PATOUÈI DÈ LA VALÉ DOEU TRËYIN


Po pâ oublâ le tin pachó !

DICTIONNAIRE EN LIGNE : E

 èbinconj.Ou, ou bien.Chëche èbin chin ? Ceci ou ça ?
 èbinconj.Sinon, sans ça, faute de quoi.Fó pâ tan le manyotâ è bin vin krèvalye, il ne faut pas trop le manier, sinon (littéralt. ou bien) il devient chétif.
 èbininterj. Eh bien.
 ébón.m.Feu de joie.Le byó ébó ! Quel beau feu de joie ! (La Crêta). Férè li-j-ébó dè Chin Djan, faire les feux de la Saint-Jean.
 èbrëna n.f.Personne hyperactive, qui veut tout faire, tout entreprendre à la fois.Kint’èbrëna, vœu parto alâ a kou ! Quel hyperactif, il veut se donner à fond dans tout ce qu’il entreprend (littéralt. il veut aller partout à la fois) !
 èchaloten.f.Echalote.
 èchartâ, èchertâv. et n.pr.1. Essarter, défricher. 2. Nom de lieu.1. Èchartâ li bochené, arracher les buissons. 2. L’Èchèirte. Li-j-Èchèirte (Les Marécottes). L’Ècharton (Le Trétien). Li-j-Ècharton (Salvan). L’Ècharton Dèchu, L’Ècharton  Dèjo (Giétroz).
 ëchatyen.f.Chose, objet.Y’é trovó oun’ëchatye, me ché pâ ke l’è, j’ai trouvé qqch, mais je ne sais pas ce que c’est.
 èchèin.m. et n.pr.1. Essart, c.-à-d. terrain couvert d’arbustes et d’arbrisseaux épineux ; terrain défriché pour le mettre en culture. 2. Nom de lieu en de nombreux endroits.
 èchevètan.f.Petit écheveau, échevette (de laine, etc.).
 èchoeurâ (ch’)v.1. Essorer, égoutter qqch. 2. Egoutter, s’égoutter, perdre son eau goutte à goutte (voir èidzotâ). 3. Sécher par évaporation, se sécher.2. On boutè la boùlya chu dè tsevalè po la lachyie èchoeurâ, on met la lessive sur des chevalets pour l’égoutter (littéralt. la laisser s’égoutter). 3. Òra, chè poeu èchoeurâ a chon éje, maintenant il a tout le temps de bien sécher (littéralt. maintenant il peut sécher à son aise ; en parlant de regain mis à sécher à l’abri).
 èchouin.m. et n.pr.1. Essui, c.-à-d. lieu où l’on étale une chose pour la faire sécher ; endroit sec. 2. Nom de lieu.1. Expression : Chè boutâ a l’èchoui, changer de vêtements quand on est mouillé (littéralt. se mettre au sec). 2. L’Èchoui (Les Marécottes).
 édèlvèchen.m.Edelweiss (leontopodium alpinum).
 èdyerâ, èdyerlâv.Déchirer.L’a èdyeró le foeuda, elle a déchiré le tablier. L’a èdyerló le motchoeu (Finhaut), elle a déchiré le mouchoir. Te vâ èdyerlâ ta ròba, tu vas déchirer ta robe.
 èdyièirda, èdyèirban.f.1. Déchirure à un vêtement. 2. Place fauchée dans un pré (voir dyièirda).1. L’a fé ouna grouch’èdyièirda, il a fait une grosse déchirure à son vêtement.
 èfafiv.Effacer.Le krouèi l’a to èfafi chon dèvouèi, le gamin a tout effacé son devoir.
 èflantchyiev.Tailler en biais une pièce de bois.
 èfléyén.m.Fléau.N’in èiko le bló avoué l’èfléyé, nous avons battu le blé avec le fléau.
 èflorâv.1. Affleurer, apparaître à la surface. 2. Effleurer, toucher légèrement.1. Le ché l’èfloeurè la tèira, le rocher affleure, est au ras du sol, au niveau de la terre. 2. L’è tu èfloró pèr ouna pyiera, il a été effleuré par une pierre (roulante).
 èfô n.m.Effort.Dicton : Oeu mariâdze è a la mô, le dyâble fé chi-j-èfô, au mariage et à la mort, le diable fait ses efforts.
 èfrèidâ (ch’)v.1. Refroidir. 2. Tuer ; se suicider.1. Fó pâ lachyie èfrèidâ la chëpa, il ne faut pas laisser refroidir la soupe. 2. Kan l’on baró, y’in a tu on ke l’èirè a pou pré èfrèidó, quand ils se sont battus, il y en a eu un qui était à moitié mort. Ouna vouârba ch’èfrèidon, un moment ils vont s’entretuer (en parlant de gens toujours en train de se battre).
 èfrontó, -âyeadj.Effronté.
 égrâv.1. Actionner un levier, faire une pesée, pour soulever qqch. de lourd.Fó égrâ po cholèvâ chla pyiera, il faut actionner un levier pour soulever cette pierre. Expression : Kan l’arè proeu égró fé mô tin, quand le mauvais temps aura assez menacé, il va finir par arriver.
 égren.m.Levier.
 égreadj.Aigre, aigrelet.
 égriadj.Irrité.L’è égri kontrè ne, il est irrité contre nous.
 èiart.déf.Aux.N’in balya a mindjie èi dzenelye, nous avons donné à manger aux poules.
 èi, èirn.m.Air.Fó oeuvri la fènétra po balyie d’èi, il faut ouvrir la fenêtre pour donner de l’air. Li moeuble chon chobró a l’èir doeu tin,les outils sont restés dehors, à l’air du temps. L’è tsèju li kane in l’èi, il est tombé les jambes en l’air. L’a rin kè l’èi d’on krètenou, il a vraiment l’air (littéralt. il n’a rien que l’air) d’un imbécile. La lëna l’è adé a myie-èi, la lune est encore à mi-ciel. L’in a pâ l’èi, me l’a la tsanfon, il cache son jeu ! (littéralt. il n’en a pas l’air, mais il a la chanson ! )
 èibalotchyie (ch’), èibalouyie (ch’), èibaloyie (ch’), èibaluyie (ch’) v. 1. Devenir plus beau, plus net. 2. Rendre ou faire paraître plus beau, plus net ; balayer ou nettoyer impeccablement. 3. Folâtrer ici et là, gambader.1. Le tin ch’èibalouyè, le temps s’éclaircit. L’è mé to èibalotcha, c’est de nouveau tout clair, le ciel est de nouveau serein. 2. Chi ch’è prôpre, chi ch’è èibalutcha, ici c’est propre, ici c’est parfaitement nettoyé.  3. Li vatse chè chon èibalouyë, les vaches ont folâtré ici et là.
 èibardjiev.1. Héberger (voir abèirdjie). 2. Mettre à l’abri (se). 3. Recevoir la visite nocturne de jeunes gens, pour la veillée.
 èibardoya p.p.adj.Se dit de qqn qui a les vêtements en très mauvais état.L’è to-t-èibardoya, il a les vêtements en loques (Finhaut).
 èibardoyiev.Déchirer.
 èibarlâv.Dépouiller les branches de leurs rameaux feuillés pour les donner au bétail.
 èibarlotâ v.tr.Lancer des bouts de bois ou autres objets sur qqch. ou qqn (par exemple pour faire tomber les fruits d’un arbre).L’on èibarlotó le pomèi, ils ont fait tomber les pommes du pommier. L’èibarlotâvon li-j-âtre avoué dè krèpon, ils lançaient des pierres aux autres.
 èibayèmin n.m.Etonnement.
 èibayi(ch’) v.Ebahir, étonner (s’), être stupéfait.Ché tu èibayi, j’ai été ébahi. La fënna l’è tu èibaya, la femme a été étonnée. Fó rin ch’èibayi dè rin ; on châ pâ chin ke poeu ne-j-arevâ, il ne faut s’étonner de rien ; on ne sait pas ce qui peut nous arriver. Ché tu èibaya, mè moujâwe proeu dè vyie d’âtre tsouje, j’ai été déçue (littéralt. étonnée), je pensais vraiment voir autre chose. Ché èibaya ke te chèi vènoua ne trovâ pèr on tin koumin fé, je suis étonnée que tu sois venue nous rendre visite par un temps pareil (littéralt. par un temps comme il fait).
 èiblètâ, èiblotâv.1. Détacher les feuilles ou les rameaux (voir dèblotâ). 2. Rompre par morceaux.1. Èiblotâ la folye (Litroz), détacher le feuillage (voir dèblotâ). 2. Voue fó pâ voue plindrè, voue-j-èi proeu dè pan a èiblètâ, il ne faut pas vous plaindre, vous avez assez de pain à rompre.
 èibloyi v.Eblouir.On è tu èibloyi, on a été ébloui.
 èiboeudi v.1. Ebaudir, égayer. 2. Réprimander, corriger des enfants.2. Y’a byó a li-j-èiboeudi, l’atyoeuton rin ! On a (littéralt. il y a) beau les réprimander, ils n’écoutent rien !
 èiboeufâv.Cabosser.Le bidon l’è èiboeufó, le bidon est cabossé (La Crêta).
 èibofâ, èibouifâ v.S’ébouler, s’écrouler (voir èibyoulâ).Le moue l’èibouifè, le mur s’éboule. Sé moue l’a èibofó, ce mur s’est éboulé (Finhaut). Le ché l’a èibofó, le rocher s’est éboulé.
 èibolayiev.Disperser des balayures (bolaye), des débris mis en tas.
 èibordzenâv.1. Bourgeonner (arbres et arbustes) ; se couvrir de boutons (peau). 2. Ebourgeonner.1. On nâ ke l’èibordzenè, un nez piqué de trous (littéralt. qui bourgeonne).2. Kan li vënye kouminchon a pouchâ fó alâ bâ èibordzenâ, quand les vignes commencent à pousser il faut aller en bas (à Plan-Cerisier) ébourgeonner.
 èibornâv.Raccommoder les trous aux vêtements (voir inbornèlâ).Mè fó èibornâ stoeu-j- ayon, il me faut raccommoder ces vêtements (Les Jeurs).
 èibornyiev.Rendre borgne.L’è tu èibornya kan l’a mèinó din la loujèire, il a été éborgné quand il a miné dans l’ardoisière.
 èibotsachan.f.Action de couper les buissons, de défricher.L’on të pâ fé oun’èibotsacha ! N’ont-ils pas fait une sacrée coupe (de buissons) !
 èibotsachyiev.Couper les buissons, défricher.
 èibouèlâ (ch’)v.1. Se disloquer, se défaire (s’applique à une charge portée par un homme ou un animal). 2. Surmener ; faire un effort abdominal, s’éreinter, se surmener.1. Ché yâdze ch’èibouèlè, cette charge se disloque. 2. M’èibouèle in tsarèiyie ste bouèite dè trifle, je me surmène en transportant ces caisses de pommes de terre. Te le fé èibouèlâ ché petyou, te le fé troua travalyie, tu le surmènes (littéralt. tu le fais se surmener) ce petit, tu le fais trop travailler.
 èiboutchan.f.Epierrage ou épierrement, c.-à-d. action d’ôter les pierres d’un chemin.N’in fé ouna groucha èiboutcha, nous avons fait un gros épierrage.
 èiboutchouiren.f.pl.Petites pierres provenant de l’épierrage des prés.Y’é voudya li-j- èiboutchouire chu ouna mourdjiere, j’ai vidé les petites pierres de l’épierrage sur une murgère.
 èiboutchyiev.Epierrer, ôter les pierres d’un terrain ou d’un chemin (voir èiparèyie).Èiboutchyie li tsemin, épierrer les chemins. Dè foryie on èiboutsè li pró, au printemps on épierre les prés.
 èibovâv.Chanfreiner.Fó èibovâ chloeu belyon, il faut chanfreiner ces billons.
 èibrantchyie v.Ebrancher.
 èibrenyachyiev.Mettre en désordre, remuer.Y’é li vète èibrenyacha, j’ai les cheveux en désordre.
 èibrevâdan.f.Gros travail, parfois fait de manière hâtive ou brutale.
 èibrevâda (fér’oun’)expr.Faire un gros travail, donner un bon coup de collier.Òra, va fér’oun’èibrevâda, vœu to rèvarchâ ! Maintenant, il va faire un travail de forcené ; il veut tout renverser !
 èibrifó, -âye adj.Cabossé.Le bidon l’è to-t-èibrifó, le bidon est tout cabossé (Giétroz).
 èibrinlâ v.Ebranler.
 èibrive, -vaadj.Brusque, en parlant du bétail.Chla vatse l’è on bokon èibrìva, cette vache est un peu brusque (Finhaut).
 èibroeulâv.1. Secouer un arbre pour en faire tomber les fruits. 2. Réprimander, corriger des enfants, les secouer.1. Èibroeulâ le pomèi, secouer le pommier.
 èibroeulón.f.Action de secouer un arbre pour en faire tomber les fruits.Fó balyie oun’èibroeuló oeu pomèi, il faut secouer le pommier (littéralt. donner une secouée au pommier).
