Les alpages furent jusqu'à la fin du siècle dernier l'orgueil et la richesse de la vallée de Salvan-Finhaut.
Le premier lieu de séjour des bergers au cours de leur campagne d'été sont les mayens. - «Jusqu'en 1798, le métral fixait le jour de l'inalpe des troupeaux. En 1808, le conseil municipal élabora un règlement sur la jouissance des mayens: ce règlement fut révisé en 1858. Aujourd'hui, la fixation de l'inalpe aux mayens est une des attributions du conseil municipal.» (Coquoz, p. 69).
Van (1378 m.), dans le solitaire vallon au-dessus des cascades de la «Pissevache», est le mayen de Salvan-Ville-Combaz et des Granges. Les chalets y sont bien entretenus et les Mayens de Van-d'en-Haut et de Van-d'en-Bas se sont développés en une station de villégiature, occupée pendant les courts mois de l'été.
La Creusaz (1800 m.) est le mayen des Marécottes. Situé sur un replat bien dégagé, il jouit d'une vue splendide sur le massif du Mont Blanc et les Alpes du Bas-Valais. Depuis la construction du télésiège en 1953, La Creusaz est devenue le but de nombreuses excursions et a perdu sa solitude et son charme particulier d'autrefois.
La Tendaz (1670 m.), à l'entrée du pâturage d'Emaney, est le mayen du village du Trétien.
C'est de là qu'on part pour estiver le troupeau sur les alpages appartenant à la commune entière ou à un consortage.
Les différents alpages de la Vallée de Salvan-Finhaut ont toujours donné lieu à de nombreuses querelles, d'abord entre le seigneur temporel et spirituel de la vallée, l'abbé de St-Maurice d'une part, et le seigneur de Vallorcine, le prieur de Chamonix, le seigneur Mermet de Thoire et les différents ducs du Genevois d'autre part, - plus tard entre les deux communes de Salvan et de Finhaut.
L'alpage d'Emosson (1750-2345 m.) appartient aujourd'hui à Finhaut, les «droits de vache» de Barberine (1790-2600 m.) et de Fenestrale (1560-2270 m.) sont affermés aux bourgeois de Salvan.
Salvan possède au delà des frontières de la Suisse le gras pâturage de Tenneverge (1367-2400 m.) où on conduisait autrefois un grand troupeau de génissons. Les sentiers pénibles mais peu dangereux qui y donnent accès, partent de l'alpage de Barberine. Une bonne partie de l'alpage de Tenneverge se trouve sur le terrain de la commune de Sixt en Savoie. Par contre le très rustique chalet se dresse sur sol suisse. Ni refuges, ni écuries ne protègent le bétail contre le froid dans ces contrées inhospitalières.
Le plus ancien parchemin qui relate ces faits date de 1414. Il stipule, entre autres choses, que les Salvanins devaient annuellement, pour les droits concédés, «aux Révérends seigneurs, prieurs et chanoines de la royale Abbaye de Sixt, une livre de poivre payable et portable à la dite Abbaye le jour de la fête de la St-Michel. » (Coquoz, p. 95).
En 1810, Salvan racheta le pâturage et l'exemption de tout impôt pour la somme de 45 louis d'or.
Salanfe (1896 m.), situé au pied de la Tour Salière et des Dents-du-Midi, fut toujours sous la juridiction temporelle de l'abbé de St-Maurice et appartenait à Salvan. Probablement le lit d'un ancien lac alpin, ce bassin à la forme ovale, a été témoin de luttes acharnées de l'homme contre l'homme. Pour sa possession, en 1323, Salvanins et Savoyards de Charosse et de Passy se livrèrent de sanglantes escarmouches; pour sa juridiction se querellèrent, en 1711, les curés de St-Maurice et de Salvan et un procès compliqué dressa Salvan contre St-Maurice pendant 13 ans (1767-1780) qui fit irrémédiablement perdre Salanfe à Salvan. Les quatre ayants-droit furent St-Maurice, Massongex, Vérossaz, Evionnaz. Aujourd'hui, le Plan-de-Salanfe est transformé en un bassin d'accumulation de l'Energie Ouest Suisse.
