâ li brantse, si tu veux épouser une fille, il est bon de flatter les parents (littéralt. il faut se plaquer au tronc pour pouvoir attraper les branches).
 tronbonn.m.Trombone à pistons pour accompagner le plain-chant à l’église ; (c’est Pierre-Joseph Blanc des Marécottes qui jouait encore de cet instrument vers 1870-75).D’âtre kou, menâvon le tronbon, autrefois ils jouaient de cet instrument (littéralt. le faisaient fonctionner)
 tronfye (achètâ)expr.1. Jouer aux cartes. 2. Se rassembler, s’installer, pour une réjouissance.1. Ne volin achètâ tronfye, nous voulons jouer aux cartes.
 tronklâyeadj.f.Se dit d’une vache meurtrie après une chute.La vatse ch’è dèrotcha ; l’è tu tòta tronklâye, la vache s’est dérochée ; elle a été toute meurtrie.
 tronklyâ, trinklyâv.1. Charrier des éléments, souvent de la glace (cours d’eau grossi). 2. Suppurer (plaie). 3. Gonfler sous l’effet du gel ou d’un changement de température.1. La Chalanfe tronklyè, la Salanfe charrie de la glace en grossissant. 2. Yè tronklyè, ça suppure. 3. Kouminchè a tronklyâ, ça commence à geler (l’eau). La pòrta l’a tronklyó, la porte a gonflé (Finhaut).
 tronklyen.m.Amoncellement d’eau grossie, qui charrie des éléments.Y’a on tronklye afroeu ! Il y a un amoncellement d’eau énorme ! (à propos de la Pissevache par exemple). Expression : La nèi l’è in tronklye, la neige fondante provoque un amoncellement d’eau.
 trònpan.f.1. Trompe. 2. Pissenlit (dont le pédoncule creux fait penser à une trompe ; taraxacum).2.  Li tronpe chon boune po le laché, les pissenlits sont bons pour le lait (des vaches).
 tronpâ (chè)v.Tromper (se).Mè ché dèbetâye ke chla dzin volèi mè tronpâ, je me suis rendue compte que cette personne voulait me tromper.
 tronpafoun.m.1. Qqch. de peu solide (échafaudage, pont provisoire, etc). 2. Qqch. de belle apparence mais de peu de valeur ; attrape-nigaud.
 tronpyoeu, -oeùjan. et adj.Trompeur.
 trontsen.f.1. Billon du fond du tronc d’un gros arbre. 2. Femme corpulente, grosse femme.1. Y’avèi ple kè la trontse doeu cherijyie, il n’y avait plus que le tronc du cerisier.
 trontsèn.m.Petit tronc (voir tron).
 trontsonn.m.Morceau de bois.Mè fó alâ tsartchyie on trontson po ke tenyëche le foua, il me faut aller chercher un morceau de bois pour qu’il tienne le feu.
 trontsonâ, trontsenâv.Commencer à marcher (enfant), faire les premiers pas.Kouminchè a trontsonâ, il commence à marcher. Trontsonè dja byin,  il commence déjà bien à marcher.
 trontsonèn.m.Enfant qui commence à marcher.
 tronyen.f.Même activité, même opération, plusieurs fois répétée.Expression : L’è todzo la méma tronye ! C’est toujours la même chose !
 tròpan.f.Troupe.Expression : Alâ a la tròpa, s’engager comme soldat.
 tropalyonn.m.Petit troupeau.
 tropén.m.Troupeau.Y’a adé on tropé dè modzon a Fenètral, il y a encore un troupeau de génissons à Fenestral.
 tròtan.f.Marche longue et pénible.N’in tu ouna tròta po férè to ché trë le mémwe dzo, nous avons peiné (littéralt. nous avons eu une marche longue et pénible) pour faire tout ce trajet le même jour.
 trotâv.Trotter.
 trotchyie (chè), trotsi (chè)v.1. Se battre, battre (bêtes à cornes). 2. Réapparaître furtivement en parlant du soleil.1. Chè chon pouèi trotchë ! Ce qu’elles ont pu se battre ces vaches (littéralt. elles se sont bien battues) ! Chla vatse trotsè, cette vache bat les gens (La Crêta et Les Jeurs). 2. Le cholèi trotsè a la dèléje di Poeuti, le soleil pointe déjà (le 9 janvier) à la barrière des Peutys (Les Jeurs et Trient).
 trotouan.m.Passage du milieu dans l’étable.
 troun.m.1. Trou. 2. Petite trappe pour faire monter la chaleur d’un étage à l’autre.Dicton : Kan on prèdze doeu loeu, chô doeu trou, quand on parle du loup, il sort du trou. Expression : Pâchè pè le krouèi trou, j’ai avalé de travers (littéralt. ça passe par le mauvais trou).
 trouaadv.Trop.Fó pâ èitâ troua vouârba oeu frèi, il ne faut pas demeurer trop longtemps au froid. Proverbes : Tui troua dèpâchon mèjòra, qui trop embrasse mal étreint (littéralt. tous les «trop» dépassent mesure). Kan l’è troua, l’è troua, quand c’est trop, c’est trop.
 troublon (li)n.m.pl.Dépôts du vin dans les tonneaux.
 trouèin.m.Pressoir.On chè dèpatse dè koulyi po povèi inpli le trouèi, on se dépêche de cueillir (le raisin) pour pouvoir remplir le pressoir.
 trouèidjiev.Faire la toile grossière (tissage).
 trouèilyann.m.Génisson lourdaud, bien portant.
 trouèilye, trouèiyen.f.Petit morceau de bois dur pourvu de deux trous dans lesquels passe une corde servant à serrer les charges (de foin, etc.).
 trouèiyiev.Pressurer la vendange (voir trolyie).L’è chovin la noué k’on trouèiyè, c’est souvent le soir qu’on pressure.
 troulanlan.m.Enfant étourdi.
 troùya, trouyen.f.1. Truie. 2. Sorte de balai pour étendre le lisier. 3. Chose sale, saleté.1. Expression: L’è fran ouna trouye ! Il a vraiment des habits sales, dégoûtants (littéralt. c’est vraiment une truie !). 2. Menâ la troùya, à l’alpage, traîner un fagot de verne ou de sapin avec une corde dans le petit canal et l’arrêter là d’où l’on veut faire l’écoulement du lisier (littéralt. mener la truie). 3. Óta mè chla trouye ! Enlève-moi cette saleté !
 trouyachyiev.1. Saillir, couvrir (pour les porcs). 2. Mettre bas (pour les porcs).Férè trouyachyie, faire couvrir une truie.
 trouyèrin.f.Saleté.Y’é pâ la vàla dè koulyi chla trouyèri, je n’ai pas l’envie de ramasser cette saleté.
 trouyètan.f.Jeune truie.
 trovâ (chè)v.Trouver (se).Proverbe : Bin farè, bin troeuvèrè, qui agit bien s’en trouvera bien (littéralt. bien fera, bien s’en trouvera).
 troyan.f.Pressée (vendanges).N’in fèru è n’in tu ouna bouna troya ! Nous avons bien réussi (littéralt. nous avons abouti) et nous avons eu une bonne pressée !
 tsan.m. et n.pr.1. Chat. 2. Nom de lieu.1. Chon koumin le tsin è le tsa, ils sont comme chien et chat. Mèirda dè tsa, cire des oreilles, cérumen. Boué dè tsa, habit trop étroit, étriqué (littéralt. boyau de chat). Expression : Portâ in tsa krèvó, porter une charge de fourrage mal sec (littéralt. porter en chat crevé). Proverbe : La noué, tui li tsa chon gri, la nuit, tous les chats sont gris. 2. La Bàrma èi Tsa (Les Granges). La Kròta di Tsa (La Crêta).
 tsân.m.Apprêt de la toile (tissage).
 tsâ (li)n.m.pl.Les compartiments d’un grenier (Trient).
 tsâblâv.1. Dévaler du bois. 2. Glisser (involontairement).1. N’in tsâbló li belyon, nous avons dévalé les billes de bois. 2. L’a pâ chu yó ch’akrotchyie, l’a tsâbló, il n’a pas su où s’accrocher, il a glissé.
 tsablatâv.1. Dévaler du bois en le relançant de bout en bout (Vernayaz). 2. Faire un transport par étapes (Le Trétien ; voir trablatâ et rètsaryâ).
 tsâblen.m. et n.pr.1. Châble, dévaloir. 2. Ecartement des dents d’une scie. 3. Nombreux noms de lieux.1. Y’a on bon tsâble ; li rëge luijon, il y a un bon dévaloir; les ornières brillent. Expressions : Chin l’è toton k’ouna pyiera bâ pèr on tsâble, c’est parler pour ne rien dire (littéralt. c’est comme une pierre qui roule dans un dévaloir). Y’a proeu dè tsâble po l’ardzin, il y a assez d’occasions de dépenses (littéralt. assez de dévaloirs pour l’argent). 2. Balyie dè tsâble, écarter les dents d’une scie quand elle se coince (littéralt. donner de l’écartement).
 tsablèn.m. et n.pr. 1. Petit dévaloir. 2. Nom de lieu.2. Le Tsablè (Les Granges).
 tsâblón.f.Glissade (involontaire).L’a fé ouna tsâbló èinorme, il a fait une toute grande glissade.
 tsâchâv.Donner l’apprêt à la toile (tissage ; voir tsâ).
 tsâcha (barâ)expr.1. Barrer le passage. 2. Par ext. interdire immédiatement et catégoriquement.
 tsachon.m.1. Poisson petit, à grosse tête (on le trouve sous les pierres dans le Rhône ou le Trient ; Vernayaz). 2. Liquide troublé, sali.
 tsachotâv.1. Troubler un liquide en le remuant. 2. Traire mal (La Crêta). 3. S’emploie pour les vaches qui abîment l’herbe ou la broutent à moitié (La Crêta).
 tsachotèré, -lan.m/f.Personne qui ne sait guère traire (La Crêta).
 tsafen.f.1. Chasse. 2. Forte pression du débit d’eau dans une conduite.1. L’è inbechenó po la tsafe, il est passionné pour la chasse. 2. Expressions : Balyie dè tsafe, activer la pression dans une conduite d’eau. Alâ a tsó dè tsafe, marcher très vite, presque en courant (littéralt. à la vive allure d’un fort débit d’eau dans une conduite).
 tsafe-motsen.m.Chasse-mouches.
 tsafepourn.m.1. Mauvaise fée ou méchant gnome qui fait peur aux enfants (littéralt. chasse-pauvres). 2. Personne brusque et désagréable.1. Te vèiré, le tsafepour ! Tu verras, le méchant gnome !
 tsafyaadj.Se dit d’un légume devenu ligneux.Li râve chon tsafyë, les raves sont ligneuses.
 tsafyiev.1. Chasser. 2. Souffler en rafales (vent ; v.impers.).1. Expression : La tchyievra l’a tsafya, la chèvre a demandé le bouc (littéralt. elle a chassé). 2. Ani pachó l’a fé mó tin ; l’a tsafya, hier soir il a fait mauvais temps, le vent a soufflé en rafales.