 èibroeuló (balyie oun’)expr.Secouer qqn pour le corriger.T’é chyue ke li é balya oun’èibroeuló ! Tu peux être sûr (littéralt. t’es sûr) que je l’ai secoué !
 èibrondâ v.Couper les branches d’un arbre.
 èibyâtchyie (ch’)v.Déchirer (se), écorcher (s’).L’a le foeudâ èibyâtcha, elle a le tablier déchiré. Mè ché èibyâtcha le bré, je me suis écorché le bras.
 èibyâtsen.f.Déchirure, écorchure (à un vêtement ou sur la peau).Y’é ouna grouch’èibyâtse oeu koutin, j’ai une grosse déchirure à la robe.
 èibyoulâ (ch’)v.S’ébouler, s’écrouler, s’affaisser (voir èibofâ).Le ché ch’è èibyouló, le rocher s’est éboulé.
 èicharvadzi, èicharvadjie v.Effrayer, épouvanter.Fó pâ èicharvadzi li dzenelye è bin on li poeu ple abriti, il ne faut pas effrayer les poules sinon on ne peut plus les rassembler. L’è arevó to-t-èicharvadja, il est arrivé tout épouvanté.
 èichemâv.1. Essaimer. 2. Se déplacer rapidement, avoir une démarche rapide.2. Ché l’èichemè, celui-là marche très vite.
 èichenyie v.Couper les branches (li chin) à un sapin abattu.Fó alâ èichenyie chloeu chapin, il faut aller ébrancher ces sapins (La Crêta).
 èichoflâ (ch’)v.Essouffler (s’).
 èichui, -teadj.Sec (après avoir été mouillé).Li-j-âyon chon èichui, les habits sont secs. Expression : L’è èichuite dè chan, elle est anémique (littéralt. elle est sèche de sang). Chon pâ onko èichui dèjo li bré ke fon dja li malin, ils sont à peine sortis de l’enfance (littéralt. ils ne sont pas encore secs sous les bras) qu’ils font déjà les malins (en parlant de jeunes freluquets).
 èichuiyie, èichoyiv.1. Essuyer. 2. Sécher par évaporation, se sécher.1. Èichoyi li-j-éje, essuyer la vaisselle. 2. L’èrba l’èichuiyè, l’herbe se sèche après la pluie. Le fin l’a èichoyèi, le foin a séché. Chon pâ èichui darèi li-j-orèlye (dèjo li bré) ke mujon dja a chè mariâ, ils sont à peine secs derrière les oreilles (sous les bras) qu’ils pensent déjà à se marier.
 èidarbonâv.Etendre les taupinières quand on nettoie les prés au printemps (voir darbonâ).
 èidoya adj.Qui a les jambes arquées.L’è to-t-èidoya, il a les jambes toutes courbes (Finhaut).
 èidrounyiev.Couper les vernes.
 èidyen.f.Aide.Ch’on poeu avèi d’èidye l’erë myoeu, si l’on peut avoir de l’aide, cela va mieux.
 èidyie (ch’)v.Aider (s’).Fó ch’èidyie li-j-on li-j-âtre, il faut s’aider les uns les autres. Expression : Ke le bon Dyu ne-j-èidyëchè ! Que le bon Dieu nous aide ! Dicton : Kan to le monde ch’èidyè, nyon chè krèivè, quand chacun y met du sien (littéralt. quand tout le monde s’aide), c’est moins fatigant pour tous (littéralt. personne ne se crève, ne périt). Fó te alâ t’èidyie ? Faut-il venir t’aider ? T’â proeu leji dè vèni m’èidyie a férè ché travalye, tu as bien le temps de venir m’aider à faire ce travail.
 èidyie a nouèirèexpr.S’y prendre mal quand on veut aider qqn (en l’empêchant d’agir comme bon lui semble) (littéralt. aider à nuire, à embarrasser).Kan on vin po t’èidyie…-Ouèi ! Èidyie a nouèirè ! Quand on vient pour t’aider… - Oui ! M’empêcher ! Kan on poeu rin férè, fó oeumin pâ nouèirè ! Quand on ne peut rien faire, il ne faut au moins pas nuire !
 èidyoeu, -oeùjan.Personne qui aide.L’a tu on èidyoeu, il a eu un (e) aide.
 èidzarâ, èidzèrâ, èidzarbâv.Souffrir (physiquement ou moralement ; voir èikrëtâ) ; avoir des soucis.L’a èidzaró, il a souffert. Avoué ché mó t’èidzère, avec ce mal tu souffres. Y’é èidzaró po tsardjie ché yâdze ! J’ai souffert pour me mettre sur le dos cette charge. Ché l’a èidzarbó, celui-là a eu beaucoup de soucis. Y’é èidzarbó por akorchâ la vatse, j’ai eu mille peines pour dresser la vache (Vernayaz).
 eidzarfilâv.Abîmer le jable (rainure pratiquée dans les douves d’un tonneau pour fixer les fonds ; partie de la douve en saillie sur le fond du tonneau).On govèi èidzarfiló, une seille qui se disloque.
 èidzarnâv.Egermer, dégermer, dépouiller de son germe (voir dèdzarnâ).Èidzarnâ li trifle, égermer les pommes de terres. Expression : Èidzarnâ li senyi, (Finhaut) enlever les brindilles aux branches de sapin.
 èidzavetâ (ch’)v.1. Gigoter (voir dzavetâ). 2. Se débattre, regimber (v.pr.).1. L’a èidzavetó dèvan kè krapi, il a gigoté avant de crever (en parlant d’un animal qu’on a tué). L’èidzavetâvè pè la tyoeutse, il gigotait dans le lit.
 èidzayiev.Disperser (La Crêta).Li tchyievre chon tu to-t-èidzayë, les chèvres ont été toutes dispersées. L’a èidzaya li krouèi, il a dispersé les gosses. Li dzenelye l’on to-t-èidzaya le fèmé, les poules ont tout dispersé le fumier.
 èidzornâv.Débroussailler autour des propriétés, donner du jour.Y’a fóta d’èidzornâ, il faut débroussailler.
 èidzotâv.1. Egoutter qqch. 2. Égoutter, s’égoutter, perdre son eau goutte à goutte (voir èchoeurâ et dèdzotâ). 3. Dégoutter, tomber goutte à goutte (liquide).2. Fó lachyie èidzotâ on bokon, il faut laisser (s’) égoutter un peu. Fér’èidzotâ ouna tseminje, égoutter (littéralt. faire s’égoutter) une chemise.
 èidzovó, -âye adj.Sur le vide, à pic, vertigineux.Lé, li è èidzovó ! Là, c’est à pic !
 èifafiv.Effacer.
 èifann.m.Enfant.D’âtre kou chenâvon la fin avoué la petyoude klotse po li fèmale è li-j-èifan, autrefois, ils sonnaient le glas avec la petite cloche pour les femmes et les enfants. L’èivon pâ dè pan po balyie ei-j-èifan, ils n’avaient pas de pain à donner aux enfants Expression : Boutâ on èifan oeu monde, mettre un enfant au monde.
 èifelâv.Affiler, aiguiser.Èifelâ on tyoeuté, aiguiser un couteau.
 èifoyiev.Effeuiller.Fó èifoyie po ke le rejin vèiyëchè le cholèi, il faut effeuiller pour que le raisin voie le soleil.
 èifrindrèv.Fissurer un ustensile en terre.Y’é èifrin le tepin, j’ai fissuré le pot. La tache l’è èifrincha la tasse est fissurée.
 èigale, -laadj.Egal.Expression : l’è èigale parèi, cela revient au même (littéralt. c’est égal pareil).
 èigalijâv.Egaliser.Èigalijâ la tèira, égaliser, aplanir la terre.
 èigalyie (ch’)v.S’égailler, se disperser, s’éparpiller.Li dzenelye chon tot’èigalyë, les poules sont toutes dispersées.
 èigaroflâv.Galvauder, travailler mal, expédier un travail (par ex. en ne prenant que la meilleure part d’une récolte ; voir èigavoeudâ).
 èigaroflón.f.Action de galvauder, d’expédier un travail sans soin.T’â fé oun’èigarofló ! Tu as fait du travail bâclé (en parlant par ex. d’un pré mal fauché) !
 èigarofyoeu, -oeùjan.Personne qui bâcle son travail.
 èigavardi, -dyaadj.1. Engourdi (Trient). 2. Déboussolé, désorienté (Trient).2. L’è intrâye tot’èigavardya, elle est entrée toute désemparée. Ché to-t-èigavardi kan mè dèchondze, je suis tout désorienté quand je me réveille.
 èigavoeudâ, èigravoeudâv.1. Sens péjoratif : ne prendre que la meilleure part de qqch. (autrefois ce verbe s’utilisait surtout à propos de l’herbe récoltée sur les terrains communaux). 2. Sans nuance péjorative : ne prendre que la part la plus facilement accessible.2. Li krouèi l’èigavoeudon li rape li ple èijë, les gamins cueillent les grappes (de raisin) les plus accessibles.
 èigavoeudèré, -lan.Personne qui travaille vite et mal (souvent en ne prenant que la meilleure part d’une récolte).
 èigòrfan.f.1. Peau des fruits. 2. Enveloppe d’un grain.1. L’èigòrfa doeu rejin, la peau du raisin. 2. L’èigòrfa doeu gran, l’enveloppe du grain.
 èigorfâv.Enlever la peau du raisin.
 èigravetâv.Egratigner la terre.Li dzenelye l’on to èigravetó le kourti, les poules ont tout égratigné le jardin.
 èigremolâv.Dénoyauter des fruits ; casser des noix.Kotè por èigremolâ li cheryieje, cela coûte d’enlever les noyaux aux cerises.
 èigrenâ v.1. Ecosser. 2. Egrener.1. Èigrenâ li petyou pèi, écosser les petits pois.
 èigrètó, -âye adj.Détesté.L’è èigrètó dè to le monde, il est détesté de tout le monde.
 èijaadj.Aisé, facile.Chin l’è èija a férè, cela est facile à faire. Chi moeuble l’è èija, cet outil est pratique. Le kayon l’è tu èija a l’ingré, le cochon a été facile à l’engraissement. Li vatse chon pâ tote èijë a mouèidre, les vaches ne sont pas toutes faciles à traire. Tè fó férè dinche, po ke chèi ple èija, il te faut faire comme ça, pour que ce soit plus facile. Expression : L’è èija a arindjie, il est facile à contenter.
 èijaminadv.Aisément.Y’é tu on petyou yâdze, ché aló èijamin, j’ai eu une petite charge, j’ai marché aisément.
 èijebiéren.f.pl.Malheurs, épreuves.S’utilise uniquement dans l’expression Avèi li-j-èijebiére, avoir des malheurs, subir des épreuves. L’a tu li-j-èijebiére ! Il a eu de gros ennuis !
 èijeblen.m.Ensouple du métier à tisser, c.-à-d. le cylindre sur lequel on monte la chaîne.
 èijin, -ìntaadj.Exempt.L’a rin ; l’è èijin dè payie d’inpou, il n’a rien ; il est exempt de payer des impôts.
 èijintiv.Exempter.
 èijyie (ch’)v.Faciliter (se) ; se faciliter la vie.L’on tu proeu d’ardzin po ch’èijyie, ils ont eu assez d’argent pour se faciliter la vie.
 èikaforâyen.f.Echauffourée (voir ètsaforó).Y’a tu oun’èikaforâye, il y a eu une échauffourée (Trient).
 èikafourón.m.Travail hâtif, mal fait, surtout dans les champs (Le Trétien).
 èikarâv.Enjamber, passer par dessus.Y’é èikaró le ru, j’ai enjambé le ruisseau. Ne-j-a falu èikarâ po pachâ l’éwe chin ne molyie, il nous a fallu faire une enjambée pour pouvoir passer l’eau sans nous mouiller.
 èikariv.Equarrir.
 èikarkavèlâ, èikarfèyie, èikarkelyiev. Réduire en morceaux.Le tron l’è dabo èikarkelya avoué la poeùdra, le tronc va être vite réduit en morceaux avec la poudre explosive.
 èikarkavèló, -âyeadj.Disjoint.Le govèi l’è to-t-èikarkavèló, la seille est toute disloquée (Finhaut).
 èikarkelya, èigèrgelya, èigargelya adj.1. Ouvert démesurément (yeux), écarquillé. 2. Eveillé, intelligent (se dit surtout d’un enfant).2. Ché l’è èigèrgelya, celui-là est éveillé.
 èikarkelyie v.Ouvrir démesurément les yeux, écarquiller les yeux.
 èikartâ v.Ecarter.
 èikartèlâ, èikartèiyie, èikarfalyiev.Ecarteler ; réduire en quartiers (kartèi), briser en morceaux.Èikartèlâ on tron, écarteler un tronc (Finhaut et Litroz). Eikartèiyie on tron, réduire un tronc en quartiers (Miéville).
 èikartó, èskartó adj.Ecarté, éloigné.Dè bin èskartó, du bien (champ, pré, etc.) éloigné de la maison.