Le principal alpage de Salvan est Emaney (1700-2500 m.). Le riche pâturage d'Emaney est un charmant bassin d'une lieue de longueur, traversé par l'eau du Triège, entouré de tous côtés de hautes murailles de rochers qui ne se séparent qu'au levant pour livrer passage. La forêt manquant totalement, le bois doit être cherché d'assez loin.
Les limites qui portent encore aujourd'hui la croix trèflée de l'abbaye de St-Maurice, sont les vestiges de l'époque à laquelle les abbés de St-Maurice avaient été les maîtres absolus de l'alpage d'Emaney. Jusqu'en 1888, les consorts de Salvan étaient censés payer une redevance régulière à l'abbaye, consistant en «un fromage de deux jours et un quintal de beurre».
En 1888, 24 consorts achetèrent les droits et redevancés à l'abbaye et convinrent que les «24 droits de chacun 4 vaches seraient transformés en 24 droits de 4 fonds l'un»; le privilège de pouvoir estiver, avec 4 vaches sur fonds, une 5ème «chu l'étre» fut conservé. - En outre, il fut décidé qu'il n'existerait plus qu'une seule laiterie.
Le jour de l'inalpe, le maître-berger recevait du consortage un fouet comme symbole du commandement. C'était toujours lui qui fixait le jour de la désalpe : «l'a rindu le fouè !» (il a rendu le fouet) : c'est la désalpe.
La diminution du bétail se fait sentir peu agréablement dans la comptabilité du consortage d'Emaney. En 1888, 96 vaches et 30-40 veaux furent mis en estivage à Emaney. Aujourd'hui, le troupeau compte encore 52 têtes dont 37 sont des vaches. Il est fort à craindre que la diminution ne s'arrête pas là et que les frais incombant à chaque estiveur deviennent trop élevés.
d'abo, la montanye d'èmanei l'èirè pè drèi. apré, tsakè drèi l'avèi katre fon. on avèi le drèi dè boutâ ouna vatse pè fon. y in avèi vintèkatre drèi è vintèkatre tsalè. | D'abord l'alpage d'Emaney consistait en droits (titres de propriété), plus tard chaque droit avait 4 fonds; on avait le droit de mettre à l'alpage une vache par fonds. Il y avait 24 droits et 24 chalets. |
tsakon alâvè chouènyie chon bètaye me, y avèi on métrè bardjie, (on vatsèran). on boutâvè on gavouè po èidjie oeu bardjie, on dzo pè tsalè. tsakon fajèi chon frui è chon boure din chon tsalè. | Chacun allait soigner son bétail, mais il y avait un maître-berger. Les familles se relayaient pour mettre un petit berger à sa disposition, un jour par chalet. Chacun faisait son fromage et son beurre dans son chalet. |
in milèouëchinouëtantèouë, le konchortâdze l'a dèchidó dè férè ouna lètèri. di chin l'è tu pè fon è, on a martchandó li domestitche. l'è di adon ke l'on boutó li govarnyoeu ; on, dè la rintchà dè damon, on, dè la rintchà dè davó. | En 1888, le consortage (la réunion, la totalité des propriétaires de droits) a décidé de faire une laiterie. Dès lors, l'alpage est constitué en fonds et on a engagé des armaillis. C'est depuis ce moment que le consortage a élu les gouverneurs , un de la rangée d'en-haut et un de la rangée d'en-bas. (Le village des Marécottes est partagé en deux rangées, les maisons de la rangée d'en-haut et celles de la rangée d'en-bas.) |
ingadzon li bardjie, le fruitchie, le chërachie, li kuraboeu, li tsarëton, le choeudjie, li ranfô è, li chèkordzon dè vatse è dè vé. | Ils engagent les bergers, le fromager, celui qui fabrique le sérac, les domestiques qui mettent en ordre les écuries et font les gros travaux, l'aide-fromager (qui a avant tout la tâche de préparer le bois pour faire le fromage), les renforts et les aides-bergers (ceux des vaches et ceux des veaux). |
