Dou konpanyon, tsafioeu, Ke l'èivon jamé d'ardzin proeu, L'on vindu a on vejin martchan (Chin a la bétche in dèmandâ kouman) La pé dè l'O Ke l'aron touó dabo. Dè tui li-j-O, l'èirè le rèine È l'èiron chiu dè l'avèi chin pèine. Avoué ouna tan groucha pé On arë pu dobla dou kou li mouche k'on a fé ! Le martchan l'arë fé fortëne ! Po li-j-aférè l'in konyèchèi mé d'oune ! On charvanyou chè jamé tan gabó Kè li tsafioeu l'on gabó lyue O ! Doeu prie dè la bétche l'on konvènu, La menâ din dou dzo l'on promètu ! Troeuvon l'O preskè chu plache Ke loeu-j-arivè chu a tso dè tsafe ! Kè férè in ouna ouarba parèire ? Kan on vèi vèni la voeura dè l'oeura darèire ? Oeu chondzon don tséne Grapè le ple lèine, L'âtre chè djie dèjo Tin le chofle, fé le mô. Monchiu l'O l'arivè è chè lâchè prindrè. L'arouâdè ché omwe dzu, chin konprindrè. L'a pâ tan din la téta, l'a mé din le nâ. L'achon.nè, le rèvire dè tui li lâ. Chè moujó : " Chon.nè krouèi, Lachin chin ïntche tchèi ! " L'O parti, ché doeu tséne vin bâ È dèmandè a chon konpanyon che li va . T'a te fé mó ? Ke t'a dë ? Y'é yu ke t'a prèdja ! " M'a dë ke fó pâ vindrè la pé dè l'O dèvan k'on l'âyè fotu bâ ! " |
Deux compagnons chasseurs, Qui n'avaient jamais assez d'argent On vendu à un voisin marchand (Sans demander l'accord de la bête) La peau de l'ours Qu'ils auraient tué bientôt. De tous les ours c'était le meilleur Et, ils étaient sûr de l'avoir sans peine. Avec une si grande peau On aurait pu doubler deux fois les vestes qu'on a faites ! Le marchand aurait fait fortune ! Pour les affaires, il en connaissait plus d'une ! Un salvanin ne s'est jamais tant vanté Que les chasseurs ont vanté leur ours ! Du prix de la bête ils ont convenu, De l'amener dans deux jours, ils ont promis. Il trouve l'ours presque sur place Qui vient sur eux à toute vitesse ! Que faire en un moment pareil ? Quand on voit venir le grand vent de l'heure dernière ? Au sommet d'un chêne Grimpe le plus agile, L'autre se couche dessous Retient le souffle, fait le mort. Monsieur l'ours arrive et s'y laisse prendre. Il regarde cet homme couché, sans comprendre. Il n'a pas tellement dans la tête, il a plus dans le nez. Il le sent, il le retourne de tous les côtés. Il a pensé : " Il sent mauvais Laissons ça là tranquille ! " L'ours parti, celui du chêne descend Et demande à son compagnon comment il va. T'a t'il fait du mal ? Que t'a t'il dit ? J'ai vu qu'il te parlait ! " Il m'a dit qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir descendu ! " |
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