 èiklafâv.Ecraser.Èiklafâ dè trifle, dè tsatanye, etc. , écraser des pommes de terre, des châtaignes, etc.
 èiklafó, -âyeadj.Ecrasé ; cabossé.L’a tu on pya èiklafó, il a eu un pied écrasé.
 èiklanpâv.1. Fendre. 2. Tuer un animal.1. Èiklanpâ dé bou, fendre du bois. Y’é èiklanpó la pyiera pè le mèitin, j’ai fendu la pierre par le milieu. 2. Le boutchyie l’è vènu èiklanpâ le tsevri, le boucher est venu tuer le cabri.
 èiklartón.f.Reflet du soleil ou d’un grand feu.
 èiklëfan.f.Eclaboussure.Y’é rèchu d’èiklëfe pè la fache, j’ai reçu des éclaboussures au visage.
 èiklefâv.1. Eclabousser, asperger. 2. Semer à la volée.1. Ché tu to-t-èiklefó, j’ai été tout éclaboussé. Èiklefâ avoué d’éwe bènite, asperger avec de l’eau bénite. 2. L’i alâvon èiklefâ dè râve, ils y allaient semer des raves à la volée.
 èiklopâv.Ecloper, c.-à-d. rendre boiteux ; estropier.Expressions : L’a pu èiklopâ chi dète, il a pu payer (littéralt. estropier, rendre caduques) ses dettes. N’in adé èiklopó chin, nous avons au moins terminé (littéralt. estropié ça) ce travail (comme on fait son affaire à qqn que l’on veut vaincre ou châtier).
 èikochoeu, -oeùjan.Celui ou celle qui bat le blé.
 èikochuire, èikorchuire n.f.pl.Dévidoir pour les écheveaux de laine (voir inkrechuire).
 èikochyiev.Battre le blé.
 èikoeulèminn.m.Ecoulement.
 èikolâv.1. Ecouler (s’). 2. Eculer, déformer le talon d’une chaussure.On noeu ke l’èikulè pâ, un noeud de corde ou de ficelle qui reste fixe (littéralt. qui n’est pas coulant).
 èikopen.m.Crachat (voir èikratsé et kratsé).
 èikopi, èikoupiv.Cracher (voir èikratchyie et kratchyie).L’a d’oeùra in èikopi, il est tout le temps en train de cracher (littéralt. il a de l’ouvrage à cracher).
 èikordja n.f.1. Fouet de berger (Miéville). 2. Verge du fléau.
 èikoren.m.Squelette d’un arbre dont on a coupé les branches secondaires.Y’a ple kè l’èikore, il n’y a plus que le squelette de l’arbre.
 èikornâ (ch’)v.1. Ecorner ; se casser une corne. 2. Marquer approximativement la forme des ardoises avec un marteau pointu.La vatse ch’è èikornâye, la vache s’est cassée une corne.
 èikornó (chintre l’) expr.Sentir mauvais (expression seulement utilisée à propos d’une viande quand on la fait cuire).Yè chin l’èikornó (Le Trétien), ça sent mauvais.
 èikornyoeun.m.Espèce de crampon fixé sur le banc (bokwe) sur lequel on taille les ardoises.
 èikortchuiren.f.Ecorchure.
 èikortchyiev.Ecorcher.Èikortchyie le vé, écorcher le veau. Expression : Èikortchyie li-j-orèlye, écorcher les oreilles. Tsantè fó ; m’èikortsè li-j-orèlye, il chante faux ; il m’écorche les oreilles.
 èikotâv.1. Ecôter, couper les branches, élaguer, ébrancher un arbre abattu. 2. Parler fort et vite ; calomnier.1. Èikotâ la folye, couper les rameaux feuillés. Y’a gran tin ke ché urmwe l’è pâ tu èikotó, il y a longtemps que cet orme n’a pas été émondé.
 èikotchyiev.Abattre hâtivement du travail, bâcler.
 èikotsen.f.Secousse, saccade.Alâ pèr èikotse, procéder (littéralt. aller) par saccades (par exemple, pour mettre en mouvement qqch. de lourd).
 èikouadjaadj.f.Se dit d’une vache dont le haut de la queue est déformé (Miéville).
 èikouale n.f.1. Ecuelle. 2. Auget de la roue du moulin.
 èikoualèitan.f.Petite écuelle.
 èikoualón.f.Ecuellée, contenu d’une écuelle.
 èikouardâ (ch’)v.Déformer (se) le haut de la queue d’une vache.La vatse chè èikouardâye, la vache s’est déformé le haut de la queue. Expresssion : T’é pâ èikouardó avoué chin ! Ça ne doit pas être trop pénible pour toi de porter ça (littéralt. tu n’es pas déformé à la nuque, aux épaules ou au dos avec ça) !
 èikoumâ, komâ, koumâ v.1. Ecumer. 2. Se couvrir d’écume.1. Le vé komavè, le veau écumait. 2. La chëpa l’a èikomó, la soupe a écumé.
 èikoutcha, èikotchan.f. Gros travail fait rapidement.Expressions : Fér’ouna boun’èikoutcha, travailler de toutes ses forces. Balyie ouna boun’èikoutcha, donner un bon coup de main. Te fé pâ poeùfa, mè chinblè ; ne volin tè balyie ouna boun’èikoutcha po povèi fourni chla triflèire, tu ne te tues pas au travail (littéralt. tu ne fais pas de poussière), il me semble ; nous voulons te donner un bon coup de main pour pouvoir finir ce champ de pommes de terre.
 èikovâv.Balayer.Y’é pâ onko èikovó le pèile, je n’ai pas encore balayé la chambre commune. Fó èikovâ l’ére po rèkoulyie le flujin, il faut balayer l’aire pour ramasser les fleurs de foin. Kan on a fournèi d’èityoeurè, on èikoeuvè le gran, on le vanè è on le boutè din la kartan·ne quand on a fini de battre, on balaye le grain, on le vanne et on le met dans la mesure du blé.
 èikovén.m.1. Ecouvillon, c.-à-d.vieux linge attaché à un long bâton pour nettoyer un four banal. 2. Sapin branchu.1. L’è achë nyie kè l’èikové doeu fo, il est aussi noir que l’écouvillon du four. 2. Mè sé asotó dèzo on èikové, je me suis assis sous un sapin branchu (Finhaut).
 èikovètan.f.Petit balai de brindilles servant parfois d’allume-feu.
 Èikovó (l’)n.pr.Nom de lieu au Scex des Granges.
 èikovuiren.f.pl.Balayures (voir èikovâ).
 èikrafalyiev.Ecraser.L’a èikrafalya ouna lemache, il a écrasé un escargot (Miéville).
 èikratchyiev.Cracher (voir kratchyie et èikoupi).
 èikratsén.m.Crachat (voir kratsé et èikope).
 èikrëtâv.1. Souffrir (suite à une maladie ou un effort ; voir èidzarâ). 2. Avoir beaucoup de peine à faire qqch.1. Avoué le mó di din on èikrëtè, avec le mal de dents on souffre. Y’é èikrëtó po tsardjie le yâdze, j’ai souffert pour prendre la charge. 2. L’èikrëton po li férè tsandjie la tseminje, ils ont de la peine à le faire changer de chemise.
 èikrëtchyiev.1. Séparer le son de la farine. 2. Tamiser des céréales.1. T’èikrëtsèré ! L’è po férè le pan, tu sépareras les grains des criblures ! C’est pour faire le pain.
 èikretëran.f.Ecriture.
 èikretéren.m.1. Ecritoire, petit meuble pour écrire. 2. Encrier.
 èikrip.p.adj.Ecrit.Y’é èikri ouna lètra, j’ai écrit une lettre.
 èikrili, -lyaadj.Disjoint, disloqué.La chéla l’è èikrilya, le seau est disjoint. Li-j-éje chon èikrili, les récipients en bois sont disjoints. Expression en parlant d’un gamin : On krouèi èikrili : un petit maigrelet (littéralt. qui tient à peine ensemble ! ).
 èikrilyie (ch’)v.Se dessécher, se disjoindre, se disloquer (récipients en bois et manches d’outils).Lachyie èikrilyie, laisser (un récipient en bois) se disjoindre (par manque d’entretien). Le govèi ch’èikrilyè ste le lâche oeu cholèi, la seille se disjoint si tu la laisses au soleil.
 èikrirev.Ecrire.Y’ékrije ouna karte, j’écris une carte.
 èikrotchyiev.Prendre une part de récolte sur le voisin, dépasser la limite, empiéter.L’èikrotsè chu li-j-âtre, il empiète sur les autres.
 èilardâv.Couper les broussailles sur une propriété et à ses alentours (Les Granges).L’è aló èilardâ, il est allé débroussailler.
 èilouchyiev.Se détacher du tronc sous l’effet de la pesanteur.Le bèche l’a èiloucha, la grosse branche s’est détachée.
 èilyatchyiev.Laisser une éclisse (èilyâtse) sur la souche d’un arbre qu’on abat. (Miéville).
 èilyâtsen.f.1. Balle d’avoine qu’on trouvait parfois dans le pain. 2. Eclisse qui reste sur le tronc d’un arbre abattu ou sur un billon scié (Miéville) (voir ètinche et ètâva).
 èimapâv.Racler les têtes de chanvre (màpa) avec les tenailles de bois ou les frotter avec les mains pour les détacher des tiges.Èimapâ le tsènèwe, racler les têtes de chanvre (littéralt. racler le chanvre).
 èimapóadj. et n.m.1. Déguenillé. 2. Voyou, mauvais sujet, individu peu recommandable.L’è arevó to-t-èimapó, il est arrivé tout déguenillé. 2. Chon fran d’èimapó ! Ce sont vraiment de mauvais sujets !
 èimarpelyiev.Eparpiller.L’a to-t-èimarpelya, il a tout répandu (le contenu d’un panier par exemple).
 èimefó, -âyeadj.Se dit d’une bête étroite.Ché kayon l’è èimefó, ce cochon est mince.
 eimenètan.f.Grand pot en bois utilisé autrefois.
 èimotchyiev.Emousser.
 èinormaminadv.Enormément.
 èinorme adj.1. Enorme, intense. 2. Qui fait peur, vilain, terrible.1. Fajèi ouna frèi èinorme, il faisait un froid terrible. 2. Ché l’a proeu ouna fache èinorme ! Celui-là a bien un visage terrible !
 èipantchyiev.1. Epancher, verser doucement un liquide. 2. Etendre du fumier, du foin, etc.
 èiparâ (ch’)v.pr.Faire des efforts (surtout avec les reins, la partie inférieure du dos).Ch’è èiparó kontre la pòrta po pâ lachyie oeuvri, il s’est plaqué contre la porte pour ne pas laisser ouvrir. Expression : Ch’èiparè por avèi la plache, il intrigue (littéralt. il se démène en faisant de gros efforts, en jouant des coudes) pour obtenir cette place, cet emploi.
 èipardjan.f.Giclée.Y’é rèchu oun’èipardja, j’ai reçu une giclée.
 èipardjie, èipardzi v.Asperger, gicler.Chla vatse l’a on tètè ke l’èipardzè, cette vache a un trayon qui gicle quand on la trait. In voudyin l’a to-t-èipardja pè le cholan, en versant il a tout éclaboussé le plancher.
 èiparèyiev.1. Epierrer, ôter les pierres d’un champ (Finhaut, voir èiboutchyie). 2. Jeter des pierres à qqn ; lapider.1. Fó alâ èiparèyie li pró, il faut aller épierrer les prés. 2. N’alâvon apré le réjan po l’èiparèyie, on suivait (littéralt. on allait après) l’instituteur pour lui lancer des pierres.
 èiparèyonn.m.pl.Petites pierres qu’on ramasse dans les prés au printemps (Finhaut).Ótâ li-z-èiparèyon, ôter les petites pierres (dans les prés).
 èipargelya, èipergeya, èipèrdelya, èipardèlyaadj.Vif, intelligent.Ché èifan l’è èipargelya, cet enfant est vif, intelligent.
 èiparó, -âyeadj. et n.Se dit de qqn qui affecte une démarche raide, fière.Y’in a on èiparó ! En voilà un (littéralt. il y en a un) qui se tient droit, qui marche fièrement !
 èiparpelyie, èiparpalyi v.Eparpiller.Li tchyievre chon èiparpelyë, les chèvres sont éparpillées. Expression : Eiparpalyi on tron, morceler une souche (Finhaut).
 èipatâ (ch’)v.1. Epater, c.-à-d. écraser à la base, briser à la base ; étendre (le fumier) 2. Aller dans différentes directions, se répandre, se disperser.1. Fó alâ èipatâ ché fèmé, il faut aller étendre ce fumier. 2. Li-j-èifan ch’èipaton, les enfants quittent la maison (pour s’établir ailleurs ; littéralt. se dispersent). Chla plànta ch’èipatè pè le kourti, cette plante se répand dans le jardin.
 èipató, -âye adj.Se dit d’un vêtement en lambeaux, percé, déchiré, dépenaillé.Ouna ròba to-t-èipatâye, une robe toute déchirée (Les Jeurs).