 tsafyie foueexpr.Faire sortir qqn de force, expulser, éconduire (littéralt. chasser au dehors).Le fó èiklefâ avoué d’éwe bènite po li tsafyie foue li dyâble, il faut l’asperger avec de l’eau bénite pour lui expulser les démons.
 tsafyoeun.m.Chasseur.
 tsakâv.Taper, cogner (La Crêta et Les Jeurs).L’on tsakó a la pòrta, ils ont frappé à la porte. On avoui tsakâ, on entend taper.
 tsâkèadj.indéf.sing.Chaque.Proverbe : Tsâkè payi, tsâkè moùda, chaque pays a ses coutumes (littéralt. chaque pays, chaque coutume).
 tsâkon, -oùnapron.indéf.Chacun.Tsâkon l’a proeu a férè por chè, chacun a suffisamment de soucis (littéralt. a assez à faire) pour soi.
 tsalamé, tsaramén.m.1. Longue tige herbacée, herbe grossière (voir tsarko). 2. Os. 3. Morceau de bois long. 4. Tison.1. Y’a rin kè kâtyè tsaramé, il n’y a rien que quelques tiges dures. 2. Oeu grènèi, y’a pâ mé kè kâtyè tsalamé, au grenier il n’y a rien de plus que quelques os.
 tsalèn.m.1. Chalet d’alpage où l’on fait son fromage et son beurre ; chalet dans les mayens où l’on séjournait en automne avec le bétail. 2. Plus récemment : chalet utilisé comme résidence secondaire.
 tsalenâv. impers.Faire des éclairs.Yè tsalenè, il fait des éclairs.
 tsalinn.m.Eclair.On tsalin dè tsalyue, un éclair de chaleur.
 tsalinden.f.Noël.La féta dè Tsalinde, la fête de Noël. Âbre dè Tsalinde, sapin de Noël (littéralt. arbre de Noël). Proverbe : A Tsalinde li moucheron, a Pâtye li yachon, à Noël les moucherons, à Pâques les glaçons.
 tsaloeutrâv.Fouler l’herbe, le foin.Kâtyon l’a tsaloeutró le fin, quelqu’un a foulé le foin.
 tsâlyin.m.Gros feu, incendie (Finhaut).Y’a on grou tsâlyi, il y a un gros incendie.
 tsalyuen.f.Chaleur.Chla tsalyue voue rin koumin on mol, cette chaleur vous rend sans énergie.
 tsamon.m. et n.pr.1. Chamois. 2. Nom de lieu.1. L’a pâ pu akapâ le tsamo ; l’a biló, il n’a pas pu attraper le chamois ; il l’a manqué 2. L’Ila a Tsamo (Salvan). L’Etsèirtse a Tsamo (La Crêta).
 tsamochèn.m. et n.pr.1. Fétuque ovine et variable (Finhaut ; festuca ovina). 2. Se dit aussi du nard raide (nardus stricta). 3. Nom de lieu.3. Tsamochè (s/ Le Trétien).
 Tsamounin.pr.Nom de lieu : Chamonix.
 tsann.m. et n.pr.1. Champ.2. Nombreux noms de lieux.Vieille redite : Le tsan di pyapoeu, vin le ste poeu, le tsan di pené l’è pa móvé, le tsan di tsardon, vouàrda le a mèijon, le champ des renoncules, vends-le si tu peux, le champ des prêles n’est pas mauvais, le champ des chardons, garde-le pour la maison. Expression : Alâ in tsan avoué li vatse (littéralt. aller en champ) ou chorti li vatse in tsan, sortir les vaches pour les faire paître. Kan li vatse chon bâ doeu mayin, on li chô in tsan dou kou pè dzo, quand les vaches sont descendues (littéralt. sont en bas) des «mayens», on les sort pour les faire paître deux fois par jour.
 tsann.m.Chant.On avoui le tsan doeu koutyu oeu mèi d’avri, on entend le chant du coucou au mois d’avril.
 tsànan.f.«Channe», c.-à-d. broc d’étain pour servir le vin.
 tsànban.f. et n.pr.1. Jambe. 2. Nom de lieu.1. L’è to-t-èrafló pè li tsanbe, il est tout égratigné aux jambes. Y’é li tsanbe infle, j’ai les jambes enflées. Expressions : Avèi rin kè dè tsanbe, être court de taille, avoir de longues jambes (littéralt. n’avoir rien que des jambes). Boutè pâ li tsanbe touèirche ! Il ne se donne pas beaucoup de peine, il ne se la foule pas (littéralt. il ne met pas les jambes tordues) ! 2. La Gran Tsànba (Finhaut).
 tsanbèru, -rouan. et adj.1. Se dit d’une personne qui a de longues jambes ou d’un animal haut sur pattes.
 tsanbètan.f.Croc-en-jambe (voir krotsepya).Férè la tsanbèta, faire un croc-en-jambe. Expression : Tote li palye li fon tsanbèta, 1er sens : il a la santé délicate, il tombe malade pour la moindre chose, 2ème sens : tout l’arrête, un rien lui fait peur (littéralt. toutes les pailles lui font un croc-en-jambe).
 tsanbotâv.1. Chanceler. 2. Remuer vivement les jambes, gigoter.Tsanbotè, l’è fran èitarnèl, il chancelle, il est complètement saoul, il est ivre-mort.
 tsanbrâ le vinexpr.Chambrer le vin.
 tsanbren.f.Chambre (autrefois elle se situait au-dessus de la chambre familiale).
 tsanbrón.f.Ensemble de personnes qui couchent dans la même pièce, chambrée.
 tsanbronn.m.Petite chambre à côté de la chambre familiale.
 tsandèilan.f.Chandelle, bougie.Expressions : Âyâ li tsandèile, allumer les cierges à l’église. Férè la tsandèila, se dresser la tête en bas, les jambes en l’air (littéralt. faire la chandelle). Alâ prindrè li tsandèile, aller à la sacristie, le dimanche, prendre les bougies pour l’office d’un parent défunt. Tsandèila mó klàra ! Se dit à une personne qui intercepte la lumière en étant debout devant une source de lumière (littéralt. chandelle qui a mauvaise clarté).
 tsandèlâv.Intercepter la lumière en étant debout devant une source de lumière.
 tsandèlèin.m.Chandelier.
 Tsandèloeùjan.pr.La Chandeleur (fête religieuse ; 2 février).Dictons: Tsandèloeùja klàra, l’è le kouminchèmin dè l’ëvèi ; Tsandèloeùja pèloeùja, on poeu boutâ li vatse oeu rèkâ ! Chandeleur claire, c’est le commencement de l’hiver ; Chandeleur sombre (littéralt. poilue) on peut mettre les vaches au raccard ! (c.-à-d. : s’il fait beau à la Chandeleur, le printemps sera tardif ; s’il neige, le printemps viendra rapidement, donc on peut donner la réserve de fourrage au bétail). A la Chin-t-Antouèine : le rèpâ d’on mouèine ; a la Tsandèloeùja : le rèpâ d’oun’èpoeùja, à la St-Antoine (17 janvier) le repas d’un moine (les jours se sont allongés du temps d’un repas de moine, c.-à-d. d’environ 1 heure); à la Chandeleur, le repas du bonheur (les jours se sont allongés du temps d’un repas de noce (littéralt. du repas d’une épouse), c.-à-d. d’environ 1 h.1/2 à 2heures.
 tsandelyonn.m.1. Tronc correspondant à la souche (semblable à un chandelier). 2. Morceau de bois servant de mesure pour l’épaisseur des planches pour les scieurs de long.2. Mèjorâ avoué le tsandelyon, mesurer avec le bout de bois servant de mesure.
 tsandjiev.Changer.Fó ke te tsandzëche dè vya, il faut que tu changes de vie. Le tin tòrnè pâ tsandjie, le temps est toujours pareil (littéralt. ne «rechange» pas). N’in tsandja dè lârdze, nous avons changé de place. D’oeuton li folye tsandzon dè kolyue, en automne les feuilles changent de couleur. Tsandjie d’idé, changer d’avis. Tsandzè chovin dè vàla, il change souvent d’humeur. Expression consacrée: To tsandzè, rin ne mèlyouèirè, tout change, rien ne s’améliore.
 tsandzen.m.Change.Y’é pâ ganya oeu tsandze ! Je n’ai pas gagné au change !
 tsandzèminn.m.Changement.Tsandzèmin dè tin, changement de temps.
 tsandze-vàlan.Personne qui change souvent d’avis, de projet ; girouette.Tyin tsandze-vàla ché-lé ! Quelle girouette celui-là !
 tsanèin.m.Vaisselier ou dressoir, parfois assez petit, avec tringle permettant de dresser les assiettes (Le Trétien et Finhaut).Y’é prèi ouna tache oeu tsanèi, j’ai pris une tasse au dressoir.
 tsanfonn.f.Chanson.Ouna brâva tsanfon, une jolie chanson. Expressions : L’è todzo la méma tsanfon, c’est toujours le même refrain, les mêmes propos rebattus (littéralt. la même chanson). L’in a pâ l’èi, me l’a la tsanfon, il n’agit pas comme on pourrait le penser, son comportement peut surprendre (littéralt. il n’a pas l’air, mais il a la chanson).
 tsankren.m.1. Chancre, érosion ou ulcération de la peau. 2. Maladie des arbres. 3. Animal légendaire à deux têtes écartées qui rampe et qui a un pelage rougeâtre.1. L’a on tsankre pè la fache, il a un chancre au visage. 2. Le pomèi l’a le tsankre, le pommier a le chancre.
 tsanouèinen.m.Chanoine.
 tsanpanyen.f. et n.pr.1. Campagne ; propriété étendue. 2. Nom de lieu.1. Y’a ouna groucha tsanpanye ! Il y a une grande campagne ! 2. La Tsanpanye Vyielye (Vernayaz). La Tsanpanye Noeùva et La Tsanpanye dè Myievëla (Miéville).
 tsanpèiyiv.Sortir les vaches pour les faire paître (Finhaut).Li fó alâ tsanpèiyi ouna vouârba, il doit aller (littéralt. il lui faut aller) faire paître les vaches un moment.
 tsanpornyen.f.1. Guimbarde. 2. Femme corpulente.1. D’âtre kou dzoeuyievon dè la tsanpornye, autrefois ils jouaient de la guimbarde.
 tsantâv.Chanter.Li poudzin tsanton le foryie, les oiseaux chantent le printemps. Le poeu tsantè, le coq chante. Expression lorsqu’on a été effrayé ou qu’on a couru un danger. Y’é pâ tsantó la ple bàla, je n’ai pas fait le malin (littéralt. je n’ai pas chanté la plus belle !).
 tsanta mèrlen.m.1. Jeune fille étourdie. 2. Vache folâtre.
 tsanta ploeùra, tsanta riexpr.C’est Jean qui pleure et Jean qui rit (expression pour parler de qqn qui passe facilement de la tristesse à la gaîté).
 tsanté, tsantonn.m. et n.pr.1. Terrain en dos d’âne; talus. 2. Nombreux noms de lieux.
 tsantelón.f.Pente très raide.