ye fon li komechon è, porton chin ke mankè a la montanye. le direktoeu l'è ché ke dèi chin prindrè a choin dè to. | En outre, les gouverneurs font les commissions et apportent ce qui manque à l'alpage. - Le directeur du consortage doit prendre soin de tout. |
tsakon l'è forche dè férè dawe manoeure pè fon po intrètèni la montanye. li fèmale von koulyie dè pyiere è, li-j-omwe von èidrounyie è menâ la drëdze1è lakâ2. 1indrudjie=étendre du fumier, engraisser 2làka = fumier |
Chacun est forcé de faire deux manœuvres (deux journées de travail dues au consortage) par fonds pour entretenir l'alpage. Les femmes vont ramasser des pierres et les hommes couper des vernes et mener le fumier (on mélange le fumier avec de l'eau et le fait couler par de petits canaux à travers les pâturages). |
on ménè la trouyà, (ouna fachëne dè brantse dè drounyie oeu dè chapin,) din le ru avoué ouna kòrda è, on l'arétè yó on voeu férè la tsëryèta. adon la drëdze va din le pró. | On mène la truie (on traîne un fagot de verne ou de sapin) dans le petit canal avec une corde et on l'arrête là d'où l'on veut faire l'écoulement. Alors le fumier s'écoule dans le pré. |
li darèi dzo, on fé onko dè manoeure po lardjie li boeuje, po menâ le fèmé avoué la chouàta è, l'èipantchie. l'è le direktoeu ke chè dèi okupâ dè chloeu travó. | Les derniers jours de l'estivage, on fait encore des manœuvres pour étendre les bouses et pour apporter le fumier avec le traîneau (à fumier) (ou avec une espèce de civière sur laquelle est fixée une caisse de bois) et l'éparpiller. - C'est le directeur qui doit surveiller ces travaux. |
le chèkretére tin li kontche dè la montanye. kan vin l'oeuton, avoué li govarnyoeu, ye konton tui li karnè po vyie chin ke tsakè partëkoulyie dèi avèi dè kilo dè frui è dè boure. | Le secrétaire fait la comptabilité de l'alpage. A l'approcbe de l'automne, il convoque les gouverneurs pour compter avec eux tous les carnets des propriétaires pour avoir la norme de la répartition du fromage et du beurre qui sera faite à chaque estiveur. |
po payie li domestitche, li partëkoulyie dèivon payie tan pè vatse d'apré le nonbre dè vatse. kan li kontche chon fé, le chèkretére fé poublèyie è krie po l'afinbló po demindze tyevin apré la mèche. | Pour donner le salaire aux armaillis, les particuliers doivent payer une certaine somme par vache selon le nombre de bêtes (plus il y a de vaches, moins il y a à payer pour chacune). Quand les comptes sont faits, le secrétaire fait publier aux cris (aux communications de la commune) la convocation à l'assemblée qui se tiendra le dimanche suivant après la messe. |
d'âtre kou, li-j-arpian, (li-j-armailli) l'èiron pâ achë módoué kè óra, mindjievon la polinta è le chèré tui li dzo. | Dans l'ancien temps, les bergers (les armaillis) n'étaient pas aussi difficiles que maintenant, ils mangeaient la polenta et le sérac tous les jours. |
din le tin, y avèi ouna bardzèri dè modzon è dè modze (ouna modzonalyèri) di la montanye d'èmanei, dè fenestral è dè barbarëne. on li-j-afinblâvè, li trè boutin (tropé), è le vélèi è le vèijevèi li menâvon1 a tènèverdze. 1 le chècordzon di modze=aide-berger des génisses le modzonè= aide-berger des génissons |
Autrefois, il y avait un troupeau de génissons et de génisses, provenant des alpages d'Emaney, de Fénéstrale et de Barberine. On rassemblait les trois troupeaux, et le berger des veaux et le berger des génissons et génisses les menaient à Tenneverge. |
