PATOUÈI DÈ LA VALÉ DOEU TRËYIN


Po pâ oublâ le tin pachó !

DICTIONNAIRE EN LIGNE : K

 kan.m.Cas.Expression : Férè dè ka, faire de cas. Fó pâ férè dè ka dè chin ke dë ! Il ne faut pas faire de cas de ce qu’elle (ou il) dit !
 kabochaadj.Cabossé.
 kabochen.f.1. Tête bien faite, intelligente. 2. Clou pour les talons de soulier.1. Expression : L’a ouna kaboche !  Il est intelligent, il apprend facilement (littéralt. il a une tête bien faite) !
 kabouitsen.f.Petit local ou petit enclos (voir kabouitson).
 kabouitsonn.m.Synonyme masculin de kabouitse.
 kabyâtsen.f.Homme de forte stature (voir gabyâtse).
 kachâv.Casser (une matière mince, tasse, verre, etc.).Kachâ ouna tache, casser une tasse. Kachâ ouna nouèi, casser une noix.
 kachalâv.Monter une pente en biais, en faisant des zigzags (voir akachàla et vyonâ).Fó kachalâ ; l’è min drèi, il faut monter en biais ; c’est moins droit.
 kache, kafe n.f. et n.pr.1. Grande louche de cuivre servant à puiser l’eau (n’a plus été utilisée vers la fin du 19ème siècle lorsqu’on installa l’eau dans les cuisines). 2. Louche (voir kachon). 3. Nom de lieu.1. Ouna kache d’éwe, une louche d’eau. 2. Expression : Bèirè avoué ouna kache, boire à la louche. 3. La Kache (bas du Fontanil ; l’origine de ce nom de lieu vient du fait qu’en 1784 la commune fit placer une louche à cet endroit).
 kachèla (férè ouna)expr.Couper par le plus court, prendre un raccourci (La Crêta).
 kachèlâ, kanchèlâ v.1. Couper un bout de chemin pour raccourcir le trajet. 2. Supprimer.1. Ne kachèlin sta voùta, nous coupons ce contour (Vernayaz). 2. Ne volin kanchèlâ ché pachâdze, nous voulons supprimer ce passage.
 kachenó, kachonón.f.Contenu d’une louche, pochée.On poutyëne dawe trèi kachené dè chan po balyie la kolyue, on ajoute (littéralt. on puise) deux ou trois louches de sang pour donner de la couleur (lors de la fabrication des saucisses).
 kachèroùlan.f.Casserole.Chla kachèroùla l’è pâ prôpre, cette casserole n’est pas propre.
 kachin n.m.Callosité, cal, durillon.
 kachó, -âye adj.Cassé, gâté, abîmé.Expressions : L’è dja byin kachó, il est déjà vieilli. La vatse l’a li pya kachó, la vache a le piétin (maladie des pieds de certains animaux ; littéralt. la vache a les pieds abîmés). Bou kachó, bois presque pourri, qui s’effrite.
 kachon n.m.Louche (voir kache).Pindolâ le kachon, suspendre la louche.
 kachonèta n.f.1. Petite louche de cuivre. 2. Contenu d’une louche partiellement remplie, petite pochée.
 kachouire n.f.Meurtrissure.L’è dè kachouire, chin mè fé mó, ce sont des meurtrissures, cela me fait mal.
 kadanchyie (chè) v.pr.Se dandiner.Va in chè kadanchin, il marche en se dandinant.
 kadèstre, kadastre n.m.Cadastre.
 kadinète (li) n.f.pl.Couettes, cheveux tressés de chaque côté du visage.
 kadón.m.Cadeau.
 kâdren.m.Chambranle de la porte.
 kâfé n.m.Café (la première personne qui fit du café à Salvan fut Marie-Catherine Coquoz, femme d’Adrien Décaillet, née en 1775).Kâfé blan, café au lait. Ne volin alâ ramachâ d’ayan po férè dè kâfé, nous voulons aller ramasser des glands pour faire du café. Le chatson doeu kâfé, le petit sac servant de filtre pour la préparation du café.
 kafetyieren.f.Cafetière.
 kafetyon n.m.Mauvais café.
 kafordâv.Ne prendre que le meilleur ici et là et dédaigner le reste (Finhaut).
 kafordyoeu, -oeùja ; kafordèré, -la ; kafoeudèré, -lan. et adj.Personne qui ne prend que le meilleur ici et là et dédaigne le reste (Finhaut).
 kafòrga-dè-to (èitrè la) expr.Etre celle qui s’adonne à toutes sortes de besognes.L’è la kafòrga-dè-to ! C’est la femme à tout faire !
 kaforón.f.Travail fait à la hâte et sans soin.L’è aló férè ouna kaforó pè ché pró, il est allé faucher en vitesse (littéralt. il est allé faire un travail bâclé dans ce pré).
 kaforó, -âyeadj.Se dit d’un travail fait en vitesse et sans soin.Chin l’è kaforó ! Ça c’est (du travail) bâclé !
 kafyolón.f.Quantité de fruits ou de légumes petits ou peu développés.Ouna kròya kafyoló dè râve, une quantité de raves mal venues. Expression : Ouna kafyoló d’èifan, une marmaille.
 kafyonn.m.Fruit ou légume (masc.) qui s’est peu ou mal développé.Dè krouèi kafyon dè tsou, des choux petits, mal venus.
 kafyòtan.f.Fruit ou légume (fém.) qui s’est peu ou mal développé.Y’a rin kè dè kroye kafyote dè trifle ! Il n’y a que des toutes petites pommes de terre (lors d’une récolte) !
 kâja n.f. et n.pr.1. Case, cabane. 2. Autrefois, partie servant de cuisine dans les chalets de Van ; se disait aussi du chalet tout entier. 3. Nom de lieu.1. Expression : Vouèi, on è dè kâja, aujourd’hui on est confiné à l’intérieur (on ne peut pas sortir à cause du mauvais temps). 2. L’on boutó le chèto in kâja, ils ont changé (littéralt. ils ont mis) la cave en cuisine. Li kâje dè Van, les chalets de Van. 3. La Kâja (Châtelard). La Kâja a Dyoeure (Gueuroz). La Kâja doeu Petè (La Creusaz). La Kâja a Tchepi (Barberine).
 kajàka n.f.Casaque.Expression : Vreyie kajàka, changer d’idée, d’opinion (littéralt. changer de casaque).
 kajatyin n.m.Casaquin, c.-à-d. petit gilet surtout d’homme ou petit corsage de femme.Expressions : Chin li è tsèju chu le kajatyin, il lui est survenu un ennui, un contretemps (littéralt. cela lui est tombé sur le casaquin). Fó avèi chu le kajatyin po férè chin, il faut être riche, avoir des moyens, (littéralt. il faut avoir sur le casaquin) pour faire cela.
 kâjiadv.Quasi, quasiment, presque, à peu près.N’in kâji ple dè fin, nous n’avons quasiment plus de foin.
 kajolèré, -la n. et adj.Cajoleur.
 kàkan.f.Excréments ; merde.Expression : N’in la kàka, nous avons le mauvais temps (littéralt. la merde).
 kakâv.Evacuer les excréments, chier.L’a tu la groucha pouèire ; l’a kakó èi pantalon, il a eu très peur (littéralt. il a eu la grosse peur) ; il a fait dans son pantalon.
 kakabrâyen.m.Homme peureux (littéralt. qui fait dans son pantalon ; voir brèiye, brâye).
 kakalann.m.Diarrhée.L’a le kakalan, il a la diarrhée (le Trétien).
 kakenyiev.Peser qqch. avec une grande minutie.L’è lé in kakenyie ! Il est là en train de peser ça au milligramme près !
 kaklon n.m.Caquelon, c.-à-d. poêlon en fonte ou en terre dans lequel on fait la fondue.
 kakón.f.Grande quantité (de neige, de terre, etc. fam.).Ouna kakó dè nèi, une grande masse de neige, un gros paquet de neige.
 kâlâv.1. Caler, consolider, remettre d’aplomb. 2. Caler, baisser, diminuer ; maigrir, s’amaigrir.1. Kâlâ on bochè, caler un tonneau. Y’é byin mindja ; por ouna vouârba ché kâló, j’ai bien mangé ; pour un moment je suis calé, j’ai l’estomac plein. 2. La vatse l’a byin kâló dè laché, la vache a bien moins de lait (littéralt. a bien diminué de lait). Le fin kâlè ; y’a stou ple rin, le foin diminue ; il n’y en a bientôt plus. L’on te kâló ? Ont-elles (les vaches) maigri ? L’è tu byin malâde, l’a kâló, il a été bien malade, il a maigri. Expression : kâlâ dè kô, s’amaigrir (littéralt. caler de corps).
 kalâbra (batrè la) expr.Devenir fou.
 kalâbryie n.m.1. Calabrais. 2. Homme de forte taille.2. On grou kalâbryie ! Un gros bonhomme !
 kalamëtran.f.Homme sans parole, versatile (voir kalbrè).L’è ouna kalamëtra ! C’est un type versatile !
 kalbrèn.m.Homme sans parole, versatile (voir kalamëtra).
 kâlen.f.Cale ; morceau de bois triangulaire servant à assujettir les tonneaux.
 kalètan.f.Casquette.
 kalindon (portâ a)expr.Porter qqn sur le dos (mais pas à califourchon !).Ye pouèi ple tè portâ èi bré ; t’é troua grou ; ché forche dè tè portâ a kalindon, je ne peux plus te porter sur les bras ; tu es trop grand ; je suis forcé de te porter sur le dos.
 kalitén.f.Qualité.Dicton : Fó chè maryâ po chè férè blâmâ, fó mouri po avèi tote li kalité, il faut se marier pour se faire blâmer, il faut mourir pour avoir toutes les qualités.
 kalkulâ, katyulâv.Calculer (voir tsëfrâ).Un homme disait à son voisin qui possédait un beau cochon prêt à être abattu : Kan y’é tu to katyuló, y’é trovó ke y’èiwe avantâdze dè pâ atsètâ ton kayon ! Quand j’ai eu tout calculé, j’ai trouvé que j’avais avantage à ne pas acheter ton cochon ! L’âtre li rèpon : Èbin, te, te mindzèré ton katyule è ye mindzèrèi mon kayon ! L’autre lui répond : Eh bien, toi, tu mangeras ton calcul et moi, je mangerai mon cochon !
 kâló, -lâye adj.Calé, savant, instruit, fort, doué.L’è kâló po prèdjie d’oeure dè tin, il est capable de parler pendant des heures (littéralt. il est doué pour parler des heures de temps). L’è kâló po tsëfrâ, il est fort en calcul (littéralt. pour calculer).
 kaloeu, -oeùjaadj.Calleux.Dè man kaloeuje, des mains calleuses.
 kalotâv.Aller doucement son train.Tsópou, on kalotèrè bin, tranquillement, on fera bien son chemin.
 kalotinn.m.Prêtre (fam) (littéralt. le porteur de calotte).Li kalotin dè dèjo le Ché, les chanoines de l’Abbaye de St. Maurice.
 kàlyan.f.Lotier corniculé (lotus corniculatus) ; se dit aussi de l’anthyllide (anthyllis).
 kalya n.f.Caillé, lait caillé.Chëpâ la kalya, manger le lait caillé avec la cuillère.
 kalye n.m.1. Terrain humide, boueux. 2. Quatrième compartiment de l’estomac des ruminants. 3. Caillette, c.-à-d. substance fabriquée à partir de l’estomac de certains ruminants qu’on utilisait autrefois dans la fabrication du fromage maigre au lieu de la présure en poudre (voir kayèta).1. Expression : Prindrè kalye, provoquer un glissement de terrain. Le torin l’a prèi kalye, le ruisseau a arraché du terrain et charrié tout ce qu’il a pu. 3. On fajèi le kalye avoué l’èstòma dè vé oeu dè tsevri,  on faisait la caillette avec l’estomac de veau ou de cabri.
 kalyiev.Cailler, coaguler.Férè kalyie le laché, faire cailler le lait. Le laché l’è kalya, le lait est caillé. Expression : Fó pâ chè kalyie le chan, il ne faut pas se faire du mauvais sang, se soucier (littéralt. se cailler le sang).
 kalyiéren.f.Bouteille contenant la présure.
 kalyonn.m.coll.Mauvaises herbes en pousse, menues mauvaises herbes (Les Granges).
 kamijoeùlan.f.Chemise de nuit courte ; maillot de corps.
 kamintrann.m.1. Carnaval, temps de carnaval. 2. Masque, c.-à-d. personne masquée au temps de carnaval.1. A kamintran on danfyievè trèi dzo : la demindze, le delon è le demâ, au carnaval on dansait pendant trois jours : le dimanche, le lundi et le mardi. Expression : Le dzo dè kamintran, le jour de carnaval, mardi gras. 2. Li kamintran fajèivon le to doeu velâdze por akapâ on vére, les masques faisaient le tour du village pour se faire inviter à boire un verre (littéralt. pour attraper un verre).
 kamomilen.m.Camomille vraie (matricaria chamomilla). Grande camomille (chrysantemum parthenium). Marguerite des Alpes (chrysanthemum alpinum). Se dit parfois aussi des achillées naines, musquées et noirâtres.
 kamomile di cha téten.m.Achillée à grandes feuilles (littéralt.camomille des sept têtes, achillea macrophylla).
 kanadv.Quand, lorsque.Expression : Kan ke chèi, n’importe quand. Kan on klèirè pâ, l’è módoué dè trovâ li-j-aférè, quand on ne voit pas clair, c’est difficile de trouver les choses.
 kann.m.Camp.Expression : Fotrè le kan, s’en aller à l’improviste, foutre le camp. Kan l’è tu èitó on pâr dè dzo, l’a fotu le kan, après être resté (littéralt. quand il est eu resté) quelques jours, il a foutu le camp.
 kànan.f.Canne.Korè avoué ouna kàna, il marche avec une canne.
 kanâ n.m.1. Canard. 2. Canard, fausse note.2. Férè on kanâ, faire une fausse note.
 kanalyen.f.Bête d’élevage méchante, qui bat ses voisines.
 kanbâ, kanbarlâv.1. Gambader, courir. 2. Aller rôder (en parlant d’une jeune fille) en quête de liaisons passagères, d’aventures amoureuses.Le vé kanbâvè, le veau gambadait (Finhaut).
 kanbèirlan.f.Jambe.Surtout dans les expressions : Vreyie la kanbèirla, tomber (littéralt. tourner la jambe) et lèvâ li kanbèirle, tomber par terre (littéralt. lever les jambes).
 kanbèirlen.m.Personne sauvage, extravagante, et qui rôde beaucoup ; enfant étourdi et déchaîné.Chla fëlye l’è on kanbèirle ! Cette fille est une sauvage ! Chla petyoùda l’è mindre kè li garchon ; choeutè to chin ke li vin dèvan ; l’è on kanbèirle ! Cette petite est pire que les garçons ; elle saute tous les obstacles (littéralt. tout ce qui lui vient devant) ; elle est déchaînée !
 kanbërèn.m.Meuble peu stable (chaise, table, etc.)
 kanbèré, kanbèrón.m.1. Vache qui marche en écartant les pattes. 2. Animal ou individu haut sur jambes. 3. Sorte de pyramide formée par trois gerbes de blé dressées sur le champ.2. Chla vatse l’è on kanbèró ! Cette vache est haute sur jambes ! (Finhaut).
 kanbërotâv.Se renverser.La chéje l’a kanbërotó, la chaise s’est renversée.
 kanbinloc.conj. et adv.Bien que, quoique (suivis du subjonctif en français et de l’indicatif en patois !) ; quand bien même, même si.La tseminje l’è bouna ; kanbin l’arë kâtyè plèi, y’é pâ la porchouin ! La chemise est bien repassée (littéralt. elle est bonne, elle va bien) ; quand bien même elle aurait quelques plis, je ne m’en fais pas, ça ne me donne pas de souci (littéralt. je n’ai pas le souci) ! L’a pâ kokèiya kanbin l’ànta li a pachó on chavon, elle n’a pas été effarouchée (littéralt. elle n’a pas bégayé) bien que la tante lui ait passé un savon.
 kane (li)n.f.pl.  1. Jambes longues et minces, jambes en général (fam). 2. Les tuyaux de l’alambic.1. L’a dè grante kane, il a de grandes jambes minces. Expression : Menâ li kane, marcher très vite (littéralt. mener les jambes). Pantalon a kane, pantalon «à tuyaux» à l’ancienne mode.
 kanechon n.m.coll.Caleçons, sous-vêtements d’homme.
 kanèla (fotrè in)expr.1. Mettre en désordre. 2. Par ext. semer la discorde (en se disputant, en ne voulant pas entendre raison, etc.)
 kanèla (volâ in, parti in) expr.Voler en morceaux, partir en morceaux.
 kanètan.f.1. Petit cylindre conique en papier roulé servant à mettre la poudre dans les trous de mine ; cartouche de dynamite. 2. Cylindre contenu dans la navette, autour duquel on enroule le fil de trame sur un métier à tisser et le fil à coudre ou à broder sur une machine à coudre.
 kanetyule n.f.pl.Canicules.Dicton : Che ploeu le dzo di kanetyule (16 juillet) ploeu karànta dzo ple tâ, s’il pleut le jour des canicules, il pleut quarante jours (littéralt. quarante jours plus tard). On ne devait pas faucher le 16 juillet, 1er jour des canicules ; à Vernayaz, un homme s’étant blessé ce jour-là, des femmes se lamentèrent en disant : Òra, mon Dyu te pochible, l’in a po karànta dzo ! Maintenant, mon Dieu est-il possible, il en a pour quarante jours !
 kanfren.m.Camphre.
 kanfró, -âye adj.Camphré.Garjin kanfró, eau de vie camphrée employée pour les frictions.
 kanitsen.f.Caprice (Le Trétien).L’a te pâ la kanitse ! Quel caprice n’a t-elle pas !
 kanmémweadv.Quand même, malgré tout.
 kanpâ v.Placer solidement, camper.L’èirè kanpó oeu mèitin doeu tsemin, il était campé au milieu du chemin. Expression : Kanpâ ya, jeter qqch. au loin.
 kanpan·na n.f.1. Clochette de vaches. 2. Campanule de Scheuchzer (campanula scheuchzeri). 3. Se dit parfois des gentianes (gentiana clusii, gentiana kochiana, gentiana acaulis, etc.). 4. Jeune fille peu dégourdie.
 kanpanèta n.f.Petite clochette.
 kanpanye n.f.Campagne.Expression : L’è to-t-in kanpanye, se dit au printemps quand la végétation a bien repris (littéralt. c’est tout en campagne). T’â pouèi fournèi la kanpanye, tu as fini ta saison (littéralt. la campagne).
 kanpiv.Réchapper d’une maladie.L’a kanpi, il s’est remis de cette maladie.
 kanpwen.m.Propriété étendue (voir kanpyiédze).On grou kanpwe dè bin, une grande étendue de biens.
 kanpyiédze, kanpyâdze n.m.Propriété étendue.
 kantchiólan.f.Femme exubérante, excentrique.
 kantité n.f.Quantité.Ouna groucha kantité dè laché, une grosse quantité de lait.
 kanyâ, -ârdaadj. et n.Menteur.L’è kanyâ koumin to, il est menteur comme tout.
 kanyen.f.Mensonge.L’a mé dë ouna kanye ! Il a de nouveau dit un mensonge ! Dë mé dè kanye kè dè vèré ! Il dit plus de mensonges que de vérités (littéralt. que du vrai) !
 kanyotâv.S’accoupler en parlant des chats.
 kanyotón.f.Nichée de chatons.La tsàta l’a mé fé ouna kanyotó, la chatte a de nouveau fait une nichée de chatons.
 kàpan.f.Liberté de mouvement.Expressions : balyie kàpa, laisser du bétail aller à sa guise (littéralt. donner la liberté). Pour une personne : Avèi martse kàpa, être libre, pouvoir aller où l’on veut (littéralt. avoir la marche libre).
 kàpan.f.Cape.Boutâ on cha in kàpa, disposer un grand sac sur soi, en guise de cape. Expressions : La kàpa dè la bòrna, manteau de la cheminée dans les cuisines d’autrefois (littéralt. cape de la cheminée). Boutè la kàpa rodze, il vire au rouge (se dit du jeune raisin dont le bout des grappes tourne au rouge par suite d’intempéries (littéralt. il met la cape rouge).
 kàpa (a, d’a)loc.Se dit d’un animal détaché ou d’une personne libre de ses mouvements.La vatse l’è a kàpa pè le boeu, (Finhaut) la vache est détachée à l’étable. Che y’a ouna vatse d’a kàpa, fó la tornâ yètâ po ke batëchè pâ li-j-âtre, s’il y a une vache détachée, il faut la rattacher pour qu’elle ne batte pas les autres.
 kapòlan.f.Eclat de bois qui saute quand on entaille un tronc.
 kapolonn.m.1. Morceau de bois. 2. Homme de forte stature, de carrure impressionnante.2. Y’in a on cho kapolon ! Quel sacré malabar il y a là (littéralt. il y en a un sacré costaud) !