 tsantenón.f.1. Angle d’une maison (se dit surtout des quatre murs d’angle d’une grange réunis par des parois en planches). 2. Monticule. 3. Pilier à l’intérieur de l’étable soutenant le plafond.1. Li katre tsantené, les quatre murs d’angle.
 tsantren.m.Chantre.
 tsantyoeu, -oeùjan.Chanteur.
 tsapâv.Aboyer, «japer» (chiens); glapir (renards, voir dzapâ).Dicton : Kan le rèinâ tsapè, l’anonchè le mó tin, quand le renard glapit, ça annonce le mauvais temps.
 tsapàlan.f. et n.pr.1. Chapelle. 2. Nom de lieu.2. Le Ché di Tsapale (Giétroz). Vèi la Tsapàla (Emosson).
 tsapén.m.1. Chapeau. 2. Couvercle de l’alambic.1. Le tsapé droblèi, chapeau avec falbala porté autrefois par les femmes aux belles fêtes. Le tsapé lârdze, ancien chapeau plat, à bord large, que les femmes portaient les dimanches ordinaires. Le tsapé jibuche, ancien chapeau haut de forme. Le tsapé ingancha, chapeau militaire d’autrefois, dans le genre de celui du soldat figurant au milieu de la couverture de l’almanach de Berne et Vevey. Trérè le tsapé, ôter son chapeau. Y’a le tsapé chu le Mon Blan, l’annonchè le mó tin ; din li trèi dzo, yè ploeu, le sommet du Mont Blanc est caché par les nuages (littéralt. le Mont Blanc a son chapeau), cela annonce le mauvais temps ; dans les trois jours à venir, il pleut. Expressions : Poeu pójâ le tsapé yó voeu, il peut épouser la femme qu’il veut (littéralt. il peut poser le chapeau où il veut). Chin mè kâchè le tsapé, c’est trop compliqué pour moi, je n’arrive pas à saisir ça (littéralt. ça me casse le chapeau). Proverbe : Po ótâ le tsapé fó l’avèi, on ne peut faire une chose sans en avoir les moyens (littéralt. pour ôter le chapeau, il faut l’avoir). Dictons: Tsapé dè palye, rin dèjo ke valyiè, chapeau de paille rien dessous qui vaille. La gouèife vó proeu le tsapé, l’épouse vaut bien le mari (littéralt. la coiffe vaut bien le chapeau).
 tsapèlâv.Tomber goutte à goutte (comme les grains du chapelet).
 tsapèlann.m.Chapelain.
 tsapèlèn.m.Chapelet.Expression : Férè le tsapèlè, émettre plusieurs jurons d’affilée ; couler peu à peu, découler (littéralt. faire le chapelet).
 tsapèlètâv.1. Prier le chapelet. 2. Par ext. former des perles (comme des graines de chapelet).2. Le garjin tsapèlètè, l’eau de vie sort de l’alambic en formant de petites perles.
 tsaperonn.m.1. Chaperon (coiffure à bourrelet et à queue) ; capuchon. 2. Huppe. 3. Par ext. mésange huppée.
 tsaplâv.Couper avec un instrument tranchant, fendre, hacher.Tsaplâ dè bou, couper du bois. N’in tsapló po li choeuchëche, nous avons découpé la fressure pour les saucisses. La palye l’è tòta tsaplâye, la paille est toute coupée.
 tsapla-boeujen.m.1. Personne qui parle beaucoup et s’embrouille en parlant (fam.). 2. Blagueur qui invente au fur et à mesure (fam.).
 tsapla-boun.m.1. Billot sur lequel on coupe le bois. 2. Jacasseur.
 tsapla-pann.m.Planche à pain munie d’un couperet à trancher.
 tsapla-tsoun.m.1. Hachoir à choux. 2. Personne bavarde.
 tsaple dè mó dè vintreexpr.Coliques.Y’é dè tsaple dè mó dè vintre, j’ai des coliques.
 tsaplètan.f.Couperet à deux poignées, hachoir.Fachyie le parchi avoué la tsaplèta, couper le persil avec le couperet à deux poignées.
 tsapotâv.1. Travailler le bois à la hache en l’entaillant peu profondément (par exemple pour faire des copeaux ou des buchilles). 2. Couper les onglons aux chèvres au printemps.1. Dicton : Fó pa tsapotâ la demindze èbin li boutse tè bourlon chu la lèvoua, on ne doit pas travailler le dimanche sinon on en paie les conséquences (littéralt. il ne faut pas utiliser la hache le dimanche sinon les débris de bois te brûlent la langue).
 tsaranton, tsarontonn.m.Tison.L’è chobró dè bon tsaranton, il est resté des bons tisons (Giétroz). Pelâ li tsaronton, pousser (littéralt. piler les tisons sur le feu).
 tsaravachyie (chè)v.S’éclaircir en parlant du temps (voir èitsarvachyie et talavachyie).Chè tornè tsaravachyie, ça s’éclaircit de nouveau.
 tsaravoùtan.f.1. Charogne, bête crevée. 2. Personne d’un mauvais caractère ; mauvais sujet. 3. Etourdi, enfant terrible.3. L’è ouna tsaravoùta ; châ férè li vouiste, il est terrible ; il sait faire de mauvaises farces.
 tsaravoutâ dè bouexpr.Manipuler du bois (voir tsaravouton).Ché èitó in tsaravoutâ ché bou, je suis resté à manipuler ce bois.
 tsaravouton, tsarvontonn.m.Morceau de bois (parfois tordu ou noueux ; voir tsarlanton).
 tsaravuitâv.Fouler.L’on to tsaravuitó le pró ! Ils ont tout foulé le pré (Trient) !
 tsarbonn.m.Charbon.Rètsardjie le fèi a brâje avoué dè tsarbon dè bou, recharger le fer à braises avec du charbon de bois.
 tsarbouén.m.Embrouillement de fil, de laine.Kotè po dèférè chi tsarboué, ce n’est pas facile (littéralt. ça coûte) de défaire ces embrouillements.
 tsardjapp. adj.Chargé.Expression : L’è tsardja koumin on bourike, il porte une charge trop lourde (littéralt. il est chargé comme un âne !).
 tsardjie, tsardziv.1. Charger, disposer pour être porté ; se charger d’un fardeau. 2. Presser (littéralt. charger) la motte pliée dans la toile pour faire écouler le petit-lait (fabrication du sérac).1. Tsardjie on yâdze, charger un fardeau. Expressions : Tsardjie pouèire, prendre peur (littéralt. se charger de peur). Tsardzi bèdèire (Finhaut), mettre (littéralt. charger) l’eau dans le bisse.
 tsardjoeun.m.1. Chargeur, c.-à-d. sorte de sellette à trois pieds sur laquelle on place une hotte avant de la mettre sur le dos. 2. Pressoir à fromage. 3. Bourroir pour serrer la poudre au fond du trou (exploitation des carrières).1. Po povèi tsardjie la kavanye cholè, on la boutè chu le tsardjoeu, pour pouvoir charger seul la hotte, on la met sur le chargeur.
 tsardonn.m.1. Se dit de plusieurs sortes de chardons (carduus) et de cirses (cirsium ; autrefois on récoltait dans les montagnes différentes sortes de cirses pour les cuire pour les porcs). 2. Se dit de plusieurs sortes de carlines (carlina ; voir artichó).1. Ne chin aló dagâ li tsardon è inrijyie la kròya èrba, nous sommes allés couper les chardons à la faucille et arracher les mauvaises herbes.
 tsardon blann.m.Cirse épineux (cirsium spinosissimum ; littéralt. chardon blanc).
 tsardon blun.m.Panicaut des Alpes, familièrement appelé chardon bleu (eryngium alpinum).
 tsardzayinn.m.Magistrat d’une commune, personne exerçant une charge publique.
 tsardzen.f.1. Charge. 2. Pièce de drap utilisée pour le transport du foin (sur le dos). 3. Munition pour minage. 1. Portâ moeudrè la tsardze, porter moudre la charge de grains nécessaires pour une fournée de pain. 3. Ouna tsardze po min·nâ, une charge pour miner.
 tsardze (li)n.f.pl.Os qu’on achète avec la viande.
 tsardzonn.m.Partie d’un outil de mineur (long. 49 cm.).
 tsarèn.m.Char, chariot, charrette.Le tsarè l’èirè inkondu din la malètchiere, le char était enfoncé dans le terrain marécageux. Chon vènu kèri to chin avoué le tsarè, ils sont venus chercher tout ça avec le chariot. Dèvan kè la ròta chèi tu féta, on alâvè tsartchyie le vin oeu Pèrèi avoué li tsarè, avant que la route ait été faite, on allait chercher le vin à Plan-Cerisier avec les charrettes.
 tsarèiren.f. et n.pr.1. Charrière, c.-à-d. grand chemin, bordé de murs à sec, de barrières (et parfois de maisons) pour empêcher le bétail de marcher dans les propriétés. 2. Nom de lieu.2. La Tsarèire di Rape (Miéville). La Tsarèire Tòpa (Vernayaz). La Tsarèire dè Vouarin (Salvan). La Tsarèire (Les Marécottes).
 tsarèiyiev.1. Transporter dans un chariot ou charrette ; transporter à la main qqch. de lourd. 2. Charrier, entraîner dans son cours en parlant d’un cours d’eau. 3. Taquiner qqn en se moquant de lui, faire marcher, charrier. 4. Battre (vaches), tourmenter les autres vaches.1. Tsarèiyie dè fèmé, transporter du fumier. Tsarèiyie li trifle avoué le dzèirle, charrier les pommes de terre avec la hotte. L’on boutò li grouche pyiere d’on lâ è li-j-on tsarèiya chu ouna mourdjiere, ils ont mis les grosses pierres de côté et ils les ont transportées sur un tas en bordure du champ. Expression : Tsarèiyie a brètèle, amener par force (littéralt. charrier à bretelles). 2. Èitrè tsarèiya dè pouèire, être sous l’emprise de la peur. 3. Te m’â d’abo proeu tsarèiya ! Tu m’as bientôt assez charrié !
 tsarfolyèn.m.Cerfeuil.
 tsargochen.f.«Chargosse», c.-à-d. véhicule à deux roues moitié char, moitié traîneau, se prêtant au transport de lourds fardeaux sur des pentes fort inclinées.
 tsarkâv.Réduire en petits morceaux.Tsarkâ la kalya avoué le modon, réduire le caillé en petits morceaux avec le brassoir.
 tsarkon.m.1. Tige herbacée dure, épaisse (voir tsalamé). 2. Personne de forte stature.On grou tsarko d’omwe, un gros malabar d’homme.
 tsarkó, -âyepp.adj.1. Réduit en petits morceaux. 2. Dentelé. 3. Défibré, rongé.2. Ouna folye tsarkâye, une feuille dentelée. 3. On tron to tsarkó, un tronc tout rongé.
 tsarkoulyiev.1. Couper en petits morceaux, coupailler, coupasser (voir tsatrolyie).  2. Couper irrégulièrement, malproprement, maladroitement.1. Tsarkoulyie dè papèi, coupasser du papier. Ye vouèi tsarkoulyie chla lan·na po férè on kouchin, je veux couper cette laine en petits brins pour en faire un coussin. T’â d’oeùra a tsarkoulyie ché bou ! Tu n’en finis pas (littéralt. tu as de l’ouvrage) de couper ce bois en petits morceaux !