 èipeluyiev.Commencer à neiger.
 èipelyiev.Commencer à sortir le bétail au printemps pour l’accoutumer au grand air et au troupeau.Ne volin alâ èipelyie, nous voulons aller sortir le bétail. On èipelyè rin kè li modzon, on ne sort rien que les génissons. Autrefois, quand le chevrier n’avait pas de cornet (kornè) pour annoncer le départ des chèvres, il criait : èipelyi, èipelyi ! Un chevrier facétieux criait parfois au départ des chèvres : èipelyie li loeu, lachyie li tchyievre oeu boeu ! Sortez les loups, laissez les chèvres à l’étable !
 èipètâv.1. Frapper très fort, assommer ; donner un coup. 2. Périr, en parlant surtout d’insectes ou de plantes.1. Li y’é èipètó on kou dè pouin, je lui ai donné un coup de poing. 2. Fó byin fèmâ po fér’èipètâ la prèila, il faut bien répandre du fumier pour faire périr le genet sagitté (le genêt ailé ou sagitté pousse sur les prés maigres).
 èipetalyiev.1.Gigoter (au sol ou sur son lit) (voir èidzavetâ). 2. Endurer une douleur physique, se débattre contre la douleur.1. T’â proeu èipetalya, drëme òra ! Tu as assez gigoté (en parlant à un enfant), dors maintenant ! 2. L’a proeu èipetalya ! Il s’est bien débattu contre la douleur !
 èipetalyondze, petalyondzen.f.Ensemble de personnes misérables ou en mauvaise santé.Y’a oun’èipetalyondze ! (Le Trétien) Quels pauvres gens (littéralt. il y a un ensemble de gens misérables ; en parlant par exemple d’une famille pauvre, comptant des malades) !
 èipètón.f.1. Très grande quantité, abondance. 2. Gifle.1. L’è vènu oun’èipèto dè nèi, il est tombé une très grande quantité de neige. Chi an y’a oun’èipèto dè fin, cette année il y a une énorme quantité de foin. 2. Li y’é balya oun’èipètó, je lui ai donné une gifle.
 èipindrè v.Lancer.Expression : Èipindrè la fó, lancer la faux, la mettre en mouvement. Le chèitre l’èipin la fó è fé d’andin monstre, le faucheur lance la faux et fait de grands andains.
 èipoeufón.f.Echauffourée.Y’a tu ouna chot’èipoeufó, il y a eu une sacrée échauffourée.
 èipòfa, èipòfón.f.Bouffée.L’èipòfa dè l’éwe, la bouffée de poussière d’eau (produite par une cascade). Oun’èipofó dè foumé, une bouffée de fumée (renvoyée par le vent dans la cheminée).
 èiporâ (ch’)v.1. Epurer. 2. Serrer qqch. pour en faire sortir le liquide ; faire sortir l’eau du linge (de toilette, de lit, de table, etc.) en le tordant.2. Expression : Ch’èiporâ, avoir une forte diarrhée.
 èipordalyaadj.Déguenillé ; qui a l’air misérable (voir pordèi).Ché to-t-èipordalya, je suis tout déguenillé, j’ai l’air misérable.
 èiportyolâv.Faire tomber les rameaux à fruits d’un arbre (portyó).In chakovin avoué ouna pèirtse l’è dandzèroeu d’èiportyolâ, en secouant avec une perche on risque (littéralt. c’est dangereux) de faire tomber les rameaux à fruits.
 èipoufâv.Rejeter des bouffées de salive.Dicton : Kan li-j-èifan l’èipoùfon l’è chënye dè krouèi tin, quand les enfants rejettent des bouffées de salive, c’est signe de mauvais temps.
 èipoutchyie v.Rebuffer, réserver un mauvais accueil, rejeter, brusquer.L’è tu èipoutcha, il a essuyé une rebuffade (littéralt. il a été rebuffé). La tsate l’èipoutsè li tsaton kan venyon grou, la chatte rejette les chatons quand ils viennent grands. L’è pâ èipoutcha ! Il est choyé (littéralt. il n’est pas rejeté) !
 èirâtcha, inrâtchap.p.adj.Se dit de qqn. qui a une certaine maladie de la peau (râtse) provoquant des croutes. L’è tu èirâtcha, il a été couvert de croûtes.
 èirâtcha, inrâtcha n.f.Infection de la peau (eczéma, croûte de lait, etc.)L’a tu oun’èirâtcha, il a eu une infection de la peau.
 èirâtchyie (ch’), inrâtchyie (ch’)v.pr.S’infecter la peau, se salir la peau.M’inrâtse avoué la chëtse, je m’infecte avec la suie.
 èirdziv.Arroser.Fó èirdzi ché pró, il faut arroser ce pré (Les Jeurs).
 èirenâ (ch’)v.S’éreinter en portant une trop grosse charge.Ché tu èirenó dèjo ché yâdze, je me suis (littéralt. j’ai été) éreinté sous cette charge.
 èirnian.f.Hernie.
 èirpan.f.Inalpe, c.-à-d. la montée à l’alpage avec les troupeaux pour la saison d’été (voir in·nèirpa).
 èiryan.f.«Airée», c.-à-d. quantité de céréales disposée sur l’aire.Y’é èiko dawe èirya dè bló, j’ai battu deux «airées» de seigle. Expression : Boutâ oun’èirya, disposer une «airée».
 èiryâv.Arroser (terme rarement utilisé) (voir évyâ).Mè fó alâ èiryâ ché pró, je dois aller arroser ce pré (Le Trétien).
 èitâv.1. Rester à quelque part. 2. Habiter, demeurer.1. L’èitè nyonchin, chè chinblè troua lon, il ne reste nulle part, il s’ennuie trop. (littéralt. cela lui semble trop long). 2. L’èitè èi Marcote, il habite aux Marécottes. Expression : Èitâ a férè kâtyiè tsoùja, rester à faire qqch, être longuement occupé à faire qqch. Ché èitâye a rebatâ chloeu rondin, j’ai été longuement occupée à rouler ces rondins.
 èitantchyie (ch’)v.1. Obstruer. 2. S’étancher, s’étrangler.2. Mè ché èitantcha in bèvin, je me suis étanché en buvant. Te t’èitantse ! Tè fó alâ d’avi ! Tu t’étanches ! Il te faut faire attention ! Expression : Chin, èitantsè pâ ! Cela ne nous fait pas beaucoup de souci, cela ne nous préoccupe pas (littéralt. ça n’obstrue pas le gosier) !
 èitarnèladj.Soûl comme une grive, ivre-mort.L’è fran èitarnèl ! Il est soûl comme une grive, il a une cuite monstre !
 èitarniv.Eternuer.Le petyou l’èitarnè, le petit éternue (quand un enfant éternuait on lui disait : Dyu tè krèchè ! Dieu te fait grandir ! ).
 èitarpâv. et n.pr.1. Arracher, détruire qqch. (mauvaises herbes, buissons, etc. (voir èkarpâ)2. Soulever les mottes d’herbe avec les sabots (se dit pour une vache lorsqu’elle creuse le sol avec les sabots avant de se battre avec une autre. 3. Nom de lieu.2. La vatse l’èitarpè le pró, la vache soulève les mottes dans le pré. Le pró l’è to èitarpó, le pré est tout creusé. 3. Li-j-Èitarpi (Le Trétien et Finhaut).
 èitartiv.Assommer qqn.
 èitavani, -nyaadj.Qui souffre de la tête, qui a des étourdissements ; vacillant, chancelant.Sé to-t-èitavani ! Je vois tout tourner (littéralt. je suis tout vacillant) (Miéville) !
 èitchekâv.1. Couper l’herbe ou toute autre plante à mi-hauteur ; faucher peu soigneusement. 2. Enlever promptement des mains d’un enfant qqch. de coupant.1. Y’é èitchekó on bokon l’ó di-j-ërti, j’ai coupé un peu le haut des orties. Mè fó alâ èitchekâ ché matson ke chobrè amon ïntye, je dois (littéralt. il me faut) aller faucher en vitesse ce petit bout de pré qui reste là-haut. 2. Li y’é èitchekó le tyoeuté di dèi, je lui ai vite ôté le couteau des doigts.
 èitèidâ v.Tiédir, chauffer légèrement.
 èitoeulâ (ch’)v.S’étendre par terre ou sur un lit.Ch’è èitoeuló chu la tyoeutse, il s’est étendu sur le lit. Le tsa l’è èitoeuló oeu cholèi, le chat est étendu au soleil.
 èitofâv.Etouffer.Y’èitofwe ; pouèi ple avèi le chofle, j’étouffe ; je ne peux plus avoir le souffle.
 èiton·nâv.Etonner.Chin m’èiton·nè, ça m’étonne.
 èiton·nèminn.m.Etonnement.
 èitonin, -ìntaadj.Etonnant.
 èitordi, -dya, èitordèi, -èite n. et adj.Etourdi.
 èitorjyie v.Mettre en un lieu écarté, mettre au loin, remiser.Mè fó alâ èitorjyie chin ya, il me faut aller jeter ça au loin. Chavèi pâ yó l’èitorjyie, il ne savait pas où remiser ça. Expression : Èitorje li le tyoeuté di man ! Enlève-lui le couteau des mains !
 èitornyondzen.f.Etourdissement, vertige.Mè vin d’èitornyondze, il me vient des étourdissements.
 èitrachën.f.pl.Pleurs déchirants.Fajèi d’èitrachë afroeuje, il versait (littéralt. il faisait) des pleurs horriblement déchirants.
 èitrachyie, èitrafiv.1. Déchirer. 2. Crier de rage, pleurer violemment de rage, tempêter.1. Chè to-t-èitracha li-j-âyon, il s’est tout déchiré les habits. Èitrachyie dè papèi, déchirer du papier. 2. Poeuvon èitrachyie a to kachâ, y’in féje pâ dè ka ! Ils peuvent tempêter tant qu’ils veulent (littéralt. à tout casser), je n’en fais pas de cas !
 èitrafi, -fyaadj.Déchiré, plein d’accrocs.Le mouchon l’è to èitrafi, le gilet est tout déchiré.
 èitranlyâ, èitranlyiev.1. Etrangler. 2. Couper l’artère cervicale du cochon lors de la boucherie pour le saigner.1. M’on a pou pré èitranlyó, ils m’ont à peu près étranglé.
 èitranlyoeu n.m.Lard du cou d’un cochon où le boucher a pratiqué la saignée (le jour de la boucherie, on prélève cette partie du cou dans laquelle se trouve l’artère cervicale et on la rôtit).L’a boutó kouèirè on bokon dè l’èitranlyoeu, elle a mis cuire un morceau de lard du cou de cochon.
 èitrèv.Être.Ché malâde, je suis malade. L’èirè le prèmyie dè l’èkoùla, il était le premier de l’école. Ne charin benéje dè férè vènindze dèman, nous serons contents de faire les vendanges demain.
 èitrèin.m. et n.pr.1. Endroit resserré, défilé. 2. Nom de lieu.2. L’Èitrèi (Les Leysettes et Le Trétien). L’Èitrèi di Fache. L’Èitrèi dè Golèta. L’Èitrèi di Fon (La Creusaz). Li Pyiere Èitrèite (Les Granges).
 èitrèi, -èiteadj.Etroit.L’è èitrèi koumin on boué dè tsa, se dit d’un animal affamé, au ventre creux (littéralt. il est étroit comme un boyau de chat).
 èitrèiti (ch’)v.Etrécir, rendre étroit ; se rétrécir, devenir étroit.Chla bloùja ch’è èitrèitya a la boùlya, cette blouse s’est rétrécie à la lessive. N’in d’abo fournèi dè chèiyie ; le morché ch’èitrèitè, nous avons bientôt fini de faucher ; le morceau (de pré) devient étroit.
 èitremóadj.Moisi ; en grumeaux (farine, semoule, etc.).Le bló l’è to-t-èitremó, le blé est tout couché sur pied et moisi. Le chon dè l’èitremó, l’odeur du moisi.
 èitrënâv.Etrenner, employer pour la première fois, se servir le premier de qqch.L’èitrënè la mouanda, il étrenne la veste. Y’é èitrënó le tsapé, j’ai étrenné le chapeau.
 èitrevyoeun.m.Petite baguette percée aux deux bouts et servant à mettre le fil en pelote.
 èitrin, -ìnchap.p.adj.1. Très ému, qui a le cœur serré. 2. Serré financièrement.1. On è èitrin dè vyie chle poure dzin, on est ému de voir ces pauvres gens. L’è tu èitrìncha kan l’a yu chin ; ch’è boutâye a plorâ, elle a été émue quand elle a vu ça ; elle s’est mise à pleurer.
 èitrin·nan.f.1. Etrenne, c.-à-d. premier usage qu’on fait d’une chose. 2. Habits de noce (Finhaut).1. L’on pâ tu ouna boun’èitrin·na pè Tènèvèrdze, ça a mal commencé à l’alpage de Tanneverge (chute de neige après l’inalpe) ; (littéralt. ils n’ont pas eu une bonne étrenne). 2. L’on atsètó li-j-èitrin·ne, ils ont acheté les habits de noces.
