PATOUÈI DÈ LA VALÉ DOEU TRËYIN


 

Marianne MÜLLER : Le Patois des Marécottes

L'industrie

L'exploitation du sous-sol : la carrière d'ardoise

 

outils du carrier

Quelques outils du carrier (voir ci-dessous) : le jëjé , l'èpé, li forche (hauteur environ 100 cm)

 

L'exploitation des carrières, très prospère au siècle dernier et au début de celui-ci, disputa la main-d'œuvre à la culture et aux soins du bétail.

D'abord les Salvanins attaquèrent de toutes parts le « Bambiollain » près de Vernayaz. Plus tard, ils aperçurent, près de leurs villages, entre les schistes micacés, de riches filons. La commune décida que les carrières appartiendraient à ceux qui les auraient découvertes, libre à eux de les exploiter en s'associant avec d'autres. Cela représentait une petite fortune; car cette ardoise est fine, d'excellente qualité, et trouva un débit facile dans les cantons de Vaud, de Fribourg et de Genève. Pendant toute l'année, les carrières étaient régulièrement exploitées. Les carriers préparaient en commun leur repas qui se composait - comme celui des bûcherons d'ailleurs - de «polenta» et de pain.

Le métier de carrier a toujours passé pour dangereux et, en effet, plusieurs y ont laissé leur vie.

Aujourd'hui, les carrières sont abandonnées; les vieux outils, par contre, se conservent encore soigneusement et les anciens carriers me les ont montrés avec fierté pour illustrer les récits de leur vie sous terre.

 

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la karyierecarrière
kariéràcarrier
ouna gargòtapetite carrière d'ardoise
oune oeùlaplafond voûté de la carrière
la bòrnagalerie de la carrière
le furonpont entre deux échelles pour travailler à un point plus haut dans la carrière
le fëlonfilon d'ardoise dans les rochers
le batâcouche de schiste sur l'ardoise, qui ne peut être utilisée
la tùrtaardoise sans nerfs qui ne se fend pas
le marin, le rouèi déchets d'ardoise
le krojouë lampe de mineur
la kanèta cartouche: cornet de papier en forme d'entonnoir, collé avec de la farine mouillée, que l'on remplit de poudre à miner
le choprincordon d'allumage : morceau de coton trempé dans du soufre liquide, fixé dans la cartouche
l'èpindyètalongue et mince tige de cuivre à l'aide de laquelle on maintient en place la mèche reliée à la cartouche pendant le bourrage
le tsardjoeubourroir (spéc. pour serrer la poudre au fond du trou)
le pistolèbarre à mine, fleuret
dragâlever et projeter alternativement la barre en la faisant tourner chaque fois
le tsinbout d'ardoise saillant qui a résisté au burin et qui gêne le mouvement de l'outil
indyegobloqué (se dit du burin qui s'est accroché à un bout d'ardoise saillant et qui ne tourne plus)
le vryoeuouvrier qui travaille au burin
la kurètacurette, outil qui sert à enlever la poudre du trou fait avec la barre à mine
le plomatière première, grands blocs d'ardoise brute
le findyoeufendeur d'ardoise
rèpachâtailler le bloc de façon à pouvoir en découper les ardoises
le byotsèiyoeuouvrier qui ne sait pas fendre les ardoises
le jëjé ciseau (en forme de bêche)
l'èpélong ciseau servant à fendre les ardoises
le bokwebanc sur lequel on travaille les ardoises
l'èkornyoeuespèce de crampon fixé sur le « bouc » sur lequel on taille les ardoises à l'aide d'un marteau pointu
èkornâmarquer approximativement la forme des ardoises avec le marteau pointu
le martyoeuouvrier qui marque approximativement la forme de la future ardoise, à l'aide du marteau pointu, sur l'« écorneur »
li forche ciseaux à couper les ardoises
le kopyoeucoupeur d'ardoises
le panópatron d'ardoise

Les patrons d'ardoises:
à 1 m2 correspond dans le patron n° 1: 30 ardoises, dans le n° 2: 45 ardoises, dans le n° 3: 60 ardoises, dans le n° 4: 85 ardoises, dans le n° 5: 120 ardoises.
Poids par 1000 ardoises dans le n° 1: 1600 kg., dans le n° 2: 1100 kg., dans le n° 3: 750 kg., dans le n° 4: 500 kg., dans le n° 5: 350 kg.

 

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