 kapotse n.f.Capuche, capuchon d’un vêtement.
 kapounâv.Manquer de persévérance ; céder devant un obstacle, se laisser vaincre.Y’é pâ volu avèi le non dè kapounâ ; y’é tènu le kou, (ou : y’é tènu bon) je n’ai pas voulu avoir le nom de manquer de persévérance ; j’ai tenu le coup (ou : j’ai tenu bon).
 kapoutsinn.m.Capucin (religieux de l’ordre de Saint-François).
 kaprechoeu, -oeùjan. et adj.1. Capricieux. 2. Susceptible.2. Fó pâ èitrè kaprechoeu, il ne faut pas être susceptible.
 kapyonn.m.1. «Capion», c.-à-d. petite houe, d’environ 30 centimètres, à lame courbe taillée en biseau. 2. «Capion», c.-à-d. pioche à deux dents.
 kapyonâv.Biner avec le «capion».Mè fó alâ kapyonâ li frë, il me faut aller biner les fraisiers.
 kâr (alâ a) expr.Etre sur son terme (femme enceinte à l’approche de l’accouchement).
 kàra n.f.1. Carre ; coupe d’une planche, d’une douve. 2. Gros trait de crayon. 3. Ecorchure, éraflure. 4. Averse.1. Ché tené l’è a kàra vìva, ce cuveau a les bords à angle vif. 2.  Y’é fé ouna kàra avoué le krèiyon, j’ai fait un trait au crayon (littéralt. avec le crayon). 3.  Mè ché fé ouna kàra a la man, je me suis écorché la main. 4. Y’a tu ouna groucha kàra, il y a eu une grosse averse.
 karachyie (chè) v.1. Couvrir de traits ; crayonner. 2. S’égratigner.Le krouèi l’a to karacha le papèi, le petit a tout crayonné le papier.
 karafyan.f.Importante chute de neige.L’è vènu ouna karafya dè nei, il y a eu (littéralt. il est venu) une importante chute de neige.
 karamënan.f.Faim vorace, fringale.Li kayon l’on ouna karamëna ; dèvoeuron to, les cochons ont la fringale ; ils dévorent tout.
 karanbòlan.f.Pomme de terre (fam).In èi voue trovó dè karanbole ? En avez-vous trouvé des pommes de terre ?
 karanbolâv.1. Se renverser, basculer, tomber d’un point élevé. 2. Culbuter une jeune fille pour la palper sensuellement ou avoir des relations sexuelles avec elle.1. L’a karanboló dè dèchu le moue, il est tombé de dessus le mur. 2. Chla, chè vèi karanbolâye !, celle-là se voit souvent tripotée par les hommes (littéralt. celle-là, elle se voit culbutée) !
 karàntaadj.num.Quarante.
 karantinn.m.A Vernayaz : Giroflée, violier (cheiranthus cheiri ; voir le synonyme plus courant vyolèi).
 karapenón.f.Légère couche de neige (voir karapin).L’a balya ouna karapenó dè nèi, il est tombé une légère couche de neige (Giétroz).
 karapinn.m.Synonyme masculin de karapenó.L’a balya on karapin, il est tombé (littéralt. il a donné) une légère couche de neige.
 karâtche, karâtse (avèi, vyie)expr.1. Avoir son compte, son lot d’épreuves, de souffrance. 2. Avoir très peur.Ché, l’a pouèi yu karâtche, celui-là a bien été très éprouvé (littéralt. a bien vu l’épreuve). L’a tu karâtse, il a eu son compte (peut se dire par exemple de qqn qui a été maltraité). 2. L’a tu karâtse, il a eu une grande frayeur.
 karavelyoeu, -oeùjaadj.1. Hasardeux, dangereux, risqué. 2. Délicat de santé (voir kative).1. Chin, l’è karavelyoeu ! Ça c’est risqué ! 2. Ché, l’è karavelyoeu, fó ke fachè atinchon, celui-là est délicat de santé, il faut qu’il fasse attention.
 kardou (a)loc.adv.A califourchon (voir karlinton et krebëte).Portâ a kardou, porter qqn à califourchon (Miéville).
 kâre n.m.Madrier, poutre.
 karèchyiev.Caresser.Maloeu ché tsa ! L’anmè bin èitrè karècha ; chin ke l’è amitoeu ! Mon Dieu, ce chat ! Il aime bien être caressé ; ce qu’il est câlin !
 karèiman.f.Carême.Le tin dè la karèima, l’èirè dzon·ne, pendant le carême (littéralt. le temps de carême), c’était jeûne. Li kartin dè la karèima, les quatre-temps du carême. Expression : Lon koumin la karèima, très long (littéralt. long comme le carême).
 karelyënâv.Sonnailler, tinter.
 karelyon, kareyonn.m.1. Sonnailles du bétail. 2. Carillon, sonnerie de cloches.
 karkachen.f.1. Carcasse, squelette. 2. Corps humain (fam).1. Y’a ple kè la karkache, il n’y a plus que le squelette. 2. Ouna groucha karkache d’omwe, un homme corpulent, fortement charpenté (littéralt. une grosse carcasse d’homme).
 karkann.m.fam.1. Carcan, c.-à-d. pièce de bétail ou maison en mauvais état. 2. Arrière-train d’une personne.1. On vyoeu karkan, une vieille maison (Finhaut). 2. Â ! L’a on cho karkan ! Ah ! Elle a un sacré postérieur !
 karkavalyaadj.Fissuré (rocher).On ché to karkavalya, un rocher tout fissuré.
 karkavén.m.1. Vieil arbre ou vieille vache mal proportionnée. 2. Personne de forte stature (Finhaut).On grou karkavé dè dzin, une personne de très forte corpulence.
 karlavén.m.Torche que les enfants et les jeunes gens brandissaient allumée, le soir du dimanche des brandons (premier dimanche de carême), en criant ou chantant une formulette (il y avait plusieurs variantes de cette formulette).Li-j-èifan chatyoeuvèivon li karlavé din li tsan, les enfants brandissaient (littéralt. secouaient) les torches dans les champs. La demindze di karlavé, le dimanche des brandons.
 karlinn.m.Grosse aiguille, souvent fabriquée avec du bois d’if, servant à raccommoder.
 karlìn·na, karlìnan.f.Caraline ou renoncule des glaciers (ranunculus glacialis).
 karlinton (a)loc.adv.A califourchon (voir kardou et krebëte).Portâ a karlinton, porter qqn à califourchon.
 karmanyoùlan.f.1. Carmagnole (chant révolutionnaire français). 2. Veste courte portée pendant la Révolution.Expression : Danfyie la karmanyoùla, faire une danse désordonnée (littéralt. danser la carmagnole).
 karminfyiev.Fouler l’herbe.L’on to karminfya le fin, ils ont tout foulé le foin.
 karmintchaadj.Fendillé, ébrèché.On platé karmintcha, un plat ébrèché.
 karnèn.m.Carnet.
 karnotsè n.m.Carnotset, c.-à-d. local aménagé pour manger et boire entre amis.
 karó, -âyeadj.1. Eraflé, meurtri par une éraflure (voir kàra 3). 2. Carré.1. Y’é bètcha ouna pyiera ; ché to karó, j’ai heurté une pierre ; je suis tout meurtri. 2. On disait parfois : Kan li fèmale chon karé, l’on on garchon ; kan chon pointyë l’on ouna fëlye, quand les femmes ont les hanches larges (littéralt. quand elles sont carrées), elles portent un garçon ; quand elles portent en avant (littéralt. quand elles sont pointues), elles auront une fille. Trèi chintimétre dè lârdze karó, trois centimètres sur trois (littéralt. trois centimètres de large carré).
 karó, karon, kare n.m. et n.pr.1. Propriété carrée. 2. Nom de lieu.1. On karó dè tsan, un champ carré. 2.  Le Karon (Vernayaz et Les Marécottes). Le Kare (Salvan).
 karolè n.m.Petite propriété carrée.On krouèi karolè dè pró, un tout petit pré carré.
 karon-tsó n.m.Brique chaude servant de chauffe-lit.
 karonyen.f.1. Cadavre d’animal en décomposition, charogne. 2. Injure grossière (utilisée parfois avec humour et sans mépris).2. L’è fran ouna karonye ! C’est vraiment un mauvais sujet, un sale type ! Te vèiré avoué mè, karonye dè krouèi ! Tu verras avec moi, petit coquin de gamin !
 karotâv.Chiper, voler.
 karote rodzen.f.Betterave potagère (littéralt. carotte rouge).
 karouire, karón.f.Carrure (peut concerner un homme ou un animal).L’a ouna chòta karouire ! Il a une sacrée carrure ! L’a ouna bàla karó, il a une belle carrure.
 kàrpan.f.Outil servant à carder la laine.
 karpâv.Carder.Karpâ la lan·na, carder la laine.
 karpachan.f.Grosse quantité de neige, de foin, etc.Ouna karpacha dè nei, une forte quantité de neige.
 kàrtan.f.Ancienne mesure pour le fromage d’alpage valant environ 10 kg.D’âtre kou, li vatse ke fajèivon trèi karte, l’èirè li boune, autrefois, les vaches qui produisaient 3 mesures de fromage, c’était les bonnes.
 kàrta n.f.Carte.Dzoeuyie èi karte, jouer aux cartes. Expressions : L’a tu kàrta blantse, il a eu carte blanche, il a été libre d’agir à sa guise. Pèirdrè la kàrta, perdre la raison (littéralt. la carte).
 kartan·nen.f.1. Mesure de surface équivalant à 100 toises (380 m2). 2. Mesure de la farine (15 kg) ; récipient pour mesurer la quantité de blé battu et vanné (15 l).
 kartèin.m.1. Portion d’environ un quart, quartier (de lune, de fruit, etc.) 2. Chacun des quartiers du pis de la vache.
 kartèronn.m.Pot à vin de 3 litres.
 kartètan.f.Chopine (3 dl).Myie kartèta : demi-chopine (1, 5 dl).
 kartin (li)n.m.pl.Quatre-temps (période dans l’année liturgique qui comporte trois jours de jeûne et de prière).Li kartin dè la karèima, les quatre-temps du carême.
 kartyìsan.f.1. Fruit de divers chèvrefeuilles (utilisé autrefois pour teindre les tissus). 2. Fruit du streptope (streptopus amplexifolius).
 kartyisè, kartyisèi, kartyijinn.m.Se dit de divers chèvrefeuilles (lonicera xylosteum, lonicera nigra, lonicera alpigena).
 karyiéran n.m.Carrier, ardoisier.Li karyiéran l’on tu la pâye, les ardoisiers ont reçu la paie.
 karyiere n.f. et n.pr.1. Carrière. 2. Nom de lieu.1. Ouna karyiere dè louje, une carrière d’ardoises. 2. Li Karyiere doeu Banbyolin (Vernayaz). Li Karyiere di Konbache (Les Marécottes).
 kâryó adj.1. Cher, coûteux. 2. Fragile, délicat.1. Charë proeu kâryó d’atsètâ chin, ça coûterait bien cher d’acheter ça. 2. Chin l’è kâryó, ça c’est fragile.
 katàlan.f.Se dit de tout objet qui tourne : roue, volant d’un véhicule, poulie, etc.
 katalâv.Dégringoler, tomber en roulant sur soi-même (personne, pierre, etc.).1. Y’èire oeu chondzon dè la bèka ; y’é pardu pya è y’é kataló, j’étais au sommet de la pointe ; j’ai perdu pied et j’ai dégringolé. Y’é fé katalâ ouna groucha pyiera di ché moue, j’ai fait dégringoler une grosse pierre de ce mur.
 katalan, -·na n.m.f.Personne ou animal de forte stature.Y’a on cho katalan ! Quel homme gros et fort (littéralt. il y a un sacré malabar) !
 katalèin.m.Poulie des lisses du métier à tisser.
 katchan.f.Ensemble de la récolte que l’on met en lieu sûr.Vouèi, n’in ouna bouna katcha ! Aujourd’hui, nous avons une bonne rentrée de foin !
 katchyie (chè) v.1. Cacher (se). 2. Rentrer une récolte, engranger.1. Chè katsè di-j-âtre, il se cache des autres, il est timide. Le cholèi chè katsè, le soleil se couche. Expressions : Y’a proeu tèira po tè katchyie ! Tu n’as pas besoin d’être si fier (littéralt. il y a assez de terre pour t’enterrer) ! Katchyie dè fèmé, enfouir du fumier dans une vigne (littéralt. cacher du fumier). Katchyie la mèirda oeu tsa, cacher une faute (littéralt. la merde au chat). 2. Katchyie le fin, rentrer le foin sec.
 kâte, -taadj.1. Sujet aux nausées. 2. Difficile en matière de nourriture.1. L’è tan kâte k’on châ pâ kè li balyie ! Il est tellement sujet aux nausées qu’on ne sait pas que lui donner ! 2. La tchyievra l’è kâta, la chèvre est délicate en matière de nourriture, elle ne mange pas n’importe quoi.
 katèiyiev.Eprouver de la répugnance ou du dégoût pour qqch.L’anmon pâ totchyie li lemache ; li katèiyon, ils n’aiment pas toucher les escargots ; ça les dégoûte (littéralt. ils éprouvent de la répugnance pour eux). Ye pouèi pâ mindjie ché mèkle ; le katèiye, je ne peux pas manger ce mélange peu appétissant ; ça me dégoûte (littéralt. j’éprouve de la répugnance pour lui). Expression : Férè katèiyie, provoquer de la répugnance ou du dégoût, répugner. Chin mè fé katèiyie, ça me dégoûte.
 katèiyoeu, -oeùjaadj. et n.Qui éprouve de la répugnance ou du dégoût pour qqch.
 Katèrìna, Katrèinen.pr.Prénom féminin : Catherine.
 kative, -vaadj.1. Se dit d’un état de santé critique ou d’une personne chétive (voir karavelyoeu 2).Kan on avèi li-j-èpouin, tankè le onjiëme dzo l’èirè kative, quand on avait la pleurésie, jusqu’au 11ème jour c’était critique.
 katolyon, kratolyonn.m.Grumeau dans la soupe à la farine.La chëpa l’è tòta pè katolyon, la soupe est tout en grumeaux.
 katorjeadj.num.Quatorze.
 katreadj.num.Quatre.Kan y’a po trèi, y’a po katre, quand il y a (assez de vivres) pour trois, il y en a pour quatre. Expression : Pâ alâ pè katre tsemin, ne pas aller par quatre chemins. L’è pâ aló pè katre tsemin ! Il n’a pas tergiversé, il n’y est pas allé de main morte !
 kâtreadj.Facilement dégouté par la nourriture.
 katre (martchyie a) expr.Marcher à quatre pattes.
 katrejyiëme n.m.Cathéchisme.L’è l’inkourâ ke fé le katrejyiëme a l’èkoùla, c’est le curé qui fait le catéchisme à l’école.
 katryëme,  -aadj.num.Quatrième.
 katsen.f.Cache, cachette.L’a trovó ouna katse, il a trouvé une cachette.
 katse-katchyieren.m.Jeu de cache-cache. Dzoeuyie a katse-katchyiere, jouer à cache-cache
 katsëman.m.Petit tas de foin.N’in fé doeu trèi katsëme, nous avons fait deux ou trois petits tas de foin.
 katsemotâv.Cacher une action, passer qqch. sous silence.
 katsemotèré, -la ; katsemotyoeu, -oeùjan. et .adj.Cachottier.
 katse-pënye n.m.Petit meuble à suspension pour ranger les objets de toilette (littéralt. cache-peignes).
 katsètan.f.1. Cachette. 2. Excavation dans le fourneau en pierre ollaire pour garder les plats au chaud.1. Fé to in katsèta, il fait tout en cachette. 2. L’a boutó le denâ a la katsèta po ke chè chèi tènu tsó, elle a mis le dîner dans la cachette du poële pour qu’il reste chaud (littéralt. qu’il soit tenu chaud).
 katse-tyoeutse n.m.Rideau de lit (encore utilisé jusque vers 1915-20).
 katse-vindon n.m.Dissimulation ; cachotterie.L’a mé fé on katse-vindon, il a de nouveau fait une cachotterie.
 katson (d’a)loc.adv.En cachette.Kan l’a fé chin, l’a to fé d’a katson, quand il a fait ça, il a tout fait en cachette.
 kâtye (a)loc.Se dit de qqch. dont le résultat est insatisfaisant ou d’une chose qui augure mal.Tyìnta boùlya a kâtye ! Quelle lessive malpropre ! On maryâdze a kâtye, un mariage qui augure mal.
 kâtyè kouadv.Quelquefois, parfois.
 kâtyè tsoùja, kâtchè tsoùja, kakè tsoùja loc.Quelque chose.
 kâtyè, kâtchèadj.indéf.Quelque, quelques.
 katyèiren.f.Anciens w.-c. de campagne ; latrines, toilettes.
 katyèrón.f.Fumier des anciens w.-c. de campagne.
 kâtyon, kâtchonpron.indéf.Quelqu’un.Oeu ! Cha te kâtyon ? Hé ! Y a-t-il quelqu’un ici ?
 katyulen.m.Calcul.
 kâvan.f.Cave.Y’é boutó li trifle a la kâva, j’ai mis les pommes de terre à la cave.
 kâva voutâye n.f.Cave voûtée.
 kavàla n.f. et n.pr.1. Jument.  2. Nom de lieu.1. La kavàla l’è tsardja, la jument est chargée. 2. Le Bâ di Kavale (Tenneverge).
 kavalâ (chè) v.Chevaucher, se chevaucher (en parlant du bétail bovin).Kan li vatse chon a boeu, chè kavàlon, quand les vaches sont en chaleur, elles se chevauchent.
 kavalèré, -la n. et adj.Qui cherche à chevaucher les autres bêtes.
 kavanyen.f.Hotte.Portâ le fèmé avoué la kavanye, porter le fumier avec la hotte. Rètapi la kavanye, réparer (littéralt. retresser) la hotte.
 kavanyiev.Souffrir de l’infidèlité d’un (e) ami (e).
 kâvin n.m.Se dit pour parler de qqch. de forte ampleur.On grou kâvin dè panèi, un tout gros panier. Tyin kâvin dè parapluiye ! Quel monstre parapluie !
 kàvouan.f. et n.pr.1. Queue d’un animal ; queue de fruit. 2. Nom de lieu.1. Expression : Châ pâ tyìnta kàvoua touèirdrè, il ne sait pas à quel saint se vouer (littéralt. quelle queue tordre). 2. Li Kàvoue (Les Granges).
 kàvoua (brinla-)n.m.Hochequeue (littéralt. qui remue la queue), lavandière grise, bergeronnette.
 kàvoua-dè-rèinân.f.Queue de renard (amarantus caudatus).
 kavouaren.mRouge-queue.
 kavouatâv.Agiter la queue (vaches).Kan li vatse l’on dè motse, kavouàton, quand les vaches sont tourmentées par les mouches (littéralt. ont des mouches), elles agitent leur queue.
 kavouèn.m.Prêle (equisetumarvense) appelée aussi queue-de-cheval ou queue-de-rat.On dit de cette plante si vivace dans les cultures : kràpa mè vouèi, dèman te mè vèi ! Casse-moi aujourd’hui, demain tu me vois !
 kavouebèchen.f.Forficule (appelé familièrement perce-oreille, son abdomen porte une sorte de pince).
 kavouèin.m.Puisoir, c.-à-d. récipient ou grande cuillère servant à puiser l’eau de vaisselle (Finhaut).
 kavouèta n.f.1. Tresse qui pend sur l’épaule ou sur le dos. 2. Larve de mouche dans le fumier (a une queue fine).
 kâyâv.Fienter en parlant des poules ou des oiseaux.
 kâyen.f.Fiente de poule ou d’oiseau.Ouna kâye dè poudzin, une fiente d’oiseau.
 kayén.m.Cahier.Le krouèi l’a mé oubló chon kayé, le garçon a de nouveau oublié son cahier.
 kayètan.f.Caillette, c.-à-d. substance fabriquée à partir de l’estomac de certains ruminants (voir kalye) qu’on utilisait autrefois dans la fabrication du fromage maigre au lieu de la présure en poudre.
 kayolâv.1. Salir de fiente en parlant des poules et des oiseaux. 2. Par ext. écrire malproprement.
 kayonn.m.Cochon.Ingrachyie on kayon po touâ, engraisser un cochon pour tuer. Kayon batâ, cloporte. Kayon grâ (La Crêta) cloporte. On tin dè kayon, un temps de cochon. Mindjie koumin on kayon, manger comme un cochon (en faisant claquer la langue). Devinette : Kó l’è ke l’è todzo vèti dè chèiya ? Qui est toujours habillé de soie ? Réponse : le kayon, le cochon.
 kayon, -ònaadj. et n.1. Malpropre, sale. 2. Personne qui exécute son travail malproprement.1. L’è tan kayon ke fé boufâ ! Il est tellement sale que ça fait vomir !