a fènèstral, y a adé li modzon. a tènèverdze bouton onko li moeuton avoué on fèiyerou. | A Fénéstrale, il y a encore aujourd'hui un troupeau de génissons. A Tenneverge, ils mettent encore les moutons avec un berger (de moutons). (Il y a surtout des moutons du Val d'Illiez.) |
d'âtre kou, l'alâvè byin dè chloeu mandyan a la montayne po chè férè nëri. loeu bailyivon a mindjie tankè l'èiron malâde, a pou pré ! | Autrefois, il y avaient beaucoup de mendiants qui allaient à l'alpage pour se faire nourrir. Les bergers leur donnaient à manger jusqu'à ce qu'ils fussent presque malades. |
l'in.nèirpa | L'inalpe (la montée à l'alpage) |
on in.nèrpe à la fin jouin. dëlyon ke le devindre li vatse chon grindze, ke l'è pâ on bon dzo po in.narpâ1. 1arpâ=mettre à l'alpage, alper |
On monte à l'alpage à la fin juin. On dit que le vendredi, les vaches sont d'humeur difficile, que ce n'est donc pas un bon jour pour inalper. |
tsakon ménè chon nërin a èmanei. kan chon amon, on li lâchè mèklâ. adon kouminchè la bàra, (la batalye di vatse) : chè bornèiyon, chè bàton, l'èitârpon, chè kavàlon. kan chè chon byin torminté, kouminchon a ch'apelyie è a chè fortsèilyie è chè pâron po koudjie èitrè rèina. la plë malène ganyè ! 1 1pèrdrè bâra=perdre la bataille |
Chacun mène son petit troupeau à Emaney. Quand les vaches sont en-haut, on les laisse se mêler. Alors commence la bataille des vaches: elles se toisent et se menacent du regard, elles se battent, frappent la terre du pied et elles se chevauchent mutuellement. Quand elles se sont assez excitées, elles commencent à s'attaquer, à se lancer des coups de cornes et se mettent en position forte pour essayer d'être reine (victorieuse). La plus maligne gagne. |
me, l'è myoeu d'avèi ouna rèine a laché kè ouna rèine a korne. | Mais il vaut mieux avoir une reine à lait qu'avoir une reine à cornes (vache qui donne le plus de lait; vache qui gagne la bataille). |
kan l'on fournèi dè barâ, on li-j-inbouè. | Quand elles ont fini de lutter, on les met à l'étable. |
adon, kan le vëtyére l'a bu la gòta, prin on chélon, fé l'éwe bènite è, avoué on lapé balyè la bènèdechon a l'alpâdze. po cha pâye, on li balyè ouna pèlota dè boure. | Alors, quand le vicaire a bu l'eau-de-vie, il prend un seau, bénit l'eau et avec une feuille d'oseille, il donne la bénédiction à l'alpage. En récompense, on lui donne une motte de beurre. |
apré, y a l'afinbló po inskrirè tui li tsavon k'on a boutó amon. l'è le chèkretére ke fé chin. dèvan kè li partikoulyie tornichon parti bâ, li bardjie fon la torno di boeu avoué li propryétére po konyèitrè le bètalye. | Après, il y a l'assemblée pour inscrire toutes les têtes de bétail qu'on a mises à l'alpage. C'est le secrétaire qui fait cela. Avant que les particuliers ne redescendent, les bergers font la tournée des écuries avec les propriétaires pour faire la connaissance des bêtes. |
bèivon la gòta ché dzo, l'in on ouna pìla, tè garante ! | Ils boivent de l'eau-de-vie, ce jour-là, ils en ont pour leur compte, je t'assure! |
kan vin oeutre oeu mèitin dè juyè, ye ronton ètâva1. adon li mouèidon le noué apré ke l'on inbouó è li tornon pâ chorti. 1mouèidrè a ètâva=traire à la huitième heure. dent d'etâva : située au sud-ouest des chalets d'emaney, elle est un élément du cadran solaire des bergers. quand le soleil passe au- dessus de son sommet, ils savent qu'il est 14 heures environ, et qu'il faut commencer la traite de l'après-midi.) |
Quand arrive la mi-juillet, ils changent l'heure de la traite (ils rompent l'octave). Ils traient les vaches le soir après les avoir mises à l'étable et ne les laissent plus ressortir. |