 tsarlantonn.m.Morceau de bois (Miéville ; voir tsarvonton).On grou tsarlanton dè bou, un gros morceau de bois (Miéville).
 tsarlatann.m.Blagueur qui trompe le monde, charlatan.Ché l’è on tsarlatan ; klou pâ le bè, me dë mé dè kanye kè dè vèré, celui-là est un charlatan ; il ne ferme pas le bec, mais il dit plus de mensonges que de vérités.
 tsarlatonâv.Parler avec excès, souvent en trompant les gens.
 tsarminadj.Glissant.Li tsemin chon tsarmin, les chemins sont glissants.
 tsarnëklen.f.Tendon de la viande.
 tsarnëklouaadj.f.Se dit de la viande tendineuse.Dè tsèi tsarnëkloua, de la viande tendineuse.
 tsarnu, -nouaadj.Charnu.
 tsarón.f.Charreté, contenu d’une charrette.
 tsaroeùpan.f.1. Enfant turbulent, étourdi (Le Trétien). 2. Enfant têtu, méchant ; mauvais garnement.1. Ouna bìnda dè tsaroeupe, une bande d’étourdis.
 tsarotonn.m.1. Charretier. 2. Berger qui menait le fumier à Barberine ; domestique qui nettoie les étables et fait les gros travaux à l’alpage (voir kuraboeu).1. Yè fé le tsaroton, il fait le charretier. Li tsaroton l’èivon la bétye (on moulè èbin on tsevó), le tsarè è to l’artinbale, les charretiers avaient la bête (un mulet ou bien un cheval), la charrette et tout l’outillage.
 tsarouiren.f.Charrue.Vreyie a la tsarouire, labourer (littéralt. tourner) la terre d’un champ avec la charrue.
 tsarpéjon, tsarpejon, tsarpèjonn.f.Démangeaison ; prurit.Y’é ouna tsarpéjon afroeùja, j’ai une démangeaison affreuse.
 tsarpenâ, èitsarpenâv.1. Démêler, faire de la charpie. 2. Démêler les cheveux, peigner.Tsarpenâ le krin po férè on matèla, démêler le crin pour faire un matelas. On èitsarpenâvè dè tèila, on faisait de la charpie avec de la toile. Expressions : Tsarpenâ li chenè, enlever les parties sèches dans les touffes de fétuque qu’on allait couper, au printemps, dans les rochers du Salantin (littéralt. démêler les fétuques ; cette opération se faisait à Van, sur le chemin du retour). Tsarpenâ li krin, démêler les peaux et les pépins de la pressée (vendanges).
 tsarpenó, -âyeadj.Se dit des cheveux frisés.
 tsarpin.m.Charpie.Férè le tsarpi po boutâ chu li krape di man, faire de la charpie (avec de vieux linges) pour mettre sur les crevasses des mains.
 tsarpinn.m.Charpie.
 tsarpitâv.Piétiner ; marcher sur qqch. et y imprimer le pas (voir trëpounâ).L’on to tsarpitó l’èrba, ils ont tout piétiné l’herbe. Fo mè le kan dè parintye ! Te mè tsarpite chloeu botyè, fous-moi le camp de par ici ! Tu me piétines ces fleurs !
 tsarpyoeun.m.Peigne à carder (Le Trétien).
 tsartchyie, tsartsiv.Chercher (voir chartchyie).Tsartson dè bou, ils cherchent du bois. Chon aló tsartchyie dè ri dè dzarfan·ne, ils sont allés chercher des racines de gentiane (pour faire de l’eau-de-vie). Alâ tsartchyie kâtyon, aller chercher qqn, demander du secours. Expressions : Tsartchyie li pyoeu prèmyie la palye, chercher noise pour des vétilles (littéralt. chercher les poux parmi la paille.) Tsartchyie a ronye, chercher querelle.
 tsarun.f.Charrue (pratiquement inconnue à Salvan autrefois !).
 tsarulyen.m.1. Frayeur, peur. 2. Ennui quand on est hors du pays1. Ché tu prèicha pè le tsarulye, j’ai été prise de frayeur. 2. Le tsarulye m’a prèi, la peur m’a pris.
 tsarulyiev.Epouvanter.Chin m’a tsarulya, cela m’a épouvanté. Expression : Ché tsarulya dè pouèire, je suis très épouvanté (littéralt. épouvanté de peur).
 tsàtan.f.Chatte.La tsàta l’a fé li petyou, la chatte a fait les petits.
 tsatanyaadj.1. Châtain (cheveux). 2. Se dit d’une vache de couleur châtain.1. L’a li vète tsatanyë, elle a les cheveux châtains.
 tsatanyen.f.Châtaigne.Barjoulâ dè tsatanye, brejoulâ dè tsatanye, rôtir des châtaignes. Y’é mindja dè tsatanye brejoulé, j’ai mangé des châtaignes grillées. Balye-mè ouna brejouló dè tsatanye, donne-moi une portion de châtaignes grillées. Pelyie li tsatanye, faire sortir les châtaignes de leurs bogues (littéralt. dépouiller les châtaignes). Devinette : Pârè grindze, mârè rochèta, fëlye blantse ? La tsatanye. Père gringe, mère brune, fille blanche ? La châtaigne.
 tsatanyien.m. et n.pr.1. Châtaignier. 2. Nom de lieu.1. Tsatanyie batâ, châtaignier non greffé (littéralt. châtaignier bâtard). 2.  Li Tsatanyie dè la Kovenyó (Miéville).
 tsatanyoùlan.f.Noix de terre (bunium bulbocastanum ; Gueuroz).
 tsâtén.m. et n.pr.1. Château. 2. Par ext. grande maison. 2. Nom de lieu.1. Le tsâté dè la Bâtya, le château de la Bâtiaz. 2.  Le Tsâté (Le Troulèroz).
 Tsatèlân.pr.Nom de lieu : Châtelard.
 tsatèlan, -·nan. et n.pr.1. Châtelain. 2. Juge de la commune. 3. Nom de lieu.1. Yó li rochè (gripyou) l’alâvon in kotyie, li fëlye l’èiron pâ tsatèlan·ne, li nyie (ristou) loeu-j-alâvon mouri le foua di la pòrta ! Là où les radicaux allaient passer la veillée, les filles n’étaient pas châtelaines, les conservateurs allaient leur éteindre la lumière depuis la porte (Les Granges) ! 2. L’è aló chè plindrè vèi le tsatèlan, il est allé se plaindre chez le juge. 3. Le Tsatèlan (sous Les Leysettes). Le Tsan oeu Tsatèlan (Les Marécottes).
 tsatenâv.«Chatonner», mettre bas en parlant d’une chatte.
 tsatenón.f.Portée d’une chatte.
 tsatonn.m.1. Chaton, petit chat. 2. Fleur de saule. 3. Pied de chat dioïque (antennaria dioica). 4.  Séneçon commun (senecio vulgaris).
 tsâtran.f.Raccommodage, reprise.Fér’ouna tsâtra, faire une reprise, raccommoder une déchirure. Expression : Ouna tsâtra trouye, une reprise grossière (littéralt. une reprise sale).
 tsâtrâv.Châtrer, castrer.Tsâtrâ on tsa, castrer un chat.
 tsatrolyiev.Coupailler, coupasser (voir tsarkoulyie).L’a to tsatrolya la matèire, il a tout coupaillé l’étoffe.
 tsavànan.f.Cabane.
 tsâvinn.m.1. Chat-huant (rapace nocturne ; voir tsavouan). 2. Vieux panier, vieille hotte à fumier. 3. Animal ou individu fougueux (les Marécottes et La Crêta).2. On grou tsâvin, un gros panier.
 tsavoeutre, tsaloeutren.m.1. Animal fougueux. 2. Par ext. personne délurée, qui se comporte de manière effrontée et provocante.1. Kin tsaloeutre chla vatse ! Quel animal fougueux cette vache (Finhaut) ! 2. L’è fran on tsavoeutre ; l’akostè li kliyan chu le tsemin po alâ danfyie, c’est vraiment qqn de culotté ; il accoste les gens dans la rue (littéralt. sur le chemin) pour aller danser.
 tsavoeuyie (chè), tsavoyi (chè), tsavoyie (chè), tsèvoui (chè)v.pr.1. Se garder du danger, être prudent ; prendre soin de soi, se soigner. 2. Se suffire, se tirer d’affaire soi-même ; être indépendant en ce qui concerne les produits agricoles.1. Tè fódrè tè tsavoyi, il te faudra être prudent (Finhaut).Expression lorsqu’on prend congé de qqn : Arèvyie, tsavoeuyie voue, au revoir, prenez soin de vous (La Crêta). 2. Voue revouadèrèi dè voue tsavoeuyie, vous ferez en sorte d’être prudent. Voue voue tsèvouèrèi! Vous ferez attention de ne pas vous faire du mal, vous aurez soin de vous ! Fó povèi chè tsèvoui, il faut pouvoir se suffire. Chè poeu a pèina tsèvoui, il peut à peine se suffire (Les Leysettes). Kan porèi pâ mé mè tsèvoui, quand je ne pourrai plus me suffire. Chè tsèvouè mémwe, il se suffit à lui-même. Kan on è din li mayin, on chè tsèvouè avoué chin k’on a, quand on est dans les «mayens», on se contente des produits qu’on a soi-même.
 tsavonn.m. et n.pr.1. Bout, coin. 2. Bout de chemin (Finhaut). 3. Tête de bétail. 4. Nom de lieu.1. Le tsavon doeu pró, le bout du pré. Expression : Nouâ li tsavon, nouer les deux bouts. 2. Ché aló on tsavon menâ li bétye, je suis allé mener les bêtes un petit bout de chemin. 3. L’a katre tsavon, il a quatre têtes de bétail. 4. Le Tsavon doeu Konyon (Le Trétien). Le Tsavon doeu Mèyin (Giétroz).
 tsavon (a)loc.adv.Jusqu’au bout ; à l’extrême.L’è robuste krètin a tsavon ! Il est stupide à l’extrême ! L’avèi pâ le korâdze dè férè ché travalye, me teparèi, po fourni, l’a fé a tsavon, il n’avait pas le courage de faire ce travail, mais pour finir, il l’a tout de même fait jusqu’au bout.
 tsavonâv.Terminer un travail.N’in adé pu tsavonâ, nous avons au moins pu terminer ce qu’on avait à faire.
 tsavonó, -âyeadj.Tourné à mal faire.Fó proeu èitrè tsavonó po férè chin, il faut bien être tourné à mal faire pour faire ça.
 tsavouann.m.1. Chat-huant, hulotte (voir tservouejwe). 2. Enfant étourdi. 3. Par ext. personne brusque, jeune fille délurée ou animal fougueux (voir tsavoeutre).2. L’è te tsavouan ! Ce qu’il peut être étourdi (littéralt. est-il étourdi) !
 tséche (li)n.f.pl.Nom donné à une partie du métier à tisser.