 èitrìnchan.f.1. Etreinte. 2. Douleur, peine.2. L’a tu ouna boun’èitrìncha ! Elle a été bien éprouvée (littéralt. elle a eu une grande douleur).
 èitrindrè (ch’)v.Etreindre, serrer (se).Mè ché èitrìncha kontre le moue po lachyie pachâ la djip,  je me suis serrée contre le mur pour laisser passer la jeep.
 èitringâv.Déchirer de vieux chiffons pour en faire des lanières servant à confectionner des tapis de plancher au tissage grossier (boùrga).
 èitrochoeun.m.Scie en forme de demi-lune (Miéville ; voir introchoeu).
 èitroeublâv.Arracher les chaumes, échaumer.Apré la mèchon, on èitroeublè, après la moisson on échaume.
 èitroeublen.m.Chaume.
 èitromâ (ch’), èitremâ (ch’) v.Se gâter, moisir (en parlant surtout des saucisses, parfois du lard ou du pain).Li choeuchëche ch’èitronmon, les saucisses moisissent (Les Marécottes). Chle choeuchëche ch’èitremèrin, ces saucisses moisiront (Le Trétien). Le bakon l’è èitremó, le lard est rance.
 èitsalyen.f.Epine ; écharde, éclisse.
 èitsalyiev.Enlever des éclisses.
 èitsanpâv.Perdre, égarer qqch.Y’é èitsanpó li forche, j’ai égaré les ciseaux. Va rin d’avi ; l’èitsanpè to, il ne fait attention à rien ; il égare tout.
 èitsanpèiyie, ètsanpèiyiv.1. Disperser au loin. 2. Sortir le bétail pour pâturer (Finhaut).1. Li tchyievre chon tu tote èitsanpèiyë, les chèvres ont été toutes dispersées (par la frayeur). 2. Fó alâ ètsanpèiyi li vatse ouna vouârba, il faut aller faire pâturer les vaches un moment (Finhaut).
 èitsàpan.f.Echeveau de laine, de fil (voir èchevèta).Oun’èitsàpa dè lan·na, un écheveau de laine.
 èitsapâv.1. Echapper. 2. Avoir tendance à.Expression : Èitsapâ bàla (dè), échapper de justesse à un danger, éviter de justesse de, risquer de, l’échapper belle.
 èitsapó, -âye p.p.adj.1. Echappé. 2. Rescapé, sorti sain et sauf d’une maladie.1. Òra, le vé l’è èitsapó, maintenant le veau s’est échappé. 2. Òra l’è èitsapó ; l’è vouari, maintenant il est sorti de maladie ; il est guéri.
 èitsarbouyan.f.Embrouillement de laine, de fil, etc.
 èitsarbouyiev.1. Embrouiller, enchevêtrer (voir èitsarpelyi). 2. Etendre le regain.La lan·na l’è to-t-èitsarbouya, la laine est tout embrouillée.
 èitsàrda n.f.Echarde.Expression : Y’é koulyèi oun’èitsàrda, j’ai attrapé (littéralt. j’ai ramassé) une écharde.
 èitsarfenya, èitsarfolyan.f.Bagarre.Y’a tu oun’èitsarfenya, il y a eu une bagarre.
 èitsarpâ v.1. Echarper. 2. Démanger (voir tsàrpa)Sta man m’èitsarpè, cette main me démange.
 èitsarpelyie, èitsarpelyiv.Echarpiller, c.-à-d. action de diviser des brins de laine, de lin ou de chanvre (voir èitsarbouyie).La lan·na l’è to-t-èitsarpelya, la laine est toute écharpillée.
 èitsarvachyie (ch’), tsarvachyie (chè)v.S’éclaircir en parlant du temps (voir èivayie).Chè tornè èitsarvachyie, ça s’éclaircit à nouveau. Le tin ch’èitsarvachè, le temps s’éclaircit.
 èitsefrâv.Tailler les angles, entailler.L’a èitsefró la pyiera, il a taillé la pierre. L’è tu on bokon èitsefró pèr ouna dzoùta, il a été un peu égratigné sur une joue.
 èitsoeudâ (ch’)v.Chauffer (se), donner de la chaleur.Lachyie èitsoeudâ kâtyè tsoùja, laisser chauffer qqch. (eau, aliment, etc.). D’âtre kou, dèvan li fèi a brâje, on avèi li fèi avoué ouna pyiera k’on fajèi èitsoeudâ din li brâje è k’on tapivè apré din le fèi, autrefois, avant les fers (à repasser) à braises, on avait les fers avec une pierre qu’on faisait chauffer dans les braises et qu’on mettait ensuite dans les fers. Pè chi frèi, on è benéje dè povèi ch’èitsoeudâ, par ce froid, on est bien aise de pouvoir se chauffer.
 èitsoeudón.f.Echauffement, apport de chaleur.Fódrë ouna boun’èitsoeudó po férè pouchâ, il faudrait un bon apport de chaleur pour faire pousser la végétation.
 èiturneadj.Qui a des étourdissements, des faiblesses, des vertiges.Ché pâ bin ; ché to-t-èiturne, je ne suis pas bien ; je suis tout chancelant, je manque de m’évanouir.
 èityefâv.Bomber.Le moue l’a èityefó, le mur a bombé.
 èityevâv.Boire goulûment (en parlant des porcs qui boivent le petit lait).
 èityindrèv.Eteindre.
 eityoeurè v.1. Battre le blé. 2. Par ext. battre qqn.1. Y’é èiko dawe dzèirbe, j’ai battu deux gerbes. L’èityoeu pè le rèkâ, il bat le blé au raccard. Kan vin l’ëvèi on èityoeu le bló, quand vient l’hiver on bat le blé.
 èityoeutâv.Ecouter (voir atyoeutâ).
 èivaralya adj.Effrayé, apeuré.L’è to èivaralyà, il est tout effrayé, il a très peur. La vatse l’è arevâye tot’èivaralya (Trient), la vache est arrivée tout apeurée.
 èivayie(ch’)v.1. S’éclaircir (en parlant du temps) (voir èitsarvachyie). 2. Disperser.1. Òra ch’èivayè, maintenant le temps s’éclaircit. L’è mé to-t-èivaya, c’est de nouveau tout clair. 2. Li tchyievre chon tote èivayë (La Crêta), les chèvres sont toutes dispersées.
 éjanchen.f.Aisance.Expression : Chè balyie d’éjanche, se donner des commodités, des facilités (littéralt. se donner de l’aisance).
 éjen.f.Aise.Ché aló tsópou a mon éje, j’ai marché lentement à mon aise. Fó li lachyie férè a lyue éje, il faut les laisser faire à leur guise. Expression : Èitrè a chon éje, être à son aise, content, satisfait. Ché tu a mon éje kan y’é aprèi chin, j’ai été content quand j’ai appris ça.
 éjen.f.pl.Récipients et ustensiles aux usages de la vie courante (en cuisine, à l’alpage, etc.)Dèvan li vènindze fó alâ bâ oeu Pèrèi bonâ li-j-éje, avant la vendange, il faut se rendre à Plan-Cerisier combuger (imbiber d’eau) les récipients en bois (tonneaux, brantes, seilles). Fó transvâjâ chin din d’âtre-j-éje, il faut transvaser ça dans d’autres récipients. Expression : Lavâ li-j-éje ; férè li-j-éje, laver la vaisselle.
 éjëpen.f.Hysope officinale (hyssopus officinalis). Se dit aussi à Gueuroz de la sarriette acinos (satureja acinos).
 ékâ, èskâ n.m.Ecart.Expression : L’è a l’ékâ, c’est à l’écart, c’est loin. Expression : Fér’on èskâ, faire une fredaine (littéralt. faire un écart).
 èkaren.m.Angle.L’èkare doeu bâtemin, l’angle de la maison, du bâtiment.
 èkarpâ, èskarpâ v.Creuser le sol avec les sabots en parlant des vaches qui vont se battre (voir èitarpâ).
 èkarpé (férè d’)expr.Creuser le sol avec les sabots en parlant des vaches qui vont se battre.Li vatse l’on fé d’èkarpé dèvan kè chè batrè, les vaches ont creusé le sol avec leurs sabots avant de se battre.
 èkarpóadj.Escarpé.Lé, li-y’è èkarpó, là, c’est escarpé.
 èkla (balyie oun’)expr.Lancer une bonne gifle ; donner une fessée.
 èklànpan.f. et n.pr.1. Crevasse, ouverture. 2. Morceau de bois ou de pierre qui éclate. 3. Nom de lieu.3. L’Èklànpa (à Gueuroz, fissure de rocher où passe un sentier).
 èklanpón.f.Choc brutal que l’on fait subir à qqn.Aportâ oun’èklanpó, donner un bon coup à qqn. L’a bokó oun’èklanpó, il a reçu un mauvais coup.
 èklarèiten.f.Clairière.La lavintse l’a fé oun’èklarèite, l’avalanche a fait une clairière dans la forêt.
 èkluje n .f.Ecluse (il y avait autrefois une écluse pour retenir l’eau du lavoir sur la place des Baux ; elle se voit sur une photographie de Javelle, parue dans la revue Les Alpes).
 èkon.m.Ecot ; quote-partTsakon dèi payie chon èko, chacun doit payer son écot
 èkoli, kolin.m.Jus de raisin rouge que l’on tire avant le pressurage.Trëyie l’èkoli, tirer le jus de raisin rouge.
 èkondrè (ch’)v.Cacher (se), enfoncer (s’), mettre (se) dans un endroit éloigné, disparaître (voir inkondrè).L’è aló ch’èkondrè lé, (Finhaut) il est allé se cacher là.
 èkondyoeun.m. et n.pr.1. Endroit où le chemin entre dans la forêt (Finhaut). 2. Nom de lieu.2. L’Èkondyoeu (Finhaut).
 èkonomijâv.Economiser (voir le verbe plus ancien et plus courant rèparmâ).
 èkòrchan.f.Ecorce.
 èkordzen.f.1. Petite bête. 2. Petit morceau, petite quantité, bribe.2. Expression : Y’in é pâ tornó vyie oun’èkordze, je n’en ai plus revu une bribe (en parlant surtout de bêtes égarées qu’on cherche).
 èkouèirlen.m.Branche coupée et dépouillée de ses feuilles.Y’é mètu li-j-èkouèirle in moué, j’ai mis en tas les branches dépouillées de leur feuilles.
 èkoùlan.f.Ecole.Expression : L’è a l’èkoùla di pèrèjoeu, il fait l’école buissonnière (littéralt. il est à l’école des paresseux).
 èkronn.m.Branche sèche vers le bas d’un sapin, dont il ne reste plus qu’un bout près du tronc.Po grapi mè ché apelya pè li-j-èkron, pour grimper (sur le sapin) je me suis agrippé aux branches sèches.
 èkrustó, -âyeadj.Sculpté.Ouna bouèite to-t-èkrustâye, une boîte toute sculptée (Finhaut).
 èkuchonn.m.Ecusson.
 èkuvètan.f.Cuvette.
 èlâfra n.f.Coupure.Y’é fé oun’èlâfra pèr ouna man, je me suis coupé (littéralt. j’ai fait une coupure) à une main.
 èlé n.m.Partie supérieure de la chambre familiale (dont on craignait l’incendie).Au Trétien, une lampe à pétrole suspendue au plafond ayant pris feu, un vieillard s’écria : Mon Dyu, le foua a l’èlé ! Mon Dieu, le feu au plafond !
 élèkchonn.f.Election.Èi-j-élèkchon, che on gânyè, on poeu krëyâ la bóna, aux élections, si on gagne, on peut crier victoire.
 èlèktrikeadj.Electrique.
 èmâdzen.f. et n.pr.1. Image. 2. Nom de lieu.2. Vèi l’Èmâdze (Salvan, ancien oratoire du Pontet).
 Èmanèin.pr.Nom de lieu.Emaney.
 èmëna, èmënèta, èmënonn.f.Baquet en bois pour déposer le lait (La Crêta).
 Émilen.pr.Prénom masculin : Emile.
 èpalinn.m.Barreau d’une palissade ; lattes transversales des galeries des raccards (voir palin).
 èpàn·nan.f.Paroi bordant l’aire d’un raccard.Li dawe-j-èpan·ne, les deux côtés de l’aire.
 èpànan.f.Empan (c.-à-d. espace d’environ 20 cm. qui se trouve entre les extrémités du pouce et du petit doigt très écartés).L’è koumin li pouin dè Chint’Anne, trèi fon l’èpàna ! C’est comme les points de Ste Anne, trois font l’empan !
 èpàran.f.Epar (ou épart), c.-à-d. barre servant à fermer une porte.
 èparen.f.pl.Ferrures de la porte.
 èpàrman.f.Epargne ; ce que l’on évite de dépenser, économie (voir rèparmâ).Y’a pâ ouna grouch’èpàrma dè férè dinche, il n’y a pas une grande économie de faire ainsi.