 kayonâ, kayenâ v.Cochonner, faire un travail sans soin ou salement.Mâloeu ! Kayonè bin to chin ke fé ! Mon Dieu ! Il cochonne bien tout ce qu’il fait !
 kayonèn.m.1. Cochonnet, porcelet. 2. Enfant malpropre ou qui salit.
 kayonèri n.f.1. Cochonnerie, saleté ; travail mal fait. 2. Par ext. mauvaises herbes (fam). 3. Par ext. cire des oreilles, cérumen.
 ke, , k’pron.rel. et inter. ; conj.Que, qui, qu’.Ché ke fé rin, chè tronpè pâ ! Celui qui ne fait rien ne se trompe pas ! Ke te fé ? Que fais-tu ? Muje-te ke l’è èija ? Penses-tu que c’est facile ?
 kè ke chèiloc.N’importe quoi.
 këlyen.f.Quille.Dzoeuyie èi këlye, jouer aux quilles.
 kënëflen.f.pl.Boulettes de pâte ébouillantées puis roussies à la poêle.
 kèri (alâ)v.Aller chercher (voir tyèri).L’è pâ onko tornó ; ne chin forche d’alâ le kèri, il n’est pas encore rentré ; nous sommes forcés d’aller le chercher. Mè fó alâ kèri dè bou, je dois aller chercher du bois.
 këta n.f.1. Agneau femelle, brebis (tyëta à Finhaut). 2. Cône de pin (Finhaut).
 ketelyiev.Grelotter.On ketelyè dè frèi ! On grelotte de froid !
 ketenâv.Se plaindre.L’a d’oeùra a ketenâ ! Il se plaint sans arrêt (littéralt. il a de l’ouvrage à se plaindre) !
 ketinn.m.1. Agneau ; agneau mâle (tyetin à Finhaut). 2. Par ext. chaton de saule, jeune cône de mélèze ou petite pomme de pin.
 kilon.m.Kilogramme.L’a atsètó trèi kilo dè pan, il a cheté trois kilos de pain.
 kiloten.f.Culotte (sous-vêtement féminin).
 kin, -taadj.interrog. et exclam.Quel, quelle (voir tyin, tyìnta).Kìnta dzornìva ! Quelle journée !
 kite (èitrè)expr.Etre quitte, être débarrassé d’une situation désagréable (voir tyite).Ne chin kite po la dzaló, nous sommes quittes pour le gel, nous n’avons plus à craindre le gel.
 klâ n.m.1. Clarté, clair. 2. Jus de fruit ou de plante ; liquide.1. Tyin klâ dè lëna ; on vèi koumin dè dzo ! Quel clair de lune ; on voit comme de jour ! Expression : Chè boutâ oeu klâ, se renseigner avec précision, clarifier une situation (littéralt. se mettre au clair). 2. Ché pèrui l’a byin dè klâ, cette poire est juteuse (littéralt. a bien du jus). Dè klâ dè fèmé, du purin.
 klâ (vyie)expr.Voir clair.
 klâ, -raadj.1. Clair. 2. Se dit des pommes de terre glaireuses, aqueuses.1. L’è to byó klâ, le ciel est tout clair (littéralt. c’est tout beau clair). Éwe klâra, eau claire, pure. La chëpa l’è klâra, la soupe est claire. 2. Chi an, li trifle chon pâ boune ; chon klâre è varmenoeuje, cette année, les pommes de terre ne sont pas bonnes ; elles sont glaireuses et véreuses.
 klaboeudâv.Parler à tort et à travers.
 klaboeudén.f.pl.Blagues, histoires invraisemblables.L’a fé dè chle klaboeudé ! Il a raconté de ces blagues !
 klache (fourni li)expr.Finir l’école obligatoire, finir les classes.L’a fournèi li klache ; fó ke ganyëchè cha vya, il a fini l’école ; il faut qu’il gagne sa vie.
 klâ-érn.m.1. Lavures aigres conservées longtemps dans un tonneau pour la nourriture des porcs. 2. Petit lait aigre donné au cochons.
 klakâv.1. Donner une claque, gifler. 2. Claquer (une porte, etc.). 3. Claquer, mourir (fam).1. Di chan bokon tè klake ! D’ici peu je te gifle ! 2. Y’é fé klakâ la pòrta, y’èiwe ouna dwë èinorme, j’ai fait claquer la porte, j’étais dans une colère noire (littéralt. j’avais une colère énorme). Ye klake chi an, che pouèi pâ alâ a la tsafe ! Je meurs cette année, si je ne peux pas aller à la chasse !
 klamón.m.Crampon servant à attacher deux billons.
 klâtrón.f.1. Gifle. 2. Met clair.Li y’é fotu ouna klâtró, je lui ai foutu une gifle.
 klavandjie, -ieren.f.Personne qui tient les clés d’un local, d’une prison.
 klavètan.f.Clenche, c.-à-d. petite barre de bois du loquet d’une porte, qui entre dans le mentonnet et tient la porte fermée.Expression : L’a ouna klavèta ! Quel/le bavard/e, (littéralt. il a une clenche, une langue sans arrêt en mouvement) !
 klëchen.f.Poule qui glousse.
 klëchyie, klochiv.Glousser.
 klèiren.f.Clarté ; clairvoyance.Expressions : L’a pâ dè klèire, il manque de clairvoyance. Balyie dè klèire, donner du jour.
 klèiregòtan.Personne qui a mauvaise vue.
 klèiryiev.Voir, dans le sens d’être capable de percevoir les images des objets par le sens de la vue.L’a li-j-ouèi koumin li tsa ; klèirè la noué, il a des yeux de chat (littéralt. il a les yeux comme les chats) ; il voit la nuit, dans l’obscurité totale. On klèirè rin avoué chëche ! On ne voit rien avec ça (en parlant d’une lumière trop faible) ! Expressions : Ye klèire pâ, je ne vois pas bien j’ai des problèmes de vue. Klèirè pâ dè la krapenyondze ! Il est aveuglé par son avarice (littéralt. il ne voit pas clair du tout en raison de l’avarice) ! Klèirè pâ dè la gàba, il est tellement imbu de lui-même qu’il en perd le bon sens (littéralt. il ne voit rien en raison de la vantardise). L’a oun’arabyondze ke klèirè rin ! Il est d’une telle avarice qu’il en est aveuglé (littéralt. il a une avarice telle qu’il ne voit rien) ! Avoué ché krojouë klèiryievon byó, avec cette lampe à huile, ils voyaient très bien.
 klèiyen.f.1. Claie, claire-voie. 2. Cloison de l’enclos des porcs.2. Le kayon grapè chu la klèiye, le cochon grimpe sur la claie.
 kliyann.m.1. Type, gars, gaillard. 2. Client, consommateur, acheteur.
 klón.f.1. Clef. 2. Tenon, c.-à-d. partie saillante d’une pièce façonnée pour la faire entrer dans un trou (mortaise). 3. Barres horizontales reliant les planches verticales d’une porte. 4. Boulon qui maintient la portière d’un tonneau.1. Farmâ a kló, fermer à clef. Expression : La kló dè la man, le poignet (littéralt. la clé de la main). 3. Li kló dè la pòrta, les barres horizontales de la porte.
 kloeujonn.f.Cloison, clôture, enclos de paturage ; haie bordant la route.
 kloeujonn.f.Clôture.
 klonyan.f.Clin d’œil.
 klonyatâv.1. Clignoter. 2. Avoir une mauvaise vue.
 klonyie, klonyiv.1. Faire un clin d’œil. 2. Compter en fermant les yeux au jeu de cache-cache.1. M’a klonya, il m’a fait signe d’un clin d’oeil. 2. Expressions : Mé on ke l’a klyonya, de nouveau un qui est mort. Dzoeuyie a klonye, jouer à cache-cache. On se servait de la formule d’élimination suivante pour désigner celui qui comptait : Oun’oeùla, daw’oeule, fin, fló, kakal bordó, chimon, tsoeupon, óta-tè !
 klopachyiev.Marcher avec peine en traînant le pied ; clopiner, boitiller.
 klope, -aadj.Boiteux.Expression : On partè pâ klope ! On ne part pas sans avoir bu un second verre (littéralt. on ne part pas boiteux) !
 klopèiren.f.1. Claudication, boiterie. 2. Maladie du bétail (sorte d’excroissance de chair entre les onglons) qui provoque la claudication.La vatse l’a la klopèire, la vache boite pour cause de maladie (littéralt. la vache a la boiterie).
 klopèiyie, klopâv.Boiter.Yè klopè byin, il boite bien, passablement.
 klotchyien.m. et n.pr.1. Clocher. 2. Nom de lieu.2. Le Klotchyie doeu Luijin (La Creusaz). Le Klotsi (Vieux Emosson).
 klotronn.m.Petit tas de foin.L’a fé dè krouèi klotron, il a fait de tout petits tas de foin.
 klotsen.f.1. Cloche. 2. Rôtissoire.1. Proverbe : Ke l’avoui rink’ouna klotse, l’avoui rink’on ton ! Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son ! Devinette : Ouna poùta vyielye chu ouna mourdjiere, l’apèlè tote li dzin, è l’a rink’ouna din ? Une vilaine vieille sur un vieux mur, appelle toutes les personnes et n’a qu’une dent ? Réponse : la klotse,  la cloche. 2. On inplèiyievè byin li klotse po férè le rëti, on employait beaucoup les rôtissoires pour cuire le rôti (Les Granges).
 klotsètan.f.Clochette.
 kloun.m. et n.pr.1. Clou. 2. Clos, enclos. 3. Nom de lieu.1. Charti on klou, planter un clou. Expressions : L’è chè koumin on klou, il est maigre comme un clou, sec comme un clou. Batrè di klou, claquer des dents (littéralt. des clous). 3. Le Klou d’Avó (Les Granges). Le Klou Rion (Van d’en Bas).
 klou, -chaadj.Clos, fermé.La fó l’è troua kloùcha, l’angle entre la faux et le manche est trop fermé (littéralt. la faux est trop fermée). Expression : L’è klou, en parlant de qqn. voûté par l’âge.
 klouâv.Clouer.Y’é klouó on lan, j’ai cloué une planche. L’è klouâye a la tyoeutse, elle est clouée au lit. Expression : L’ëvèi l’è tu klou a Touchin, l’hiver s’est établi (littéralt. a été cloué) à la Toussaint.
 klouâtren.m.Punaise des bois.
 klouèin.m.Gerbe d’herbes ou de rameaux feuillus, javelle.On klouèi dè bló, une javelle de seigle. Mè fó déblotâ chi klouèi dè folye, je dois défaire cette gerbe de rameaux feuillus, séparer les feuilles des tiges. Kan li klouèi chon bon chè, on li rintrè oeu rèkâ dè la gran·na, quand les gerbes sont tout à fait sèches (littéralt. bonnes sèches), on les rentre à la grange à blé (littéralt. au raccard du grain).
 klouèiyiev.Attacher (du chanvre, etc.) en formant des gerbes.
 klourèv.1. Fermer, clore. 2. Nom de lieu.1. Va d’avi dè klourè la pòrta ! Poeu proeu pachâ dè lâre ! Prends bien garde de fermer la porte ! Il se peut bien que des voleurs passent par là (littéralt. il peut bien passer des voleurs) ! Li y’é fé klourè le bè, je l’ai fait taire (littéralt. je lui ai fait fermer le bec). Expression : Klourè le pouin, mourir (littéralt. fermer le poing). 2. Li Gordze Klouche (La Creusaz). Li-j-Ètsèrtse Klouche (La Gueulaz).
 klyâbou, klâboun.m.Vache à ossature saillante.Li klyâbou l’è li boune vatse, les vaches à ossature saillante sont les bonnes vaches à lait.
 klyafi, kafiadj.Serré, compact, bourré.L’è fran klyafi dè voloua, c’est vraiment envahi (littéralt. serré) de liserons. Chi an l’in è klyafi dè bétye, il y a beaucoup de bétail cette année (littéralt. cette année c’en est bourré de bêtes).
 klyapèi, klapèiadj.Pierreux.L’è to klapèi pè dèjo ché tsan, c’est tout pierreux par dessous ce champ.
 klyâra, klâran.f.Clairière (voir klyèrya).Y’a ouna klyâra din la djue, il y a une clairière dans la forêt.
 klyarèitse, klarèitse n.f.Eclaircie.Expression : Fé ouna klarèitse, il fait une éclaircie.
 klyartó, klartó n.f.Clarté.
 klyâtren.m.Cloître.
 klyâtróadj.Cloîtré.On kovin klyâtró, un couvent cloîtré.
 klyèiryan.f.Clairière (voir klyâra).Apré Plan Dzora,  l’on fé ouna klyèirya po markâ la lemëta, après Plan Jorat, ils ont fait une clairière pour marquer la limite.
 klyèiva, klèiya, klyèiran.f.Poignet.La klyèiva dè la man, le poignet (Les Marécottes). La klyèira dè la man, le poignet (Le Trétien).
 klyeklyen.m.Purée de pommes de terre (Le Trétien).
 klyëtran.f.Diarrhée.L’a la klyëtra, il a la diarrhée.
 klyëtrâv.Avoir la diarrhée, foirer.Yè klyëtrè, il a la diarrhée (Giétroz).
 klyëtrachyiev.Marcher dans la boue.
 klyëtre, klëtren.m.1. Boue. 2. Neige pleine d’eau.1. Tyin klyëtre ! Fó avèi dè boune choke ! Quelle boue ! Il faut avoir de bons socques !
 klyètse, klyotse, klyoeutsen.f.Accroc à la santé, maladie.L’a pâ tu la mìndra klyètse, il n’a pas eu le moindre ennui de santé (Vernayaz). L’a tu ouna klyotse, il a eu un accroc de santé (Salvan, Les Granges).
 klyintchyie v.Baster.Expressions : Klyintchyie li-j-âle, baster (littéralt. bouger les ailes, battre des ailes). L’a klyintcha li-j-âle, il a basté.
 klyintchyie li-j-orèlyeexpr.Bouger les oreilles en parlant du bétail.
 klyintseadj.Se dit d’un chapeau déformé, aux ailes tombantes.On tsapé klyintse, un chapeau déformé.
 klyintsen.f.Femme petite, maigrelette.Ouna kròya klyintse, une toute petite femme, un petit bout de femme.
 klyokâ, klokâv.Tinter.L’è l’oeure dè la mècha ; l’on klokó, c’est l’heure de la messe ; ils ont tinté.
 klyòndan.f.Clôture des porcs à l’écurie.La klyònda èi kayon, la clôture des porcs.
 klyondâv.Clôturer.L’on boutó on bochon po klyondâ, ils ont mis un jeune sapin pour clôturer.
 pron.interrog.Qui.Tin téta a kó ke chèi, il tient tête à qui que ce soit. Ché pâ avoué kó l’èirè aló lé, je ne sais pas avec qui il était allé là. Kó l’è ché brefèlu ? Qui est ce type à la chevelure abondante et mal coiffée ? Kó l’è ke t’a balya chin ? Qui t’a donné ça (littéralt. qui c’est qui t’a donné ça) ?
 kó ke chèiloc.N'importe qui.
 n.m.Corps.L’on boutó le kô din la tyéche, ils ont mis le corps dans le cercueil. Expressions : L’a chon kô chan, il est sein de corps (littéralt. il a son corps sain). L’è on drôle dè kô ! C’est un drôle de type, c’est un original (littéralt.c’est un drôle de corps).
 kòblan.f.1. Couple (mariés, danseurs, amoureux, etc., animaux aussi). 2. Ensemble de deux choses (ne s’emploie que pour les jours).2. Ouna kòbla dè dzo, deux jours.
 koblèn.m.1. Jeune couple. 2. Couple de grenouilles.
 koblètan.f.Jeune couple de mariés.
 koblin·nan.f.Jeune couple de mariés (plutôt péj.).
 kodzèirnan.f.1. Bavardage. 2. Chaîne de saucisses.2. Ouna kodzèirna dè choeuchëche, une chaîne de saucisses.
 kodzèirnó n.f.Long bavardage, longue conversation ennuyeuse (voir kodzèirna).
 koen.m.1. Cours, mouvement du soleil. 2. Bâton servant de support pour fumer la viande dans la cheminée.1. A la fin janvyie le cholèi l’a dja mé dè koe, à la fin du mois de janvier, le soleil se déplace davantage (littéralt. a déjà plus de mouvement). 2. Fó boutâ dou koe dèple po ke l’alëchè tòta la tsèi, il faut mettre deux bâtons en plus pour suspendre toute la viande (littéralt. pour que toute la viande aille).
 koen.f.Cour d’une maison.
 koeulen.m.Celui (en général un gamin) qui porte couler le lait à l’alpage ou à la laiterie.
 koeupén.m.Crachat.
 kofân.m.1. Varon, c.-à-d. tumeur sur la peau des bovins provoquée par la larve de l’hypoderme ; cette larve. 2. Bostryche. 3. Par ext. petits points noirs sur la peau des humains.1. Le modzon l’a la bèinalya di kofâ, le génisson a la maladie des varons.
 kofardóadj.1. Se dit d’un arbre atteint du bostryche. 2. Par ext. qui a le visage plein de petits points noirs.1. On chapin to kofardó, un sapin entièrement atteint du bostryche.
 kofe, -faadj. et n.1. Couvert de mauvaises herbes. 2. Sale, dégoûtant. 3. Vache sale, dégoûtante. 4. Femme malpropre, négligée, mal habillée. 2. Expression : L’in è kofe d’ardzin, il est très riche, plein d’argent (littéralt. recouvert par l’argent comme par des mauvaises herbes ou de la saleté !). 3. Bougre dè kòfa ! Espèce de vache dégoûtante !
 kofèblan.f.1. Homme peureux, poltron ; poule mouillée. 2. Homme trompeur, qui n’est pas fiable.2. T’é ouna kofèbla, tu es un menteur, on ne peut pas se fier à toi.
 kofënan.f.Rabot pour polir les douves.
 kofenâv.Polir les douves à l’intérieur.
 kofèrin.f.collectif.Mauvaises herbes.L’è plin dè kofèri, c’est couvert (littéralt. plein) de mauvaises herbes.
 kofonn.m.1. Nuque (voir kotson). 2. Encolure (bétail).
 kofounón.f.1. Encolure. 2. Nuque épaisse, qui fait des bourrelets.1. La vatse l’a ouna bàla kofounó, la vache a une belle encolure, un cou bien épais. 2. L’a ouna bàla kofounó, il/elle a une nuque qui fait des bourrelets. L’a ouna chòta kofounó ! Il a une sacrée nuque !
 kofyan.f.Petite baguette percée aux deux bouts et servant à mettre le fil en pelote (mot désuet, plus rare que le synonyme èitrevyoeu).
 kofyón.f.1. Grande quantité, ribambelle (enfants, oiseaux). 2. Grande faucille pour la moisson (Le Trétien).1. Ouna kofyó d'èifan, une ribambelle d'enfants. 2. Che bayi yó m’on boutó la kofyó ! Je me demande où ils m’ont mis la faucille !
 koiadj.Arrêté dans son élan.Expression : l’è chobró koi, d’un sapin qui reste encroué quand on l’abat (Finhaut).
 kója (a)loc.prép. et loc.conj.A cause de, parce que.Y’in vouèi pâ, a kója ke y’é pâ fan, je n’en veux pas, parce que je n’ai pas faim. L’è pâ vènu, a kója doeu mó tin, il n’est pas venu à cause du mauvais temps.
 koju, -jouaadj.Cousu.La tseminje l’è kojoua, la chemise est cousue. Expression : L’è koju d’ardzin, il est très riche (littéralt. cousu d’argent).
 kòkan.f.1. Enveloppe rigide de certains fruits, coque. 2. Noix.Expression : Trifle a la kòka, pommes de terre en robe des champs (littéralt. à la coque).
 kokachyiev.1. Faire bruire des noix, des coquilles. 2. Par ext. sonner creux.2. Yè kokachè, y’a rin dedin, ça sonne creux, il n’y a rien dedans.
 kokanyen.f.Cep de vigne.
 kokatonn.m.Petit sabot des animaux, onglon.
 kokèiyiev.Bégayer, s’exprimer d’une manière maladroite (sous l’emprise de la peur, etc.).
 kokèiyoeu, -oeùjan.Personne qui bégaye, bègue.
 kokelutsen.f.1. Coqueluche. 2. Coquille vide d’escargot.2. Règrevâ dè kokelutse po li dzenelye, ramasser des coquilles pour les poules (Les Marécottes).
 kokolâv.Caresser, cajoler, dorloter.
 kokonn.m.Œuf de poule ou d’oiseaux.Dè kokon dè poudzin, des œufs d’oiseaux. Kokon a la krouèije, œuf à la coque. Devinette : Ouna mèijon tòta blantse, l’a ni ou, ni antse, ni pòrta, ni fènétra, è l’è plèina tank’a la fréta ? Rèponche : On kokon. Une maison toute blanche, qui n’a ni os, ni hanche, ni porte, ni fenêtre, et est remplie jusqu’au faîte ? Réponse : l’œuf.
 kokonâv.Bavarder, cancaner.L’a d’oeùra in kokonâ, elle est toujours à cancaner.
 kolâv.1. Couler, s’écouler. 2. Faire couler le lait dans une passoire, le filtrer. 3. S’ébouler (terre, neige, pierres). 4. Etre atteint de la coulure (maladie de la vigne). 5. Par ext. transmettre discrètement, faire passer habilement les choses, amadouer.2. Expression : Portâ kolâ, porter le lait à la laiterie (afin de le faire couler à travers une passoire). Le laché l’è pâ koló koumin fó, le lait est plein d’impuretés (littéralt. il n’est pas filtré comme il faut). 4. Che fé mó tin, la vënye koeulè, s’il fait mauvais temps, la vigne a la coulure (littéralt. elle coule). 5. Châ tan bin kolâ ke fé chin ke vœu, il sait tellement amadouer les gens qu’il fait ce qu’il veut.