 tsédyénen.f.Femme de mauvaise vie.
 tseflèn.m.1. Houppe, pompon. 2. Epi des graminées. 3. Petit nœud dans les cheveux. 4. Touffe d’herbe.1. Le bounè doeu tseflè, le bonnet à (littéralt. du) pompon. 2. Le tseflè dè l’èrba, l’épi de l’herbe. 4. Che la fó kopè pâ byin, lâchè todzo dè tseflè, si la faux ne coupe pas bien, elle laisse toujours des touffes.
 tsëfran.f.1. Chiffre. 2. Calcul ; problème.2. Férè la tsëfra, faire le calcul. L’è pâ tu èija dè trovâ la choluchon dè chla tsëfra, ça n’a pas été facile de trouver la solution de ce problème.
 tsëfrâv.1. Chiffrer. 2. Calculer.L’è fô po tsëfrâ, il est fort pour calculer.
 tsèin.f.Chair ; viande.Le bâton dè la tsèi, le bâton à suspendre la viande dans le fumoir. La tsèi chalâye, la viande salée. Dè tsèi d’armalye, de la viande de bovidés. Y’é pâ le cholan dèchu pindoló dè tsèi è dè choeuchëche ! Je n’ai pas une grande réserve de viande fumée et de saucisses (littéralt. le plafond garni de viande et de saucisses suspendues) !
 tsèinan.f.Chaîne.Ouna tsèina dè vatse, une chaîne de vache (pour l’attacher). Expression : Férè la tsèina, «faire la chaîne», s’aligner pour se passer qqch. de mains en mains.
 tsèinètan.f.1. Chaînette. 2. Chaînette faite au crochet.2. Férè la tsèinèta, tricoter en forme de chaînette (littéralt. faire la chaînette).
 tsejèblan.f.Chasuble.
 tsèjón.m. et n.pr.1. «Chesal», place à bâtir ; fondements d’une maison. 2. Nom de lieu.1. L’on krojó le tsèjó, ils ont creusé l’emplacement. 2. Le Tsèjó (Les Marécottes, La Crêta, Châtelard). Li Tsèjó (Les Marécottes et Litroz). Le Tsejalè (Les Marécottes). Plan Tsejalè (Van).
 tsekâ, tchekâv.1. Boire goulûment (voir tifâ). 2. Boire au goulot.1. Le vé tchekè dè laché, le veau boit du lait goulûment.
 tsélè, tsilen.m. et f.Chaton de coudrier, de saule, de verne ou de châtaigner.Dè foryie li tchyievre mindzon li tsélè di tyoeudre, au printemps les chèvres mangent les chatons des noisetiers. Li tsile chon foue, les chatons sont dehors (Les Jeurs).
 tsëlyen.f.Fibrille de la viande.
 Tselyonn.pr.Vieux nom de vache qu’on donnait de préférence à une reine à cornes.
 tselyu, -ouaadj.1. Rêche (peau, pelure). 2. Filandreux (viande).1. Dè trifle tselyoué,   des pommes de terre à la peau rêche. 2. Dè tsèi tselyoua, de la viande filandreuse.
 tsemenâv.Cheminer.Todrèi ke poeu tsemenâ, c’est à peine s’il peut marcher, il peut tout juste marcher. Kouminchè dè tsemenâ, il commence à marcher (en parlant d’un bébé). Expression : L’a byin a férè po tsemenâ, il a de la peine à nouer les deux bouts (littéralt. il a bien à faire pour cheminer. Proverbe : Plan va, louin tsemenè, qui va lentement va loin, qui agit sans précipitation aboutit à de bons résultats (littéralt. chemine loin).
 tsemenèn.m.Petit chemin (Finhaut).
 tsemenón.m.1. Atre ; aussi grosse dalle au sol devant le foyer. 2. Dalle verticale qui séparait la chambre familiale de la cuisine (voir tsoeudan·na.)1. L’èirè chètó chu le tsemenó, kontre le foua, il était assis sur la dalle devant le foyer. A quelqu’un qui demandait «où allez-vous ?» on répondait parfois : Di le tsemenó tank’èi chindre ! De l’âtre du foyer jusqu’aux cendres (c’est-à-dire nulle part, puisque les cendres restent sur place) !
 tseminn.m. et n.pr.1. Chemin. 2. Nom de lieu.1. Expressions : Chè boutâ in tsemin, se mettre en route, partir. Choeurè ouna lëga dè mó tsemin, suivre une mauvaise voie, se conduire mal (littéralt. suivre une ligue qui nous conduit sur un mauvais chemin). Pâ alâ pè katre tsemin,  ne pas y aller par quatre chemins. 2. Le Tsemin di Dame (Les Marécottes, Les Granges). Le Tsemin doeu Mèitin (La Creusaz). Le Tsemin èi Gostin (Giétroz). Le Tsemin Bèche (Litroz).
 tseminjen.f.Chemise.Expression : Tsandzè d’idé koumin dè tseminje, il change d’avis comme de chemise, on ne sait pas à quoi s’en tenir avec lui.
 tseminjonn.m.Chemise de bébé.
 tsenalèn.m.Petit couloir.
 tsenalyan.f.1. Rainure d’emboîtage d’une planche ou d’une poutre. 2. Jable (rainure aux extrémités des douves d’un tonneau pour fixer les fonds).
 tsenalyen.m.1. Rigole, fossé, creusé par l’eau. 2. Gorge ; couloir.
 tsenalyiev.Creuser des fossés par ruissellement, raviner.L’ortó l’a to tsenalya, l’orage a tout raviné.
 tsenalyoeun.m.Rabot pour faire les rainures.
 tsénen.m. et n.pr.1. Chêne. 2. Nom de lieu.1. Èikotâ on tséne, émonder un chêne. 2. Le Klou doeu Tsane (Vernayaz). In Tsanè (Salvan.). Le Chinlye doeu Tséne (Van). Li Chàne (La Crêta).
 tsenén.f.Chéneau (voir tsenó).
 tsenén.m. et n.pr.1. Couloir. 2. Nombreux noms de lieux.
 tsénèiyen.f. et n. pr.1. Chênaie. 2. Nom de lieu.2. Le Tsenolé (Le Trétien).
 tsènèvan.f.Courroie de sonnette.
 tsènèvàlan.f.Galéopsis tetrahit, aussi appelée ortie royale (galeopis tetrahit).
 tsènèvèiren.f. et n.pr.1. Champ de chanvre, chènevière. 2. Nom de lieu.2. Li Tsènèvèire (Finhaut).
 tsènèvin.m.1. Brouillard épais, souvent localisé. 2. Brume hivernale, brouillard rampant qui dépose le givre sur le sol et les arbres (ce terme était encore usité aux Granges en 1929).1. Tyin tsènèvi ! Quel brouillard épais ! 2. Le tsènèvi l’è la nyòla ke vin d’ëvèi, ke lâchè le frèi, le «tsénévi» est le brouillard qui vient l’hiver, qui apporte (littéralt. laisse) le froid.
 tsènèvouèn.m.1. Chènevotte, c.-à-d. la partie ligneuse du chanvre qui subsiste après qu’on a enlevé la filassse. 2. Chènevis (graine du chanvre).1. D’âtre kou, l’âyâvon la pìpa avoué on tsènèvouè, autrefois ils allumaient la pipe avec un brin de chènevotte. L’a li vète koumin dè tsènèvouè, elle a les cheveux (raides, rêches) comme de la chènevotte.
 tsènèwen.m. et n.pr.1. Chanvre. 2. Nom de lieu.1. Vónyie le tsènèwe, semer le chanvre. 2. Li né doeu Tsènèwe (Les Granges).
 tsenón.f. et n.pr.1. Chéneau (voir tsené). 2. Par ext. au masculin : couloir étroit dans la montagne. 3. Nom de lieu.1. Ouna tsenó in bou, un chéneau en bois. 2. Le grou è le petyou tsenó, le grand et le petit couloir au Salentin. 3. La Tsenó (Le Trétien). Vèi la Tsenó (Giétroz). Tsenó doeu Boutyi (Giétroz). Tsenó Nèire (Tenneverge).
 tsènón.f.File, lignée.Ouna tsènó dè dzin, une file de gens.
 tsenyolâv.Rire d’un petit rire léger.
 tsenyolén.m.pl.Petits éclats de rire.Férè dè tsenyolé, rire par petits éclats (littéralt. faire des petits éclats de rire).
 tsenyolèré, -laadj. et n.1. Qui fait de petits éclats de rire. 2. Rieur, qui rit pour rien.
 tsènyon, tsénonn.m.Verrou, targette.Trëyie le tsènyon, tirer le verrou. Y’é pâ trëya le tsénon, je n’ai pas tiré le verrou (Finhaut).
 Tsepelé (li)n.pr.Nom de lieu : Li Tsepelé (Les Marécottes).
 tsëpran.f.Hâte, empressement.L’a te pâ ouna tsëpra ! Ce qu’il est pressé (littéralt. n’a t-il pas une hâte !). L’a te pâ la tsëpra d’alâ lé, n’a t-il pas hâte d’aller là !
 tsernelyen.f.Chenille.A la fin d’oeu mèi d’ou, on va férè on to po touâ li tsernelye, chuto èi tsou, à la fin du mois d’août on va faire un tour pour tuer les chenilles, surtout celles des choux.
 tsërtén.f.Cherté.
 tservouejwe, tserbejwe, tserejwen.m.1. Chat-huant, hulotte. 2. Hibou grand-duc (voir ). 3. Par ext. personne ébouriffée, mal peignée.1. On a parchu le tserbejwe, on a aperçu le chat-huant (Les Jeurs). 3. Kin tserbejwe ! Quel ébouriffé ! (Les Jeurs).
 tsëryën.f.Cumin des prés (carum carvi).
 tsëryètan.f.Déversoir, embranchement, le long d’une rigole d’arrosage.Y’é fé dawe oeu trèi tsëryète, j’ai fait deux ou trois déversoirs.
 tsëryoeùlan.f.Laser à larges feuilles (laserpitium latifolium ; Les Jeurs).
 tsetyè, tsotyè, tsekè, tsokèn.m.Hoquet.Y’é le tsetyè, j’ai le hoquet.
 tsetyètâ, tsotyètâv.Avoir le hoquet, hoqueter.
 tsevalèn. m.Chevalet (de scieur, pour la lessive, etc.).Boutâ la boùlya chu on tsevalè po la lachyie èidzotâ, mettre la lessive sur un chevalet pour la laisser égoutter.
 tsevèkwe, -kaadj. et n.1. Bisexué, hermaphrodite. 2. Par ext. se dit grossièrement d’une femme qui n’a pas d’enfants.1. Ouna modze tsevèka, une génisse bisexuée. Li vatse ke venyon pâ a boeu chon dè tsevèkwe, les vaches qui n’entrent pas en chaleur sont des hermaphrodites.