 èparmâ (ch’)v.Se retenir de faire un reproche à qqn. (s’emploie toujours négativement).Mè ché pâ èparmó dè li dërè chin ke l’èirè, je ne me suis pas retenu de lui faire sentir sa manière d’agir (littéralt. de lui dire ce qu’il était)
 èparnyie v.Epargner.
 èpàta (kontâ a l’)expr.Manière de compter au moyen des doigts.
 èpén.m.Long ciseau de carrier servant à fendre les ardoises.
 èpe, èpèchaadj.Epais.Dè dra èpe, du drap épais. Dè chëpa èpècha, de la soupe épaisse. Ple èpe l’è, mé lodzè, plus c’est épais, plus ça rassasie (en parlant d’une soupe par ex.).
 èpèchuen.f.Epaisseur.
 èpèchyie (ch’)v.Epaissir (s’).Tè fó èpèchyie on bokon sta chëpa, il te faut épaissir un peu cette soupe. La polìnta ch’èpèchè a mèjëra ke kouèi, la polinte s’épaissit à mesure qu’elle cuit.
 èpèi (ouèi, )expr.Oui, au moins.
 èpèi (pâ, ) expr.Non, tout de même ! (forme abrégée : pâ pèi).Pâ pèi chin ! Non, tout de même !
 èpèluya, èpèluyin, -ìntaadj.1. Brillant, étincelant. 2. Malin, intelligent, futé.1. Chla kachèroùla l’è pâ èpèluyìnta, cette casserole n’est pas brillante. 2. Expression : L’a li-j-ouèi èpèluya (èpèluyin), il a les yeux brillants d’intelligence, malicieux.
 èpèluyen.f.Etincelle.Li-j-èpèluye von to amon pè la bòrna, les étincelles montent haut dans la cheminée (littéralt. vont tout en haut par la cheminée).
 èpèluyiev.Etinceler (voir pèluyie).Y’é to yu èpèluyie, j’ai vu trente-six chandelles (littéralt. j’ai tout vu étinceler ; après avoir reçu un coup par ex.)
 èpënan.f. et n.pr.1. Epine. 2. Fermeture d’un tonneau. 3. Nom de lieu.1. Y’é koulyèi oun’èpëna in on dèi, j’ai attrapé une épine à un doigt. Ouna bochenó d’èpëne, un buisson épineux (littéralt. un buisson d’épines). 3. L’Èpëna (Litroz).
 èpenâv.1. Epiner, c.-à-d. entourer de branches épineuses la tige des arbres pour la protéger contre les animaux. 2. Piquer par des épines 3. Exciter. 4. Fermer un tonneau.2. Ché tu to èpenó, j’ai été piqué par des épines. 3. Kan l’a tu proeu èpenó, l’âtre ch’è fâtcha, quand il (l’) a eu assez excité, l’autre s’est fâché. 4. Èpenâ le bochè, fermer le tonneau.
 èpin.m.Epi.L’èpi doeu bló, l’épi du seigle.
 épinân.m.pl.Epinards.L’a fé on fachon d’épinâ, elle a fait un «farchon» d’épinards (voir fachon).
 èpindyén.f.1. Etui pour épingles. 2. Etui d’écolier pour les plumes et crayons.
 èpindyètan.f.Epinglette (partie d’un outil de mineur).
 èpìngan.f.Epingle.
 èpinglâv.Epingler, attacher avec des épingles.
 èpinlyâv.Epingler.
 èpintoeun.m.Pelotte d’épingles.
 èplèi (alâ a l’)expr.Marcher très vite (souvent au prix d’une certaine fatigue).
 èplèi (avèi d’)expr.Avancer rapidement dans une tâche.On a tu d’èplèi po férè chon travalye, on a pu faire rapidement son ouvrage.
 èpoeun.m.1. Epoux. 2. Fiancés dont les bans sont affichés (pluriel).1. Kan y’avèi on mariâdze, l’èirè li-j-èpoeu ke fajèivon li kadó èi-j-invité, quand il y avait un mariage, c’était les époux qui faisaient les cadeaux aux invités.
 èpoeùjan.f.1. Epouse. 2. Noce, épousaille. 3. A Finhaut, se dit de l’anémone soufrée et de l’anémone alpine (pulsatilla alpina et pulsatilla sulphurea).2. Oeu mèi dè fèvrèi li dzo l’on ogmintó doeu tin doeu rèpâ d’oun’èpoeùja, au mois de février les jours ont augmenté du temps d’un repas de noce (environ 1h.1/2).
 èpoeùlan.f.Canette, bobine de tisserand.
 èpólan.f.Epaule.Chè débâlâ oun’èpóla, se démettre une épaule.
 èpólâ le foujiexpr.Epauler le fusil.
 èpolonn.m.Petit bouffant au haut des manches, épaulette.
 èpolyoeun.m.Rouet servant à remplir les bobines de tisserand (voir èpoeùla).
 èpònbla (d’)loc.adv.A pic, verticalement (voir ponblâ).Tchyierè d’èpònbla, tomber à pic. Expression : Ché partya d’èpònbla apré, je suis partie en vitesse à ses trousses.
 èpòndan.f. et n.pr.1. Solive. 2. Chacune des deux cloisons, hautes de 0,5 m. environ, entre l’aire et l’emplacement du foin et du blé. 3. Par ext. soutien, appui, aide. 4. Nom de lieu.1. L’èpònda di dou lâ, montant de la roue verticale du moulin. 2. Chobatrè le bló kontre l’èpònda po férè chorti li ple byó gran, battre le blé contre la paroi de l’aire pour faire sortir les plus beaux grains. 3. L’a ouna boun’èpònda avoué chon frâre, il/elle a un bon soutien avec son frère. 4. L’Èpònda, corniche allongée à Finhaut.
 èporonn.m.Dernier résidu de qqch.Expression : Va a l’èporon di boué, il a une forte diarrhée (littéralt. il va, il évacue jusqu’au dernier résidu des boyaux, des intestins ! ).
 èpouèiri (ch’)v.Apeurer (s’) ; prendre peur (voir inpouèiri).Fó pâ ch’èpouèiri a l’avanche, il ne faut pas s’inquiéter à l’avance.
 èpouèiri, -ryaadj.Apeuré, épouvanté.L’è arevâye to-t-èpouèirya, elle est arrivée tout effrayée.
 èpouinn.m.1.Point de côté. 2. Pleurésie (pluriel).1. Chinte on èpouin d’on lâ, je sens un point de côté. 2. L’a li-j-èpouin, il a la pleurésie. Li-j-èpouin katcha, pleurésie sans fièvre, qui ne se manifeste pas (littéralt. pleurésie cachée).
 èpourdiv.Chasser au loin et de loin (en lançant des pierres, par ex.).Li dzenelye chon oeu kourti ; fó li-j-èpourdi, les poules sont au jardin ; il faut les chasser. Li-j-é èpourdèi, je les ai chassées (les poules).
 èprovâv.Essayer.L’a boutó dè goufe d’alye chu la din po èprovâ dè férè pachâ le mó, il a mis des gousses d’ail sur la dent pour essayer de faire passer le mal.
 èpyan.f.Formation des épis.Ouna bal’èpya dè bló, les épis de seigle sont beaux (Les Jeurs, littéralt. une belle formation d’épis de blé).
 èpyâv.Epier, c.-à-d. se former en épi.Le bló kouminchè d’èpyâ, le blé commence à se former en épi.
 èraflóadj.Eraflé, égratigné.L’è to-t-èrafló pè li tsanbe è li bré, il est tout égratigné aux jambes et aux bras.
 èrban.f. et n.pr.1. Herbe. 2. Nom de plante.1. Expression : Kopâ l’èrba dèjo li pya, enlever à qqn. ses moyens d’action (littéralt. couper l’herbe sous les pieds). 2. Èrba a pëche, doradille(asplenium septentrionale ; en infusion pour soigner les voies urinaires). Èrba doeu dyâble, botryche lunaire(botrychium lunaria). Èrba boua luzule des forêts (luzula sylvatica ; littéralt. herbe creuse). Èrba a bou (La Crêta), Èrba bouvëna (Les Marécottes), luzule blanc- de-neige (luzula nivea). Èrba a pyoeu (Les Marécottes), oseille des prés (rumex acetosa). Èrba pole, èrba molè (Les Jeurs), renouée des oiseaux (polygonum aviculare ; en infusion contre la diarrhée). Èrba tsarbon, èrba rodze, renouée à feuilles de patience, avec une tache foncée sur les feuilles (polygonum lapathifolium). Èrba a poudzin (Les Jeurs), anthyllide vulnéraire (anthyllis vulneraria). Èrba di golye (Vernayaz), mercuriale annuelle (mercurialis annua). Èrba dè Noùtra Dàma, millepertuis (hypercicum perforatum). Èrba dè Chinte Véronike (Finhaut), millepertuis maculé (hypericum maculatum ; si l’on presse un bouton de la fleur sur l’ongle, il en sort comme du sang). Èrba di vé, mélampyre des prés et mélampyre des forêts (melampyrum pratense et melampyrum silvaticum). Èrba doeu mèi d’ou (La Crêta). Èrba a pudze (Finhaut), absinthe (artomisia absinthium).
 erbèpinn.m.Aubépine ou épine blanche (crataegus oxyacantha et crataegus monogyna). Se dit parfois du prunellier ou épine noire (prunus spinosa).
 éren.f.1. Aire, partie centrale du raccard où l’on bat le blé. 2. Nom de lieu.1. Li pyieche dè l’ére, les poutres qui soutiennent l’aire. Y’é boutó bâ le yâdze in l’ére, j’ai déposé la charge sur l’aire. 2. Chu l’Èrèi (Les Granges).
 éreadj.Aigre.Le laché l’è ére, le lait est aigre. Sta chëpa l’è ére, cette soupe est aigre. La tëna doeu klâ ére, grande cuve pleine d’eau de vaisselle et de déchets de nourriture qui se trouvait dans chaque cuisine et servait à nourrir les porcs (littéralt. la tine du clair aigre).
 èren.f.pl.1. Arrhes 2. Cadeaux de mariage. 1. Balyie li-j-ère, donner les arrhes.
 èrechonn.m.1. Petit canal pour évacuer l’eau ou le purin d’une étable, ou pour assécher un jardin. 2. Hérisson. 3. Hérisson du ramoneur. 1. Fó férè on èrechon po chorti l’éwe doeu boeu, il faut faire un petit canal pour faire sortir l’eau de l’étable.
 èrèdzen. et adj.1. Rusé, malin. 2. Plein de mauvaise malice, méchant. 3. Etourdi (Giétroz). 2. L’è fran èrèdze, elle est vraiment méchante. 3. Tyin èrèdze ! Quel étourdi !
 èretâdzen.m.Héritage.In aprè dè mè, l’arin mon èretâdze, che y’a adé katyè tsoùja, après ma mort (littéralt. après moi) ils auront mon héritage, s’il y a encore quelque chose.
 èretèin.m.Héritier.Tui li-j-èretèi voeulon on bokon dè chla kanpanye ; chin fé ke fó bokonâ, tous les héritiers veulent un peu de ce domaine campagnard ; par conséquent (littéralt. ça fait que) il faut morceler.
 ërtin.m.Ortie.On farchon d’ërti, un «farchon» d’orties (voir fachon).
 èskabén.m. et n.pr.1. Chaise avec ou sans dossier ; escabeau. 2. Nom de lieu.1. Expression : Akape on èskabé ! Prends place, assieds-toi ! (littéralt. attrape une chaise). 2. Vèi l’Èskabé (Salvan).
 èskanpâv.1. Escamper, c.-à-d. prendre la fuite, se sauver ; s’évader, fuir. 2. Passer rapidement dans un endroit sans y rester longtemps, faire un saut quelque part. 3. Guérir, réchapper d'une maladie (voir eskanpi).2. Ché aló èskanpâ tankè lé, j’ai fait un saut jusque-là. 3. Òra, l’è èskanpó, maintenant, il est remis, il en est réchappé
 èskanpiv.Guérir, réchapper d’une maladie.Che poeu tornâ èskanpi, s’il peut en réchapper.
 èskanpó, èskapàdan.f.1. Action de s’échapper, escapade. 2. Action de passer rapidement dans un autre endroit sans y rester longtemps, courte visite.1. La vatse l’a fé oun’èskapàda, la vache s’est échappée (littéralt. a fait une escapade). 2. Y’é fé oun’èskanpó po li-j-avarti, j’ai fait un saut pour les avertir.
 èskapâ (ch’) v.Echapper (s’).Li vatse m’on èskapó, les vaches m’ont échappé
 eskapulèiren.m.Scapulaire (Vernayaz).
 èskelètan.f.Squelette.
 èskofyiev.Voler, prendre sans permission.M’on èskofya le volan, ils m’ont pris la faucille. M’èskofyon to, ils me prennent tout.
 èspâchen.m.1. Espace. 2. Etendue de temps.2. Fó prindrè l’èspâche dè fér’adrèi, il faut prendre le temps de faire son travail comme il faut.