 Kolân.pr.Prénom masculin : Nicolas.
 kolàdan.f.Révérence.
 kolafyonn.m.Petit repas léger, collation.N’in fé on kolafyon, nous avons pris (littéralt. fait) une collation.
 kolafyonâv.Prendre une collation, manger un petit casse-croûte.
 kolatâv.Ecorcer un tronc.L’a kolató on pomèi po le férè chètchyie, il a dépouillé un pommier de son écorce pour le faire sécher. L’è aló kolatâ on chapin din la djue, il est allé enlever l’écorce d’un sapin dans la forêt.
 kolen.m.Col de chemise.Ouna tseminje avoué le kole, une chemise avec le col. Expression familière : Chloeu doeu kole drèi, les membres du parti conservateur (littéralt. ceux du col droit).
 kolenén.1. Pieu de barrière. 2. Montant du milieu du chassis d’une fenêtre. 3. Etai.1. Plantâ on kolené, planter un pieu de barrière. Mè ché fé ouna groucha boche oeu fron ; ché alâye boeutrâ kontre ché kolené, je me suis faite une grande bosse au front ; je me suis heurtée contre ce pieu de barrière.
 kolin n.m.Vacherin (littéralt. coulant, voir vatsèrin).Y’é mindja dè kolin, j’ai mangé du vacherin.
 kolin, -taadj.Coulant.Dè frui kolin, du fromage blanc qui coule.
 kolìn·nan.f.Colline.Expression : Y’a on bokon dè kolìn·na, il y a une petite colline.
 kolón.f.Eboulement de neige ou de terre, coulée.
 kolodzen.m.Eau de rinçage après la traite (Finhaut).
 kolodziv.Rincer le seillon après la traite (Finhaut).Kolodzi le lafé, verser l’eau de rinçage dans le lait.
 kolonn.m.Pigeon ramier.Proverbe : Kan li kolon chon chou, li cheryieje venyon amâre, quand on a trop, on ne trouve plus rien de bon (littéralt. quand les pigeons ramiers sont soûls, rassasiés, les cerises deviennent amères).
 kolyèrèten.f.pl.Œufs de grenouille.
 kolyoeun.m. et n.pr.1. Couloir, dévaloir souvent encaissé dans les rochers. 2. Passoire. 3. Nom de lieu.1. Expression : On tsapé kolyoeu, chapeau en forme de couloir, aux ailes tombantes. 2. Devinette : L’è le ple fou dè la baràka, lâchè pachâ le bon è vouardè le krouèi ! C’est le plus fou de la maison ; il laisse échapper le bon et garde le mauvais ! Réponse : le kolyoeu, la passoire. Expression : L’è koumin on kolyoeu, elle est très facile à traire (littéralt. elle est comme une passoire). 3. Le Kolyoeu (Scex des Granges). Li Kolyoeu (Gueuroz). La Téta di Kolyoeu (Les Jeurs).
 kolyonn.m.1. Pivot en bois dans lequel s’adapte le pivot d’une porte (La Crêta). 2. Coulisse.2. Cha a kolyon, sac à coulisse.
 kolyuen.f.Couleur.Le fin l’a pâ brâva kolyue, le foin n’a pas une jolie couleur. Tsandjie dè kolyue, changer de couleur. Ouna kolyue vèiyìnta, une couleur voyante, un peu criarde.
 komâv.Enfaîter.Fó komâ koumin fó, il faut enfaîter correctement.
 komâ doeu tèin.m.Faîtage.
 komàchan.f.Restes laissés par les porcs dans l’auge.
 komachonn.m.Petits restes laissés par les porcs dans l’auge.
 komâdzen.m.Enfaîtement, pièce qui recouvre le faîte d’un toit .Le komâdze l’è tu bin fé, l’enfaîtement a été bien fait.
 komandèré, -la ; komandyoeu, -oeùjan.Personne qui abuse de son autorité, qui veut toujours tout diriger.
 komârè, komérèn.f.Marraine de baptême ou de confirmation (voir marèina).
 komechonn.f.pl.Commissions, courses, emplettes.Férè li komechon, faire les commissions.
 komèrchan.f.Manière d’agir répréhensible, douteuse, immorale ; commerce (péj.). te pâ dabo fournèi chla komèrcha ! N’as-tu pas bientôt fini ce commerce !
 komèrchen.m.Commerce.
 koméren.f.Commère, femme bavarde.
 kominte (a tote)loc.adv.A tous moments.
 komniyonn.f.Communion (réception du sacrement de l’eucharistie).
 komoùdan.f.Commode, meuble de rangement à tiroirs superposés.
 komoude, -daadj.Commode, facile, aisé.Chla lé, l’è pâ tan komoùda, celle-là n’est pas très commode.
 komounèi, -èiren. et adj.Communier (dans le Valais d’autrefois, les citoyens bourgeois ou «communiers» possédaient tous les droits civils et politiques sur le terrain communal, au contraire des «heimatlos» (apatrides), des «habitants perpétuels» (établis) et des illégitimes).
 konaté, -re adj. et n.Ami ; se dit d’une personne qui nous est proche, avec qui on a des affinités (Finhaut).Chon to konaté, ils sont bons amis (littéralt. tout amis). Chon byin konaté infinble, ils s’entendent bien (littéralt. ils sont très proches ensemble).
 kònban.f. et n.pr.1. Combe ; petit vallon. 2. Nom de lieu.1. Ouna brâva kònba, un joli petit vallon. 2. La Kònba doeu Trëyin, la Vallée du Trient.
 konban.m.Combat.Ce terme s’utilise surtout dans l’expression L’a dè konba, il a du souci, il a des craintes (littéralt. il a des combats).
 konbatrèv.1. Combattre. 2. Faire un effort pour vaincre un obstacle ou atteindre un résultat, lutter lorsqu’on a du souci, des appréhensions. 3. Réfléchir longtemps.2. Y’a byin a konbatrè po vivrè, il y a beaucoup de choses à combattre pour vivre. 3. Y’é konbatu po chavèi koumin y’ari pu férè po roeuchi din ché aférè, j’ai réfléchi longtemps pour savoir comment j’aurais pu agir pour réussir dans cette affaire.
 konbètan.f.Petite combe.
 konbìnan.f.1. Plan astucieux. 2. Farce.2. N’èiron dou po montâ chla konbìna, nous étions deux pour monter cette farce.
 konblâv.Garnir une plante de terre qu’on élève autour du pied, butter.Konblâ li trifle avoué on râkle, butter les pommes de terre avec un racloir.
 konbrâdan.f.1. Camarade féminine, contemporaine. 2. Compagne plus ou moins du même âge ou du même acabit.1. Ne chin tu konbrâde kan ne chin paché dè la komniyon, nous avons passé la 1ère communion ensemble (littéralt. nous avons été camarades quand nous sommes passés à la communion).
 koncharvâv.Conserver, mettre de côté (se).Ché, châ rin koncharvâ, celui-là ne sait rien se mettre de côté.
 koncharvâ (chè)v.pr.Ménager sa santé, prendre soin de soi (littéralt. se conserver).Koncharvâ voue ! Prenez soin de vous !
 konchè n.m.Assemblée de personnes délibérant sur certaines affaires, conseil.Le Konchè dè Charvan, le Conseil municipal de Salvan. Le Gran Konchè, le Grand Conseil.
 konchèkan (l’è pâ le) expr.S’emploie en parlant de qqch. qui ne tire guère à conséquence, dont la valeur a peu d’importance.
 konchèlyen.m.Avis donné ou demandé sur ce qu’il convient de faire, conseil.Li y’é balya on konchèlye, je lui ai donné un conseil. Choeurè on konchèlye, suivre un conseil.
 konchinchen.f.Conscience.L’a pâ la konchinche trantyìla, il n’a pas la conscience tranquille.
 konchinchoeu, -oeùjaadj.Consciencieux.
 konchintiv.Consentir.Dicton : Ché ke dë rin, yè konchin kanmémwe, qui ne dit mot consent (littéralt. celui qui ne dit rien consent quand même).
 konchortâdzen.m.«Consortage», c.-à-d. la totalité des propriétaires de droits sur un alpage.Le konchortâdze l’a dèchidó dè férè ouna lètèri, le consortage a décidé de faire une laiterie.
 konchùlta n.f.Consultation.L’a fé ouna konchùlta vèi le médechin, il a été en consultation chez le médecin (littéralt. il a fait une consultation).
 konchumâv.Se consumer.Expression : Òra, l’è oeu bon ke konchumè, maintenant ça fait un bon bout de temps qu’il est décédé (littéralt. qu’il se consume).
 Kondamënen.pr.pl.Nom de lieu.Li Kondamëne (dernière esplanade dominant Vernayaz).
 kondanâv.Condamner ; prononcer une peine.
 kondanachonn.f.Condamnation.
 konduìrè (chè)v.1. Se conduire, se comporter. 2. Conduire un véhicule.1. Fó aprindrè a chè chavèi konduìrè, il faut apprendre à savoir se conduire, se comporter. Li on dë ke chè konduijèi pâ koumin fó, ils lui ont dit que sa conduite laissait à désirer (littéralt. qu’il ne se conduisait pas comme il faut). 2. L’a aprèi a konduìrè ouna banyóle, il a appris à conduire une voiture.
 konduiten.f.Conduite.Expression : Menâ kròya konduite, mener une mauvaise vie.
 kondzerâv.1. Prier avec insistance, conjurer. 2. Mettre dans un endroit éloigné, fourrer ; chasser au loin (voir inkondzerâ). 3. Ecarter par des pratiques magiques ou religieuses.2. Y’é kondzeró le tropé din la djue, j’ai chassé le troupeau dans la forêt. Ché pâ yó y’é pu kondzerâ ché aférè ! Je ne sais pas où j’ai pu fourrer cet objet ! 3. Avoué cha fyoùta, l’a kondzeró li pouti di yó venyèivon, avec sa flûte, il a reconduit les serpents au lieu d’où ils venaient.
 konèlyen.f.«Quenouille» de la charge de foin (morceau de bois dur, rond, long de 40 à 60 cm, aux extrémités amincies, pourvu de deux trous, un de chaque côté, par lesquels la corde dépasse en longueur égale de chaque côté, de façon que la charge soit attachée par deux tours de corde parallèle).
 konfanonn.m.Etendard.
 konfèchâ (chè)v.pr.Confesser (se), avouer, reconnaître.L’a pouèi konfèchó ke par lé tornerë pâ, il a tout de même reconnu qu’il ne retournerait plus à cet endroit. Mè ché konfèchó à Pâtye, je me suis confessé à Pâques.
 konfèchoeu n.m.Confessional.
 konfèchonn.f.Confession.Dicton : La ple bàla féta l’è Pâtye, me la konfèchon la gâtè ! La plus belle fête, c’est Pâques, mais la confession la gâte !
 konfidin, -tan.Confident.Chon to konfidin, ils sont confidents, se racontent leurs secrets.
 konfirmachon n.f.1. Confirmation (sacrement de l’Eglise catholique). 2. Action de confirmer, confirmation d’une nouvelle, etc.Po la konfirmachon, li garchon prinjon on âtre parin è li fëlye oun’âtra marèina, pour la confirmation, les garçons prennent un autre parrain, et les filles une autre marraine.
 konfituren.f.Confiture.
 konflâv.Gonfler (voir gonflâ).
 konflen.f.Amas de neige accumulé par le vent (voir gonfle).
 konfle, -flaadj.Repu (personne) ; gonflé (animal malade ; crème battue, fromage).Y’é troua mindja, ché konfle, j’ai trop mangé, je suis repu. La vatse l’è kònfla, la vache est gonflée. La krànma l’è kònfla, la crème est gonflée (fouettée). Dè frui konfle, du fromage qui a gonflé.
 konflè, -fla adj.Joufflu.
 konfondrèv.1. Confondre. 2. Couvrir de confusion.1. Li-j-é konfondu ; chè chinblon tan, ke mè ché tronpó, je les ai confondus ; ils se ressemblent tellement que je me suis trompé. Expression : Fó pâ to konfondrè ! Se dit à qqn qui mange trop et tout en même temps (littéralt. il ne faut pas tout mettre ensemble, tout mélanger).
 konfrarin.f. et n.pr.1. Confrérie. 2. Nom de lieu.2. Konfrari (Salanfe).
 konkryiétsen.f.Sorte de galette appelée «cressin» dans la région (voir flantse et krèchin).Fó alâ chorti li konkryiétse doeu fo, il faut aller sortir les «cressins» du four.
 konpâchonn.f.Compassion ; pitié.S’utilise surtout dans l’expression : Chin l’è ouna konpâchon ! Ca fait vraiment pitié (littéralt. ça c’est une compassion ; en parlant de qqn qui subit une grande souffrance morale ou physique, ou qui est victime d’un vice) !
 konparâ (chè) v.Comparer (se).Mè vouèi pâ konparâ avoué tè, je ne veux pas me comparer avec toi. Expression : Y’a pâ a konparâ, il n’y a aucune comparaison (littéralt. il n’y a pas à comparer).
 konparâ dè… (chè)v.pr.1. Peiner, avoir de la peine à faire qqch. par suite de vieillesse ou d’infirmité. 2. A la forme négative : faire qqch. vite et sans effort, se dépêcher de faire qqch. (littéralt. ne pas se fatiguer de faire qqch).1. In amon mè konpâre dè choflâ, à la montée je m’essouffle (littéralt. j’ai de la peine à respirer). Chè konpârè dè kori, il a de la peine à marcher, à se déplacer. 2. Kan y’è yu chle dzenelye lé, li-j-é èpourdèi ; chè chon pâ konparé dè parti ! Quand j’ai vu ces poules là, je les ai chassées ; elles se sont dépêchées de partir !
 konparyé n.m.Effort, peine.Chin chè fé chin troua dè konparyé, cela se fait sans trop de peine.
 konpérèn.m.Parrain de baptême ou de confirmation (voir parin).
 konplechonn.f.Constitution physique de qqn, état de son organisme, complexion.L’è d’ouna petyoùda konplechon, il a une (littéralt. il est d’une) petite constitution (par ex. en parlant d’une personne chétive au teint blafard).
 konpleminn.m.Compliment.Vouèi, vouèi tè férè on konplemin,  aujourd’hui, je veux te faire un compliment.
 konpojâv.Composer.
 konpojichonn.f.Composition.
 konprèchan.f.Compresse.Férè dè konprèche avoué dè té d’arnika po férè dèjinflâ on minbre, faire des compresses avec de la tisane d’arnika pour faire désenfler un membre.
 konprèi, -chaadj.Compris.L’è to konprèi lé dedin, tout est compris là dedans.
 konprindrèv.Comprendre.Expression : Y’in konprinje gòta, je n’y comprends rien du tout (littéralt. je n’y comprends goutte). Y’in konprinje fran rin, je n’y comprends absolument rien.
 konstyètâ (chè)v.1. Contester. 2. Se disputer.2. Chon mé in chè konstyètâ, ils sont de nouveau en train de se disputer !
 konstyèta, konskètan.f.1. Contestation. 2. Dispute.1. L’on tu ouna konstyèta intrè yue, il y a eu de la contestation (littéralt. ils ont eu une contestation) entre eux. 2. L’on tu ouna bàla konskèta ! Ils ont eu une belle dispute (Le Trétien).
 kontâv.1. Compter, calculer. 2. Compter, croire, penser. 3. Conter, raconter.1. Fó kontâ ouére chin fé, il faut compter combien cela fait. 2. Konte ke n’arin proeu dè fin, je pense que nous aurons assez de foin. Konte kè ouèi, je crois que oui. 3. Vouèi tè kontâ oun’aférè ! Je veux te raconter une affaire ! Kontâ dè konte, raconter des histoires.
 kontamenâv.Contaminer.
 kontchyie (chè)v.Salir (se), encrasser (s’).Fó alâ d’avi dè pâ to kontchyie, il faut faire attention de ne pas tout salir. Le petyou ch’è kontcha, le bébé a fait caca (littéralt. il s’est sali). Chloeu-j-èifan kontson to, ces enfants salisssent tout.
 konten.f.1. Conte, récit, histoire. 2. Tiraillement, histoire, dispute. 3. Propos sans valeur, fariboles.1. Ouna brâva konte, un joli récit. Konte a dremi drèi, histoire à dormir debout. Expression : Konte è rèkonte, todzo la méma konte ! Conte et raconte, c’est toujours la même histoire ! 2. Y’a tu dè grouche konte, il y a eu des tiraillements, des disputes. Di ke l’on tu chla konte, chè moulâton, depuis qu’ils ont eu cette histoire, ils se boudent. 3. Chin l’è dè konte ! Ce sont des propos sans valeur !
 kontèni (chè) v.Contenir (se), maîtriser (se).Chè pouèi ple kontèni, il ne pouvait plus se maîtriser.
 kontènouâv.Continuer.N’in pâ onko fournèi ; ne fó kontènouâ dè dètèpâ li frë, nous n’avons pas encore fini ; nous devons (littéralt. il nous faut) continuer de désherber les fraisiers.
 kontenyanfe, kontenyanchen.f.Contenance.
 kontin, -ìntaadj.Content.Ché proeu byin kontin, je suis vraiment très content. Li-j-èretèi chon kontin kan chobrè on byó mago a partadjie, les héritiers sont contents quand il reste un joli magot à partager.
 kontintâ (chè)v.Contenter (se).Dè kou, fó chè kontintâ a bon martcha, parfois, il faut se contenter de peu (littéralt. à bon marché).
 konton.m. et n.pr.1. Contour, tournant ; détour. 2. Nom de lieu.1. Expression : Y’é balya le konto, j’ai fait un détour. 2. Le Gran Konto (Salvan). Le Konto doeu Chètchoeu (Les Granges).
 kontralyan.f.Groupe de personnes peu estimables, clique (voir kontró).
 kontreprép.Contre.M’è vènu boeutrâ kontre, il est venu se heurter contre moi (littéralt. il m’est venu heurter contre). Expression : Alâ kontre le byó, aller du côté de la belle saison.
 kontreprép.A côté de.Y’èire drèi kontre lui, j’étais debout à côté de lui.
 kontre (pè)loc.adv.Par contre, en revanche.
 kontrebarâv.Contredire, riposter, s’opposer à.Kontrebarâvè todzo l’idé di-j-âtre, il s’opposait toujours à l’idée des autres.
 kontrebìndan.f.Contrebande (bois, litière, gibier, etc.).Expression : Alâ a la kontrebìnda, «aller à la contrebande», c.-à-d. abattre ou faire sécher des arbres sans en avoir le droit. Ché tu a la kontrebìnda ; y’é kolató on chapin vè ; le garde m’a akapó è amandó, je suis allé (littéralt. j’ai été) à la contrebande ; j’ai enlevé l’écorce à un sapin vert (pour le faire sécher) ; le garde m’a attrapé et m’a amendé.
 kontreboyiev.Contribuer.L’a falu ke l’uchè kontreboya koumin li-j-âtre, il a fallu qu’il contribue (littéralt. qu’il eût contribué) comme les autres.
 kontredeyin, -ìntan.Contradicteur.
 kontreférèv.Contrefaire, imiter (voir dèchëyie et dèchuyie).
 kontrèiren.f.Passage étroit, malaisé, chicane.On a tu fé dè faraté oeutre pè chla kontrèire (Finhaut), on a eu maintes fois des difficultés (littéralt. on a eu fait des besognes ardues là-bas vers ce passage étroit) pour franchir ce passage étroit.
 kontrèiye, kontrèire, kontrèiyèrin.f.1. Contrariété. 2. Dispute. 3. Malaise, indisposition (personnes et animaux).1. L’a tu ouna kontrèiyèri, il a eu une contrariété. 2. L’on tu kontrèiye, ils ont eu une dispute. 3. La vatse l’a ouna kontrèiye, la vache a une indisposition.
 kontrèiyie (chè)v.1. Contrarier (se), contredire, se disputer. 2. Causer du désagrément ; provoquer un malaise, indisposer.1. Chè kontrèiyon to le tin ! Ils se disputent tout le temps !