 tsevelyen.f.1. Cheville, c.-à-d. partie du membre inférieur unissant la jambe au pied (voir grilye). 2. Cheville, c.-à-d. morceau de bois ou de fer utilisé pour boucher un trou ou faire un assemblage. 3. Cheville servant à suspendre différents objets dans les bâtiments agricoles. 4. Cheville servant de fermeture primitive à certaines portes. 5. Bâtonnet de fromage retiré d’une tomme avec le foret. 6. Omphalite (inflammation du nombril).3. Li fèmale nouon li chârdze è li pindòlon a dè tsevelye din on kouin, les femmes nouent les charges et les suspendent à des chevilles dans un coin. 4. La tsevelye dè la pòrta doeu boeu, la cheville de la porte de l’écurie. 5. On inplèiyè on forè po trëyie foue ouna tsevelye, on utilise un foret pour retirer un bâtonnet de fromage.
 tsevelyèrin.f.Querelle, chicane.
 tsevelyètan.f.Petite cheville servant de fermeture à une porte, chevillette.
 tsevelyiev.1. Joindre avec des chevilles, cheviller. 2. Chercher noise, chercher querelle.1. Chin l’è to tsevelya infinble, cela est tout maintenu ensemble par des chevilles. 2. L’a d’oeùra a tsevelyie, il cherche tout le temps querelle (littéralt. il a de l’ouvrage à chercher querelle).
 tsevelyonn.m.1. Chevillon (bâton tourné au dos d’une chaise). 2. Chacun des bâtons d’une échelle, échelon.
 tsevón.m. et n.pr.1. Cheval. 2. Nom de lieu.1. Alâ a tsevó, monter à cheval. Expression : Chon a tsevó chu mè, ils se bousculent sur moi. Parole d’une berceuse : Tròta, tròta mon tsevó, tankè chu le pon di Bó ! Trotte, trotte mon cheval, jusque sur le pont de la place des Baux ! 2. Le Tsevó Blan (Vieux-Emosson).
 tsevoeujyie (chè)v.Chevaucher (se).Y’é li-j-artèi ke chè tsevoeùjon, j’ai les doigts de pied qui se chevauchent.
 tsevonyen.f.Bricolage.L’in a fé dè tsevonye po aloeuyie chin ! Il en a fait du bricolage pour arranger ça !
 tsevonyie, tsevonyiv.Bricoler ; perdre du temps à des bricoles (voir vounyie et vouenyatchyie).On châ pâ ke tsevonyè tan, on ne sait pas ce qu’il bricole tellement.
 tsevonyoeu, -oeùjan. et adj.Qui bricole ; qui perd son temps à des bricoles.
 tsevouanfen.f.Jouissance d’un bien, usufruit.L’a la tsevouanfe di bin, il a la jouissance des propriétés. Expression : Chla vatse l’a fé bouna tsevouanfe, cette vache a été d’un bon rapport (littéralt. a fait bonne jouissance).
 tsèvrèin.m. et n.pr.1. Chevrier. 2. Nom de lieu.Ch’è martchandó tsèvrèi, il s’est engagé comme chevrier. Expression (par extension de l’expression usitée dans le jeu de «la bëtse») : Èitrè tsèvrèi rèlèvó, être réfuté, contredit. 2. La Téta oeu Tsèvrèi (sous Charavex). L’Ila oeu Tsèvrèi (Finhaut).
 tsevrètan.f.Chevrette.
 tsevrin.m. et n.pr.1. Cabri, chevreau. 2. Faon. 3. Nom de lieu.1. Le tsevri l’a dè petyoude korne, le cabri a de petites cornes. 3. Le Vané oeu Tsevri (Le Trétien). Le Vané di Tsevri (Les Jeurs).
 tsèvronn.m.Chevron.Li tsèvron doeu tèi, les chevrons du toit.
 tsèvronâv.Garnir de chevrons, chevronner.
 tsevrotinn.m.1. Petit chevreau, petit cabri. 2. Fromage de chèvre.
 tsèvryâv.Mettre bas en parlant de la chèvre.La tchyievra tsèvryè d’abo, la chèvre va mettre bas, met bas sous peu.
 tsibrelin.m.Danse folklorique d’autrefois.
 tsiflonn.m.Gifle (voir ètsiflon).Li y’é fotu on tsiflon, je lui ai flanqué une gifle.
 tsiflonâv.Gifler.
 tsin, -·nan.1. Chien, chienne. 2. Bout d’ardoise saillant qui résiste au burin.Chon koumin tsin è tsa ; ch’afetson to le dzo, ils sont comme chien et chat ; ils se querellent toute la journée. On tsin dè tsafe, un chien de chasse. La planèta doeu tsin, le signe du chien (le 4 juillet ; on prétendait qu’il ne fallait pas faucher ce jour-là, sinon le bétail était atteint de maigreur toute l’année). L’è fran on tsin ! Il est vraiment méchant, c’est un sale type (littéralt. c’est vraiment un chien !). Expression : Menâ ouna vya dè tsin, mener une vie misérable. Proverbe : Li tsin chin kawe l’on pâ pouèire dè motrâ le tchu, une personne sans pudeur méprise la pudeur (littéralt. les chiens sans queue n’ont pas peur de montrer le cul).
 tsinfonyan.f.Dispute (voir tsinfrotó, tsinkanye et tsinkòta).L’on tu on bokon dè tsinfonya, (Gueuroz) ils se sont un peu disputés (littéralt. ils ont eu un peu de dispute).
 tsinfonyoeu, -oeùjaadj. et n.Chicaneur.
 tsinfrotâ (chè), tsinfonyie (chè), tsinfronâ (chè)v.Se disputer, chicaner (se) (voir tsinkanyie, tsinpotâ et varalyie).Chon mé in chè tsinfonyie, on dëyei, kan on avouiyèi dèpyiétâ on bokon, ils sont de nouveau à se disputer, disait-on, quand on entendait provoquer un peu (La Crêta). Chè tsinfònyon todzo, ils se disputent toujours (Vernayaz). Chè chon tsinfronó, ils se sont chicanés (Le Trétien). Chè tsinfròton tui li dzo, ils se disputent tous les jours (Les Marécottes). Vouèi l’è fyië ; fó pâ le tsinfrotâ ! Aujourd’hui il est d’humeur difficile ; il ne faut pas le chicaner !
 tsinfrotón.f.Chicane, dispute (voir tsinkanye et tsinfonya).L’on tu ouna tsinfrotó, ils se sont querellés (littéralt. ils ont eu une dispute).
 tsinkanyen.f.Chicane, dispute (voir tsinfrotó, tsinkòta et tsinfonya).L’on tu ouna tsinkanye, ils ont eu une dispute.
 tsinkanyèrin.f.Chicanerie.
 tsinkanyie (chè)v.1. Chicaner (se), se disputer (voir tsinfrotâ, tsinpotâ et varalyie). 2. Gronder.1. L’on d’oeùra a chè tsinkanyie,  ils n’arrêtent pas (littéralt. ils ont de l’ouvrage) de se chicaner. Chè chon tsinkanya, ils se sont disputés. Y’é le fèdze ke mè tsinkanye, j’ai le foie qui me chicane, qui me fait mal. 2. L’a tsinkanya le petyou, il a grondé le petit.
 tsinkanyoeu, -oeùja, tsinfronyoeu, -oeùjan. et adj.Chicaneur.
 tsinkòtan.f.Dispute (voir tsinfonya, tsinfrotó et tsinkanye).L’on mé tu ouna tsinkòta, ils ont de nouveau eu une dispute.
 tsinpotâ (chè), tsinpyotâ (chè)v.pron.Se disputer, se chicaner (voir tsinfrotâ, tsinkanyie et varalyie).
 tsón.m. et f.La chaleur, le chaud.Fé ouna tsó èinorme, il fait une chaleur étouffante. Le tsó mè dzoeuyè, le chaud me convient, la chaleur me fait du bien. Tyìnta tsó vouèi ! Quelle chaleur aujourd’hui !
 tsón.f.Chaux.D’âtre kou on inplèiyievè byin dè tsó po férè li moue, autrefois on utilisait beaucoup de chaux pour faire les murs.
 tsón.m.Compartiment d’une arche (coffre) ou d’un grenier.N’in inplèi on tsó dè chètson oeu grènèi, nous avons rempli un compartiment de fruits séchés au grenier.
 tsó on, tsó ounaexpr.Un à un, à tour de rôle, un seul à la fois.Kan menâvon li vatse oeu Gran Dzènèivre, pachâvon le nan tsó ouna, quand ils menaient les vaches au Grand Genévrier elles passaient le nant une par une.
 tsó, -daadj.Chaud.Vouèi fé ruide tsó, aujourd’hui il fait rudement chaud. Expressions : Mè fé ni tsó ni frèi, cela ne me fait ni chaud ni froid. Tèni la lèivoua oeu tsó, se taire (littéralt. tenir sa langue au chaud). Farë myoeu dè tèni la lèivoua oeu tsó, il ferait mieux de se taire. La man tsóda, la main chaude (jeu qui consiste à deviner, en lui touchant la main, qui est celui qui se cache la tête dans les bras). Le laché l’è adrèi ; te poeu le bèirè ; l’è pâ troua tsó,  le lait est juste à point ; tu peux le boire ; il n’est pas trop chaud.
 tsódan.f.1. Bouffée de chaleur. 2. «Coulée», c.-à-d. opération répétitive consistant à jeter de l’eau bouillante sur les cendres séparées du linge dans le cuvier à lessive par une grosse toile grossière ; voir florèi).Mè vin dè tsóde, il me vient des bouffées de chaleur.
 tsóda (la prèmyiere)expr.Le premier tour de scrutin.
 tsoeudâv.Faire chauffer sur un fourneau, cuire (voir èitsoeudâ).Y’é fé tsoeudâ dè polìnta, j’ai fait cuire de la semoule de maïs.
 tsoeudan·nan.f.Dalle verticale séparant le foyer de la cuisine du coin de la chambre familiale (pèile) ; elle se fixe au contre-cœur de la cheminée et se chauffe par le feu de l’âtre (voir tsemenó).
 tsoeudèiren.f.1. Chaudière. 2. Marmite creusée dans le rocher par l’eau.1. La groucha tsoeudèire dè la lètèri, la grande chaudière de la laiterie. La tsoeudèire doeu garjin, la chaudière de l’alambic (littéralt. de l’eau-de-vie). Expressions : Avèi li po koumin dè revon dè tsoeudèire, avoir les lèvres charnues (littéralt. comme des rebords de chaudière). Dzoeuyie a tsoeudèire, jouer à colin-maillard (littéralt. jouer à «chaudière» ; voir inklâve).
 tsoeudèrètan.f.Petite chaudière.
 tsoeudèronn.m. et n.pr.1. Chaudron. 2. Nom de lieu. 2. Le Tsoeudèron Ryon (Emaney).
 tsoeudreyan.f.Contenu d’une chaudière, chaudronnée.Y’é fé kouèire ouna tsoeudreya po le kayon, j’ai fait cuire une chaudronnée pour le cochon.
 tsoeudronèin.m.Chaudronnier.