 èspanyolètan.f.Espagnolette, c.-à-d. tige de fer à poignée servant à ouvrir ou à fermer les châssis d’une fenêtre.
 èspèichèrin.m.pl.Epices.
 èspèichyiev.Epicer.Fó byin èspèichyie li choeuchëche, il faut bien épicer les saucisses.
 èspèitche (bougre d’)expr.Expression qu’on avait l’habitude d’adresser à un enfant turbulent, bougillon ou espiègle.Èita tyèi, bougre d’èspèitche ! Reste tranquille, bougre de bougillon !
 èspelyiev.Expier.Venyon lé po èspelyie lyue fóte, ils viennent là pour expier leurs péchés.
 èspérâv.Espérer.
 èspirâv.Expirer.L’èirè prè a èspirâ, il était sur le point d’expirer.
 èsplikâv.Expliquer.Ché pâ koumin mè fó t’èsplikâ chin, je ne sais pas comment je dois (littéralt. il me faut) t’expliquer cela.
 espoin.m.Espoir.Y’é boun’espoi dè tè tornâ vyie, j’ai bon espoir de te revoir.
 èsprè (por)loc.adv.Exprès, à dessein, délibérément.L’é pâ fé por èsprè, je ne l’ai pas fait par exprès.
 èsprin.m.Esprit.
 èsprimin, -ìntaadj.Qui a de l’esprit, de l’ingéniosité ; qui sait bien gérer ses affaires, expérimenté.Ché l’è èsprimin, celui-là est ingénieux. L’è byin èsprimìnta, elle se débrouille très bien, elle gère bien ses affaires.
 èstachonn.m.Station, pause de courte durée qu’on fait dans un lieu.Y’é fé on èstachon dèvan ché oratouèire, j’ai fait une pause devant cet oratoire, cette station du chemin de croix (Finhaut).
 èstafyien.m.1. Estafier, c.-à-d. laquais de grande taille. 2. Par ext. homme de stature forte et allongée.
 èstanpâv.Tromper, estamper.L’è tu èstanpó, il a été escroqué, il s’est fait avoir.
 èstantâv.1. Etre à peu près, approcher d’une situation. 2. Ne pas atteindre la situation normale ou désirée.1.  Le kayon l’èstantè ouë to, le cochon mesure à peu près huit tours. 2. Li vatse l’èstantâvon dè fan, les vaches n’avaient pas assez à manger, souffraient de la faim.
 èstatun.f.Statue.
 èstèrile, -ìlaadj.Estropié, infirme.L’è to-t-èstèrile, il est tout estropié. L’è èstèrìla d’on bré, elle est estropiée d’un bras.
 èstilen.m.1. Manière personnelle d’agir, de se comporter. 2. Bon goût, manière parfaite ou élégante d’agir.1. L’èirè ton èstile, c’était ton idée, ton goût. 2. Ouna fèmàla ke l’a byin d’èstile, une femme qui a bon goût, qui est adroite.
 èstilèn.m.Stylet, c.-à-d. poignard à lame effilée.L’èivon li-j-èstilè, ils avaient les stylets.
 èstinbren.mSeptembre (voir stinbre).Le mèi d’èstinbre, le mois de septembre. La d’Èstinbre, fête patronale de Vernayaz (8 septembre), appelée aussi féta di pèrui à cause des poires nouvelles.
 èstìnman.f.Estime.
 èstinmâv.Estimer.Ye pouèi pâ dëre dè mó dè lui ; ye l’èstinme byin, je ne peux pas dire du mal de lui ; je l’estime bien. L’è èstinmó, l’inkourâ ; to le monde l’anmè, il est estimé, le curé ; tout le monde l’aime.
 èstinmachonn.f.Estimation.
 èsto (férè dè chon)expr.Agir de soi-même, sans consulter personne.L’a to fé dè chon èsto, il a tout fait de lui-même, de sa propre initiative.
 èstòman.f.Estomac ; poitrine.Réte chu l’èstòma, mal digéré (littéralt. arrêté sur l’estomac).
 èstorbe, -ba, èstorge, -ga, eston. et adj.1. Un peu fou, drôle, bizarre. 2. Etourdi.1. Vouèi l’è to-t-èstorbe, aujourd’hui il est tout drôle. 2. Boufye d’èsto ! Espèce d’étourdi ! (Le Trétien). L’è troua èstòrga, elle est trop étourdie.
 èstortyèijen.f.pl.Tenailles (voir tortyèije).
 èstra (d’)loc.adv.1. Renforce la qualité de qqch. (devant un adj.), extra. 2. En supplément, en quantité supérieure à la norme.1. L’è d’èstra bouna, elle est extra-bonne (une soupe, une crème, etc.). L’è d’èstra èija, c’est très très facile. 2. Y’in a d’èstra chi an, il y en a plus que d’habitude cette année.
 èstrangolâ v.Etrangler.N’in èstrangoló le tsevri (Finhaut ; Les Jeurs), nous avons étranglé le cabri.
 èstrapâden.f.1. Estrapade, c.-à-d. sorte de supplice qui disloquait les bras et les jambes. 2. Corvée, travail éreintant.2. L’è ouna bouna èstrapâde dè féte, c’est une bonne corvée de faite. L’a mé fé oun’èstrapâde, il a de nouveau fait un monstre boulot.
 èstrapadyie(ch’), èstrapatchyie (ch’), parfois èstropatchyie, èstrapatsi, èstrapadzi v.1. Estrapader, donner l’estrapade (sorte de supplice qui disloquait les bras et les jambes). 2. S’éreinter, se surmener, se fatiguer outre mesure.2. Fó pâ ch’èstrapatchyie, il ne faut pas s’éreinter. Ch’èstrapatsè pâ !  Il ne se la foule pas !
 èstrapalyiev.Disperser.Le tropé l’è èstrapalya, le troupeau est dispersé.
 èstravangèrin.f.Extravagance (Giétroz).Fé rin kè d’èstravangèri, il ne fait que des extravagances.
 èstrebitye, èstrebitche n.m.Enfant étourdi, turbulent.L’è on èstrebitye ; prin pâ on rèpou, c’est un enfant turbulent ; il ne tient pas en place (littéralt. il ne prend pas un repos).
 èstrobèi, -èite adj.Tué accidentellement.La tchyievra l’è tu èstrobèite, la chèvre s’est (littéralt. a été) tuée accidentellement.
 èstrobi (ch’)v.1. Estourbir, assommer. 2. Se tuer par accident.2. L’è aló ch’èstrobi lé, il est allé périr là. Pè chloeu poue loua on ch’èstrobè, dans ces endroits dangereux on se tue.
 èstrominn.m.Enfant turbulent. Bougre d’èstromin ! Bougre d’étourdi !
 èstropyâ (ch’)v.Estropier (s’) ; blesser (se).L’è aló ch’èstropyâ, il est allé se blesser (en montagne, etc.). Avoué li-j-ërti on ch’èstropyè li man, avec les orties on se blesse les mains.
 èstropyó, -âyep.p.adj.Estropié.
 èstrùban.f.Enfant, jeune homme très turbulent.Kint’èstrùba te fé ! Quel étourdi tu fais ! (Finhaut).
 èstyélè, -tan. et adj.Personne mince, maigre comme un squelette (Finhaut).L’è on krouèi èstyélè, c’est un petit maigrichon.
 ètâdzen.m.Etage.
 ètàlan.f. et n.pr.1. Bûche ; bûchette (voir ètàva). 2. Nom de lieu.1. Li poutchate l’èiron chimple : oun’ètàla, ouna pàta oeuto ; on tenyèi chin ei bré è on avèi grou plèiji ! Les poupées étaient simples : une bûchette, un chiffon autour ; on tenait cela dans les bras et on avait un grand plaisir ! Rindrè le bou pèr ètale, faire des bûches (littéralt. rendre, transformer le bois en bûches). 2. L’Ètàla et Li Gordze doeu Pâ dè l’Ètàla (La Crêta). Le Pâ dè l’Ètàla (Van).
 ètalun.m.Talus.Expression : Balyie d’ètalu, donner une légère pente a un mur de soutènement (littéralt. donner du talus).
 ètànpan.m.Estampe.
 ètanpâv.1. Estamper. 2. Imprimer.L’è ètanpó, c’est imprimé.
 ètànpa (in)loc.adv.En caractères d’imprimerie.Chin l’è èikri in ètànpa, cela est imprimé (littéralt. ça c’est écrit en caractères d’imprimerie).
 ètàpan.f.1. Dépôt d’approvisionnement destiné aux troupes. 2. Repas commandé pour plusieurs personnes. 3. Etape.2. Fó alâ koumandâ l’ètàpa, il faut aller commander le repas.
 ètarjètan.f.Targette (voir tarjèta).
 ètaró, -âyeadj. et n.Maigre, maigrichon (Finhaut).Tyin ètaró ! Ce qu’il est maigre (littéralt. quel maigre) !
 ètatsen.f.Attache, lacet.Li-j-ètatse doeu foeudâ, les attaches du tablier.
 ètatsonn.m.Cordelette pour conduire le bétail.
 ètâvan.f.1. Eclisse, éclat de bois ; bûchette (voir ètinche, ètàla et èilyâtse). 2. «Octave» ou huitième heure, c.-à-d. heure de la traite à 14h ou 15h. 3. Nom de lieu.2. Expressions : Mouèidrè a ètâva, traire les bêtes à l’alpage avant leur repas du soir ; cet usage s’est pratiqué à Emaney jusque vers 1952 ; pour procéder à cette traite de l’après-midi au moment opportun on regardait autrefois la position du soleil sur des endroits précis, d’où les noms de lieu tirés de ce mot. Rontrè ètâva, (littéralt. casser l’octave) changer l’heure de la traite à l’alpage ; vers la mi-juillet on rontèi ètâva, c.-à-d. qu’on trayait les vaches après le dernier repas, après les avoir mises à l’étable le soir. 3. La Din d’Ètâva (sud-ouest des chalets d’Emaney). Li Pyiere d’Ètâva (Emaney).
 ètavâ (ch’)v.1. Arracher des éclisses à un tronc ou une souche. 2. S’écorcher, s’égratigner.1. Y’é ètavó dè morché pè chloeu tron, j’ai arraché des morceaux à ces troncs. 2. Mè ché ètavó on dèi, je me suis arraché un morceau de peau à un doigt.
 ètâvóadj.Se dit d’un sapin marqué pour l’abattage.On chapin ètâvó, un sapin marqué pour l’abattage.
 ètchyiefwen.m.Grand cuvier (pour la lessive, la viande salée, etc.).L’ètchyiefwe dè la boùlya, le cuvier de la lessive.
 ètchyiefyan.f.Cuvée de lessive.
 ètchyìela n.f. et n.pr.1. Echelle. 2. Nom de lieu.2. Chu l’Ètchyìela (La Crêta et Giétroz). Chu li-j-Ètchyiele et Le Tsené dè l’Ètchyìela (Charavex).
 ètedèiyiev.Etudier.
 ètèin.m.Ether (nom donné autrefois au fluide subtil emplissant tout l’espace).
 ètèi (a l’, in l’)expr.A ciel ouvert, à l’air libre ; à l’extérieur.Chin ke l’è tu a l’ètèi l’è tu dzaló, ce qui a été à l’air libre a été gelé. Fó alâ in l’ètèi, il faut aller à l’air libre, il faut aller dehors.
 ètèilan.f.Etoile.L’ètèila dè l’ârba, l’étoile de l’aube. Quand il y avait des étoiles filantes on disait : li-j-ètèile chè motson, les étoiles se mouchent (si elles allaient de l’ouest à l’est c’était signe de mauvais temps).
 ètèilóadj.Etoilé.L’è to byó ètèiló, le ciel est tout étoilé (littéralt. c’est tout beau étoilé).
 ètèirlen.m.1. Jeune chèvre de deux ans (qui n’a pas encore fait de cabri). 2. Jeune chamois.
 ètejoeun.m.1. Cave. 2. Tout local (grenier, grange, raccard, petite chambre, réduit, etc.) à l’exception de la chambre de ménage (pèile) et de la cuisine.1. On brâwe ètejoeu, une jolie cave. 2. D’oeuton li-j-ètejoeu chon byin garni, l’automne, les caves et les greniers sont bien garnis.
 ètèlân.m.pl.(voir dètèlâ). L’eau ou les morceaux de neige qui tombent des avant-toits.
 èteryiev.Etirer, allonger.Ché kayon l’è ple èterya, ce cochon est plus allongé.
 ètinche, ètinse n.f.Eclisse, éclat de bois provenant d’un bois qu’on fend (voir ètâva et èilyâtse).
 ètinche, ètinse (avèi)expr.Avoir peur de qqch, craindre qqch, se faire du souci pour qqch.L’a te yu ètinche ! Ce qu’il a eu peur ! Ché l’a tu ètinche, celui-là a été effrayé (Vernayaz). Voue-j-èi pâ ètinse por invarnâ li vatse, voue-j-èi proeu fin (ou proeu dè fin), vous n’avez pas de souci à vous faire pour l’hivernage des vaches, vous avez assez de foin (Finhaut).