 kontrepartin.m.pl.Adversaires politiques.Fódrë li frâtchyie, li kontreparti ! Il faudrait les écraser (littéralt. les briser), les adversaires politiques !
 kontréren. et adj.Contraire.Fé to le kontrére dè chin ke fódrë, il fait tout le contraire de ce qu’il faudrait. Expression : Alâ a byië kontrére, aller en sens inverse.
 kontretyue (a)loc.adv.A contrecoeur, malgré soi.Férè a kontretyue, agir à contrecoeur.
 kontrèiyapp.adj.Indisposé, qui n’est pas en forme.L’è kontrèiya, il est indisposé, il n’est pas en forme.
 kontrinten.f.Contrainte.Expression : Prindrè pè la kontrinte, contraindre qqn à faire qqch.
 kontrón.f.1. Contrée. 2. Groupe de personnes bizarres ou peu estimables, clique (voir kontralya).1. Din chla kontró, l’on pâ le mémwe patouèi kè ne, dans cette contrée, ils n’ont pas le même patois que nous.2. Tyìnta kontró y’a lé ! Quels drôles de gens dans cette maison. Ouna kontró infarnale ! Une clique infernale ! Lâche mè chla kontró tyèiya ! Ne te mêle pas à ces gens (littéralt. laisse-moi cette clique tranquille) !
 kontsen.f. et n.pr.1. Coffre pour la farine, au moulin. 2. Terme vieilli pour désigner une combe, d’où le nom de lieu.2. Li Kontse (Barberine).
 kontse-kotyien.m.Se dit d’une personne qui arrive trop tard à la veillée (littéralt. qui salit la veillée ; voir kontchyie).
 kontye n.m.1. Compte ; action d’évaluer une quantité. 2. Evaluation d’une situation.1. Férè le kontye, faire le compte. Tèni li kontye, tenir les comptes, faire la comptabilité. Proverbe : Li bon kontye fon li bon-j-ami, les bons comptes font les bons amis. 2. Expression : Fó èitrè d’on bon kontye, il faut tenir compte des circonstances (littéralt. être d’une bonne évaluation).
 konvèni (chè)v.1. Convenir (se), être conforme à son goût. 2. Convenir de qqch, tomber d’accord sur qqch. ; s’entendre avec qqn.1. Chè konvenyon pâ intrè yue, ils ne se conviennent pas entre eux. Le byó-frâre ch’è pléju me ye, mè ché pâ pléjoua ; y’avèi troua dè dzin ke mè konvenyèivon pâ,  le beau-frère s’est plu, mais moi je ne me suis pas plue ; il y avait trop de gens qui ne me convenaient pas. Chin mè konvin pâ, ça ne me convient pas, ce n’est pas ce que je veux. 2. L’on konvènu le martcha, ils ont convenu du marché.
 konvenyable, -blaadj.Convenable.
 konvenyanchen.f.Convenance.Expression : L’è myoeu la konvenyanche, c’est plus convenable (littéralt. c’est mieux la convenance).
 konvenyin, -ìntaadj.Qui convient, approprié, adéquat.Ché tsapé l’è ple konvenyin, ce chapeau convient mieux, est plus approprié (pour la circonstance).
 konyèitrèv.Connaître, reconnaître, faire la connaissance.Y’é pâ konyu chle dzin, je n’ai pas connu ces gens.
 konyoùlan.f.Petite corniche rocheuse.
 konyu, -youaadj.Connu.L’è ouna tsoùja konyoua, c’est une chose connue.
 kòpan.f. et n.pr.1. Coupe. 2. Vase ; grand gobelet de bois. 3. Coupe (de bois, de foin, etc.). 4. Nom de lieu. 1. Ouna brâva kòpa po charvi la krànma, une jolie coupe pour servir la crème. 3. On poeu férè onko ouna trèijieme kòpa dè chanfouin a la fin dè stinbre, on peut faire encore une troisième coupe de sainfouin à la fin septembre. Le bou dè la kòpa, bois d’affouage donné par la commune. Bouna kòpa ! Bonne fauche (salutation au faucheur) ! 4. La Kopó (Charavex). La Kopó Dèlé (Troulère).
 kopâ (chè)v.1. Couper (se) ; tailler. 2. Châtrer, castrer.1. On kopè le chanfouin a la fin dè mé, on coupe le sainfoin à la fin mai. Mè ché kopó avoué le volan, je me suis coupé avec la faucille. Dicton : Fó kopâ le bè di pèi le dzo dè Chinte Madèléna po ke krèchëchon byin, il faut couper le bout des cheveux le jour de la Sainte Madeleine (22 juillet) pour qu’ils poussent bien. Expressions : Li y’é kopó drèi bâ, je lui ai dit non, sans discussion, j’ai refusé catégoriquement pour qu’il n’insiste plus (littéralt. je lui ai coupé la parole sur le champ) ! Kopâ la chìka, ôter l’envie ; défendre strictement. 2. Le manyin l’a kopó le kayon, le hongreur, c.-à-d. celui qui procède à la castration, a châtré le cochon. Bokwe kopó, bouc châtré. Bèrâ pâ kopó, bélier non châtré (servant à la reproduction).
 kòpa-bòrchan.m.Voleur (littéralt. coupe-bourse).
 kòpa-finn.m.Coupe-foin, c.-à-d. outil tranchant pour entamer le tas de foin pressé, au fur et à mesure de la consommation.Expression : L’a la fache koumin on kòpa-fin, il a un visage très émacié (littéralt. comme un coupe-foin).
 kopa-linvouan.m.Stipe pennée, familièrement appelée stipe plumeuse (stipa pennata ; littéralt. coupe-langue).
 kopâtchen.f.1. Plat ou cuvette en bois, coupe. 2. Au pluriel : Vaisselle (dépr.).2. Expression : Lavâ li kopâtche, faire la vaisselle.
 kopén.m.Croûte sur une plaie qui guérit.L’è dja vènu le kopé, (les Jeurs) la croûte s’est déjà formée (littéralt. est déjà venue). Fó pâ ótâ le kopé, atramin tornè ingravâ le mó,  il ne faut pas arracher (littéralt. ôter) la croûte, autrement la plaie s’envenime à nouveau.
 kopléinterj.Pardon ? Plaît-il ? Je n’ai pas pas compris ! (en conversation).
 koplèn.m.Couplet.Expression : Férè on koplè, dire (littéralt. faire) des cancans.
 koponn.m.1. Coupon. 2. Petit timbre qui pendant la dernière guerre donnait droit de se procurer certaines marchandises.1. On kopon dè tèila, un coupon de toile.
 kopuiren.f.Coupure.
 kopyachen.f.Femme bavarde, commère.
 kopyachyiev.Bavarder à tort et à travers (se dit surtout des femmes !).
 kopyoeun.m.Coupeur d’ardoises dans les carrières.
 korâdzen.m.Courage.Y’é pâ tu le korâdze dè férè chin, je n’ai pas eu le courage de faire ça. Expression : Balyie dè korâdze, donner du courage.
 koradzoeu, -oeùjaadj.Courageux.
 koralye n.f.Poumons, trachée et coeur du cochon (terme de boucherie).
 korandâv.Marcher d’un côté et de l’autre ; marcher par monts et par vaux.
 korandèré, -la ; korandyoeu, -oeùjan. et adj.Qui fait de longs trajets de différents côtés, qui se déplace tout le temps.
 korandón.f.Bonne marche, long trajet, grande course.
 kòrban.f. et n.pr.1. Courbe.  2. Bouts relevés des patins de la luge. 3. Nom de lieu.2. Li korbe doeu lyoeudzon, les courbes de la luge de sport. 3. Le Ché di Korbe (Giétroz).
 korbâ (chè) v.Courber (se), baisser (se), abaisser (s’).Mè ché korbó po règrevâ kâtyè tsoùja, je me suis courbé pour ramasser quelque chose. Korbè pâ lèi, il ne se baisse pas facilement. Fó to le tin chè korbâ po koulyi li ri, il faut tout le temps se courber pour ramasser les racines. Fó korbâ l’arèi po krojâ li trifle, il faut courber l’échine pour déterrer les pommes de terre. Mè korbwe pâ dèvan lui ! Je ne m’abaisse pas devant lui !
 korbachan.f.Position de travail d’un corps courbéTyìnta korbacha ! Quel travail pénible de rester courbé tout le temps !
 korbachyiev.Se baisser pour travailler la terre.Fó proeu byin korbachyie, il faut bien rester longtemps courbé (pour travailler la terre).
 korbàlan.f.Branche recourbée et flexible.Fó kopâ dè korbale po boutâ dèchu le fèmé, il faut couper des branches recourbées pour couvrir (littéralt. mettre dessus) le fumier. Ouna korbàla dè dé, une branche de sapin flexible.
 korbalu, -louaadj.Se dit d’une personne un peu voûtée.
 korbén.m. et n.pr.1. Corbeau. 2. Par ext. terme plaisant pour prêtre ou religieuse. 3. Nom de lieu.1.Expression : Krëyâ koumin on korbé, parler d’une voix forte et rauque. 3. Le Vané oeu Korbe (Salvan). La Pointe a Korbé (Vieux Emosson).
 korbe (li)n.f.pl.Garniture en bois (de forme arrondie) autour de la meule dormante.
 korbëlyân.m.Corbillard (étrenné à Salvan le 30 décembre 1926).
 korbètan.f.1. Courbette, révérence. 2. Faucillon ; serpette.1. Li féje pâ dè grouche korbète, je ne lui fais pas de grandes courbettes ! 2. Prinje la korbèta po vènindjie, je prends le faucillon pour vendanger.
 korbèta, krebèta (portâ a)expr.Porter (un enfant, etc.) à califourchon sur son dos.L’a prèi a krebèta le blècha, il a pris le blessé à califourchon sur son dos.
 korbwe, -baadj. et n.pr.1. Courbé, courbe ; tordu (arbre, etc.). 2. Nom de lieu.1. Tsanbe korbwe, jambes courbes, arquées. Devinette : Pâre korbwe, mâre boua è trèi-j-èifan atatcha oeu tchu, père courbe, mère creuse et trois enfants attachés au cul. Réponse : Le po a trèi pya, la marmite qu’on posait sur l’âtre, (son anse et les trois pieds). Va to korbwe, il marche tout courbé. 2. La Lârje Kòrba (Giétroz).
 kòrchan.f.Course, excursion, randonnée.
 korchâdzen.m.Corsage.
 korchèiren.f.Meule courante d’un moulin.
 kòrdan.f et n.pr.1. Corde. 2. Nom de lieu.1. Ouna grànta kòrda, une longue corde. Expression : Chè boutâ la kòrda oeu kou, se marier (littéralt. se mettre la corde au cou). Y’a pâ fóta d’ouna kòrda po le menâ ! Il n’y a pas besoin d’une corde pour le mener (se dit de qqn qui se laisse facilement entraîner, à boire un verre par exemple) ! 2. La Gordze dè la Kòrda (Scex des Granges).
 kordachonn.m.Petit bout de corde ; cordelette.
 kordanyien.m.1. Cordonnier. 2. Insecte hémiptère appelé hydromètre (Hydrometra stagnorum).1. Dè fi dè kordanyie du fil poissé de cordonnier.
 kordayonn.m.1. Cœur d’un chou, d’une salade. 2. Par ext. ce qu’il y a de plus valable dans qqch.2. L’a tu le kordayon doeu bin, il a hérité (littéralt. il a eu) le meilleur des propriétés.
 kordén.m.Petite corde.
 kordèlâv.Lier avec une corde.
 kordète (li)n.f.pl.Inflammation du nombril du petit veau.
 kordonn.m.Cordon ombilical.
 kordrè (chè) v.Mettre de côté (se), écarter (s’), s’effacer, se ranger de côté pour laisser passer.Kor tè ! Te mè nouèi ! Mets-toi de côté ! Tu me gênes ! Mè ché boutó d’on lâ, mè ché korju, je me suis mis de côté, je me suis effacé. Ch’è korjoua d’on lâ, elle s’est mise de côté. Li-j-é korju d’on lâ, je les (objets) ai mis de côté. L’a pâ chu chè kordrè, il n’a pas su se ranger de côté pour laisser passer.
 kordzënâv.Bavarder.Chon mé in kordzënâ, (La Crêta) ils sont de nouveau en train de bavarder.
 korechoeu, -oeùjan. et adj.Qui se déplace beaucoup et dans tous les sens, coureur, gros marcheur.Ouna vatse korechoeùja, une vache qui se déplace tout le temps dans la pâture et broute mal (littéralt. une vache coureuse). Expression : On korechoeu di rian·ne, un enfant des rues (littéralt. un coureur des rues).
 koredjiev.Corriger.
 korèiyen.f.1. Courroie de cuir. 2. Serpent (terme général).1. Li korèiye di bote, les lacets de souliers (en cuir). La korèiye doeu fouè, la lanière du fouet. Korèiye dè sonalye (Finhaut), courroie de sonnette.
 korèiyiev.1. Corroyer, c.-à-d. apprêter le cuir. 2. S’étirer en filaments (se dit de la pâte, du fromage fondu, d’un liquide épais, etc.).2. La pâta korèiyè, la pâte s’étire comme une ficelle. Le frui korèiyè, le fromage (d’une fondue) s’étire.
 korèiyin, -ìntaadj.Qui s’étire en filaments (pâte, fromage fondu, liquide épais, etc.).Ouna pâta korèiyìnta, une pâte qui s’étire.
 koriv.1. Courir. 2. Marcher, se déplacer.1. Kori koumin ouna ràta inpouijenâye, courir à toute vitesse (littéralt. comme une souris empoisonnée). Expression : Le chon mè korè apré, l’odeur me prend à la gorge, me poursuit (littéralt. me court après) 2. Poeu ple kori, il ne peut plus marcher. Le petyou korè dja byin, le bébé marche déjà bien. Kore tè ! Remue-toi ! Y’é to korèi, j’ai marché partout.
 korinn.m.Courant d’air.L’è to brankó oeuvèi, tyin korin ! C’est tout grand ouvert ; quel courant !
 korkolyonn.m.Emmêlement, emmêlage, embrouillement.La lan·na l’è tòta in korkolyon, (Finhaut) la laine est tout emmêlée (littéralt. tout en emmêlage).
 kòrnan.f. et n.pr.1. Corne. 2. Corniche, terrain étroit. 3. Branche très courte partant d’un cep de vigne et portant les sarments. 4. Nom de lieu.1. On panèi a kòrna (Finhaut) panier plat, pointu d’un côté, pour le transport du fumier. Lemache, lemache, katse ti korne !  Escargot, escargot, cache tes cornes ! Bétye a korne, bête à cornes. Expressions : portâ li korne, être cocu (littéralt. porter les cornes). Ché di korne, le diable (littéralt. celui des cornes). 4. Kòrna (Litroz). Chu la Kòrna (Finhaut). Li Korne (Les Marécottes, Le Trétien, Finhaut). La Kòrna doeu Panèi (Les Granges). Le Vané di Korne (La Creusaz). La Kòrna doeu Vouânye. La Kòrna di Premèi. La Kòrna di Morè (Giétroz). La Kòrna di Rave.
 kornâv.1. Sonner du cornet. 2. Par ext. pleurer bruyamment, ronfler (personnes) ; beugler de douleur ou d’irritation (animaux). 1. L’on kornó po li tchyievre, on a corné pour le départ des chèvres (littéralt. ils ont corné pour les chèvres). Dicton : Kan La Dyura kornè l’è chënye dè mótin, quand on entend un grand bruit dans la gorge du Trient (littéralt. quand le Trient sonne du cornet, c’est signe de mauvais temps).
 kornâlyen.f.Corneille (passereau de la famille des corvidés, à bec noir). Se dit parfois du chocard (voir tchouâve).
 kornatâ v.Donner des coups de cornes.Y’a dè kanalye ke kornaton li-j-âtre, il y a des bêtes méchantes qui donnent des coups de cornes aux autres.
 kornatèrén.m.Le diable, le démon (littéralt. celui des cornes).
 kornèn.m.1. Cornet ; corne de chevrier. 2. Trachée du porc. 3. Se disait parfois des cornes de mouton.
 kornè (li) n.m.pl.Cordes pour attacher les charges de foin ; se dit aussi de la corde attachée à la «trouèiye» de la charge.
 korneflâv.Epier les discours d’autrui par curiosité.
 kornèlye n.f.Bleuet (centaurea cyanus).
 kornyoeùlan.f.Cornouille.
 kornyolèin.m. et n.pr.1. Cornouiller. 2. Nom de lieu.1. On mandze dè kornyolèi, un manche en bois de cornouiller. 2. Li Kornyolèi (Salvan). Le Ché doeu Kornyolèi (Les Leysettes).
 kornyolonn.m.1. Oesophage. 2. Gosier, gorge (voir kornyoùla).2. L’a charó pè le kornyolon, il l’a serré à la gorge.
 kornyoùla n.f.Gosier, gorge (voir kornyolon).
 korònan.f. et n.pr.1. Couronne. 2. Terrain étroit et allongé. 3. Nom de lieu.1. Ouna koròna dè flue, une couronne de fleurs. Li korone fon pâ dè bin a ché ke l’è ya ! Les couronnes ne font pas de bien à celui qui est mort (littéralt. qui est loin). 3. Li Korone (terrains situés sur les actuels contours de la route de Salvan au dessus de Gueuroz). Li y’è èitrèi bâ pè li Korone, la route est étroite en bas vers les Couronnes (littéralt. c’est étroit, là, en bas vers les Couronnes).
 korporanche, korpulanchen.f.1. Corpulence. 2. Démarche (voir nantó).L’a pâ la méma korporanche, il n’a pas la même corpulence.
 kòrtan.f.Raccourci.Apelyie la kòrta, prendre (littéralt. empoigner) un raccourci.
 korte boutse (a)loc.A la courte paille.S’utilise dans les expressions  L’è chortèi a korte boutse, le sort est tombé sur lui en tirant à la courte paille (littéralt. il est sorti à la courte paille) et Férè a korte boutse, faire rapidement (littéralt. faire à la courte paille). Ché travalye l’è tu fé a korte boutse, ce travail a été vite fait.
 kortéjen.m.Cortège.
 kortijonâ (chè)v.Courtiser (se), faire la cour (se).Chon d’akô ; chè kortijonon ! Ils s’entendent bien ; ils se font la cour.
 kortyè, -tan. et adj.Courtaud.On krouèi kortyè, un petit gars courtaud. L’è kortyèta, elle est courtaude.
 kòryan.f.Femme bavarde, commère.
 koryan.m.Notaire ; curial.Vèi le korya, chez le notaire (Vernayaz).
 koryâv.Faire des commérages.
 koryâ (chè)v.1. Garer (se) ; mettre de côté. 2. Faire façon de qqn (d’un enfant), lui imposer son autorité, le maîtriser.1. Te mè koryièré chin, tu me mettras ça de côté. 2. Adi òra on poeu onko li koryâ, pour le moment on peut encore les (les enfants) maîtriser, en faire façon.
 koryén.f.Ambition.L’a la koryé dè férè chin, il a l’ambition de faire cela.
 koryien.f.1. Appréhension à l’égard de gens peu sympathiques. 2. Grande peine qu’on a avec des vaches rebelles.
 koryó n.m.Collier de verroteries que portaient les femmes autrefois.
 kostumen.m.Costume.
 kòtan.f.1. Pieu servant d’étai ; étançon. 2. Par ext. appui, soutien.1. Mè fó alâ barâ la pòrta avoué ouna kòta, je dois aller (littéralt. il me faut aller) barrer la porte avec un étançon. 2. L’a ouna bouna kòta avoué cha fëlye, il a un bon soutien avec sa fille. L’a ouna bouna kòta avoué la fouèi, il trouve (littéralt. il a) un bon soutien dans (littéralt. avec) la foi.
 kotâv.Coûter.Châ te ouére chin kotè ? Sais-tu combien cela coûte ?
 kotâ (chè) v.1. Soutenir, consolider qqch. au moyen d’un étai, d’un étançon ; placer des étais. 2. S’appuyer.1. Kan l’è bin kotó, riskè rin, quand c’est bien consolidé, ça ne risque rien. 2. Te t’é kotó kontre le moue ; t’é prôpre ! Tu t’es appuyé contre le mur ; te voilà propre (littéralt. t’es propre) !
 kotardjiev.Faire des commérages.Chle dawe fèmale chon mé in kotardjie, ces deux femmes sont de nouveau en train de faire des commérages.
 kotardzoeùjaadj. et n.f.Commère, bavarde.
 kotëman.f.Coutume, habitude.L’èirè la kotëma d’alâ bèire on vére apré la mècha, c’était la coutume d’aller boire un verre après la messe.
 kotëma (dè)loc.adv.Habituellement, d’habitude.
 kotijonâ (chè)v.Cotiser (se).Fódrè proeu chè kotijonâ po payie ché kadó, il faudra bien se cotiser pour payer ce cadeau.
 kotón.m. et n.pr.1. Coteau. 2. Nom de lieu.Li Kotó (Le Trétien).
 kotonn.m.Coton.Expression : Felâ dè krouèi koton, filer du mauvais coton.