 tsoeufèn.m.1. Petit compartiment d’un coffre, d’une crèche, etc. (voir tsó). 2. Partie d’un mur de soutènement (Le Trétien).1. Li tsoeufè dè l’artseban, les compartiments de l’ «artseban» (voir artseban). Férè dè tsoeufè a la rèfe èi tsivre, faire des compartiments dans la crèche des (littéralt. aux) chèvres (Finhaut). 2. Fó rèférè ché moue pè tsoeufè, il faut refaire ce mur par bouts.
 tsoeufe-pyan.m.Chausse-pied.
 tsoeufonn.m.1. Bas ; chaussette.On pâr dè tsoeufon, une paire de chaussettes. Expression : Krèvâ li tsoeufon, trouer les bas.
 tsoeufon oeu bon dyun.m.Nom familier pour la gentiane sans tige que les botanistes ont divisé en trois espèces : gentiane des Alpes (gentiana alpina), gentiane de Clusius (gentiana clusii) et gentiane de Koch (gentiana acaulis).
 tsoeufounâv.1. Tricoter des bas ou des chaussettes. 2. Faire la cour à une jeune fille, «fréquenter».
 tsoeufounó, tsoeufounó dè nèin.f.1. Neige jusqu’à la hauteur des bas. 2. Bonne marche, long trajet, grande course.1. Y’é tu ouna tsoeufounó avoué tòta chla nèi ke l’è vènoua bâ ani pachó, j’ai eu de la neige jusqu’à la hauteur des bas avec toute cette neige qui est tombée hier soir.
 tsoeufyiev.Chausser.
 tsoeulâv.1. Se déplacer en marchant (souvent péniblement) dans l’herbe haute, un champ de céréales, la neige, etc. ; piétiner. 2. Etre fou, divaguer, dérailler.1. Ché forche dè tsoeulâ la nèi po alâ amon lé, je suis obligé de patauger dans la neige pour monter là-haut (littéralt. pour aller en haut là). 2. Châ pa chin ke dë ; tsoeulè ! Il ne sait pas ce qu’il dit ; il déraille ! Expression : Tsoeulè l’avèina, il déraille (littéralt. il piétine l’avoine).
 tsoeulón.f.Déplacement (souvent laborieux) dans l’herbe haute, un champ de céréales, la neige, etc.Y’é tu ouna tsoeuló po arevâ oeu rèkâ ! Quelle peine j’ai eu à avancer dans la neige (littéralt. j’ai eu un déplacement laborieux) pour arriver au raccard !
 tsoeuponn.m.1. Cheville, bouchon en bois. 2. Bonde d’un cuvier de lessive munie d’un trou de vidange au milieu, qu’on boucle avec une sorte de cheville (voir gelyèta).
 tsófe (li)n.f.pl.1. Chausse, culotte (vêtement masculin). 2. Pantalon.1. Fó li boutâ bâ li tsófe, il faut lui descendre les culottes (en parlant d’un gamin qu’on va fouetter). Expression : Pojâ li tsófe, faire ses besoins (littéralt. poser les pantalons). Expression concernant les vêtements : Férè tsófe è tsoeufon, être trop grand (littéralt. faire chausse et chausson).
 tsófó, - âyeadj.Ambitionné, ardent pour qqch. (s’emploie négativement). Y’in ché pâ tsófó, je n’en ai pas beaucoup envie.
 tsonyonn.m.1. Bout qui reste à une souche ou qu’on enlève à un bois. 2. Morceau de bois.1. Râchyie ya on tsonyon, scier un bout qui reste à une souche.
 tsópouadv.Lentement, doucement, peu à peu (voir todzin.)Expressions : Alâ tsópou, marcher lentement, aller doucement. -Koumin te vâ ? Koumin alâ voue ? -Tsópou ! -Comment vas-tu ? Comment allez-vous ? -Doucement, couci-couça ! Kouèirè tsópou, mijoter (littéralt. cuire doucement). Bèirè tsópou, boire doucement, à petits coups. Lyierè tsópou, lire à voix basse. Tsópou a chon éje, tout tranquillement (littéralt. tranquillement à son aise).
 tsótanâv.Estiver le bétail.Tsótanâ li modzon, estiver les génisses (La Crêta).
 tsótanyâdzen.m.Salaire d’estivage.N’in paya le tsótanyâdze di-j-arpyan, nous avons payé le salaire d’estivage des domestiques d’alpage (Finhaut).
 tsótinn.m.Eté.Le rapô doeu tsótin, les produits laitiers de l’estivage (littéralt. le rapport de l’été).
 tsoun.m.1. Chou (se dit parfois bon tsou pour le distinguer du chou-rave). 2. Rosette de la joubarbe.1. Tsou partinchi, chou printanier. Téta dè tsou, tête de chou. Tsou frija, chou frisé. Tsou rodze, chou rouge. Expression : Èitrè koumin on tsou, être chauve (littéralt. comme un chou). Dicton : Alélouya, li tsou chon grâ, chu le trintchoeu dè l’inkourâ ! Allléluia, les choux sont gras, sur le tranchoir du curé !
 tsoufârdze, tsouferdzen.m.Chou d’hiver.
 tsou-grân.m.1. Joubarbe (sempervivum tectorum ; voir tsou-melya). 2. Ansérine blanche (chenopodium album).
 tsoùjan.f.Chose ; les choses, la situation.Chobrè pa gran tsoùja, il ne reste pas grand-chose. Y’é jamé yu dè tsouje parèire ! Je n’ai jamais vu des choses pareilles ! Fó prindrè li tsouje koumin chon, il faut prendre les choses comme elles sont, la situation telle qu’elle est. Expression : Arindjie li tsouje, faire la paix, parvenir à un accord (littéralt. arranger les choses). Expression pour exprimer la stupeur : Chin l’è dè tsouje ! C’est une sacrée affaire, ce n’est pas croyable (littéralt. ça se sont des choses) !
 tsoùman.f. et n. pr.1. Envie de somnoler après le repas. 2. Nom de lieu.1. Mè vin la tsoùma, il me vient l’envie de somnoler. 2. La Tsoùma. (Miéville, Gueuroz, Les Marécottes, Le Trétien).  La Djue di Tsoume (Les Marécottes).
 tsoumâ, tsoumalyiev.1. Travailler sans entrain, s’adonner tranquillement à une activité. 2. Suspendre son travail pendant un certain temps, chômer ; somnoler après un travail fatigant.1. Li vatse tsoùmon a l’ònbra, les vaches ruminent et se reposent à l’ombre. Ke te tsoume ? Que fais-tu? (question posée à une personne qui travaille mollement). 2. L’a tsoumó ouna vouârba dèvan k’alâ dremi, il a somnolé un moment avant d’aller dormir.
 tsou-melyan.m.Joubarbe (les feuilles pelées étaient appliquées sur les furoncles ; voir tsou-grâ).
 tsoumyoeun.m. et n.pr.1. Personne qui travaille sans entrain. 2. Chômeur. 3. Endroit, dans le pâturage, où le bétail a l’habitude de se reposer. 4. Nom de lieu.4. Le Tsoumyoeu (Les Jeurs).
 tsou-nilyan.m.Chou fourrager haut de tige avec de grandes feuilles, employé aussi comme légume, et qui reste dehors l’hiver.
 tsou-râvan.m.Chou-rave (importé d’Italie par la famille Squinabol).Fòdrè proeu d’abo rintrâ li tsou-râve, il faudra bien bientôt rentrer les choux-raves.
 tsó-vàlan.m.Personne qui agit d’après ses impulsions.L’è on tsó-vàla, c’est un impulsif.
 tubótu (a), téta botu (a)loc.adv.A l’aveuglette, au hasard.Y’é vónya a tubótu, j’ai semé au hasard. (Les Granges). Von a tubótu, ils vont au hasard, sans savoir où (sans connaître le chemin ou la destination). Alâ a tubótu, aller à l’aveuglette. Férè kâtyè tsoùja a tubótu, faire qqch. n’importe comment, sans ordre.
 tuen.m.Tuteur.Expression : Boutâ a tue, mettre un tuteur à quelqu’un.
 tufe (li)n.f.pl.Rangées de tétines de la truie.
 tulipen.f.1. Tulipe. 2. Se dit de la pulsatille des montagnes (pulsatilla montana).
 tùrtan.f.1. Pierre d’ardoise grossière tirant sur le grès. 2. Ardoise sans nerfs qui ne se fend pas.
 turten.f.Tourteau, c.-à-d. résidu de graines ou de fruits oléagineux dont on a extrait l’huile.Ouna turte dè nouèi, un tourteau de noix.
 tyén.m.1. Bouton sur la peau. 2. Caillette de veau ou de cabri de lait qui n’ont pas mangé du foin.
 tyè (pâ chavèi)expr.Ne pas savoir ce qu’on veut faire, ne pas être au clair, ne pas pouvoir se décider.Châ pâ tyè ! Il n’a aucune idée, il ne sait pas comment agir !
 tyëban.f.Peur, épouvante.L’a tu tyëba, il a été effrayé (littéralt. il a eu une frayeur).
 tyéchen.f.1. Caisse. 2. Cercueil.2. Èi-j-intèrèmin, la tyéche l’èirè chovin portâye pè li vejin, aux enterrements, le cercueil était souvent porté par les voisins. Expression : Boutâ a la tyéche, mettre en bière, dans le cerceuil.
 tyëfan.f.Diarrhée.
 tyèi (èitâ)expr.1. Se taire. 2. Rester tranquille.Èita tyèi ouna vouârba ! Reste tranquille un moment !
 tyèi, tyèiyaadj.Tranquille, calme.Lâche li tyèi ! Fon proeu chin tè ! Laisse-les tranquilles ! Ils se débrouillent bien tout seuls (littéralt. ils font assez sans toi) ! Lâche la tyèiya ! Te vèi proeu ke l’è grindze ! Laisse-la tranquille ! Tu vois bien qu’elle est de mauvaise humeur ! Expression culinaire : Lachyie tyèi, laisser reposer. On brafè è on lâchè tyèi, on brasse et on laisse reposer.
 tyèijyie (chè)v. pron.Se taire, se calmer, se reposer.
 tyekâ, tètâv.1. Sucer. 2. Boire à petits coups, siroter. 3. Téter, en parlant des enfants ou des cabris (voir tchëkâ).1. Tyekâ le poeudze, sucer le pouce. 3. Le tsevri tyekè, le cabri tète.
 tyélâv.Pleurer (voir vouèikâ et plorâ).L’è todzo in tyélâ, il est toujours en train de pleurer.
 tyèri, tchèri (alâ)v.Aller chercher (voir kèri).Alâ tyèri d’éwe, aller chercher de l’eau. Ne volin âla tyèri li vatse èi mayin po li-j-amenâ ple pré dè la baràka, nous voulons aller chercher les vaches aux «mayens» pour les amener plus près de la maison.
 tyëtan.f.1. Agneau femelle, brebis (Finhaut ; këta à Salvan). 2. Cône de pin (Finhaut).
 tyetonâv.Rioter, c.-à-d. rire à demi, rigoler, se marrer.
 tyetonèré, -laadj. et n.Qui se marre souvent, qui a l’habitude de rigoler.
 tyevinadj.inv.Prochain, prochaine, qui vient (an, mois, semaine).L’an tyevin, l’année prochaine. La chènan·na tyevin, la semaine prochaine. Le kou tyevin, la prochaine fois.