li dou prèmyie bardjie è li dou kuraboeu mouèidon è, le petyou bardjie1 portè kolâ po tsâkè partikoulyie, pèijè è markè tsakè choulye. d'âtre kou pèjâvon trèi kou po la chèijon, oeu kouminchèmin, oeu mèitin è a la fin. 1 synonymes: le bèrdzerè, le darè, le tapabour, le boubwe |
Les deux premiers bergers et les deux cure-écuries traient et le petit-berger apporte à la laiterie le lait de chaque particulier, pèse et note chaque traite. - Autrefois, ils pesaient trois fois pendant toute la saison (pour avoir une moyenne), au début, au milieu et à la fin. |
la dèjèirpa | La désalpe (descente de l'alpage) |
din le tin, la velye dè la dèjèirpa on alâvè tsartchie le danré, ( le rapô doeu tsotin), a la montanye avoué la kryietse è le manti oeu avoué la krebëlyle plàta è le palyè. | Autrefois, la veille de la désalpe, on allait chercher à l'alpage les produits laitiers de l'estivage, avec le cacolet et le linge pour envelopper les produits ou bien avec la corbeille plate et le coussin de paille (pour porter la corbeille sur la tête). |
òra l'è to ple èija : on va amon avoué la jeep po le menâ bâ. le boure chobrè amon lé tankè a la dèjèirpe, chè partadzè chèi dzo. | Maintenant, c'est plus facile. La veille, on monte avec une jeep pour transporter les produits en bas. Le beurre reste encore en-haut jusqu'à la désalpe. Il se partage ce jour-là. |
a la dèjèirpe, on boutè a la rèine doeu laché on ruban blan è a la rèine a korne on ruban rodze. ché ke l'a la rèine doeu laché, dèi férè le dënâ è-j-arpian, ché ke l'a la rèine a korne loeu pâyè on vére è bin, dè kou, dou ! | A la désalpe, on attache à la reine à lait un ruban blanc et à la reine à cornes un ruban rouge. Le propriétaire de la reine à lait doit offrir le dîner aux bergers. Celui de la reine à cornes leur paie un verre ou bien parfois deux! |
le dzo dè la dèjèirpe, on prin li vatse è, on file po li mayin. on y èitè ouna djyijène dè dzo è on vin bâ chë mindjie li rèpâ.1 1 li mayintsèi chon bâ=les gens qui séjournaient aux mayens sont descendus |
Le jour de la désalpe, on prend les vaches et on se met en route pour descendre aux alpages intermédiaires (à mi-hauteur entre l'alpage d'été et le village où tous les particuliers ont de nouveau leur chalet, un chalet, d'ailleurs, qui est sensiblement plus grand et mieux aménagé que celui d'Emaney). On y reste une quinzaine de jours (ce qu'on fait également au printemps, la quinzaine précédant l'inalpe) et on descend au village pour manger les repas (faire paître la troisième herbe). |
on montanyon, on alpechon | petit alpage |
li mouralye | murs qui séparent les pâturages |
le pachoeu | passage dans ces murs |
la kloeujon | enclos de pâturage |
la dèléje | barrière pour fermer les passages dans les clôtures |
la tsavane | cabane |
la trèmoualye | étage supérieur ou inférieur à l'alpage où l'on conduit le troupeau à un moment donné (Cf. "Staffel" en suisse-allemand) |
le boui, le torin | abreuvoir à l'alpage (tronc de sapin creusé ou bassin artificiel) |
la tsantenó | pilier à l'intérieur de l'étable, soutenant le plafond |
le trotoi | passage du milieu dans l'étable |
li dyëdre | loques, vieux habits qu'on porte à l'alpage |
on otan | Val-dôtain (il y avait des bergers valdôtains à Salvan jusqu'en 1900 environ) |
le baluchon, le baratin | bagages des bergers |
lavâ li choke | renvoyer quelqu'un, donner un congé immédiat à quelqu'un, litt. laver les socques |