 kotse (tèni)expr.Tenir tête à un contradicteur.
 kotse, kotcha n.f. et n.pr.1. Coin d’un village ou d’un terrain ; encoignure, c.-à-d. angle formé par la rencontre de deux pans de murs. 2. Nom de lieu.1. L’èirè tapi in ouna kotse, il était dissimulé dans une encoignure. L’a mandó li-j-aférè pè li kotse, il a balancé les choses dans les coins. 2. La Kotcha èi juif (Vernayaz). La Kotcha di Barme (Les Granges). La Kotse (Salvan).
 kotsëman.f.Apprêt spécial pour un repas festif entre femmes.
 kotsemachyie (chè), kotsematâ (chè) v.pr.Se régaler d’un très bon repas, d’un repas festif entre femmes.Chè kotsemàchon, elles se régalent.
 kotsenâv.1. Faire les encoches aux poutres pour les angles d’un chalet. 2. Faire une escalade par les têtes des poutres à l’angle d’une maison pour observer une jeune fille dans sa chambre. 2. Fréquenter dans un lieu discret.
 kotsenón.f.Assemblage de poutres superposées en coches (les têtes de poutres avancent des deux côtés).Expression : Grapi pè li kotsené, grimper par les têtes des poutres (par ex. pour aller observer une jeune fille dans sa chambre).
 kotsonn.m.1. Nuque (voir kofon). 2. Encolure (bétail).L’a tsardja le yâdze chu le kotson, il a chargé la charge de foin sur la nuque.
 kotson (li)n.m.pl.Saillies des poutres aux angles d’un chalet.
 kotuire n.f.1. Boyau d’une longueur de saucisse (voir krapâ). 2. Couture faite à un vêtement. Mè fó férè ouna kotuire a ché pantalon, il me faut faire une couture à ce pantalon.
 kotyen.f.Sabot de vache.La vatse l’a mó chu li kotye, la vache a mal aux sabots.
 kotyie, kotchien.m.1. Veillée, c.-à-d. temps qui s’écoule entre le repas du soir et le coucher et qui était consacré, à la campagne, à des réunions familiales ou de voisinage. 2. Discussion lors d’une rencontre.1. Alâ in kotyie, aller en veillée. Din le tin, d’ëvèi, li dzouvëne alâvon in kotyie vèi li fëlye ; venyèivon tot’ouna groucha bìnda, autrefois, en hiver, les jeunes gens allaient passer la soirée chez les jeunes filles ; ils venaient en groupes (littéralt. toute une grande bande). Ché chovin alâye in kotyie po felâ, je suis souvent allée en veillée pour filer. 2. Kan l’èiron in tsan, fajèivon le kotyie avoué le vejin, lorsqu’ils gardaient les vaches au pré (littéralt. quand ils étaient «en champ»), ils discutaient avec leur voisin.
 koun.m.1. Cou. 2. Coup ; choc brutal. 3. Cas où un fait se produit, fois, occasion.1. L’a on byó kole oeu kou, il a un beau col à son cou. L’a le kou proeu èpe po portâ li yâdze, il a le cou assez épais pour porter les charges. Expression : Ché plin tank’oeu kou, je suis repu (littéralt. je suis plein jusqu’au cou). 2. L’a rèchu on poue kou, il a reçu un vilain choc. Expressions : L’a on kou dè chan, il a un coup de sang. Expressions : Alâ a tyin kou, aller, convenir de toute façon. Y’avèi on kou…, il y avait une fois…
 kou (a)loc.adv.A la fois, en même temps.Y’é youkó di dou pya a kou, j’ai glissé des deux pieds à la fois.
 kou (d’âtre)loc.adv.Autrefois, jadis.D’âtre kou l’èirè pâ todzo le kâfé po le dédzon·non ; on avèi chovin le boulyon ; on kopâvè dè pan è dè frui din l’achyiëte, autrefois on n’avait pas (littéralt. ce n’était pas) toujours le café pour le petit-déjeuner ; on avait souvent le bouillon ; on coupait du pain et du fromage dans l’assiette.
 kou (mouri chu le)expr.Mourir subitement.
 kou (tèni le)expr.Tenir le coup, persévérer.Poeu pâ tèni le kou, l’a pâ proeu dè forche, il ne peut pas tenir le coup, il n’a pas assez de force. N’in proeu dè korâdze po tèni le kou ! Nous avons assez de courage pour persévérer ! L’a proeu d’ardzin po tèni le kou ! Il a assez d’argent pour survivre, pour tenir le coup !
 kou (to pèr on)loc.adv.Tout à coup, soudain.
 kou d’ouèin.m.Coup d’œil.
 kouan.m.Croupe de la vache.
 kouàdjan. et adj.f.Se dit d’une vache noire qui a du blanc sur le dos (race de vaches commune autrefois).Ouna vatse kouàdja, une vache noire au dos blanc. Avant de monter à l’alpage on disait souvent : Fó alâ vyie li kouadje, il faut aller voir les vaches noires à dos blanc. Li kouadje l’èiron li ple martchande, les vaches noires à dos blanc étaient celles qui se vendaient le mieux.
 koualyiev.Pousser des cris.
 kouann.m.1. Chapeau de paille pour homme. 2. Vieux chapeau.
 kouanèin.m.Epine-vinette (berberis vulgaris ; arbrisseau à fleurs jaunes dont les baies rouges sont comestibles et dont on creusait les racines pour les vendre pour la teinturerie).Expression par ext. : Èitrè dzóne koumin le kouanèi, être atteint d’ictère, c.-à-d. d’une coloration jaune de la peau due à la cirrhose ou à l’hémolyse.
 kouante, kantse (arevâ a tote)expr.Arriver à tous moments.
 kouantse, (èitrè fé a tote)expr.S’accommoder de tout, être fait à toutes les situations.
 kouastren.m.Chapeau usagé et déformé (voir kouintse).On vyoeu kouastre, un vieux chapeau déformé.
 kouatsonn.m.Petite meule de regain.
 kouatsonâv.Faire des petites meules de regain.Fó kouatsonâ dè cholèi, il faut faire les petits meulons de regain au soleil, avant le coucher du soleil.
 kouchen.f.1. Cuisse. 2. Fesse.
 kouchinn.m.Coussin.On kouchin dè plonme, un coussin de plumes.
 kouchyien.m.1. Cuissière, c.-à-d. garniture de peau dont les tambours se couvrent la cuisse gauche. 2. Tuyau de chausse, canon de pantalon.
 kouchyiev.imp.Se dit lorsqu’il y a une tempête de neige.Expression : Òra yè kouchè a marchi ! Quelle tempête de neige il fait maintenant, quelle tourmente (littéralt. maintenant il y a une tempête de neige à discrétion) !
 kouchyieren.f. et n.pr.1. Tempête de neige poudreuse. 2. Nom de lieu.2. Le Kochire (endroit des Jeurs où la neige s’amoncelle).
 kou-dè-mann.m.Coup de main.Li y’é balya on kou dè man, je lui ai donné un coup de main.
 koudjie, koudziv.Essayer de faire qqch, s’efforcer de faire qqch.L’a proeu koudja férè, me l’è tu toton ! Il a bien essayé d’agir, mais ça n’a rien changé (littéralt. ça a été de même) ! Koudze férè chin ke pouèi, je m’efforce de faire ce que je peux. Koudzon èiprovâ d’on âtre byië, ils essayent de procéder d’une autre manière. Ye t’é akapó kanbin t’avèi koudja tè dèpatchyie ! Je t’ai attrapé, quand bien même tu avais essayé de te dépêcher ! Koudjievè tan chè dèpatchyie ke l’a abotcha, il essayait tant de se dépêcher qu’il est tombé en avant.
 kou-doeu-pyan.m.Dessus du pied, cou-de-pied.L’a rèchu ouna pyìera chu le kou-doeu-pya, il a reçu une pierre sur le cou-de-pied.
 koue, -koùrtaadj.Court.Le mandze l’è troua koue, le manche est trop court. L’a le chofle koue, il a le souffle court. Expressions : Kopâ dè koue, abréger un travail (littéralt. couper court). Ne chin oeu koue di dzo, nous sommes aux jours les plus courts (littéralt. au court des jours). L’a la jùpa troua koùrta, elle a la jupe trop courte.
 koué, -teadj.Cuit.Dè pan bon koué, du pain bien cuit. Ché bou l’è koué, ce bois est pourri. Expression : Dyâble koué, poeu rin, en parlant d’aliments cuits, dangereux à manger crus (littéralt. diable cuit ne peut rien).
 kouèirèv.Cuire.Boutâ kouèirè dè trifle, mettre à cuire des pommes de terre. La téta mè kouèi, je suis congestionné (littéralt. la tête me cuit). T’â kouèi dè krèchin, tu as cuit des cressins. Expression : Férè kouèirè a petyou foua, chauffer, faire cuire à petit feu.
 kouèirlan.f.Sorte d’état grippal (moins fort que la grippe) généralement de courte durée, (maux de tête, d’estomac ou de ventre, rhume, légère fièvre, etc.) ; crève.Y’é akapó la kouèirla, j’ai attrapé la crève.
 kouèirloeu, -oeùjaadj.Un peu grippé, sujet à un état grippal.Ché to kouèirloeu, je suis tout grippé.
 kouèiten.f.Hâte.Expression : Avèi kouèite, être pressé.
 kouèite (a)loc.adv.En vitesse, à toute vitesse, en toute hâte.L’è chortèi a kouèite, il est sorti en vitesse (suite à une menace par ex.).
 kouèitó, -âyeadj.Pressé.É te pâ kouèitó ! N’es-tu pas pressé !
 kouèityie (chè) v.pr.Se dépêcher.Ché, chè kouèityè pâ ! Celui-là, il a toujours le temps (littéralt. il ne se dépêche pas) !
 kouèiyin, -taadj.Bouillant, cuisant.D’éwe kouèiyìnta, de l’eau qui cuit, bouillante.
 kouènan.f.1. Couenne du lard. 2. Couenne du fromage (voir koùta). 2. Ecorce.1. La kouèna doeu bakon, la couenne du lard. 2. Ché chapin l’è pouri dedin, y’a ple kè la kouèna, ce sapin est pourri dedans, il n’y a plus que l’écorce.
 kouèstan.f.Absinthe (liqueur alcoolique).
 kouéten.f.1. Cuite, cuisson. 2. Ce qu’on met en une fois dans l’alambic. 3. Petit-lait d’où l’on a retiré le sérac (ce petit-lait était la base d’une présure (boné) que l’on fabriquait en y ajoutant de la pâte à pain, de l’oseille, un sachet de fourmis rouges, une poignée de sel, un verre d’essence de vinaigre). 4. Etat d’ivresse.2. N’in tu fin kouéte, nous avons fait (littéralt. eu) cinq cuites. 3. Fó ke la kouéte puichè chorti pè li partui doeu dzèi, il faut que le petit-lait du sérac puisse s’écouler par les trous du moule. 4. L’avèi ouna kouéte anipachó ! Il était très saoul hier au soir !
 koufre n.m.Coffre. Se dit aussi d’une grosse malle.
 kouinn.m.1. Coin. 2. Coin (en fer) pour fendre le bois.1. L’a fotu chin pèr on kouin, il a jeté cela dans un coin. Le kouin dè la dyoeùla, les commissures des lèvres (littéralt. le coin de la bouche).
 kouin·nâv.Enfoncer des coins pour ouvrir la taille (scieurs de long).
 kouintsen.m.Vieux chapeau déformé (voir kouastre).
 koujënan.f.Cuisine.Expression : Férè la koujëna, faire la cuisine, cuisiner.
 koujenâv.1. Cuisiner. 2. Frire, rissoler.2. Koujenâ dè trifle, rissoler des pommes de terre.
 koujenâdzen.m.Aliments rissolés.
 koujenén.f.pl.Pommes de terre rissolées.Expression : Brafâ li koujené, bredouiller (littéralt. brasser les pommes de terre rissolées).
 koujenèi, -ren.Cuisinier, cuisinière.
 koujin, koujèna n.Cousin, cousine.Ma koujèna fé byin la koujëna, ma cousine fait bien la cuisine.
 koukelyen.f.Coquille (se dit surtout des coquilles d’escargot).
 koukoulâv.Flatter un enfant, le cajoler.
 koukoulèminn.m.Flatterie.
 koulyètan.f.Cueillette.Apré la koulyèta di frë, fó li kapyonâ, après la cueillette des fraises, il faut les biner (avec le «capion»).
 koulyerète (li)n.f.pl.Maladie incurable causée par des vers qui se trouvent dans la tête des chèvres (entre la chair et la peau) et qui provoquent des enflures, quand elles ont eu trop froid.
 koulyèró, kouyèrón.f.Cuillerée.On prin la péla, on i boutè dè boure è on pâchè li bounyè pè koulyèré dedin, on prend la poêle, on y met du beurre et on y fait couler (littéralt. on les passe dedans) les beignets par cuillerées. Ouna kouyèró dè ckokre, une cuillerée de sucre.
 koulyi (chè) v.Cueillir (se), ramasser (se).Koulyi dè lyoutre, ramasser des myrtilles. L’a koulyèi li pome, il a cueilli les pommes. Koulyi li pyiere pè li pró, ramasser les pierres dans les prés. Expressions : Koulyi ouna maladi, attraper une maladie par contagion (littéralt. cueillir une maladie). Chla maladi chè koulyè, cette maladie est contagieuse (littéralt. se cueille, se ramasse). Koulyi ouna bòkla, reprendre (littéralt. cueillir) une maille (tricot).
 koulyien.f.1. Cuillère. 2. Instrument pour écrémer le lait, écrémoire.2. La koulyie a inflorâ, la cuillère à écrémer.
 koulyonn.m.Homme fourbe, trompeur.Mè fyë pâ dè ché koulyon, je ne me fie pas à ce fourbe.
 koùman.f.Ecume.
 koumâ v.Ecumer.La vatse l’avèi mindja d’orti ; koumâvè, la vache avait mangé des orties ; elle écumait.
 koumâklen.m.1. Crochet de suspension pour la marmite dans la cheminée ; crémaillère. 2. Femme grande, maigre et sèche.Le koumâkle l’è pindoló a la bòrna dèchu le tsemenó, la crémaillère est pendue à la cheminée au dessus de l’âtre. Y’a rin dè ple frèi kè le koumâkle ! Il n’y a rien de plus triste et ennuyeux qu’une maison vide, sans lien d’affection (littéralt. il n’y a rien de plus froid que la crémaillère) !
 koumann.m.Autorisation.L’a le kouman, il a l’autorisation. L’a tu le kouman dè férè dinche, il a eu l’autorisation d’agir ainsi (littéralt. de faire comme cela). Expressions : Balyie kouman, donner une permission. Férè a kouman èi parin, obéir aux parents (littéralt. agir selon l’autorisation des parents).
 koumàndan.f.Commande.Y’é pachó ouna koumànda oeu fruityie,  j’ai passé une commande au fromager.
 koumandâv.Commander.Loeu fó koumandâ po ke fachon, il faut leur commander pour qu’ils agissent. Vouèi, fó pâ troua èitâ a mèijon ; le dzo dè Chin Chilvestre l’è le dzo yó li fèmale koumandon ! Aujourd’hui il ne faut pas trop rester à la maison ; le jour de Saint Sylvestre est le jour où les femmes commandent !
 koumanden.mCoin en fer muni d’une boucle servant à tirer les billons à la corde (voir inkoumandâ).
 kouminconj. et adv.Comme ; comment.L’è yó koumin on boeu, il est fort comme un bœuf. Proverbe : On fé koumin on poeu, me pâ koumin on vœu, on fait comme on peut, mais non comme on veut.
 koumin (vyie)expr.Voir ce qu’il en est, voir ce qui se passe (littéralt. voir comment).Vin te dèman ? Chin dèpin, mè fó onko vyie a mèijon koumin, viens-tu demain ? Ça dépend, il me faut encore voir ce qui se passe à la maison.
 koumin fóloc.adv.Comme il faut, correctement, convenablement.
 koumin ke chèiloc.1. Quoi qu’il en soit, de toute façon. 2. De n’importe quelle manière, «n’importe comment».2. Fé to koumin ke chèi, il fait tout «n’importe comment», sans soin.
 kouminchèminn.m.Commencement.La jèkonda kòpa on la fé oeu kouminchèmin doeu mèi d’ou, la seconde coupe (de foin), on la fait au commencement du mois d’août.
 kouminchyiev.Commencer.On kouminchè a chè lanyie, on commence à se fatiguer. Proverbe : Tè fó byin kouminchyie che te vœu byin fourni, pour de bons résultats il faut de bons débuts, qui commence bien finit bien (littéralt. il te faut bien commencer si tu veux bien finir).
 koumonn.m. et n.pr.1. Propriété communale (généralement une forêt). 2. Nom de lieu.1. Oeu mèi d’ou è dè stinbre, on va oeu chotyie oeu koumon, au mois d’août et de septembre, on va à la litière dans les propriétés communales. 2. Li Pecho Koumon (Giétroz). La Dzó Koumoùna (Finhaut). Le Koumounó (Les Granges). Li Koumounó (Le Trétien). Le Tsan Koumounó (Les Jeurs).
 koumon, -ònaadj.Commun, ordinaire.Chin l’è to koumon, cela est ordinaire.
 koumoùdan.f.Meuble à hauteur d’appui muni de tiroirs ; commode.
 koumoùnan.f.Commune.Fajèi dè dzornive po la koumoùna, il travaillait à la journée (littéralt. il faisait des journées) pour la commune.
 kounyaadj.Plein, bourré.
 kounyan.m.Garçon fort, robuste.Expression : L’è on bon kounya ! C’est un jeune gars costaud !
 kounyie (chè)v.1. Se battre, cogner, frapper. 2. Pétrir (la pâte). 3. Tasser (se).1. Chè chon apelyia è chè chon kounya, ils se sont empoignés et ils se sont battus. L’on kounya a la pòrta, on a frappé (littéralt. ils ont frappé) à la porte. Chè kounyon, ils se battent.2. Kounyie la pâta avoué li pouin, travailler, pétrir la pâte avec les poings (littéralt. la battre). 3. La tètse chè kounyè, le foin (littéralt. le tas) se tasse. Le cha l’è kounya dè vivre, le sac est bourré de provisions.
 kounyonn.m. et n.pr.1. Coin d’un terrain, d’une propriété. 2. Nom de lieu.1. L’on vindu ché kounyon ïntye, ils ont vendu ce coin là (Giétroz). 2. Le Kounyon (Le Trétien).
 kourâ (chè) v.Curer ; vider qqch. de son contenant.Kourâ adrèi l’ure, vider parfaitement le pis (de la vache). Vatse kourâye, vache dont le pis est complètement vidé (littéralt. vache vidée). L’a la fache kourâye, il a le visage émacié. Expressions : N’in dabo to kouró, nous avons bientôt épuisé nos provisions (littéralt. nous avons bientôt tout vidé). Chè kourâ, fienter. On kurè la lèija doeu fèmé avoué la trin, on vide la rigole du fumier avec la fourche.)
 kourètan.f.Curette, c.-à-d. outil utilisé pour curer un trou, notamment pour enlever la poudre du trou fait avec la barre à mine.
 kouró, -âye pp.adj.Vidé, vide.Ne tornin pâ a mèijon avoué le vintre kouró ! Nous ne retounons pas à la maison avec le ventre vide (après un repas copieux) !
 kourtelyâdzen.f.pl.Légumes.
 kourtelyèn.m.Petit jardin.
 kourtënan.f.1. Tas de fumier près de la maison (le fumier était une matière très prisée). 2. Lieu d’aisance (avant l’apparition de l’eau courante pour les toilettes).1. Ouna bàla kourtëna dè fèmé, une belle fumière ! 2. Mè fó alâ a la kourtëna, (Finhaut) il me faut aller au lieu d’aisance.
 kourtin.m. et n.pr.1. Courtil, jardin potager. 2. Nom de lieu.Expression : Vreyie le kourti, labourer le jardin (littéralt. tourner le jardin). Trérè le kourti, rentrer les légumes (betteraves, choux, raves, etc.) en automne (littéralt. ôter, enlever le jardin). 2. Le Kourti (Vernayaz près de la Pissevache, Salanfe, Barberine et Tenneverge). Li Kourti (Les Marécottes). Le Kourti a Botsè (Gueuroz).
 kouryoeu, -jaadj.Curieux, indiscret.Chin ke l’è kouryoeu ! Ce qu’il est curieux ! Devinette : Le moeuble le ple kouryoeu ; va din tui li kouin, l’instrument le plus curieux ; il va dans tous les coins. Réponse : L’ètyoeùva, le balai.
 koùtan.f. et n.pr.1. Côte (os). 2. Pente, côte. 3. Couenne de fromage (voir kouèna). 4. Nom de lieu.1. L’a tu ouna koùta krapâye, il a eu une côte cassée. L’a li koute râre, elle a les côtes écartées (littéralt. rares ; signe de bonne vache laitière). 2. Ouna koùta drèite, une pente raide. 4.  La Koùta (La Crêta et Litroz). Li Koute (Les Jeurs). Le Fon dè la Koùta (Châtelard). La Koùta doeu Molâ (Les Jeurs).