 tyinn.m.1. Teint. 2. Teinture
 tyin, -ìnchapp. adj.Teint.
 tyin, -ta ; tchin, -ta, -toeu, -te (le, la, li)adj. interrog. et exclam. et pron.interrog.Quel, quelle, quels quelles, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles).Tyint’oeùra l’è ? Quelle heure est-il ? Tyintoeu-j-omwe ! Quels hommes ! Tyìnta tseminje fó te boutâ ? Quelle chemise faut-il mettre ? Tyinte fèmale ! Quelles femmes ! Tyintoeu konchèlyie von te boutâ chi an ? Quels conseillers vont-ils élire (littéralt. mettre) cette année ? Vèi te le tyin, la tyìnta, li tyin ! Vois-tu lequel, laquelle, lesquels ! Tyinte dolinte voeulon danfyie la polka ? Quelles jeunes filles veulent danser la polka ? Expression : Tyin ke chèi, n’importe quoi ; n’importe lequel (littéralt. quoi que se soit, quel qu’il soit).
 tyindrèv.Teindre.
 tyinjèadj.num.Quinze.La féta d’ou l’è le tyinjè doeu mèi d’ou, la fête de la mi-été (littéralt. la fête d’août) est le 15 août. Dicton : Di le tyinjè doeu mèi d’ou, li montanyâ chefron ple, l’inderon pâ mé dè chone, depuis le 15 août, les montagnards ne souffrent plus de manque de sommeil (littéralt. ne souffrent plus de sommeil ; les nuits sont assez longues pour permettre plus de sommeil).
 tyinjèinen.f.1. Quinzaine. 2. Espace de quinze jours ou de deux semaines, quinzaine.2. Di adon fó kontâ ouna tyinjèine, depuis lors il faut compter une quinzaine (de jours).
 tyintyèirnan.f.1. Jeune fille légère, frivole. 2. Petite femme malingre, femmelette.
 tyintyornètan.f.Femme niaise.
 tyitâv.1. Quitter. 2. Cesser une activité.1. L’avèi tan le chinblalon ke l’è tu forche dè tyitâ cha plache, il s’ennuyait tellement (littéralt. il avait tellement l’ennui) qu’il a été obligé de quitter sa place (de travail). Y’a pâ fóta dè tan krapenâ ; vin on dzo ke fó to tyitâ ! Ce n’est pas nécessaire de tant lésiner ; vient un jour où il faut tout quitter !
 tyite (èitrè)expr.Etre quitte, être débarrassé d’une situation désagréable (voir kite).Ché tyite dè chla maladi, je suis quitte de cette maladie.
 tyìvan.f.1. Fumier boueux (mélangé avec du purin non absorbé faute d’une quantité suffisante de litière). 2. A Finhaut cri d’appel pour les chèvres.1. Le kayon l’è katcha a la tyìva, le cochon est caché dans le fumier. 2. Tyìva, tyìva ! Viens biquette, viens !
 tyoeun.m. et n.pr.1. Col, passage. 2. Nombreux noms de lieux.1. Expressions : Fé frèi koumin chu on tyoeu ! Il fait très froid (littéralt. comme sur un col) ! Ne chin pâ chu on tyoeu ! Nous ne sommes pas sur un col ! (se dit lorsqu’on se trouve à l’abri, en cas d’orage par ex.). 2. Le Tyoeu dè Barbarëna (col de Barberine), etc.
 tyoeuchen.f.Courge.D’âtre kou dè dolin vouidâvon ouna tyoeuche, li fajèivon li-j-ouèi è la dyoeùla, è drèfyievon ouna tsandèila âyâye dedin po férè pouèire èi dzin, autrefois des garçons vidaient une courge, lui faisaient les yeux et la bouche, et dressaient une bougie allumée à l’intérieur pour faire peur aux gens. Dicton concernant les courges : Planta mè tou, planta mè tâ, dèvan le mèi d’ou l’i ché pâ, plante-moi tôt, plante-moi tard, avant le mois d’août je n’y suis pas.
 tyoeudâv.Couder.
 tyoeudëran.f.Couture.
 tyoeuderèiren.f.Couturière.
 tyoeùdran.f. et n.pr.1. Coudrier, noisetier. 2. Nom de lieu.1. On bâton dè tyoeùdra, un bâton de coudrier. 2. Li Tyoeudre (Planajeur). La Bàrma dè la Tyoeùdra (Les Leysettes).
 tyoeudrèv.Coudre.L’a tyoeuju li-j-âyon, il a cousu les vêtements. Ché pâ yó y’é boutó l’avoulye a tyoeudrè, je ne sais pas où j’ai mis l’aiguille à coudre. Le boutchyie tyoeu la panfe dè la vatse yó l’a kopó po la vouidâ, le boucher coud la panse de la vache où il a coupé pour la vider.
 tyoeudrèin.m. et n.pr.1. Coudraie. 2. Nom de lieu.2. La Tyoeudrèire (Salvan). Le Tyoeudrèi (Salvan, Les Marécottes, Finhaut). La Lavintse doeu Tyoeudrèi (La Creusaz). Le Tsené doeu Tyoeudrèi (Le Trétien). La Bàrma doeu Tyoeudrèi (Finhaut).
 tyoeudzen.m.Coude.Expressions : Dzoeuyie di tyoeudze, jouer des coudes. Boutâ on bokon dè gréche dè tyoeudze, employer ses forces pour faire qqch. (littéralt. mettre un peu de graisse de coude).
 tyoeudzèiyiev.Coudoyer.M’a tyoeudzèiya, il m’a donné des coups de coude.
 tyoeulachen.f. et n.pr.1. Nom donné à une chèvre ayant une raie jaune sur les yeux (Les Marécottes et Gueuroz). 2 Chèvre tachetée ; chèvre ayant une raie brune de chaque côté du chanfrein. 3. Personne coulante, accommodante, qui sait amadouer (Le Trétien).2. Li tyoeulache chon vènouë rochète, les chèvres sont devenues brunes.
 tyoeulan·nan.f.Bretelle frontale de la hotte (voir bènéta).La tyoeulan·na l’è troua grànta, la bretelle est trop grande.
 tyoeutchen.f.Le coucher (de soleil).La tyoeutche doeu cholèi, le coucher du soleil.
 tyoeutchyie (chè), tyoeufie (chè)v.1. Coucher (se). 2. Marcotter, provigner (littéralt. coucher).1. Oeu non dè Dyu mè tyoeufe, au nom de Dieu je me couche (Le Trétien, début d’une ancienne prière). 2. Fó tyoeutchyie ouna vyielye brantse din la tèira è pouèi lachyie chorti le bè po avèi le ri l’an d’apré, il faut coucher une vieille branche en terre et puis laisser sortir le bout pour avoir la racine l’année suivante. Tyoeutchyie ouna vi, provigner un cep de vigne. Le fin l’è to tyoeufya, le foin est tout renversé par la pluie. Le chapin l’a tyoeutcha doeu lâ ke moujâvon pâ, le sapin est tombé du côté imprévu (Les Granges). Fó tyoeutchyie chle vyielye vi, il faut provigner ces vieux ceps.
 tyoeutén.m.1. Couteau. 2. Iris (sans doute à cause de la forme des feuilles qui ressemblent à des couteaux ; voir ri dè tyoeuté). 3. Alvéoles dans les rayons de ruches et les nids de guêpes.1. On tyoeuté dè fàta, un couteau de poche. On tyoeuté moló, un couteau affilé. Ché tyoeuté kopè fran ple, ce couteau ne coupe plus du tout (littéralt. vraiment plus). On tyoeuté ardin, un couteau bien aiguisé, pointu. On tyoeuté rèblèkó, un couteau recourbé. La lemàla doeu tyoeuté, la lame du couteau. On tyoeuté in bou, un couteau en bois (servant à couper le caillé dans la chaudière). On tyoeuté paryoeu, un couteau à deux mains (outil de bûcheron, utilisé entre autres pour équarrir les échalas sur le banc d’âne).
 tyoeuté rodzen.m.Lis bulbifère cultivé dans les jardins (littéralt. couteau rouge), appelé parfois chin-jojè (littéralt. Saint-Joseph).
 tyoeutse, tchoeutsen.f. 1. Lit. 2. Couche.1. Ouna bouna tyoeutse, un bon lit. La tyoeutse óta è le bardè, le lit haut et le lit bas (on roule le lit bas sous un plus grand pendant le jour). Chè lèvâ dè la tyoeutse, se lever du lit. L’anmèrë povèi mouri din cha tyoeutse, il aimerait pouvoir mourir dans son lit. Expressions : Chè boutâ a la tyoeutse, se mettre au lit. Èitrè pè li tyoeutse, être en couches. Proverbe : Grèi tyoeutsè, grèi lèivè, qui se met au lit difficilement, se lève difficilement. 2. Y’é boutó ouna tyoeutse dè frui chu la polìnta, j’ai mis une couche de fromage sur la polenta. Ouna tyoeutse dè fèmé, une couche de fumier (que l’on vient d’étendre sur le pré). Ouna tyoeutse dè nèi, une couche de neige.
 tyoeutsinadj. et n.m.Couchant.Le cholèi tyoeutsin, le soleil couchant. Doeu lâ doeu tyoeutsin, du côté du couchant.
 tyoeuvren.m.Cuivre.Le vè dè gri ch’inplantè oeu tyoeuvre, le vert-de-gris s’attaque au cuivre.
 tyoeuvró, -âyeadj.1. Cuivré. 2. Hâlé (teint). 3. Par ext. crasseux (visage).3. L’è tyoeuvró, il est crasseux (au visage).
 tyoló, -âyeadj.Légèrement chargé ou teinté.Le kâfé l’è todrèi tyoló, le café est à peine chargé.
 tyotyon, tyutyonn.m.Bout de la saucisse qui dépasse le lien.Mindjie le tyotyon, manger le petit bout de la saucisse.
 tyoùdan.f.Cri d’appel pour les vaches.
 tyoùlan.f.Cri d’appel pour une truie.
 tyuen.m.1. Cœur. 2. Chœur de l’église.1. L’atse dè tyue, l’as de cœur. Expressions : L’a bon tyue, il a bon cœur. Chin voue noue le tyue, cela fait pitié (littéralt. cela vous noue le cœur). Findrè le tyue, fendre le cœur.) Y’é yu plorâ chloeu petyou a l’intèrèmin è chin m’a fé findrè le tyue, j’ai vu pleurer ces petits à l’enterrement et ça m’a fendu (littéralt. m’a fait fendre) le cœur. Proverbe : Louin di-j-ouèi, louin doeu tyue, loin des yeux, loin du cœur. 2. Le demékre di chindre, li dzin von oeu tyue po rèchèivrè li chindre chu le fron, le mercredi des cendres, les gens vont au chœur pour recevoir les cendres sur le front.
 tyùran.f.Cure, presbytère.L’inkourâ l’è pâ onko tornó a la tyùra, le curé n’est pas encore revenu à la cure.

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PATOIS DE LA VALLEE DU TRIENT