 ètindouan.f.Etendue.
 ètindrèv.Etendre.Ètindrè la boùlya, étendre la lessive.
 ètingëlye (oeuvri li)expr.1. Ecarquiller les yeux, ouvrir de grands yeux (surprise, étonnement). 2. Etre mis de bonne humeur, être émoustillé. 3. Ouvrir l’œil, regarder fort attentivement.3. Y’é oeuvèi li-j-ètingëlye po povèi pachâ, j’ai bien ouvert les yeux pour franchir ce passage dangereux (littéralt. pour pouvoir passer).
 èton.m.1. Etai. 2. Pieu d’une barrière.Li-j-èto dè la bèirkla, les étais de la treille.
 ètojyiev.Rentrer une récolte, la mettre à l’abri ; remiser qqch.Ne volin ètojyie ché fin, nous voulons rentrer ce foin.
 ètopâ (ch’)v.Etouper ; boucher (se).Ètopâ li fènétre, boucher les fenêtres. Y’é ètopó le bochè, j’ai étoupé le tonneau. Le tiyó ch’ètopè, le tuyau se bouche. Expression : Ètopâ la gordze a kâtyon, faire taire qqn. (littéralt. boucher la gorge à qqn.).
 ètopen.f.1. Filasse grossière, étoupe. 2. Beignet de sang (Le Trétien).
 ètopén.m.Paquet de petites racines entremêlées servant à passer le lait.L’ètopé doeu kolyoeu, paquet de racines servant de grille au fond de la passoire à lait.
 ètotyèirche, èstortyèirchen.f.pl.Jambes.S’utilise surtout dans certaines expressions, avec menâ, inmodâ, inmandjie et abadâ : M’a falu menâ li-j-ètotyèirche po l’akapâ, j’ai dû (littéralt. il m’a fallu) courir à toutes jambes pour le rattraper. Inmodâ li èstortyèirche, marcher très vite. Mè ché lèvó fran a la darèire mènute ; y’é du inmandjie li-j-èstotyèirche, je me suis levé à la dernière minute ; j’ai dû marcher très vite. L’a abadó li-j-ètotyèirche, se dit d’une vache qui s’éloigne vaincue par une autre après une lutte (littéralt. elle a levé les jambes).
 ètouèirne -na, ètouirne -naadj.Etourdi, excité.Sé krouèi l’è afroeu chin ke l’è ètouèirne ! Ce gamin, c’est affreux ce qu’il est étourdi ! Boùgra d’ètouirna ! Bougre d’étourdie (Finhaut) ! Le prèmyie kou k’on chô li vé chon to-t-ètouèirne, la première fois qu’on sort les veaux ils sont tout excités.
 étra, ìtra n.f.Ître, c.-à-d. habitat de berger.Ouna bal’étra (Finhaut), une belle ître.
 ètrandjie, -jieren.Etranger.N’in byin rèchu d’ètrandjie, chi an, nous avons reçu beaucoup d’étrangers, cette année.
 étren.m.Registre ou livre d’alpage (d’après Claude-Elie Revaz du Cergneux, 1829- 1905).Ouna vatse chu l’étre, une vache sur registre (à Emaney, lorsque l’alpe était encore par droits, il y avait 4 vaches par droit et, en plus, 4 vaches dites «sur le registre» ; celles-ci étaient mises à tour de rôle, à raison d’une par droit, en plus des quatre ; donc chacun avait son tour pour une vache sur le registre).
 ètrëfa, estràfa, ètrëvan.f.1. Lambeau ; vêtement usé et déchiré, loque. 2. Bribe, petit reste de qqch.1. Ché âyon l’è in ètrëfe, ce vêtement tombe en loques. 2. Y’in é pâ tornó vyie oun’ètrëfa, je n’en ai pas revu la moindre trace (d’un objet ou d’un animal égaré). Y’é pâ tornó vyie oun’ètrëva, je n’en ai pas vu la moindre trace (Finhaut). Le kayon l’a pâ lacha oun’èstràfa, le cochon n’a pas laissé le moindre reste.
 ètregaye, ètregayonn.m.Individu noceur, qui aime faire la foire.L’è fran on ètregaye ! C’est vraiment un noceur !
 ètregayiev.Faire la noce, prendre part à une partie de plaisir (souvent bien arrosée ! ).L’è mé in ètregayie ! Il est de nouveau en train de faire la noce !
 ètrelyen.f.Etrille, c.-à-d. instrument de fer formé de petites lames dentelées pour enlever les saletés qui s’attachent aux poils des animaux domestiques.On pënyè li vatse avoué l’ètrelye è la broche po li dèkratolâ, on peigne les vaches avec l’étrille et la brosse pour leur enlever les saletés.
 ètrelyonn.m.Epreuve inattendue.Ché l’a tu on ètrelyon ! Celui-là a eu une épreuve à laquelle il ne s’attendait pas !
 ètrìngan.f.1. Lanière d’étoffe. 2. Loque.2. Ché âyon l’è in ètringe, cet habit est en loques.
 ètsaforó n.f.Echauffourée (voir èikaforâye).Y’a tu oun’ètsaforó ! Il y a eu une bagarre, une échauffourée !
 ètsanbâ (ch’)v.Faire un croc-en-jambe ; se prendre les jambes dans qqch.Y’é travarchó on pró, mè ché ètsanbó avoué on fi d’artsó è ché rebató, j’ai traversé un pré, je me suis pris les jambes dans un fil de fer et je suis tombé. Ché m’a ètsanbó ; ché tsèju, celui-là m’a fait un croc-en-jambe ; je suis tombé.
 ètsandèlyon n.m.1. Echantillon. 2. Bout prélevé sur la souche d’un arbre abattu en contrebande dans les forêts communales, cela afin d’empêcher la confrontation avec les gardes forestiers.2. Ótâ l’ètsandèlyon, ôter le bout en question.
 ètsandze n.m. et n.pr.1. Echange. 2. Nom de lieu.2. L’Ètsandze (Le Trétien).
 ètsâpren.m.Ciseau de charpentier.
 ètsarén.m.Vache ou mulet haut sur jambes.
 ètsarpenâv.Mettre en charpie.
 ètsâyen.f.Encoche.
 ètsâyonn.m.Sapin désigné par une encoche sur laquelle on marque un numéro pour l’enchère.
 ètsen.f.Mauvais sujet.Bougre d’ètse ! Bougre de voyou !
 ètsè (èitrè per)expr.Expression qui s’utilise pour un terrain étagé.L’è to pèr ètsè, c’est tout par paliers, par escaliers.
 ètsé (èitrè to doeu mémwe)expr.Expression qui s’utilise en parlant d’un champ contenant un seul genre de culture (Trétien).L’è to doeu mémwe ètsé, c’est tout de la même culture.
 etsèdèló, -âyeadj.Diminué.La fortëna l’è dja byin ètsèdèlâye, la fortune est déjà bien gaspillée.
 ètsèirchaadj.Très maigre, décharné (Trétien).L’è fran ètsèircha, elle est vraiment décharnée.
 ètsèirtsen.f. et n.pr.1. Chemin pentu muni d’escaliers ou de quelques pierres servant de marches. 2. Nombreux noms de lieu.2. Chu l’Ètsèirtse (Le Trétien).
 ètsèirtsètan.f. et n.pr.1. Petit chemin pentu muni d’escaliers ou de quelques pierres servant de marches. 2. Nom de lieu.2. L’Ètsèirtsèta (Les Leysettes). Li-j-Ètsèirtsète (Finhaut).
 ètsèlèin.m. et n.pr.1. Escaliers, marches d’escaliers, pour les personnes (pl.). 2. Nom de lieu.2. Chu li-j-Ètsèlèi (Les Leysettes).
 ètsèlèta n.f.Echelette.
 ètsèlon n.m.Echelon.
 ètsèlonâ v.1. Echelonner. 2. Couper les cheveux en forme d’escaliers.2. L’è to-t-ètsèlonó ! Il a les cheveux mal coupés, en forme d’escaliers ! (littéralt. il est tout échelonné ! )
 ètselye n.f.Lamelle épidermique qui se détache de la peau, pellicule.Expression : Y’in é pâ tornó vyie oun’ètselye, je ne l’ai pas revu du tout (en parlant d’un animal égaré ; littéralt. je n’en ai pas revu une lamelle.)
 ètselyu, -yaadj.Couvert de pellicules (peau, membre, etc.).Y’é la pé tot’ètselya, j’ai la peau pleine de pellicules.
 ètsënan.f.Echine.
 ètsenyiev.Mourir.L’a tu on yâdze ètsenya, il est mort promptement, il a eu vite fait de mourir.
 ètsèré, ètsèlé n.m. et n.pr.1. Echelier, c.-à-d. sorte d’échelle à un seul montant (à la Crêta on s’en servait pour cueillir les cerises). 2. Sapin ou mélèze sec sur pied. 3. Tronc de sapin avec ses branches, servant d’échelle. 4. Nom de lieu.1. Expressions : L’è koumin on ètsèré, se dit d’une personne maigre, décharnée (littéralt. il est comme un échelier). 2. Y’é yu on ètsèré, j’ai vu un sapin (ou mélèze) sec. 4. L’Ètsèré (Van).
 ètsevenâ (ch’)v.pr.S’esquinter, s’échiner, s’éreinter, ruiner sa santé.
 ètsiflonn.m.Gifle (voir tsiflon).Li y’é fotu on ètsiflon, je lui ai flanqué une gifle.
 ètyièirlan.f.Jeune chèvre qui vient d’avoir son 1er cabri.
 ètyoeùvan.f.Balai.Devinette : Tyin l’è le ple kayon dè mèijon ? Quel est l’objet le plus sale de la maison ? Réponse : L’ètyoeùva ; ramâchè to chin ke l’è mónè, le balai ; il ramasse tout ce qui est sale. Èikovâ le boeu avoué l’ètyoeùva dè byòla, nettoyer l’étable avec le balai de bouleau.
 ètyun.m.Ecu.
 èvaralyie, èvaralyiv.1. Etendre (le foin, les bras ou les jambes) (voir èvaralyon). 2. Par ext. mettre en désordre.1. Fó alâ èvaralyi sé fin (Finhaut), il faut aller étendre ce foin. L’èvaralyievè li tsanbe, il étendait les jambes.
 èvaralyon n.m.1. Fourche, parfois petite, à deux dents.Y’é prèi l’èvaralyon por èpatâ le fin, j’ai pris la fourche à deux dents pour étendre le foin.
 èvaré n.m.Amas d’arbres renversés par une avalanche.Y’a on èvaré ! Quel amoncellement il y a !
 ëvèin.m.Hiver.Dicton : Dè l’ëvèi li loeu l’in mindzon rin, il faut que l’hiver se fasse. (littéralt. de l’hiver les loups n’en mangent rien). Pindin l’ëvèi, on prèparè li paché avoué dè bou dè lârje, pendant l’hiver on prépare les échalas avec du bois de mélèze.
 èvèirtuâ (ch’) v.1. Dégourdir (en parlant du bétail). 2. Gesticuler, se démener (v.pr.).1. Fó chorti li vatse po li-j-èvèirtuâ, il faut sortir les vaches pour les dégourdir.
 èvètyen.m.Evêque.Expression : Grâ koumin on èvètye, très gros, très gras (littéralt. gras comme un évêque).
 èvintéren.m.Inventaire.
 évouachu, -chouaadj.Aqueux, fade (lait, fruit, etc.)Dè laché évouachu, du lait aqueux.
 évouâdzen.m.Forte pluie provoquant des dégâts ; inondation, débordement d’eau.L’è vènu on grou évouâdze, un grand débordement d’eau est survenu.
 èvouarén.m.1. Vieux sapin touffu servant d’abri, gros arbre branchu (Les Granges ; Finhaut). 2. Jupe évasée au bas (Les Granges).1. Mè ché boutó a chòta dèjo on èvouaré, je me suis mis à l’abri sous un gros arbre touffu. 2. L’a te pâ on èvouaré ! Quelle jupe n’a-t-elle pas !
 ëvouèin.m.Cytise des Alpes, aubour des Alpes (cytisus alpinus).Y’é kopó on ëvouèi, j’ai coupé un cytise.
 évyâv.1. Irriguer. 2. Cheviller les poutres (kâre) des parois dans les anciennes maisons. (Les planches de l’aire à battre n’étaient pas crêtées, mais chevillées).1. N’in évyó le pró, nous avons irrigué le pré.
 évyen.f.Cheville en bois employée dans les anciennes constructions.
 éwe n.f. et n.pr.1. Eau. 2. Nom de lieu.1. Alâ tyèri d’éwe, aller chercher de l’eau. 2. L’Éwe Noeùva (La Creusaz). L’Éwe èi Krètin (La Crêta). L’Éwe Rocha (Giétroz). L’Éwe Nèire (Châtelard). Le Krèté dè l’Éwe (Les Granges). Le Krètèlè dè l’Éwe (s/ Les Marécottes). Le Kro dè l’Éwe (Finhaut).

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PATOIS DE LA VALLEE DU TRIENT