 kouten.m.Coût.Une forme plus ancienne du mot s’utilise dans l’expression Aprindrè a chi kote,  apprendre à ses dépens (littéralt. apprendre à ses coûts).
 kouteprép. et adv.Contre, à côté, (voir dèkoute et dèkontre).Mè ché féte ouna groucha boche oeu fron ; ché alâye boeutrâ koute ché kolené, je me suis fait une grosse bosse au front ; je me suis heurté contre ce pieu de barrière. Kan on arivè koute le vejin, fó férè atinchon dè pâ afrontâ chu le tsan apondin, quand on arrive vers la propriété du voisin (littéralt. contre le voisin), il faut faire attention de ne pas empiéter sur le champ attenant.
 koutelyonn.m.Cotillon, jupon, combinaison.L’a tapi on krouèi koutelyon, elle a mis un petit cotillon.
 koutinn.m.Robe.Le koutin dè la demindze, la robe du dimanche.
 koutyonn.m.Nervure médiane des feuilles de chou.Li kayon mindzon to, onko li koutyon di tsou, les cochons mangent tout, encore les nervures des feuilles de choux (Finhaut).
 koutyu n.m. et n.pr.1. Coucou. 2. Primevère acaule (primula acaulis ou primula vulgaris). 3. Nom de lieu.1. Dictons : Che le koutyu tsantè pâ oeu mèi d’avri n’in la dyèira oeu payi, si le coucou ne chante pas au mois d’avril nous avons la guerre au pays (sous-entendu : les récoltes ne seront pas bonnes). Oeu mèi d’avri, oeu mô oeu vi, fó ke chè fachè avoui, au mois d’avril, ou mort ou vif, il faut qu’il (le coucou) se fasse entendre (pour que les récoltes soient bonnes). 3. La Fontan·na oeu Koutyu (La Crêta).
 koutyu rodzen.m.Silène dioïque (melandrium diurnum, fleur appelée familièrement compagnon rouge).
 kouvarklâv.Recouvrir d’un couvercle.Prinjon dè lemache kouvarklé è li boùton chu li brâje tankè chon boune brejoulé ; adon li mindzon, ils prennent des escargots operculés et les mettent sur les braises jusqu’à ce qu’ils soient bien rôtis ; alors ils les mangent.
 kouvarkló, -âyeadj.1. Recouvert d’un couvercle. 2. Se dit d’un escargot operculé.Ouna lemache kouvarklâye, un escargot operculé.
 kouvèin.m.Couvercle de marmite, de casserole.
 kouvèi, -rtaadj.Couvert.Le tèi l’è kouvèi in louje, le toit est couvert en ardoises.
 kouvèirtan.f.Couverture.Ouna kouvèirta dè tyoeutse, une couverture de lit. La kouvèirta di mô, le linceul (littéralt. la couverture des morts).
 kouvenyâ n.m.Grand sapin aux branches étalées (sous lequel on peut se mettre à l’abri).Mè ché achotó dèjo on kouvenyâ, je me suis abrité sous un sapin branchu.
 kouvrelin.m.Couvre-lit (fait au crochet).
 kouvyon, kouyonn.m.Homme fourbe, trompeur (Finhaut).Mè fye pâ dè ché kouvyon, je ne me fie pas à ce fourbe.
 kouyerèche n.m.pl.Vers plats dans le foie des porcs.
 kovâv.Couver.
 kovachen.f.1. Brouillard (Finhaut). 2. Poule qui couve ou qui veut couver.
 kovachonn.m.Sapin touffu jusqu’au sol.
 kovachyiev.1. Barboter, se vautrer dans la poussière (poules). 2. Se traîner (brouillard).1. Li dzenelye kovachon ; chinton le mó tin, les poules se vautrent dans la poussière ; elles sentent le mauvais temps. 2. La nyòla kovachè, le brouillard traîne.
 kovèin.m.Coffin.Le kovèi è la fó, le coffin et la faux. Boutâ ouna pounya dè fin din le kovèi po charâ la moeùla, mettre une poignée de foin dans le coffin pour coincer (littéralt. serrer) la pierre à aiguiser.
 kovèiren.f.Brouillard (terme ancien beaucoup moins courant que nyòla).
 kovenye n.f.Sapin branchu dès la base, servant d’abri.Mè ché boutó dèjo ouna kovenye, je me suis mis sous un sapin à branches basses (Finhaut).
 kovètan.f.Sorte de passoire faite de sarments utilisée lors de la vinification.
 kovróadj.Givré.
 koyènèn.m.Ficaire (ranunculus ficaria).
 koyonâ, koyenâ (chè)v.Taquiner (se).Chè koyònon, ils se taquinent.
 koyuadj.Se dit d’un âne (âne) ou d’un bélier (bèrâ) ou d’un bouc (bokwe) qui sert à la reproduction.Âne koyu, âne servant à la reproduction. Bèrâ koyu ou bèrâ pâ kopó (littéralt. bélier pas castré), bélier servant à la reproduction.
 kran.m.Crasse.L’a le grou kra pè la téta, il a la tête très sale, encrassée (littéralt. il a la grosse crasse par la tête). Fodrè proeu ótâ ché kra, il faudra bien ôter cette crasse. Expression : Abadâ le kra dè l’ouèi a kâtyon, gronder qqn, lui faire des reproches (littéralt. lui soulever la chassie, c.-à-d. la matière gluante s’accumulant sur le bord des paupières, pour lui ouvrir les yeux). L’a tu le kra dè l’ouèi abadó ! Il s’est fait gronder vertement !
 krachen.f.1. Couche de saleté, crasse (voir kratse). 2. Farce.
 kradzèn.m.Petite personne chétive.
 krajolâv.Rire à demi (Finhaut).
 krajolèré, -lan. et adj.Qui riote à tout propos.
 krakolâv.1. Rire bêtement et pour se faire remarquer. 2. Caqueter ; roucouler (avant de pondre).
 krakolé monstre (férè dè)expr.1. Avoir le fou-rire. 2. Rire de manière bête et bruyante.
 krâlye adj.Se dit d’une bête maigre, peu résistante.Chla vatse l’è krâlye, cette vache est peu résistante.
 kramèlè, krémen.m.Chrémeau, c.-à-d. sorte de bonnet de toile dont on recouvre la tête de l’enfant après la cérémonie de baptême (durant laquelle a eu lieu l’onction du saint chrême).
 kramënan.f.Froid vigoureux, glacial.Fé ouna kramëna, il fait très froid. Kìnta kramëna ! Quel froid glacial !
 kramintchan.f.Quantité de neige.L’è vènu ouna kramintcha dè nèi, il est tombé (littéralt. venu) une quantité de neige.
 kramintcha adj.Fissuré, fendillé.Ouna pyìera tòta kramintcha, une pierre toute fissurée. Le platé l’è to kramintcha, le plat est tout fendillé.
 kramon.m.1. Réduit cloisonné, enclos. 2. Par ext. endroit très sale.Le kramo èi kayon, l’enclos des cochons. Le kramo di trifle, le réduit où l’on conserve les pommes de terre à la cave. Le kramo doeu chotyie, l’enclos de la litière.
 kramotinn.m.Petit enclos.
 krânâv.Crâner, faire le fort, faire le beau.L’a volu krânâ, il a voulu crâner.
 krânen.m.Crâne.
 krâne, -naadj.1. Courageux, décidé. 2. Crâne, fier.2. L’è tan krâne k’avoué lui y’a pâ moyan dè povèi prèdjie, il est si fier qu’il n’y a pas moyen de parler avec lui.
 krànman.f.Crème.Y’a ouna krànma èipècha chu le laché, il y a une crème épaisse sur le lait. Expression : Prindrè la krànma, prendre, accaparer le meilleur pour soi-même. Prin todzo la krànma ! Il prend toujours le meilleur pour lui-même !
 kranmâv.Crémer, c.-à-d. se couvrir de crème en parlant du lait.
 kranmoeu, -oeùjaadj.Crèmeux.Dè laché kranmoeu, du lait crèmeux.
 kranpounâ (chè)v.pr.Se cranponner, s’agripper.L’a tan tu pouèire ke ch’è kranpounó a mè, il a tellement eu peur qu’il s’est agrippé à moi.
 kràpan.f.1. Résidu de beurre fondu au fond d’une casserole (voir krapin 1.) 2. Crevasse (sur la glace ou sur les mains).Y’é dè krape pè li man, j’ai des crevasses aux mains (littéralt. par les mains).
 krapâ (chè)v.Casser (une matière dure, épaisse, bois, etc.) ; se casser, se rompre.Ch’è krapó la tsànba, il s’est cassé la jambe. L’a ouna koùta krapâye, il a une côte cassée. Y’é le raté krapó, j’ai très mal au dos, aux reins (littéralt. j’ai le dos brisé). Y’é krapó la pointa dè la fó, j’ai cassé la pointe de la faux. Krapâ ouna brantse, casser une branche. Le kordé l’a krapó, la corde s’est rompue. Expressions : Krapâ la kotuire, rompre les fiancailles (littéralt. casser la couture). Krapâ le morché, interdire formellement (littéralt. lui casser le morceau). La fëlye m’a dèmandó po chorti avoué ché klyan, me li é krapó le morché ! Ma fille m’a demandé la permission de sortir avec ce type, mais je le lui ai interdit formellement !
 kràpa (férè tank’a)expr.Travailler jusqu’à épuisement.
 krapâ bâexpr.Courir, filer (en descendant).Che y’uche pâ krapó drèi bâ, y’arevâwe pâ po l’oeure, si je n’étais pas descendu rapidement tout droit, je n’arrivais pas à temps (littéralt. à l’heure).
 krapapudzen.m.Armoise absinthe, grande absinthe (artemisia absinthium).On inplèiyè li krapapudze po férè dè té po byin dè rèmyiedze, on emploie l’absinthe pour faire de la tisane en différents cas (littéralt. pour bien des remèdes).
 krapenâv.Lésiner.L’a proeu fóta de tan krapenâ, vin on dzo ke tyitè to ! Il a vraiment besoin de tant lésiner (ironique), un jour viendra où il devra tout quitter (littéralt. un jour vient où il quitte tout) ! Krapenè troua ! Il lésine trop !
 krapenèré, -lan.Pingre, radin.
 krapenyoeu, -oeùjan. et adj.Avaricieux.
 krapenyondzen.f.Lésinerie, pingrerie, radinerie.
 krapiv.Crever, mourir (fam).Ché pâ che porèi férè to chin dèvan kè krapi ! Je ne sais pas si je pourrai faire tout ça avant de mourir !
 krapinn.m.1. Dépôt sur le beurre fondu (La Crêta et Giétroz ; voir kràpa). 2. Légère couche de neige (Les Jeurs).2. L’è vènu on krapin dè nèi, il est tombé (littéralt. il est venu) une légère couche de neige.
 krapinadj.Avare (voir rapyan, rató, revouadin, avâ).
 krapin, -ëneadj.Avare.L’è te krapin, l’èikortserë on pyoeu po in avèi la pé ! Ce qu’il est avare (littéralt. est-il avare), il écorcherait un pou pour en avoir la peau !
 krapón.m.1. «Crapaud», c.-à-d. affection provoquée par une espèce de teigne qui ronge la queue des vaches. 2. «Crapaud», c.-à-d. une des pièces du moulin.
 krapotèiren.Marais, endroit marécageux.
 krapulen.f.Méchant, vaurien.
 krapuren.f.Mauvais vin, piquette.L’è dè krapure, c’est de la piquette.
 kratchyiev.Cracher (voir èikopi et èikratchyie).Kratsè le chan, il crache le sang. Expression : L’è fran kratcha le pâre, il ressemble tout à fait à son père, c’est son père tout craché (littéralt.il est vraiment craché son père).
 kratòlan.f.Boulette de bouse séchée qui pendille sur la peau des bêtes.
 kratolâv.Déféquer en parlant des brebis et des chèvres (Finhaut).
 kratolyonn.m.Grumeau de farine.
 kratsen.f.Crasse (voir krache).L’a dè kratse, chè lâvè jamé. Il est crasseux (littéralt. il a de la crasse il ne se lave jamais Y’a la groucha kratse oeu fon doeu po, il y a un gros dépôt au fond de la marmite.
 kratsé n.m.Crachat (voir èikratsé).
 kratsèré, -lan.Cracheur.
 kratyeinterj.Crac !Y’é krapó le morché drèi bâ, kratye ! Je lui ai dit ce que je pensais (littéralt. j’ai coupé le morceau d’un coup), crac ! Expressions : Alâ kratye, aller droit au but. Y’é plakó kratye, je suis parti sur-le-champ, j’ai quitté les lieux séance tenante.
 krèn.m.1. Croît, c.-à-d. augmentation d’un troupeau par les naissances annuelles ; croissance. 2. Phase croissante de la lune.2. Fó chè vèlyie dè plantâ li trifle oeu krè dè lëna, il faut prendre garde de planter les pommes de terre pendant la phase croissante de la lune.
 krebèlinn.m.Corbeille à ouvrage (couture).
 krebelyan.f.Corbeillée.Ouna krebelya dè pome, une corbeillée de pommes.
 krebelyen.f.1. Corbeille. 2. Vieille vache. 3. Par ext. vieille personne (péj.)1. La krebelye doeu frui, la corbeille du fromage (large corbeille plate pour transporter le fromage depuis les alpages).
 krebelyètan.f.Petite corbeille.
 krebelyiev.Devenir vieux, rabougri.
 krebelyon n.m.1. Corbillon. 2. Petite corbeille utilisée pour faire la quête à l’église.
 krebëte (a)loc.adv.A califourchon (voir kardou et karlinton).Portâ a krebëte, porter qqn à califourchon.
 kreblâv.1. Passer au crible, cribler, tamiser. 2. Trembler ; chevroter (voix). 3. Brûler en parlant de la forêt.1. Kreblâ la chable, passer le sable au crible (pour l’affiner). L’è krebló dè dète, il est criblé de dettes. Kreblâ li chindre dè bou, tamiser des cendres de bois. 2. Li folye kreblon, les feuilles tremblent. Yè kreblè koumin ouna folye, il tremble comme une feuille. L’a la vouèi ke kreblè, elle a la voix chevrotante. Expression : Kreblè pâ po la prèmyiere, il ne s’émeut pas facilement (littéralt. il ne tremble pas à la première petite difficulté). 3. La djue l’è tu kreblâye, la forêt a été brûlée.
 kreblen.m.Crible, tamis.Le kreble dè la chable, le crible contre lequel on jetait les pelletées du sable extrait du sol (littéralt. le crible du sable).
 kreblètan.f.1. Tremblement. 2. Faucon crécerelle (appelé littéralement «tremblement» en patois parce qu’il s’immobilise sur place en battant rapidement des ailes pour mieux repérer ses proies et ajuster ses piqués).1. L’a la kreblèta, il tremble (littéralt. il a le tremblement).
 kreblotèré, -la ; kreblotyoeu, -oeùjan. et adj.Se dit d’une personne qui tremblote.
 krechan·nan.f.Cartilage.
 krèchinn.f.«Cressin», c.-à-d. sorte de galette ovale fabriquée à partir d’un mélange de pommes de terre cuites écrasées, d’eau salée et de farine (la fournée des cressins se faisait après celle du pain ; voir flantse et konkryiétse).
 krèchintâv.Faire les cressins.
 krèchon n.m.1. Cresson (nasturtium officinale). 2. Cardamine amère (cardamine amara ; plante comestible qui possède le goût du cresson ; on en fait de la salade au printemps ; Les Marécottes et Le Trétien) ; stellaire des marais (stellaria alsine ; Salvan).
 krèchouan.f.Croissance.L’a pâ fé ouna groucha krèchoua ! Il n’a pas beaucoup grandi (littéralt. il n’a pas fait une grosse croissance) !
 krédën.m.Crédit.
 krédule, -laadj.Crédule.
 krèivafann.m.Individu qui souffre de la faim, qui meurt de faim.
 krèivajouèin.m.Libellule (littéralt. crève-yeux).
 krèiyan.f.1. Craie. 2. Peau du lait.La krèiya doeu laché, la peau du lait.
 krèiyable, -blaadj.Croyable.
 krèiyin, -taadj.Croyant.L’è krèiyin, il est croyant.
 krèiyonn.m.Crayon.
 krejëlyen.f.Récipient servant pour la quête à l’église.
 krëjolèré, -laadj.Rieur.
 krëkan.f.Grosse frayeur.L’a tu la krëka ! Il a eu une grosse frayeur !
 krënâv.1. Craquer (bois) ; crisser (souliers) ; bruire (feuilles) ; grincer (dents). 2. Par ext. se plaindre.1. T’â dè bote ke krënon, tu as des chaussures qui crissent. Expression : Férè krënâ li din, faire grincer les dents. 2. Krënè por to, il se plaint pour tout.
 krenén.m. et n.pr.1. Rocher dentelé, ruiniforme. 2. Nom de lieu.1. L’è dandzèroeu pè dèjo chloeu krené, c’est dangereux au-dessous de (littéralt. par-dessous) ces rochers ruiniformes. 2. Li Krené (sur Miéville et Gueuroz).
 krenèrén.m.Crécelle.Menâ li krenèré, jouer des crécelles (selon la coutume, pendant les offices du jeudi et vendredi de la semaine sainte).
 krenetsen.f.1. Personne qui a peur du froid et du chaud. 2. Personne peureuse. 3. Femme geignarde, qui ne cesse de se plaindre.1. Tyìnta krenetse ! L’a todzo frèi ! Quelle personne délicate ! Elle a toujours froid ! Maloeu chin ke t’é krenetse ! T’â pouèire dè tè bourlâ ! Mon Dieu que tu es peureux ! T’as peur de te brûler (la langue et la gorge avec cette boisson chaude) ! 2. Ché tan krenetse ; y’é pouèire dè to, je suis tellement peureuse ; j’ai peur de tout.
 krépìnan.f.1. Crépine, c.-à-d. membrane graisseuse et transparente qui enveloppe les viscères du veau et du porc. 2. Résille, filet pour les cheveux.
 krèponn.m. et n.pr.1. Pierre, caillou.2. Rocher. 3. Sommet arrondi et rocheux dans la montagne. 4. Nom de lieu.1. Ne fó dèfonchâ por inkondrè li krèpon, il nous faut défoncer pour enfouir les caillous. Li a mandó on krèpon, il lui a jeté une pierre. 4. Le Krèpon (Les Marécottes et Van). Li Krèpon (Les Marécottes, Emaney et Finhaut). Chu li Krèpon (Finhaut).
 krèponâv.Lancer des pierres à qqn.L’è tu krèponâye, on lui a jeté des pierres.
 krèponèn.m.Petit rocher.
 krèpwen.m.Crépon (porté en signe de deuil ; voir grèpwe).L’a boutó le krèpwe ; l’è in dolye, elle porte (littéralt. elle a mis) le crêpe ; elle est en deuil.
 krètan.f. et n.pr.1. Crête (volatiles). 2. Terrain en forme d’arête. 3. Nom de lieu.1. La krèta doeu poeu, la crête du coq. Expression : Rabatrè la krèta, rabattre le caquet, remettre à sa place, humilier (littéralt. rabattre la crête). L’on bin fé ; li on rabatu la krèta ! Ils ont bien agi ; ils lui ont rabattu le caquet ! 3. La Krèta (La Crêta). La Krèta doeu Tretyin (sur Le Trétien). Chu la Krèta (Salvan et Châtelard). Le Plan a Krèta (Châtelard).
 krètén.m. et n.pr.1. Rocher en forme d’arête. 2. Nom de lieu.2. Le Krèté doeu Chèré ; Chu le Krèté (Les Granges).
 krètenalyen.f.Femme niaise, imbécile (voir krètyanèta).
 krètenè, -taadj. et n.Crétin, simplet.
 krètenoun.m.Homme niais, stupide ; imbécile.T’é on krètenou ! T’es un imbécile !
 krètin, -tyan·nan. et adj.Crétin, simplet, imbécile.
 krètóadj.Crêté.Dè lan krètó, des planches crêtées.
 krètrèv.Croître, augmenter, grandir, pousser.La lëna krè, la lune croît. Yè krè ché krouèi, il grandit cet enfant. Li dzo krèchon, les jours augmentent. Le dolin l’a byin krèchu, le garçon a bien grandi. L’éwe l’a krèchu, le ruisseau (littéralt. l’eau) a grossi (après l’orage par ex.). On lâchè li râve tank’a la nèi parskè krèchon todzo, on laisse les raves jusqu’à la neige parce qu’elles grossissent (littéralt. croissent) toujours. Ché âbre l’a krèchu fô, cet arbre a beaucoup poussé. Une femme qu’on taquinait pour son veau maigre s’exclama : Krètrè, l’a dè lârdze le to ! Il grandira, il a de la place (tout) autour ! Expressions : Krètrè chin porchouin, grandir sans souci. Krè koumin ouna vèirna, il grandit très vite (littéralt. comme une verne).