l'a lavó li choke | je l'ai renvoyé |
inrijie le lapé | déserter, quitter un emploi, faire ses valises en cachette, litt. arracher l'oseille. |
oune armalye | gros bétail |
la dyìda | vache qui conduit le troupeau |
la chëpèire | vache ou troupeau de génissons qui fournit le lait aux bergers |
on ago. li-j-ago | bétail qui ne donne pas encore, ou ne donne plus de lait; surtout jeune bétail |
le boeutre | troupeau de vaches qui se bousculent. |
le karëlyon | ensemble des sons des cloches et sonnailles |
karëlyënâ | carillonner, sonailler |
le bondyon | grosse sonnaille, bourdon |
la kampan.ne | clochette, clarine (en petit la forme des grandes cloches d'église, en métal fondu) |
oune otan.na | clochette de la vallée d'Aoste (plus ou moins aplatie, bombée au milieu, rétrécie vers son ouverture, en fer battu et rivé) |
la chenaille | sonnaille |
le tepin | clochette fêlée, litt. pot |
la tsènèva | collier de cloche |
le chèpon | anneau de cloche par lequel passe le collier |
la pontelye | boucle qui tient le battant de la cloche |
le batin, le baté | battant |
alâ ple amon | monter avec les vaches à un étage supérieur de l'alpage |
refatâ | mener le troupeau çà et là pour chercher l'herbe, aussi en des endroits difficiles à atteindre; repérer: |
y'é byin refató li vatse | j'ai cherché les vaches dans tous les coins |
vouardâ le tropé | garder le troupeau |
ouna utcha, utchie | youtze, youtzer |
denâ | pacage du matin |
boutâ a denâ | mener au pacage du matin |
adenâ | (rare) faire paître le troupeau le matin. Autre sens: donner au bétail son repas du matin |
la choulye | repas des vaches à l'alpage ; traite |
achoyie | fixer les limites du pacage destiné pour un repas et y conduire les vaches |
boutâ in chin.ne | fixer le second pacage avant ou après la traite de l'après-midi et y conduire les vaches |
le chatson dè chó | sachet de sel (des bergers) |
patërâ | pâturer |
brotâ | brouter |
brotâ bache, tarachie | brouter à ras de terre |
rupâ | brouter complètement |
choule, chou | rassasiée |
rondjie | ruminer |
chè tchyierè | se coucher (par terre) |
a bada | en liberté, à l'abandon |
èitre è-j-abade | avoir le libre parcours |
rèpetâ | gambader |
bedâ | faire de grands bonds |
bejolâ | s'enfuir la queue levée |
prindrè la bejole | prendre la fuite, la queue levée |
le pâtyie | pâturage, grande étendue de pâturage |
on bon intsan | un bon pâturage |
le dredzon | pré gras et bien engraissé, dans le voisinage d'un chalet |
le rèbiolin | seconde herbe à l'alpage |
la rèkoulèta | pâturage à grande altitude où les vaches ne pâturent qu'une fois |
aridjie | rassembler de force, maîtriser |
férè lèvâ le kuie | faire gonfler la peau de la vache à force de lui donner des coups de fouet |
li fó akoulyie bâ par intye ! | il faut les chasser là-bas |
afinblâ, ramachâ li vatse | rassembler, attrouper les vaches |
apèlâ | appeler (le bétail) |
vin don vin, vin ... | cris pour appeler les vaches |
le pachon | piquet pour attacher les vaches quand on les trait dehors (à Emaney, les vaches sont toujours traites à l'étable) |
inbouâ, boutâ à rèfe | mettre à l'étable, litt. à la crèche |
la boeutcha | amas de fumier ou d'autres immondices |
inribó | encrassé, plein de saleté |
l'on te kâló ? | ont-elles maigri? (question posée par le particulier aux bergers, le jour de la désalpe) |
boutâ a ban li mayin | mettre à ban les mayens avant l'époque à laquelle on les met en pacage |
la dèbandya | autorisation du libre parcours |
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