 krétsen.f.Galette, cressin.La mâma ne fajèi portâ infé dè krétse di le Tsâtèlâ, (Finhaut) maman nous faisait amener jusqu’ici des galettes depuis Le Châtelard.
 krëtsèn.m. et n.pr.1. Gradin rocheux. 2. Nom de lieu.1. Y’é èitsapó bàla dè tchyiere dè dèchu ché krëtsè, j’ai évité de justesse (littéralt. je l’ai échappé belle) de tomber de (littéralt. de dessus) ce rocher. 2. Li Krëtsè dè la Djue di Loé (Les Marécottes). Li Krëtsè dè Kouinon (Les Marécottes). Li Krëtsè dè la Chonbalye (Le Trétien).
 krëtse n.f.Son (résidu de la mouture du blé ou d’autres céréales).On cha dè krëtse, un sac de son. Y’é amati la krëtse po li vatse, j’ai humecté le son pour les vaches.
 krètyan·nèri, krètenalyèri, krétyanondzen.f.Crétinerie, imbécillité, bêtise.
 krètyanètan.f.Femme niaise, stupide (voir krètenalye).
 krèvâv.1. Crever, percer. 2. Périr en parlant d’animaux, de plantes (et parfois des humains dans quelques expressions).1. L’a li-j-âyon to krèvó, il a les habits tout percés. Expressions : Krèvâ li-j-ouèi, crever les yeux, être évident. Krèvâ li tsoeufon, trouer (littéralt. crever) les bas. 2. Le vé l’a krèvó, le veau est mort. Li râve krèvèrin proeu, les raves vont périr avec cette sécheresse. Expressions : Krèvâ dè fan, crever de faim. Chè krèvâ dè rire, rire aux éclats (littéralt. se crever de rire).
 krèvachen.f.Crevasse (sur un glacier).
 krèvalyen.f.1. Charogne. 2. Personne ou animal maigre, chétif, frêle.1. Chin la krèvalye, fé katèiyie, il sent mauvais (littéralt. il sent la charogne), ça répugne.
 krèva-pouèn.m.Lamier rouge (lamium pupureum), familièrement appelée ortie rouge (Les Jeurs).
 krève, krèiven.f.Refroidissement.Akapâ ouna krève, attraper un rhume.
 krevi (chè) v.Couvrir (se), recouvrir.Krevi le tèi in louje, in achèlye, couvrir le toit en ardoises, en bardeaux. On kruvè li gran·ne avoué on raté dè fèi oeu dè bou, on couvre les graines avec un rateau de fer ou de bois. Po férè la tsèi chalâye, on èiklafè li-j-ó, on li mèklè a la chó è on kruvè la tsèi, pour faire de la viande salée, on écrase les aulx, on les mélange au sel et on en recouvre la viande. Fó chè krevi po chorti, il faut se couvrir pour sortir. Expressions : Krevi la mèird’oeu tsa, cacher qqch. d’embarrassant ou de répréhensible (littéralt. couvrir la merde au chat). Krevi li trifle, faire le 1er binage des pommes de terre (littéralt. couvrir les pommes de terre).
 krëyâv.Crier ; appeler à voix forte.Li-j-é krëyó po denâ, je les ai appelé pour le dîner. Dicton : Kan l’âye krëyè, l’è chënye doeu mótin, quand l’aigle crie, c’est signe de (littéralt. du) mauvais temps. Chon tu dâryó è chè chon boutó a krëyâ, ils se sont terriblement fâchés (littéralt. ils ont été très en colère) et se sont mis à crier. Li é to krëyó kè brâve dzin ! Je l’ai appelé par tous les noms (littéralt. je lui ai tout crié) sauf celui d’honnête homme ! Expressions : Krëyâ a plèina gordze, crier à tue-tête (littéralt. à pleine gorge). Krëyâ koumin on patèi, crier comme un charretier (littéralt. un chiffonnier). Krëyâ koumin on charvâdze, crier comme un charretier (littéralt. un sauvage). Krëyâ koumin on dë, krëyâ koumin li korbé, crier d’une voix rauque (littéralt. comme le hibou, comme les corbeaux). Krëyâ chu li tèi, répandre des bruits indiscrets, (littéralt. crier sur les toits).
 krëyâ la bónaexpr.Pousser des cris de joie, crier victoire.Che n’ùchon fournèi dè krojâ li trifle, ne charon benéje è ne poron krëyâ la bóna, si nous avions fini de déterrer les pommes de terre, nous serions contents et nous pourrions pousser des cris de joie.
 krëyèré, -lan.Personne qui parle fort, qui crie.
 krin.m.1. Action de crier. 2. Homme très costaud, qui a une grande force physique.1. L’a pouchó on kri, il a poussé un cri. 2. L’è on kri, il est très fort, très costaud (littéralt. c’est un cric).
 krietsen.f.Cacolet.
 krimén.m./f.Personne maigre.On krouèi krimé, un petit maigrelet. Tyìnta krimé ! Quelle femme maigrelette !
 krinn.m.1. Crin. 2. Toupillon, c.-à-d. touffe de poils de la queue des vaches. 3. «Pressée», c.-à-d. peau et pépin des raisins pressés dans le pressoir.1. Fó le tsarpenâ, ché krin, dèvan kè férè le matèla, il faut le démêler, ce crin, avant de faire le matelas.
 krinche (li) n.f.pl.Vannure, c.-à-d. poussières et impuretés qui proviennent du vannage des graines.
 krinchon, kroeuchonn.m. et n.pr.1. Pomme sauvage ou batarde ; pomme forte, acide. 2. Nom de lieu.1. Chin l’è dè krouèi krinchon, ce sont de petites pommes sauvages (Les Leysettes). 2. La Bàrma di Krinchon (Le Trétien).
 krinchonu, -oua ; krinchenu, -oua n. et adj.1. Se dit de fruits petits, qui se sont mal développés. 2. Se dit d’une personne maigrelette, de petite taille.Li cheryieje chon dè kroye krinchonouë, les cerises sont de tout petits fruits de rien du tout.
 krinchyie di dinexpr.Grincer des dents.L’a dè varmé, krinchè di din, il a des vers, il grince des dents.
 krinchyie li-j-èpóleexpr.Hausser les épaules.L’a krincha li-j-èpóle, il a haussé les épaules.
 krindrè v.Craindre.Krinje rin, je ne crains rien, je n’ai peur de rien. Krinjèivon d’avèi pâ proeu po li bétye, ils craignaient de manquer de fourrage (littéralt.de n’avoir pas assez pour les bêtes). Chin, l’è proeu byin a krindrè, ce malheur est à prévoir, c’est malheureusement ce qui risque bien d’arriver (littéralt. ça c’est assez bien à craindre). Krinde voue l’omenouâ ? Craignez-vous l’homme noir ? (question posée au jeu de l’homme noir).
 krìntâ (alâ)expr.Aller s’inscrire chez l’officier d’état civil et le curé en vue de mariage.
 krinten.f.Crainte.Expressions : Y’a pâ kè la krinte ke li rètin, rien ne les arrête hormis la crainte (littéralt. il n’y a rien, si ce n’est la crainte, qui les retient). Alâ a krinte, marcher avec crainte, se déplacer avec crainte (sur un chemin verglacé par exemple).
 krintive, -vaadj.Craintif.Ché vé l’è krintive, ce veau est craintif.
 kristón.m.Cristal.On byó kristó, un beau cristal de roche.
 kritchkrouâtchen.m.Espèce de petite pioche qui sert à démêler les peaux et les pépins des raisins dans le pressoir.
 kriye (li) n.f.pl.Les «criées», c.-à-d. les annonces publiques faites à Salvan du balcon de la maison de commune, le dimanche, à la sortie des offices.Y’é atyoeutó li kriye, j’ai écouté les criées. Poublèiyie èi kriye, publier qqch. aux criées ; afficher sur la place de l’église, après la messe dominicale.
 kron.m. et n.pr.1. Creux (voir kroeu). 2. Fosse au cimetière. 3. Nom de lieu.1. Le kro dè l’estòma, le creux de l’estomac. Le pró l’è in kro, le pré forme une concavité (littéralt. est en creux). Expression : Lé, y’a on bon kro ! Voilà un bon endroit où se caser (littéralt. là, il y a un bon creux ; en parlant d’une famille aisée où l’on entre par suite de mariage) ! 3. Le Kro dè Vële, le creux de Ville (la place des Baux et ses alentours à Salvan Ville).
 krochen.f.1. Crosse. 2. Canne à poignée recourbée. 3. Dent (fam).1. Ouna kroche d’èvètye, une crosse d’évêque. 2. Korè avoué dawe kroche, il marche avec deux cannes.
 krochiv.Mâcher bruyamment.Chla vatse krochè to, cette vache mâche tout bruyamment.
 krochonn.m.Crochet pour cueillir les cerises et tirer le foin du tas.
 krochonèn.m.Pommier batard ou sauvage.On plantâvè dè krochonè kan on intâvâvè, (Vernayaz), on plantait des pommiers sauvages quand on greffait.
 kroeun.m. et n.pr.1. Creux (voir kro). 2. Nom de lieu.1. Y’a on grou kroeu ! Il y a un grand creux ! (Les Jeurs). Prindrè kâtyè tsoùja din le kroeu dè la man, prendre qqch. dans le creux de la main. 2. Le Kroeu Loeu (Les Granges). Li Kroeu (La Crêta). Le Kroeu dè l’Orvé (Trient).
 kroeujâdzen.m.Déterrage.La noué dè la fournya doeu kroeujâdze di trifle, on fajèi dè bounyè po chëpâ, le soir de la fin du «déterrage» des pommes de terre, on faisait des beignets pour souper (Les Marécottes).
 kroeulâv.1. Frissonner (de peur, de froid, de fièvre, etc.) ; grelotter ; trembler de peur. 2. Emettre un bruit effroyable (causé par une avalanche par ex.) qui fait tout trembler, gronder.2. Y’é to avoui kroeulâ, j’ai entendu un grondement effroyable (littéralt. j’ai tout entendu gronder).
 kroeule (li)n.m.pl.Frissons.Expression : Avèi li kroeule chu, avoir les frissons (littéralt. les frissons dessus)
 krojâ, kroeujâv.Creuser.Krojâ on tsèjó, creuser l’emplacement d’une maison. Expressions : Krojâ li trifle, déterrer (littéralt. creuser) les pommes de terre. Kroeujâ li plate, creuser dans les terriers pour déterrer les marmottes engourdies (littéralt. creuser les marmottes).
 krojouèn.m.1. Lampe à huile. 2. Lampe de mineur.
 krókan.f.Se dit d’une vieille vache ou d’une vieille chèvre.Ouna vyielye króka, une toute vieille vache (ou chèvre).
 krokâv.Croquer.Expression : Fotrè ouna krokó, donner un coup de dents.
 kroke-môn.m.Fossoyeur.
 krokinadj.Croquant, croustillant.
 kròpan.f.Croupe.Kròpa d’âne, «croupe d’âne», c.-à-d. défaut dans la croupe d’une vache.
 kropiv.Croupir.L’a kropèi din la mijèire, il a croupi dans la misère.
 kròtan.f. et n.pr.1. Saillie ou corniche herbeuse d’un rocher. 2. Grotte naturelle. 3. Cave ou étable voûtée. 4. Nombreux noms de lieu.
 krotâv.Voûter.Le boeu l’è krotó, l’étable est voûtée.
 kròta n.f.1. Croûte. 2. Tartine.1. Chi frui l’a ouna kròta èipècha, ce fromage à une croûte épaisse. 2. Y’é mindja ouna bouna kròta dè boure è dè mèi,  j’ai mangé une bonne tartine de beurre et de miel.
 krotchyiev.Crocher.Expressions : Krotchyie chu li-j-âtre, voler sur une propriété voisinant la sienne (littéralt. crocher sur les autres). L’a pu krotchyie in kakè tsoùja, il a pu lui trouver à redire (littéralt. il a pu crocher) pour qqch.
 krotén.m.1. Croûte. 2. Croûte de lait.1. Le cholèi l’a a férè po fondrè stoeu kroté, le soleil a de la peine à fondre ces croûtes (de neige durcie). 2. L’on dè kroté, ils (les enfants) ont de la croûte de lait.
 krotin·na, krotyan·nan.f.Petite saillie dans un rocher.
 krotonn.m.Petite cave voûtée.
 krotsèn.m.Crochet (boucherie, couture, etc.) ou tout objet en forme de crochet, agrafe, crochet servant à fixer les perches sur le toit, tisonnier, etc.Charti on krotsè, planter un crochet. Devinette : Kan on chô a mèijon, voue fé la poùta kontre, quand on passe de la chambre de famille à la cuisine (littéralt. quand on sort à la cuisine), il vous fait la moue. Réponse : Le krotsè doeu koumâkle, le crochet de la crémaillère.
 krotse-kachonn.m.Creux de la clavicule ; clavicule.
 krotsenèiren.f.Amas de petits morceaux de certains aliments (pain, fromage).Ouna krotsenèire dè frui, un amas de petits morceaux de fromage.
 krotsenó, -âyepp.adj.Ebrêché (vaisselle, ustensile, etc.).
 krotsepyan.m.Croc-en-jambe (voir tsanbèta).Férè on krotsepya, faire un croc-en-jambe.
 krotsètâv.Crocheter.L’a krotsètó on tapi, elle a crocheté un tapis.
 krotson n.m.Quignon de pain, morceau croûté de pain.On krotson dè pan, un quignon de pain. On bokon dè krotson, un petit morceau de pain.
 krotsonâ, krotsenâv.1. Entamer le pain par ci par là, le ronger de tous les côtés. 2. Par ext. exécuter un travail en commençant par ci par là, par petits bouts.1. Le pan l’è to krotsenó, le pain est entamé de plusieurs côtés (littéralt. est tout entamé). 2. Mè chobrè ple kè le mèitin ; y’é krotsenó li rive, il ne me reste plus que le milieu (par ex. à labourer, à sarcler) ; j’ai fait les bords, j’ai terminé les bords. L’a pouèire doeu fin ; krotsonè to le to doeu pró, il a peur d’avoir à faucher l’herbe du milieu (littéralt. il a peur du foin) ; il ne fait que faucher un peu les bords par endroits (littéralt. il fauche par endroits tout le tour du pré).
 krouan.f.Petite pièce retirée, réduit.Chu la tsànbra y’a on bokon dè kroua, en dessus de la chambre, il y a un petit réduit. Mètrè a la kroua, mettre au réduit.
 krouatchan.f.Cri du corbeau.
 krouatchyiev.1. Croasser. 2. Crier d’effroi (volatiles). 3. Pousser des cris discordants, crier d’une voix rauque.
 krouèin.f. et n.pr.1. Croix ; épreuve. 2. Nombreux noms de lieu.1. Y’é fé on chënye dè krouèi. J’ai fait un signe de croix. Flëri li krouèi, fleurir les croix (lors des rogations). Li krouèi chon pâ tote dè bou ! Les croix ne sont pas toutes de bois ! Expressions : Férè la krouèi, faire une croix, tracer une croix sur un objet ou un endroit (par un signe de la main ou avec un instrument). Din le tin è òra achebin on a la kotëma dè férè la krouèi dèjo le pan dèvan kè l’intanâ, dans le temps et maintenant aussi on a l’habitude de faire la croix sous le pain avant de l’entamer.
 krouèi-dè-pardèi n.f.Abécédaire ; premier tableau avec les lettres a.b.c. etc.L’è adé a la krouèi dè pardèi, il est encore à l’abécédaire.
 krouèijàlan.f.Groseillier des Alpes (ribes alpinum) ; fruit de ce groseillier.
 krouèijàla pèloeujen.f.Groseillier épineux (ribes grossularia ; Les Jeurs) ; fruit de ce groseillier.
 krouèijalèin.m.Groseillier des rochers (ribes petraeum) et groseillier des Alpes (ribes alpinum).
 krouèijatâv.Dessiner des lignes qui s’entrecroisent.
 krouèijatón.f.Entrelacement, entrecroisement de lignes.Y’a ouna krouèijató dè fi èlèktrike oeu cholan dèchu ! Quel entrecroisement de fils électriques il y a au plafond !
 krouèijen.f.Coquille (escargots, oeufs) ; coque (noix).Ouna krouèije dè lemache, une coquille d’escargot. Kokon a la krouèije, œuf à la coque.
 krouèijyie (chè) v.Croiser (se).Ne ne chin krouèija chin ne dërè bondzo, nous nous sommes croisés (en chemin) sans nous dire bonjour. Expressions : Chè krouèijyie li bré, se croiser les bras, ne rien faire. Yè krouèijè li tsanbe, se dit pour parler d’une bête très maigre (littéralt. elle croise les jambes, elle courbe les pattes).
 krouèi-kròyaadj.1. Petit. 2. Mauvais (temps, goût, odeur, rêve, etc.).1. On krouèi boté, un petit gamin. 2. On krouèi chon, une mauvaise odeur. Chin l’a krouèi goue, cela a mauvais goût. La chèijon l’è pâ tu kròya, la saison n’a pas été mauvaise. On krouèi chondze, un mauvais rêve, un cauchemard. Dicton : Le luiton doeu noué anonchè le byó tin, le luiton doeu matin anonchè le krouèi tin, l’arc-en-ciel du soir annonce le beau temps, l’arc-en-ciel du matin annonce le mauvais temps. Expression : Fé afroeu krouèi, il fait très mauvais temps.
 krouèi-kròya n.Enfant ; petit garçon, petite fille, fillette, gamin, gamine.Li krouèi è li kroye, les gamins et les fillettes. On krouèi módoué, un enfant difficile. On krouèi drôle, un enfant drôle, amusant. On krouèi byin fordja, un petit de bonne constitution (littéralt. bien forgé). Ouna kròya byin fabrekâye, une petite de bonne constitution (littéralt. bien fabriquée).
 kroulâv.1. Roucouler (en parlant du faisan, du pigeon, etc.) 2. Miauler, crier (chats, voir mion·nâ).
 kroupyonn.m.Croupion.
 kroye èrban.f.collect.Mauvaises herbes.
 kru, krouaadj.1.  Cru, crue. 2. Froid et humide (temps).Mindzè to kru, il mange tout cru. Dè laché kru, du lait cru. Ouna trìfla kroua, une pomme de terre crue. Dè trifle krouë, des pommes de terre crues. Le tin l’è kru, le temps est froid, humide.
 kruche n.f.Cruche.Bétye koumin ouna kruche, bête comme une cruche.
 krulyon n.m.1. Crochet à deux ou trois dents pour vider les w.-c. de campagne. 2. Homme douillet (Les Granges). 3. Objet peu solide.2. T’é on krulyon ! Tu es un douillet !
 krulyonâv.Grelotter.On krulyonè dè frèi, on grelotte de froid.
 krutsonn.m.Vache maigre.
 kryierèv.Croire.A ché, on li fé fran to kryierè, à celui-ci, on lui fait absolument tout croire. Expressions : L’è pâ dè kryierè, c’est incroyable (littéralt. ce n’est pas à croire). Ch’in krèi mé kè tui li-j-âtre, il se croit supérieur à tous les autres (littéralt. s’en croit plus que tous les autres), il ne pense qu’à lui, il se moque de tout le monde. Fó kryierè chin ke douèityon, il faut croire ce qu’on nous enseigne (littéralt. ce qu’ils enseignent).
 kson-ksoninterj.Cri d’appel pour les agneaux.
 kuin.m.Vent sifflant à travers les portes ou les cloisons lors d’une tempête de neige poudreuse (mot tombé en désuétude au début du 19ème siècle ; voir le mot plus courant chi).Vouèi yè kouchè ; kin kui ! (Finhaut) Aujourd’hui, il y a une tempête de neige ; comme le vent hurle (littéralt. quel vent sifflant) !
 kuichonn.m.Pinson ordinaire (parfois appelé familièrement kui-kui).
 kuien.m.Cuir.On foeudâ dè kuie, un tablier de cuir. Tàpa-kuie, cordonnier (littéralt. tape-cuir). Expression : Férè lèvâ le kuie, faire gonfler la peau de la vache à force de lui donner des coups de fouet (littéralt. faire lever le cuir).
 kulotó, -âye adj.Qui fonce sous l’effet d’un dépôt de liquide.
 kultivâv.Cultiver.
 kultivó, -âye pp.adj.Cultivé.On tarin kultivó, un terrain cultivé.
 kunètan.f.Rigole d’irrigation ; embranchement de rigole.
 kuraboeun.m.Domestique qui nettoie les étables et fait les gros travaux à l’alpage.
 kura-j-ouèin.m.Libellule.
 kurakatyèiren.m.Celui qui vide la fosse d’aisance.
 kuvâv.Cuver.Po le rodze fó lachyie kuvâ ouë dzo, pour le rouge il faut laisser cuver huit jours.
 kuvètan.f.Cuvette.

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PATOIS DE LA VALLEE DU TRIENT